Pratique nouvelle de la transfusion sanguine Chez le même éditeur Dans la collection Abrégés de médecine : Hémorragies et thromboses, par M.-M. Samama, 2e édition, Abrégés de médecine, 2009, 504 pages. Autres ouvrages : Hématologie, par L. Karlin, T. Coman, Cahiers des ECN, 2009, 336 pages. Hématologie et transfusion, par J.-P. Lévy, B. Varet, J.-P. Clauvel, F. Lefrère, A. Bezeaud, M.-C. Guillin, 2e édition, Abrégés connaissances et pratique, 2008, 416 pages. Guide de thérapeutique, par L. Perlemuter, G. Perlemuter, 5e édition, 2008, 2176 pages. Hématologie, par A. Somogyi, R. Misbahi, J.-L. Rénier, Carnets des ECN, 2006, 120 pages. Guide pratique d’hématologie, par F. Garban, C. Barro, Médiguides, 2003, 216 pages. Pratique nouvelle de la transfusion sanguine Jean-Jacques Lefrère Professeur à la faculté de médecine d’Amiens, chef de service d’hématologie biologique du CHU d’Amiens Département des agents transmissibles par le sang, Institut national de la transfusion sanguine, Paris Philippe Rouger Professeur à la faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie, Paris 6 Directeur général de l’Institut national de la transfusion sanguine Président de la Société française de transfusion sanguine Avec la participation, pour la présente édition, de Jean-Jacques Cabaud Bruno Danic Olivier Garraud Syria Laperche 3e édition entièrement revue et actualisée Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que repré- sente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le do- maine universitaire, le développement massif du « photo-copilla- ge ». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le carac- tère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). © 2009, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ISBN : 978-2-294-70734-6 Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex www.elsevier-masson.fr Abréviations AAT Alpha-1-antitrypsine ABM Agence de la biomédecine ACC Anticoagulant circulant ADN Acide désoxyribonucléique ADTS Association pour le développement de la transfusion sanguine AFH Association française de l’hémophilie AFS Agence française du sang AFSSA Agence française de sécurité sanitaire des aliments AFSSaPS Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé AHAI Anémie hémolytique auto-immune ALAT Alanine amino-transférase AMM Autorisation de mise sur le marché ANAES Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé ARN Acide ribonucléique AT Antithrombine ATNC Agents transmissibles non conventionnels ATP Adénosine tri-phosphate ATU Autorisation transitoire d’utilisation cDNA ADN complémentaire CEC Circulation extra-corporelle CGA Concentrés de granulocytes d’aphérèse CNH Commission nationale d’hémovigilance CGR Concentrés de globules rouges CCNE Comité consultatif national d’éthique CIVD Coagulation intravasculaire disséminée CMH Complexe majeur d’histocompatibilité CMV Cytomégalovirus CNAMTS Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés CPA Concentré de plaquettes d’aphérèse CPS Concentré de plaquettes standard CRH Coordonnateur régional d’hémovigilance CSTH Comité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance CTSA Centre de transfusion sanguine des Armées DGV Dépistage génomique viral DMSO Diméthylsulfoxyde EAPPI European Association of the Plasma Products Industry EFS Établissement français du sang EIGD Effet indésirable grave chez le donneur EPFA European Plasma Fractionation Association EPO Érythropoïétine ERTS Établissement régional de transfusion sanguine ESST Encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissible VI Abréviations ETS Établissement de transfusion sanguine FEIR Fiche d’effet indésirable chez le receveur FD Fiche de délivrance FFDSB Fédération française pour le don de sang bénévole FIODS Fédération internationale des organisations de donneurs de sang G-CSF Granulocyte colony stimulating factor GIP Groupement d’intérêt public GM-CSF Granulocyte macrophage colony stimulating factor GVH Graft versus host HAS Haute Autorité de santé HLA Human leucocyte antigen HTLA High titer low affinity HTLV Human T-cell Leukemia Virus IH Immuno-hématologie IHE Immuno-hématologie érythrocytaire IHR Immuno-hématologie receveurs INTS Institut national de la transfusion sanguine InVS Institut national de veille sanitaire IPD Information post-don IRA Insuffisance rénale aiguë ISBT International Society of Blood Transfusion LFB Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies MCJ Maladie de Creutzfeldt-Jakob MCP Mélange de concentré de plaquettes MDS Médicaments dérivés du sang MHNN Maladie hémolytique du nouveau-né NFS Numération formule sanguine OAP Œdème aigu du poumon OMS Organisation mondiale de la santé PCR Polymerase chain reaction PDGF Platelet derived growth factor PFC Plasma frais congelé PMI Protection maternelle et infantile PRP Plasma riche en plaquettes PCSD Plasma cryodesséché sécurisé déleucocyté PSL Produit sanguin labile PSS Produit sanguin stable PTAI Purpura thrombopénique auto-immun PTF Paysage transfusionnel français PVA Plasma viro-atténué QBD Qualification biologique du don RAI Recherche d’agglutinines irrégulières RNSP Réseau national de santé publique SAG Sodium, adénine, glucose SAGM Sodium, adénine, glucose, mannitol SFBCT Société française de bio-ingénierie cellulaire et tissulaire SFTS Société française de transfusion sanguine SFVTT Société française des vigilances et thérapeutiques transfusionnelles AAbbrréévviiaattiioonnss VII SIDA Syndrome d’immunodéficience acquis SITS Société internationale de transfusion sanguine TAP Transfusion autologue programmée TRALI Transfusion related acute lung injury VHB Virus de l’hépatite B VHC Virus de l’hépatite C VIH Virus de l’immunodéficience humaine vMCJ Variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob VPT Volume plasmatique total VST Volume sanguin total WNV West Nile Virus Remerciements Les auteurs tiennent à remercier, pour cette nouvelle édition, le Dr Patrick Bergeat, le Pr Jean-Pierre Cazenave, le Dr Bernard David, le Dr Marcel Joussemet, le Dr Pierre-Yves Le Pennec, Mme Sophie Maréchal-Françon, le Dr Mariane de Montalembert, le Pr Jean-Yves Muller, le Dr Luc Sensébé, le Dr Bernadette Worms, ainsi que les membres de l’Institut national de la transfusion sanguine pour leurs remarques et leurs conseils éclairés. Avant-propos En guise de lettre aux lecteurs, aux acteurs et aux décideurs La transfusion sanguine est une discipline médicale dont la particularité est de traiter « l’homme par l’homme » et, par nécessité, une activité médico-technique requérant de hauts niveaux technologiques. L’équilibre entre le nombre et les caractéristiques des donneurs (qui représentent « l’offre ») et la population des receveurs (qui représentent les « besoins médicaux ») est l’objet d’un enjeu, aussi fondamental que vital, qui est à la fois humain et éthique. C’est toute la problématique de l’autosuffisance. À la suite de l’« Affaire du sang contaminé », le Parlement français a légiféré pour renforcer les garanties d’un tel enjeu : la loi du 4 janvier 1993 a créé une nouvelle organisation de la transfusion, centrée sur l’Agence française du sang qui avait un rôle de régulation (la précédente loi organisant la transfusion fran- çaise datait de 1952). Par la suite, la prise de conscience de la nécessité d’un développement de la sécurité sanitaire a conduit les instances dirigeantes à réfléchir sur les organismes de tutelle et sur leur coordination, dans le cadre d’un vaste schéma incluant tous les acteurs au service des produits de santé et des ali- ments. C’est ainsi qu’ont été fondés plusieurs Agences et l’Établissement français du sang (EFS), institué par la loi du 1er juillet 1998 et créé au 1er janvier 2000. Une augmentation croissante des besoins en produits sanguins d’origine humaine est actuellement observée. Au cours des trois dernières années, cette augmentation se situe entre 4 et 6% par an. Par ailleurs, d’importants dévelop- pements ont été imposés récemment par l’évolution de la discipline elle-même et par le contexte sanitaire. C’est, en premier lieu, la mise en place d’une stratégie de normalisation des produits sanguins délivrés en France, qui sont à ce jour d’une qualité reconnue et au moins comparable à celle des produits délivrés par les systèmes transfusionnels des principaux pays européens ; c’est ensuite le déve- loppement d’un système d’assurance-qualité pour l’ensemble des activités trans- fusionnelles, programme vaste mais bien engagé à ce jour ; c’est aussi, sous l’égide de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSaPS), la définition et la mise en place de « bonnes pratiques » permettant au système transfusionnel de disposer d’un arsenal de mesures de fiabilité établie ; c’est enfin la mise aux normes techniques des plateaux de qualification et de préparation des produits sanguins labiles, étape-clé qui a permis le fonctionnement d’outils biologiques renforçant la sécurité transfusionnelle. Tous ces éléments sont désormais placés sous l’égide de la Haute Autorité de santé (HAS), créée en 2004 et dont le rôle est essentiel en matière de formation et d’évaluation. Si la restructuration de la transfusion française a incontestablement résolu diverses situations auxquelles il convenait de mettre fin, elle a créé des situations nouvelles : le réseau transfusionnel a été structuré sur quatorze établissements Avant-propos en métropole et trois dans les DOM-TOM, mais, en réalité, l’activité transfusion- nelle repose sur plus de 200 sites fixes de prélèvement et sur près de 750 dépôts de sang. Peut-on, à la lumière de ce qui précède, avancer quelques éléments de pros- pective sur l’activité transfusionnelle ? En premier lieu, comme nous le propo- sions dans la préface de la précédente édition de cet ouvrage, il paraît important de créer une véritable dimension régionale en conjuguant décentralisation et politique de proximité, afin de réaliser au mieux la nécessaire adéquation entre les bassins de populations, où résident les donneurs actifs et les donneurs poten- tiels, les bassins sanitaires (où sont les malades receveurs) et les impératifs tech- nologiques tels que le fonctionnement des grands plateaux techniques de qualification des produits sanguins. Naturellement, une telle dynamique devra se mettre en place en adéquation avec les Agences régionales de santé. Recadrer l’activité du réseau transfusionnel français selon les missions que lui confère la loi du 1er juillet 1998 est un autre objectif. Il n’est pas exclu que, dans cette phase pionnière, des mesures correctives soient nécessaires dans des domaines comme la biologie médicale, les activités de soins, la distribution des produits sanguins et le conseil transfusionnel, c’est-à-dire l’aide à la prescription (afin de ne pas sous-estimer les véritables besoins du malade). Tout ceci relève de l’aspect proprement médical de la discipline transfusionnelle, qui allie le soin donné à la qualité des produits sanguins au souci de développement d’axes de diversification et de recherche, le charisme et l’intelligence d’une politique de recrutement de donneurs à l’accompagnement médical des malades transfusés. 2009 sera l’année de la présentation d’une nouvelle loi sur la Santé, et en parti- culier sur la biologie. Un autre choix stratégique est le développement d’activités de recherche selon deux axes distincts : le premier concerne la prévention des risques de la transfusion, dans laquelle les procédures d’inactivation des pathogènes joueront certainement un rôle de premier plan, et doit se conduire en partenariat avec des équipes de recherche spécialisées ; le second représente une voie innovante dans le domaine de la diversification : la thérapie cellulaire et réparatrice, par exemple, appartient à ce domaine, et l’avenir dira la place exacte de ses applica- tions en médecine. Par ailleurs, il apparaît aussi indispensable, dans un souci de sécurité et d’effi- cacité, d’intégrer le réseau transfusionnel français aux autres structures de santé et de lui permettre de trouver une place universitaire dans le sillage de spécia- lités telles que l’hématologie, l’anesthésiologie, la réanimation, l’oncologie, l’im- munologie, etc. La directive européenne 2002/98/CE, publiée en 2003, applicable depuis novembre 2005, modifiera probablement encore l’actuel paysage transfusionnel français (PTF), et il importera d’en tirer les conséquences quant à l’organisation de la transfusion elle-même dans toutes ses étapes, comme dans ses rapports avec les établissements de soins. L’un des objectifs majeurs est de développer les relations entre la transfusion et les établissements de soins, afin de favoriser l’effi- cacité des actes thérapeutiques transfusionnels. Une réflexion, menée à l’échelon européen, est en cours sur l’individualisation universitaire des enseignements en matière de transfusion sanguine.