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Pour une nouvelle virilité PDF

189 Pages·1977·0.79 MB·French
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Pour une nouvelle virilité Pour une nouvelle virilité est la troisième et dernière partie de la trilogie que j’ai consacrée à la situation sociale de l’homme dans les pays industrialisés de l’Occident. Dans mon premier livre — L'Homme subjugué — j’ai montré comment l’homme est manipulé par la femme. Dans le second — Le Sexe polygame —j’ai expliqué pourquoi une telle manipulation est possible. Je propose ici un moyen de mettre fin à cette domination féminine. Précédemment paru aux Éditions Albin Michel : LE SEXE POLYGAME Esther Vilar POUR UNE NOUVELLE VIRILITÉ Traduit de l'allemand par Raymond Albeck Albin Michel Titre original allemand : DAS ENDE DER DRESSUR MODELL FÜR EINE NEUE MANNLICHKEIT © Esther Vilar Traduction française : © Éditions Albin Michel et Esther Vilar 1977 22, rue Huyghens, 75014 Paris ISBN 2-226-00536-6 Table of Contents 1. Qu’est-ce que la virilité? Viril = puni Viril = vendu Viril = châtré Viril = lâche? 2. Ce que la virilité pourrait être Un homme viril est un homme apte à l’amour La révolution par le renversement des valeurs La femme qui travaille à temps partiel se discrimine elle-même Abolir le mariage, c’est supprimer la passion L’homme « au foyer » n’a rien d’érotique Le « mariage-association » présente un danger mortel 3. Conditions préalables d’une nouvelle virilité L’homme ne doit plus être un objet d’utilité Le potentiel de la main-d’œuvre a doublé Sans travail par équipes, rien ne pourra fonctionner Les prisons d’enfants deviendront superflues Avec un demi-salaire, on vivra mieux Apprendre mérite rétribution A chaque enfant, sa bonne d’enfants La compassion deviendra meilleur marché Une élévation des impôts sociaux est inévitable Et dans les situations économiques exceptionnelles? Plus d’heures supplémentaires 4. Conséquences d’une nouvelle virilité Égalité volontaire dans les obligations Une période pénible pour les hommes manipulés Le deuxième sexe Une féminité plus féminine Emplois masculins — Emplois féminins On ne peut répartir le travail ménager Pour les enfants, une société sans classes Le divorce enfin permis aux pauvres Plus d’obligation de paraître jeune, plus de vieillesse imposée Une économie de marché, mais plus sociale 5. Pour un féminisme féminin Le féminisme masculin est l’ennemi de la femme Protéger n’est pas émanciper La lutte collective menée contre l’ennui n’est pas un mouvement féministe Le saphisme n’a rien à voir avec le féminisme Dans le système marxiste, les femmes perdent leurs privilèges et les hommes n’y gagnent rien Un simple retour à la nature serait antinaturel « Recommencez avec sentiment » Le féminisme féminin pourrait être un socialisme nouveau 1. Qu’est-ce que la virilité? Viril = puni Comme je l’ai établi dans le premier volume de ma trilogie, l’homme vient au monde pour être incarcéré *. Mais il ne ressent pas la cruauté de son destin : il n’attend rien d’autre de l’existence puisqu’on l’y prépare dès le début. Comme pratiquement tous les hommes sont prisonniers, cette situation lui paraît tout à fait positive, elle lui apporte la preuve qu’il est absolument normal et, non sans fierté, il proclame que ce type de vie est viril. De toute façon, il s’est créé un vocabulaire ad hoc : ses gardes-chiourme sont pour lui ses supérieurs; la peine qu’il endure, son devoir moral; l’administrateur du pénitencier est son directeur; le félicite-t-on pour sa bonne conduite, c’est de Yavan-cement professionnel : un tel éloge le comble d’aise, et il affirme alors qu’il adore son travail. Du fait qu’il ne pouvait en être autrement, on a humanisé sa détention au cours de la seconde moitié du xx* siècle. Mais la peine qu’on lui inflige est restée la même : c’est toujours la prison à perpétuité. Pourtant, contrairement à ce qui se passe pour une peine de droit commun, le critère n’est pas ici le danger que représente le délinquant pour la société — c’est-à-dire pour ceux qu’on n’incarcère pas — mais l’utilité qu’il a : ce n’est pas le délit qui détermine la durée de l’emprisonnement, mais la capacité de travail du prisonnier. Et comme on travaille d’autant plus et d’autant mieux qu’on est bien reposé, on le renvoie de temps à autre chez lui et on lui permet, à des intervalles calculés avec précision, de participer à la vie de ceux pour lesquels il purge sa peine. En outre, on ne mettra fin à son incarcération que lorsqu’elle ne sera plus rentable : en cas d’incapacité physique ou de traumatisme psychique. Si un homme bien portant désire interrompre provisoirement sa détention — son crime étant d’être né homme et non femme — il doit prétexter une maladie quelconque ou la mort d’un être aimé. Recourt-il trop fréquemment à ce stratagème ou est-il démasqué, le voici rétrogradé et asservi L'Homme subjugué aux tâches les plus basses de l’établissement. Et même les visites qu’il fait à ceux du dehors en deviennent plus moroses. Dès que l’on constate que ces brefs entractes ne suffisent plus à maintenir la capacité de travail d’un délinquant — ce qui est le cas après environ un an — on capacité de travail d’un délinquant — ce qui est le cas après environ un an — on lui permet de sortir quelques jours en lui conseillant de passer cette période de congé dans un milieu inhabituel pour reprendre des forces et, grâce aux nouvelles impressions qu’il emmagasinera, mieux supporter les anciennes. Et quand les portes de la prison se referment sur lui, il lui arrive souvent d’en éprouver une sorte de joie : « Qu’il est bon de se retrouver ici, confie-t-il à ses coprisonniers. Vraiment, des vacances éternelles, ce ne serait pas quelque chose pour moi! » Pourtant, on ne lui accorde même pas ce bonheur-là. Car quand après un demi- siècle d’incarcération son rendement devient de moins en moins rentable et que les repos qu’on lui prescrit ne suffisent plus à régénérer ses forces, on lui inflige, en guise de dernier châtiment, des vacances étemelles. On le renvoie dans un logement où il n’y a guère de place prévue pour lui, vers une famille à laquelle il est devenu étranger, on le plonge dans une liberté bien trop grande pour la fatigue qu’il ressent. Heureusement ces vacances éternelles ne durent pas une éternité : si l’on compte que l’espérance de vie d’un homme est dans nos pays industriels d’environ soixante-neuf ans, il ne lui reste à sa retraite que quatre ans de vie. Viril = vendu L’homme vient au monde pour vendre au plus offrant son corps et son esprit, sa force et sa pensée. Là encore, il n’en souffre pas. Des méthodes d’éducation spéciale l’adaptent mentalement à cette prostitution, et comme les autres hommes se prostituent eux aussi, cette existence lui semble adéquate à sa condition d’homme. Là aussi, il s’est forgé un vocabulaire : le bordel est pour lui Y entreprise', sa proxénète, son épouse ou sa compagne; et le client qu’il lui faut satisfaire son chef, Y actionnaire, le membre du conseil d’administration, ou tout simplement le client. Et à ce vocabulaire, il ajoute un code d’honneur : le plus digne d’estime est celui qui tire le plus de profits de sa prostitution. Un homme manque-t-il d’ardeur à se vendre, il est paresseux-, se vend-il mal, c’est un raté-, s’il ne se vend pas du tout, un play-boy-, quant à celui qui refuse d’entretenir une proxénète, on l’accuse d'impuissance ou d'homosexualité. L’homme qui réussit à se prostituer dans son domaine professionnel n’y admet les femmes qu’à contrecœur. Du fait qu’il place prostitution et virilité sur le même plan, une femme qui se prostitue avec succès est pour lui une femme même plan, une femme qui se prostitue avec succès est pour lui une femme virile. En revanche, il n’arrive pas à imaginer que son propre sexe puisse assumer le rôle de proxénète : d’un homme au foyer et dont la femme travaille, il dira qu’il se fait entretenir ou le traitera sans ambages de maquereau. Mais si c’est la femme qui vit aux crochets de son mari, la voici, suivant sa classe sociale, promue maîtresse de maison ou ménagère, alors que celle qui vend au client son corps et non son esprit est une prostituée. Et pourtant, l’homme ne vend pas seulement son corps. On exige tout de lui. Et cela non pas une petite heure par jour pendant quelques années, mais toute la journée toute sa vie durant. Non seulement il faut qu’il fasse tout ce que d’autres lui ordonnent, mais qu’il le dise; et pour le dire de façon convaincante, il faut aussi qu’il le pense. Il doit donc pouvoir penser « autrement >. La firme dont il combat aujourd’hui la production peut du jour au lendemain devenir son nouvel employeur. Le rédacteur en chef dont il ridiculise les opinions est susceptible de lui offrir prochainement d’écrire dans son périodique. Le parti dont les buts sont tels qu’ils ont emporté son adhésion est capable, en l’espace de quelques heures, d’afficher d’autres idées politiques. Rien d’étonnant à ce qu’une vulgaire putain estime que les hommes se prostituent d’une manière encore plus inhumaine qu’elle-même. Quand elle en a la possibilité, elle préfère continuer son métier plutôt que de prendre exemple sur l’homme et devenir « décente » à la façon masculine. Sa profession lui interdit d’ailleurs, une fois pour toutes, d’adopter le seul choix qui pourrait l’attirer : en effet, aucun homme n’accepte pour proxénète une ancienne « prostituée ». Ce proxénétisme féminin, qui est des plus répandus, se distingue principalement du proxénétisme masculin, qui l’est moins et qui a servi de base à ce concept, par le fait que la loi l’encourage au lieu de l’interdire, et que la proxénète ne se donne même pas la peine de s’entremettre pour procurer du travail à l’homme, car il s’en charge lui-même. Pour le reste, la technique demeure la même : afin que la victime fasse tout ce qu’on exige d’elle, on commence par la placer dans un état d’asservissement qu’on prolonge ensuite par l’intimidation, le chantage et la contrainte. Cet état d’asservissement — Y amour, disent les hommes — la proxénète l’obtient par les mêmes moyens que son homologue masculin des bas- fonds : par une belle apparence physique, par les jouissances sexuelles qu’elle dispense et des compliments habilement tournés. 'Lorsque l’asservissement n’est plus assez puissant, les enfants venus entretemps et qu’il faut élever constituent une contrainte suffisante. Du fait que le choix de la future victime se fait avec le plus d’efficacité possible

Description:
L’Homme subjugué était un pamphlet, intelligent et plein d’humour, écrit par une femme contre les femmes. Le Sexe polygame, charge de la même virulence mais adoptant un point de vue plus philosophique, était un livre sur le rapport de la femme au désir et à son besoin de sécurité affect
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