ebook img

Pour l'histoire de la féodalité byzantine PDF

402 Pages·1954·19.747 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Pour l'histoire de la féodalité byzantine

CORPUS BRUXELLENSE HISTORIAE BYZANTINAE SUBSIDIA I POUR L'HISTOIRE DE LA FÉODALITÉ BYZANTINE PAR Georges OSTROGOBSKIJ Professeur ά Γ Université de Belgrade Membre de l’Académie serbe des Sciences Traduction française DE Henr i GRÉGOIRE Membre de l’institut de France publiée avec la collaboration de Paul LEMERLE Directeur d’études à l’École des Hautes Études (Sorbonne) Ouvr age publ ié avec l e concour s du Cent r e nat ional bel ge DE RECHERCHES BYZANTINES BRUXELLES Édit ions de l ’Inst it ut de Phil ol ogie et d’Hist oir e Or ient a l es et Sl aves 1954 PRÉFACE A Byzance connue en Occident, la terre est la base de l'éco- nomie médiévale, et les diverses formes, coutumières ou juridi- ques, de possession du sol expliquent ou reflètent la hiérarchie sociale. En ce qui concerne le moyen âge occidental, ces pro- blèmes complexes ont été bien débrouillés par plusieurs généra- tions d’historiens. Pour Byzance, c’est aux travaux des savants russes, dont les premiers remontent à la fin du siècle dernier, c’est aux recherches de Vasiljevskij, de Th. Uspenskij, de Pančenko, d’autres encore plus près de nous, qu’il faut recourir. Mais ces études sont en russe, en serbo-croate, en bulgare : pour cette raison, elles n’avaient pas encore, si l’on ose dire, passé dans le courant scientifique de l’Occident. Le premier service, et non le moindre, que l’on attend des deux traductions publiées ici, c’est de faire connaître, à travers la critique lucide du meilleur spécialiste de ces problèmes, les résultats obtenus par un demi-siècle de travail des savants slaves, et, dans une large mesure, de dispenser le lec- teur « occidental » de recourir à la bibliographie slave. Les péné- trantes études de G. Ostrogorskij, mises ainsi à la portée de tous, vont permettre à l’histoire byzantine, dans l’une de ses branches les plus importantes, de rattraper le retard qu’elle avait pris sur l’histoire de l’Occident. Ces études sont au nombre de deux, et l’ordre où elles sont im- primées n’est ni chronologique, ni même logique, si l’on se place au point de vue de la « recherche ». La seconde, consacrée aux praktika, c’est-à-dire aux textes fondamentaux pour la connais- sance du régime de la terre à Byzance, a paru la première, en 1948, VI PRÉFACE en langue russe (Q : elle fait essentiellement l’examen critique, minu- tieux et pénétrant, de la documentation connue à cette date, et pose les fondations sur lesquelles il allait être possible d’édifier. Cet édifice, c’est le livre sur la pronoïa, publié en 1951 en langue serbo-croate (1 2), et dont la traduction est imprimée en tête du pré- sent volume : il replace dans un cadre historique très large — bien qu’il puisse, de l’aveu même de l’auteur, être encore élargi — les données fournies par les prakiika, ainsi que par les autres sources, et, partant de là, pose le problème dans son ampleur et apporte des solutions. Il a, de plus, le grand intérêt et l’originalité de ne point se borner à Byzance, mais de traiter aussi des terres serbes. La science ne s’arrête pas. Quels que soient l’intérêt et l’im- portance décisive de ces deux études, elles ne mettent pas le point final aux difficiles problèmes qu’elles traitent. On connaît au- jourd’hui un plus grand nombre de prakiika que G. Ostrogorskij n’en avait à sa disposition en 1948 : quelques-uns sont publiés, d’autres encore inédits. II est d’autre part évident que dans la Pronoïa, comme dans toute recherche originale frayant une voie nouvelle, il y a une part d’hypothèse ou d’interprétation : il s’en faut que tout soit clair dans l’histoire de l’économie et de la so- ciété byzantines, ou même dans l’histoire de la terre et de son sta- tut. Ce livre, et par là encore il sera générateur de progrès, ce livre va provoquer la discussion, susciter la controverse : et d’a- bord sur le titre même qui lui a été donné, sur ces mots de féo- dalité byzantine, que l’auteur emploie dès la première ligne de son texte, et que l’on a tenu ici à inscrire sur la couverture — pour éveiller l’attention du lecteur plus encore que pour suggérer un rapprochement peut-être trompeur, pour indiquer une certaine res- semblance dans les problèmes, sans pour cela préjuger des solutions. (1) G. Ost r ogorskij, Vizantijskie piscovye knigi, dans Byzanliiioslavica, IX, 1948, pp. 203-306. (2) G. Ost r ogor skij, Pronija, Prilog isloriji /eudalizma u Vizaniiji i u juznoslovenskim zemljama (Srpska Akad. Nauka, Poscbna izdanja, kn. CLXXVI, Vizantološki Institut, kn. 1), Bcograd, 1951, 8°, vm-200 pp. PRÉFACE VII Le problème de la terre à Byzance est en relation intime avec les deux grands problèmes qui se posaient à l’Êtat byzantin : pro- blème financier, problème militaire. Le régime qui règle la pos- session et l’exploitation du sol, est lui-même déterminé par la fiscalité d’une part, le recrutement de l’armée de l’autre. Sur l’aspect financier ou, plus spécialement, fiscal de ces institutions, il n’y a pas lieu d’insister ici : tout ce que notre documentation permet actuellement de dire, a été dit par G. Ostrogorskij, dans les pages qu’on va lire, avec une parfaite clarté. Mais l’aspect militaire? La théorie fondamentale de G. Ostrogorskij est que la pronoïa est une institution militaire. Ou plutôt, afin d’éviter de déformer sa pensée, énonçons brièvement les principaux points de sa démons- tration. Il montre qu’à l’origine, il y a lieu de distinguer les biens donnés par l’empereur à des personnes privées, chargées de pour- voir à leur administration (εις πρόνοιαν, κατά λόγον προνοίας), et les biens militaires ou στρατιωτικά κτήματα, dont la création est probablement contemporaine de celle des thèmes, et de l’instal- lation massive sur le sol byzantin de Slaves chargés de combler le déficit démographique. Les deux institutions ont évolué dans des sens opposés. Les biens militaires, de faible étendue (la va- leur n’en dépasse pas quatre livres d’or jusqu’à Nicéphore Phocas), exploités par des soldats dont la condition est exactement com- parable à celle des paysans, assurent pendant plusieurs siècles, du vne au début du xie, la force militaire de l’empire. Mais ils sont menacés par l’ambition et l’avidité de la « noblesse », des « féodaux », dont les empereurs, à partir du xie siècle, seront les défenseurs, et qui, par le développement et la déformation du sys- tème de la pronoïa, vont devenir les maîtres du sol, dans le même temps que les « soldats-paysans » seront de plus en plus remplacés par des mercenaires. L’aristocratie militaire, qui triomphe sous les Comnènes de l’aristocratie des hauts fonctionnaires civils, s’établit sur un principe « purement féodal », et peu à peu parvient à se faire vin PRÉFACE donner en pronoïa la plus grande partie du sol, avec les paysans qui le cultivent. Dès la fin du χπθ siècle, s’est instituée pratiquement la division de la terre en deux catégories : les terres patrimoniales, dont l’importance va en diminuant ; les terres pronoïaires, dont l’impor- tance va croissant. Ces terres pronoïaires sont concédées à titre viager et non transmissible, et, depuis les Comnènes, en échange du ser- vice militaire. Sans doute, l’absence dans l’État byzantin d’une structure hiérarchique, d’un pouvoir à plusieurs degrés, fait que politiquement la féodalité byzantine reste loin de la féodalité occi- dentale ; mais sur le plan économique et social, selon G. Ostro- gorskij, il n’y a pas de différences essentielles. Et par là s’ex- plique, après la quatrième croisade, la rapide adaptation des La- tins : les pronoïaires grecs conservent leur pronoïa, en prêtant ser- ment aux barons francs et en leur fournissant le service armé, et dans la Chronique de Morée, « pronoïa » et « fief » désignent la même chose. Le contact avec l’Occident accélère, sous les Paléo- logues, ce processus de féodalisation et, par suite, de décadence. La pronoïa, entre les mains de l’aristocratie militaire, en reste le principal instrument, avec un fait nouveau : elle devient héré- ditaire, en totalité ou en partie. Elle ne se confond pas pour cela avec la propriété patrimoniale, car la terre pronoïaire reste tou- jours υπό την τον δημοσίου χεϊρα, et ne peut pas être cédée à des tiers. Mais le seigneur, en échange du service militaire, y jouit de pouvoirs « féodaux » de plus en plus étendus, qui absor- bent peu à peu les droits de l’État, en ce qui concerne la percep- tion des impôts, ou les droits de justice : Gémiste Pléthon, sur ses terres, est un véritable gouverneur or képhali. Telle est, ramenée à un schéma trop per nuancé, l’évolution que peint G. Ostrogorskij. On voit l’importa , ce des problèmes sou- levés : c’est de la structure même de l’emj ire byzantin qu’il s’agit, et d’une explication de son déclin. On <it aussi, et l’auteur ne le dissimule pas, les difficultés qui subsij. mt. On pourra discuter cette explication du déclin de Byzance. Si la pronoïa, depuis les PRÉFACE IX Comnènes jusqu’à la chute de Byzance, a essentiellement un carac- tère militaire et est accordée en contre-partie du service militaire, on se demandera comment il se fait que les chroniqueurs, pris dans leur ensemble, ne laissent pas mieux voir ce lien entre la propriété pronoïaire et le service des armes. On devra aussi se demander quelle est la relation entre la propriété féodo-militaire et la propriété monastique. On n’oubliera d’ailleurs pas que notre documentation est dangereusement inégale, puisque G. Ostrogorskij n’a pu invoquer qu’un seul praktikon de pronoïaire, celui de l’é- parque Michel Monomaque, tandis que tous les autres sont des prak- tika monastiques. Et tout cela amènera une fois de plus à se demander si l’on a raison de parler de féodalité — à moins de vider ce mot de son sens précis et en quelque sorte technique — et d’établir un parallèle étroit entre Byzance et l’Occident. Mais peu importent ces difficultés ou ces obscurités. Elles sont inévitables dans un sujet si complexe, où nos sources sont encore si pauvres et, comme on l’a vu, si inégales, du fait que seules les archives de l’Athos et de quelques autres couvents nous sont con- servées. Le problème est enfin posé dans toute son ampleur, sous tous ses aspects, avec toute sa documentation. Ou doit à G. Ostrogorskij d’avoir ouvert à la recherche ce domaine aussi vaste que fécond, et de l’avoir le premier nettement délimité. C’était là, proprement, faire oeuvre d’historien. H. Gr égoir e et P. Lemer l e. ABRÉVIATIONS DES OUVRAGES LE PLUS SOUVENT CITÉS Acropolile = Georgii Acropolilae opéra, ed. A. Heisenber g, I, II, Lipsiae, 1903. Acta Albaniae — Acta et diplomala res Albaniae mediae aetatis illustrantia, coll. L. de Tiial oczy, C. Jir eček et E. de Suf- fl ay, I, II (1913, 18). Actes de Chilandar = Actes de Chilandar, publiés par L. Pet it et B. Kor abl ev. Première partie. Actes grecs. Viz. Vrcm., 17 (1911), Suppl. Actes de. Chilandar II = Actes de Chilandar, publiés par L. Pet it et B. Kor abl ev. Deuxième partie. Actes slaves. Viz. Vrcm., 19 (1912), Suppl. Actes d’Esphigmënon = Actes d’Esphigménou, publiés par L. Pe- t it et W. Regel . Viz. Vrcm., 12 (1900), Suppl. Actes de Pantocrator = Actes de Pantocrator, publiés par L. Pet it . Viz. Vrcm., 10 (1903), Suppl. u° 2. Actes de Philolhée = Actes de Philothée, publiés par W. Regel . E. Kur t z et B. Kor abl ev. Viz. Vrem., 20 (1913), Suppl. Actes de Xénophon = Actes de Xénophon, publiés par L. Pet it . Viz. Vrem., 10 (1903), Suppl. u° 1. Actes de Zographou — Actes de Zographou, publiés par AV. Regel , E. Kur t z et B. Kor abl ev. A : Actes grecs. Viz. Vrem., 13 (1907), Suppl. Actes de Zographou B = Actes de Zographou, publiés par W. Regel , E. Kur t z et B. Kor abl ev. B : Actes slaves. Viz. Vrcm., 13 (1907), Suppl. Akty Russk. mon. = Akly Russkogo na svjatom Afonc monastyrja sv. velikomučenika i celitelja Pantelejmona (Actes du mo- nastère russe, sur la sainte montagne de l’Athos, du saint mégalomartyr et guérisseur Pantéléimon), Kiev, 1873. Alexiade = Annae Comnenae Porphyrogenitae Alexias, ed. A. Reif- fer scheid, I, II, Lipsiae, 1884. Angel ov, Prinos = D. Angel ov, Prinos küm narodnostnitc i poze- melni otnošenija v Makedonija (Epirskija despotat) prez pùrvata četvùrt na XIII vek. (Contribution à l’étude des conditions ethniques et agraires en Macédoine [despotat d’Epire], pen- dant le premier quart du xme siècle), Izvestija na Kamarata na narodnota kultura, IV, 3 (1947), 1-46. Asiibur ner , Treatisc of taxation = W. Ashbur ner , A Byzantine treatise of taxation, Journal of Hellenic Sludies, 35 (1915), 78-86. χιι ABRÉVIATIONS DES OUVRAGES LE PLUS SOUVENT CITÉS At t al iat e = Michaelis Attaliolae Historia, ed. I. Bekker , Bon- nae, 1853. Binon, Xéropotamou et Saint-Paul = St. Binon, Les origines légen- daires et l’histoire de Xéropotamou et de Saint-Paul de l’Athos, Louvain, 1942. Br éhier , Institutions = L. Br éhier , Le monde byzantin, II : Les institutions de l’empire byzantin (L’évolution de l’humanité, n° 32 bis), Paris, 1949. Bur y, lmp. admin. System = J. B. Bur y, The impérial administra- tive System in the ninth century, with a revised text of the Kle- torologion of Philotheos, London, 1913. Byz.-Neugr. Jahrbb. = Byzantinisch-Neugriechische Jahrbücher. B. Z. = Byzantinische Zeitschrift. Gant acuzène = loannis Cantacuzcni eximperaloris Hisloriarum libri IV, cd. L. Schopen, I-III, Bonnae, 1828-32. Gua r a nis, Monastic Properties = P. Char a nis, The monastic Pro- perties and the State in the Byzantine Empire, Dumbarton Ouks Papers, 4 (1948) 53-118. Ciionia t e = Nicetae Choniatae Historia, ed. I. Bekker , Bonnae, 1835. Chronicle of Morea = The Chronicle of Morea, ed. John Schmit t , London, 1904. Cor dignano, Catasto di Scutari -= F. Cor dignano, Calaslo Veneto di Scutari, Scutari, 1940. Dôl ger , Chronologisches = F. Dôl ger , Chronologisches und prosopo- graphisches zur byzantinischen Gcschichle des U. Jahrh., B. Z., 27 (1927), 291-320. Dol gf.r , Facsimiles — F. Dol ger , Facsimilcs byzantinischer Kaiser- urkunden, München, 1931. Dol ger , F inanzverwcdlung = F. Dol ger , Beitrage zur Geschichte der byzantinischen Finanzverrvaltung, besonders des 10. und 11. Jahrh., Byzantinisches Arehiv, 9, Leipzig, 1927. Dol ger , Gebiihremvesen = F. Dôl ger , Zum Gebührenwesen der By- zantiner, Études dédiées à la mémoire d’A. Andréadès, Athènes, 1939, 35-39. Dôl ger , Kodikellos = F. Dôl ger , Der Kodikellos ·. es Christodulos von Palermo, Arehiv fur Urkundenforschung, 11 ' 929), 1-65. Dôl ger , Lavraurkunden = F. Dôl ger , Zur Textgesl liung der Lav- raurkunden und zu ihrer geschichtlichen Auswe ung, B. Z., 39 (1939), 23-66. Dôl ger , Mühle von Chantax = F. Dôl ger , Die Miïi l >. von Chanlax, Untersuchung über vier unechte Kaiserurkunden. Εις μνήμην Σπ. Λάμπρου, I (1935), 13-28. Dôl ger , Patmosurkunden = F. Dôl ger , Die Ka serurkunden des Johannes-Theologos-Klosters auf Patmos, B.Z. 18(1928), 332-71. Dôl ger , Regesten — F. Dôl ger , Regeslen der Ha serurkunden des oslromischen Reiches (Corpus der griechische i Urkunden des

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.