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Pierre Guichard PDF

201 Pages·2012·4.85 MB·French
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Table des matières Couverture Page de titre Page de copyright INTRODUCTION Première partie : La conquête et l'époque émirale CHAPITRE PREMIER. Al-Andalus, province du califat omeyyade de Damas CHAPITRE II. Un pouvoir indépendant à Cordoue : l'émirat omeyyade Deuxième partie : L'âge classique CHAPITRE III. Le soleil s'est levé en Occident : le califat de Cordoue CHAPITRE IV. Entre la plume et l'épée : al-Andalus sous les taifas CHAPITRE V. La société andalouse des Xe et XIe siècles Troisième partie : Des Almoravides à la chute de Grenade CHAPITRE VI. Les empires berbéro-andalous : Almoravides et Almohades CHAPITRE VII. La Grande Reconquête du XIIIe siècle CHAPITRE VIII. La fin d'un monde CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE © Hachette Littératures, 2000. 978-2-818-50047-7 DU MÊME AUTEUR Structures sociales « orientales » et « occidentales » dans l'Espagne musulmane, Paris-La Haye, Mouton, 1977. L'Espagne et la Sicile musulmanes au XIe et XIIe siècles, Presses Universitaires de Lyon, 1990 (réed. 2000). Les Musulmans de Valence et la Reconquête (XIe-XIIIe siècles), 2 vols., Institut français d'études arabes de Damas, 1990-1. Une édition augmentée et illustrée de Al Andalus est à paraître chez Legado Andalusi, Grenade, 2001 (en langue française et espagnole). Une histoire de l'Espagne musulmane Couverture : Rémi Pépin. Photo : Pascual Mercé, avec l'aimable participation du Musée des Beaux-Arts de Castello. Dépôt légal: juin 2011 Librairie Arthème Fayard/Pluriel, 2010. Collection fondée par Georges Liébert et dirigée par Joël Roman Introduction L'histoire de l'Espagne musulmane — al-Andalus pour reprendre le terme utilisé par les auteurs arabes du Moyen Age — n'a jamais été une histoire tranquille. Le premier arabisant qui, au début de l'époque contemporaine, tenta d'en dresser une vision d'ensemble, José Antonio Conde (1765-1820), était un afrancesado notoire, lié au régime de Joseph Bonaparte, qui dut s'exiler à la chute de celui-ci et fut sérieusement inquiété à son retour à Madrid. L'intérêt que lui-même et, un peu plus tard, divers arabisants « libéraux » portèrent à la phase arabe du passé de l'Espagne est de toute évidence lié à des options idéologico-politiques éloignées du conservatisme et du traditionalisme alors dominants. À l'autre extrémité de ce même XIXe siècle paraît un ouvrage capital dans l'historiographie arabisante espagnole, la magistrale somme sur l'histoire des mozarabes - Historia de los mozàrabes de España, élaborée par Francisco Javier Simonet. Cet ouvrage, fondamental encore aujourd'hui, est aussi posthume : il était achevé en 1866, mais les « libéraux » de l'Académie d'histoire de Madrid, opposés à sa tonalité à leurs yeux outrageusement conservatrice, pour ne pas dire « intégriste », en retardèrent si bien la publication que celle-ci ne se fit en définitive que trente ans plus tard ! Le milieu du XXe siècle a été marqué par une polémique aussi acharnée que célèbre entre médiévistes espagnols : elle a opposé le grand historien Claudio Sánchez Albornoz à Américo Castro, de profil plus littéraire, à propos de l'« essence » de l'Espagne. Contre le second qui avait développé l'idée que l'Espagne devait sa spécificité au contact sur son sol des trois religions, musulmane, chrétienne et juive durant le Moyen Âge, le premier défend, avec une passion elle-même toute « hispanique », la thèse d'une hispanité essentielle et originelle, bien antérieure à la conquête arabo-musulmane de la Péninsule : un « espagnolisme géologique », a-t-on dit. Regroupant et synthétisant les idées d'auteurs de la première moitié du siècle non exemptes d'un certain « racialisme », Sáchez Albornoz nie l'« orientalisation » d'al- Andalus en insistant d'abord sur la faiblesse de l'apport démographique arabe, qu'il pense avoir été très rapidement absorbé par la masse beaucoup plus importante des autochtones. Au-delà d'un vernis arabo-islamique superficiel, l'Espagne musulmane reste à ses yeux, en profondeur, un pays « occidental », dont l'« idiosyncrasie », c'est-à-dire l'être essentiel, n'est pratiquement pas affectée par la rupture historique que constitue la conquête arabe. Et cela au moins jusqu'à sa conquête par les « sauterelles africaines » que furent, à la fin du XIe et au XIIe siècle, les Berbères almoravides et almohades. Sans prétendre qu'il soit facile de relier ces thèses à tel choix politique, on peut penser que ces positions ne sont pas sans lien avec les grandes options vers lesquelles les événements chaotiques du siècle jetèrent un auteur qui y fut intensément engagé : ayant fui le régime de Franco, Sánchez Albornoz ne fut-il pas, dans son exil argentin, président de la République espagnole en exil ? Depuis les années 1970, d'autres controverses se sont développées, dérivées au fond de la précédente, comme celle portant sur la « berbérisation » et la « tribalisation » de l'Espagne musulmane. Tout récemment encore (1997), un ouvrage de Gabriel Martinez Gros intitulé Identité andalouse a tenté de relancer le débat sur l'« orientalisation » de l'Espagne musulmane, mais en prétendant se placer sur un plan différent de la querelle sur la nature « orientale » ou « occidentale » de la civilisation andalouse, qu'il juge dépassée ou peu pertinente. Cet auteur, pour lequel l'objectivité est une simple « convention sociale », conteste en fait la possibilité même, à l'aide des sources arabes, d'atteindre la « réalité historique » des premiers siècles de l'histoire d'al-Andalus, donc de prouver quoi que ce soit à leur sujet. Toute la littérature historique dont nous disposons naît à l'ombre du califat du Xe siècle, et la préoccupation majeure de ses auteurs serait de défendre la légitimité de ce dernier, et non de nous fournir une vision objective du passé : sous le califat, dit-il, « al-Andalus écrit, sous la dictée, ses textes fondateurs ». Cet « aménagement de l'histoire » rendrait quasi inutilisables pour une histoire « positiviste » ou « naïve » des textes qui ne sont aucunement soucieux de relater objectivement les « faits » que l'historien y cherche, mais n'ont pour but que de conforter l'« idéologie omeyyade ». En Espagne, le caractère acharné des controverses sur la phase arabe de l'histoire nationale est à relier aux tensions politiques nées de la structure contrastée d'un pays fait de régions aux histoires longtemps différentes, où se maintiennent de fortes cultures régionales ou quasi nationales, et où se sont développées au cours des deux siècles passés des luttes politiques d'une violence extrême. Dans une perspective européenne, ou plus largement euro- arabe, par ailleurs, on a trop souvent mythifié l'histoire d'al-Andalus, où l'on a voulu voir, aussi bien en Occident que dans l'imaginaire arabe, à la fois un paradis perdu et le modèle de possibles « Andalousies » consensuelles du futur. Dans un article paru dans le Nouvel Observateur en octobre 1994, Jean

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