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Pétrole, une guerre d'un siècle : L'ordre mondial anglo-américain PDF

393 Pages·2007·2.12 MB·French
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PÉTROLE UNE GUERRE D’UN SIÈCLE L’ordre mondial anglo-américain DU MÊME AUTEUR OGM, semences de destruction. L’arme de la faim. Jean-Cyrille Godefroy, 2008. Publié en allemand sous le titre Saat der Zerstörung. Die dunkle Seite der Gen-Manipulation, Kopp Verlag, 2006, publié en anglais sous le titre Seeds of Destruction, 2007. Gods of money. Wall street and the death of the american century, 2010. Full spectrum dominance. Totalitarian democracy in the new world order, 2009. WILLIAM ENGDAHL PÉTROLE UNE GUERRE D’UN SIÈCLE L’ordre mondial anglo-américain traduit de l’américain par Valentin Dumas Jean-Cyrille Godefroy © William Engdahl 1992, 2004. This edition of A CENTURY OF WAR was first published by Pluto Press, London 2004. This translation is published by arrangement with F. William Engdahl. Site internet: www.engdahl.oilgeopolitics.net. Édition allemande: Saat der Zerstörung, Die dunkle Seite der Gen-Manipulation, Kopp © Jean-Cyrille Godefroy 2007 pour la traduction française. ISBN 9782865532001 Site internet: www.editionsjcgodefroy.fr Préface à l’édition française Ce livre est une histoire du pouvoir, un pouvoir qui s’est emparé de nations ou de continents entiers. Il montre comment le pétrole, par son importance vitale, en temps de paix comme en temps de guerre, a été le vecteur de ce pouvoir sans pareil. Henry Kissinger l’a formulé de façon saisissante lors du premier choc pétrolier: «Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations.» Le rôle de la France dans cette histoire fut parfois éminent, parfois peu reluisant. Mais toujours, elle fut partie prenante de la pièce qui se jouait. Depuis les premiers forages pétroliers de Mésopotamie à la veille de la première guerre mondiale jusqu’aux honteux accords Sykes-Picot qui organisèrent secrètement le dépeçage de l’Empire ottoman par les Français, les Russes et les Anglais, la France resta un acteur majeur. Après l’échec décisif de l’expédition du capitaine Marchand face aux troupes de lord Kitchener à Fachoda (1898), la France fut prise dans un réseau d’alliances dirigé contre l’Allemagne qui aboutit à la boucherie que l’Histoire appelle la Grande Guerre. Dans cette guerre, et dans toutes celles qui ont suivi jusqu’à l’occupation de l’Iraq par une soi disant «coalition des volontés», le pétrole a joué un rôle décisif, mais occulte. Par ses décisions unilatérales, cette coalition des volontés, conduite par un président américain, a peutêtre annoncé la fin irréversible de l’ère américaine. La France a participé à la plupart de ces aventures, ainsi qu’à la ruée vers l’or noir. Dans le passé, les élites françaises ont toujours tenté de défi-nir pour leur pays une politique aussi indépendante que possible de la «perfide Albion», comme le général de Gaulle se plaisait à appeler la Grande-Bretagne. De nos jours, une perfidie plus dangereuse que celle qui entraîna la première guerre mondiale et ses lendemains tumultueux menace l’existence de notre planète. La France ne dispose que d’une faible marge de manœuvre pour façonner le futur d’un monde dans lequel une superpuissance nucléaire unique revendique le rôle de maître incontesté. Le contrôle mondial de l’approvisionnement pétrolier est l’arme de cette domination absolue. La guerre d’Iraq de mars 2003 ne fut guère qu’une farce. Les moyens démesurés de la fameuse opération «Choquer pour terrifier» lancée contre une petite puissance qui ne disposait ni d’armes de destruction massive ni de la possibilité de contrer une force de projection aussi colos-sale que celle mise en possibilité de contrer une force de projection aussi colos-sale que celle mise en œuvre par le Pentagone, relevaient plus de la mise en scène que de la guerre véritable. Les gouvernements français, russe et allemand, dont les deux premiers disposent d’un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, tentèrent un moment de s’unir pour arrêter la guerre. Ils échouèrent, et la pression de Washington sur la France pendant cette période y est pour beaucoup. Après quatre ans de déclarations unilatérales de guerre au terrorisme des Américains, soutenus par l’allié britannique de toujours, le monde a fini par réaliser que cette guerre n’avait rien à voir avec un Oussama ben Laden évanescent ou avec les grottes de Tora Bora. Il s’agit de fait d’une guerre contre l’Islam. Comme d’autres guerres des cent dernières années, cette guerre préméditée vise un but. Le pétrole, mais souvent aussi la volonté de cacher son importance, est au cœur de cette grande stratégie d’un géant américain endetté, décadent, dont les fondations reposent désormais sur l’argile plutôt que sur le roc. Car pour la grande majorité des dirigeants américains, la préservation de l’Empire américain passe par le contrôle du pétrole. Non pas, comme le prétendent certains, que le monde occidental soit en passe de manquer de pétrole bon marché. Le pétrole est surabondant. Mais ses réserves sont contrôlées par des compagnies nationales dans des pays tels que l’Iraq, le Soudan ou le Venezuela, au lieu de dépendre des quatre grandes compagnies anglo-américaines: Exxon Mobil, Chevron Texaco, British Petroleum et Royal Dutch Shell. Situation insupportable pour l’administration Cheney-Bush qui décida d’y mettre fin. Comme le montre cet ouvrage, les conséquences en sont catastrophiques pour le monde entier. La vision du général de Gaulle qui envisageait l’Europe de l’Atlantique à l’Oural a été perdue par l’actuelle génération. C’est pourtant dans cette direction que la France et d’autres puissances eurasiatiques majeures, ainsi qu’une Russie revitalisée, pourraient tenter de constituer un contrepoids à la domination des États-Unis sur tous les fronts. Ce livre est une tentative modeste pour présenter quelques faits ensevelis, nous permettant ainsi de comprendre les dangers qui nous menacent aujourd’hui. Depuis Fachoda, un fil rouge court à travers l’Histoire, trempé de sang et de pétrole. Ce livre, qui ne s’adresse pas aux esprits bien pensants, vise à provoquer la réflexion et la discussion parmi ceux qui voient au-delà de la manipulation quotidienne de la réalité qu’on appelle l’information. William Engdahl, mai 2007 Préface La chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique à la fin des années quatre-vingt furent salués par beaucoup comme l’avènement d’une nouvelle ère de paix et de prospérité. Francis Fukuyama, parmi d’autres, en profita pour annoncer le début de la fin de l’Histoire. Le monde entier semblait s’ouvrir à la coopération économique, à l’investissement et aux idées démocratiques; les barrières douanières tombaient, les portes s’ouvraient. Un peu plus d’une décennie plus tard, l’optimisme était depuis longtemps oublié alors que les contours d’un monde très différent se précisaient. Durant la rédaction de cette préface à la nouvelle édition d’Un siècle de guerre, le monde s’embourbait dans une série de guerres sanglantes, dont la plus sérieuse se situait en Iraq. Il apparut rapidement que la déclaration de guerre du président Georges W. Bush n’avait que peu de rapport avec une quelconque menace d’armes de destruction massive, pas plus que l’aventure américaine en Iraq n’avait de rapport avec l’effort proclamé «d’apporter la démocratie» dans un pays qui aurait été despotique. Quelles pouvaient donc être les motivations des États-Unis d’Amérique pour risquer leur crédibilité, leur réputation, ou ce que certains appelaient leur «puissance douce» (soft power), pour apparemment si peu? La réponse est brève: il s’agit de pétrole, mais pas dans le sens courant du terme. Cette guerre n’avait pas pour cause la rapacité des compagnies pétrolières. Il s’agissait avant tout de pouvoir et de puissance. Dans cette guerre d’Iraq, ce sont les fondements de la «sécurité nationale», autrement dit le futur de la puissance américaine, qui étaient en jeu. Le rôle de l’Amérique en tant que puissance hégémonique en était l’enjeu inavoué, et c’est pour cette raison qu’aucun des principaux candidats à la présidence américaine ne proposa d’alternative à l’occupation militaire des vastes champs pétrolifères mésopotamiens. Pour les faucons (les stratèges bellitistes du Pentagone), l’Iraq était au programme de l’Amérique d’après la guerre froide et la domination totale sur tous les fronts (full spectrum dominance) était l’objectif à atteindre. Le rôle du pétrole dans cette guerre et dans la plupart des conflits qui l’ont précédée depuis la fin du XIXe siècle est au cœur de cette étude sur la puissance et la géographie. C’est le fil conducteur qui court au long de ce livre. En 1904, le géographe britannique Halford Mackinder présentait une série de thèses à la Société Royale de Géographie de Londres intitulée Le pivot géographique de l’histoire. Près d’un siècle plus tard, Zbigniew Brzezinski, conseil et stratège pour la sécurité américaine, parlait encore avec admiration des travaux de Mackinder et de sa théorie géopolitique eurasienne. Sans la citer, la stratégie américaine mondiale n’a jamais cessé de s’y référer. L’occupation des champs pétrolifères iraquiens, la guerre au Kosovo et dans les Balkans, les interminables guerres civiles africaines, les crises financières asiatiques, l’effondrement spectaculaire de l’Union soviétique et l’émergence corrélative d’une oligarchie russe bénie par le Fonds monétaire international et par Washington, tous ces événements obéissent à une même logique dans un monde où les relations sont dictées par la géopolitique et le pouvoir. Ce livre n’est pas une histoire ordinaire du pétrole: les faits bruts peu-vent être trouvés ailleurs, mais la nature des forces à l’œuvre est rarement éclairée. Nous présentons ici une description, parfois controversée, du pouvoir et de la guerre, des stratégies de domination économique et financière et des relations entre ce pouvoir, le pétrole et la finance. Après l’occupation américaine de Bagdad, les buts et les moyens de l’unique superpuissance mondiale furent mis en cause les uns après les autres comme jamais depuis la guerre du Vietnam. Des scènes honteuses d’Iraquiens torturés remplissaient les pages des médias internationaux; des accusations de corruption et de collusion atteignant les plus hauts niveaux des institutions officielles de Washington étaient courantes, tandis que l’indignation du monde islamique croissait face à une politique étrangère américaine qui avait peu de rapport avec les principes des Pères fondateurs. Pourtant, l’essentiel des débats évita d’attirer l’attention sur les fondements de la puissance américaine et de sa sécurité nationale. En 1945, le soleil se couchait sur l’Empire britannique. Un an plus tard, à Fulton, dans le Missouri, Winston Churchill participait au déclenchement de la guerre froide, qui devait durer quatre décennies. Ce fut le début de ce qu’Henry Luce dénomma le «siècle américain». Au-delà de sa rhétorique sur la liberté, la paix et la démocratie, le siècle américain s’appuyait sur l’hégémonie de l’Amérique sur les autres nations. Celle-ci reposait sur deux piliers dont l’un était le rôle incontesté de la puissance militaire américaine qui établissait une domination qu’aucune alliance de puissances n’avait été en mesure de défier depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En essayant de rivaliser avec elle, l’Union soviétique s’effondra finalement. En 1979, la Chine décida de coopérer avec la toute puissante Amérique et finit par réaliser, peut-être trop tard, qu’il s’agissait d’une arme à

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