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Penser l'existence de vie dans les profondeurs marines au XIXe siècle : entre abîme impossible et PDF

284 Pages·2015·2.47 MB·French
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THÈSE / UNIVERSITÉ DE BRETAGNE OCCIDENTALE présentée par sous le sceau de l’Université européenne de Bretagne Benoît QUINQUIS pour obtenir le titre de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE BRETAGNE OCCIDENTALE Discipline. : Philosophie École Doctorale 507 Sciences Humaines et Sociales Préparée au labo EPS (Éthique Professionnalisme et Santé) Thèse soutenue le 26 octobre 2015 La conception de devant le jury composé de : l’immortalité de l’âme dans Pascal DAVID Professeur des universités, Université de Bretagne les dialogues de Platon : Occidentale Directeur de la thèse sources et enjeux Jérôme DE GRAMMONT Professeur habilité à diriger des recherches, Institut catholique de Paris Président du jury, rapporteur René LEFEBVRE Professeur des universités, Université de Rennes 1 Arnaud MACÉ Maître de Conférences habilité à diriger des recherches, Université de Paris XII-Val de Marne Rapporteur 1 Benoît QUINQUIS La conception de l’immortalité de l’âme dans les dialogues de Platon : Sources et enjeux Thèse de philosophie préparée à Brest sous la direction de Pascal David 2 Sommaire Introduction .......................................................................................................................... 5 Première partie Commentaire : de l’apprentissage philosophique comme source ................................. 11 Chapitre 1 : Analyse du contexte du Phédon en tant que mise en scène d’une philo- sophie dynamique ........................................................................................................... 13 1. Un contexte tragique incontournable ........................................................................ 15 2. L’évacuation prompte et progressive du pathos ....................................................... 20 3. L’enjeu de l’évacuation du pathos : la lutte contre la misologie .............................. 25 Chapitre 2 : Analyse de la démonstration du Phédon en tant que servante du projet platonicien ....................................................................................................................... 31 1. Une conception anti-superstitieuse de l’immortalité de l’âme ................................. 32 2. Une démonstration strictement logique .................................................................... 36 3. Un enjeu : Platon réformateur de l’Académie et réformateur .................................. 43 Chapitre 3 : Hypothèse : l’ascèse philosophique comme expérience révélatrice ..... 63 1. De la nécessité, pour la pensée, de mettre le corps à l’écart ................................... 65 2. La non-radicalité de l’ascèse philosophique ............................................................. 78 3. La différence relative avec Aristote ......................................................................... 85 Deuxième partie Analyse : de la spécificité humaine comme enjeu ........................................................... 95 Chapitre 1 : Le mystère de la connaissance humaine ................................................. 97 1. De l’ascèse philosophique à l’insuffisance du corps et l’excès de l’esprit ............... 99 2. De la connaissance humaine comme un miracle : analyse de la théorie de la rémi- niscence ...................................................................................................................... 108 3. Les limites de notre connaissance : l’impossibilité de concevoir le néant ............. 114 3 Chapitre 2 : La dimension éthique ou l’exigence de justice ..................................... 119 1. À l’échelle de l’individu : la finitude contre l’éthique ........................................... 123 2. De la dignité humaine avant la lettre ...................................................................... 130 3. À l’échelle de la cité : de l’exigence de justice absolue ......................................... 135 Chapitre 3 : L’irréductible singularité de l’individu humaine ................................ 143 1. L’immortalité virtuelle du principe intellectuel de l’individu ............................... 146 2. La transformation de la vie en destin individuel : l’action face au tribunal de l’histoire ...................................................................................................................... 154 3. Le rapport au temps ................................................................................................ 162 Troisième partie Synthèse : de la norme perdue comme enjeu au choix comme source ........................ 169 Chapitre 1 : La quête du « meilleur impossible » ? ................................................... 171 1. Le « meilleur impossible » : définition et enjeux ................................................... 172 2. Ce qu’il en est chez Platon ..................................................................................... 186 3. Un « meilleur impossible » qui ne l’est pas ........................................................... 192 Chapitre 2 : Révolte ou non-révolte ............................................................................ 199 1. La révolte non-prométhéenne : sources et définition ............................................. 200 2. La revendication du droit au triomphe du choix .................................................... 205 3. Platon ou le nouveau garde-fou contre la tentation de la révolte ........................... 214 Chapitre 3 : La peur de la vie ...................................................................................... 219 1. Une vie formidable ................................................................................................ 220 2. Typologie : les deux grandes peur de la vie ........................................................... 227 3. Platon ou le courage d’affronter la vie ................................................................... 237 Conclusion ........................................................................................................................ 243 Annexes ............................................................................................................................. 251 Bibliographie .................................................................................................................... 267 Remerciements ................................................................................................................. 281 4 5 Introduction Il n’est pas de réflexion qui s’épuise dans des résultats : la réflexion étant une dynamique et non une statique, aucun travail de la pensée, s’il est mené avec sérieux et honnêteté, ne saurait prétendre à une autosuffisance se traduisant par un isolement chronologique complet, pas même (et d’ailleurs encore moins) à l’échelle du parcours de son auteur, dont toute réflexion menée par le passé appelle et nourrit celles qui restent à venir et dont toute réflexion menée présentement hérite directement de celles qui ont été conduites antérieurement. Le travail de thèse qui s’ouvre ici n’échappe pas à la règle : de ce fait, tout en portant sur une thématique sur laquelle il est pour ainsi dire impossible de porter un jugement absolument définitif, il s’inscrit toutefois dans la continuité directe d’un cursus universitaire dont il est l’aboutissement : au cours de nos années de master, nous avons produit et soutenu deux mémoires de recherche qui doivent être envisagés comme autant de préludes aux recherches consignées ici ; l’un, désormais publié1, portait sur la place de l’Antiquité dans l’œuvre d’Albert Camus et avait donc demandé, pour être mené à bien, une certaine familiarisation avec la pensée et la langue de la Grèce antique ; le second étudiait la Chute relatée dans la Genèse biblique d’un point de vue philosophique, adoptant un angle de vue qui paraît approprié pour toute représentation mythique. En effet, le mythe ne doit pas être pensé comme un récit qui se substituerait à l’histoire en gardant le souvenir de faits excessivement lointains d’un point de vue chronologique pour avoir pu être consignés par écrit ; pour reprendre les termes de Marie-Josette Le Han, la fonction du mythe est plutôt de rendre accessible au sens commun des réalités difficiles d’accès en leur donnant la forme du récit, « comme le détour que prend la conscience individuelle ou collective pour transmettre une vérité qui échappe à la perception commune et immédiate »2 et c’est bien à cet égard que toute représentation mythique est porteuse d’une vérité à prendre telle quelle, comme l’a exprimé Schelling dans son Introduction à la philosophie de la mythologie en excluant notamment la possibilité même d’une intention délibérée ayant pu présider à la formation de la mythologie : 1 QUINQUIS Benoît, L’Antiquité chez Albert Camus, L’Harmattan, Ouverture philosophique, Paris, 2014. 2 LE HAN Marie-Josette, Paradigme biblique et expérience littéraire, l’exemple de Patrice de la Tour du Pin, p. 43. 6 « Élaborer une mythologie, la doter dans l’esprit des hommes d’une crédibilité et d’une réalité qui lui sont nécessaires pour atteindre le niveau de popularité dont elle aura besoin pour être ensuite reprise par les poètes, voilà qui dépasse les capacités de tout individu et même de plusieurs qui pourraient unir leur forces dans un pareil but. (…) Or la mythologie n’est pas simplement l’affaire d’un, mais de nombreux peuples, et, entre les représentations mythologiques de ces peuples, la convergence n’est pas uniquement globale, elle est unanimité jusque dans le détail. (…) Les représentations mythologiques qui sont apparues en même temps que les peuples eux-mêmes, et ont déterminé leur première existence, devaient nécessairement être considérées comme la vérité, comme la vérité pleine et entière, donc comme doctrine sur les dieux, et il nous faut expliquer de quelle manière elles ont pu apparaître comme telles. » 3 Il convient en effet de parler de mythologie au singulier car, si l’on prenait la liberté d’en parler au pluriel, on buterait alors sur la donnée indépassable des ressemblances patentes entre les différentes mythologies, même appartenant à des peuples très éloignés les uns des autres dans le temps et l’espace ; cette convergence est loin d’être superficielle et suppose une provenance commune. Malgré l’apport précieux de Schelling, nous ne prétendons cependant pas calquer notre méthode sur la sienne que nous ne faisons qu’évoquer pour lui reconnaître le mérite d’avoir compté parmi les rares auteurs de l’époque moderne à avoir affirmé que la mythologie a dû s’imposer d’elle-même, de façon nécessaire, à l’esprit humain qui opérait ce détour obligé pour se représenter une vérité à prendre telle quelle et qui peut se faire jour si l’on évite de prendre « les représentations singulières comme telles, non dans leur succession, mais dans leur abstraction »4, c’est-à-dire si on évite d’analyser une représentation mythique dans un isolement artificiel et si on l’envisage, au contraire, comme une étape du processus devant conduire à la découverte de la vérité. Il serait contradictoire de définir « mythique » par « contraire à la vérité » : toute idée exprimée au travers d’une représentation mythique, aussi extravagante puisse-t-elle paraître aux yeux de notre époque nourrie de scepticisme et de positivisme, est révélatrice et même puissamment révélatrice d’idées qui viennent spontanément à l’homme quand il prend connaissance de lui-même, aussi bien dans sa singularité que dans son rapport au monde qui l’entoure : ces idées s’imposent d’elles-mêmes à l’homme en tant que conséquences du mouvement d’auto-compréhension caractérisant l’homo sapiens sapiens, celui qui sait qu’il sait, et la conception mythique dissimule ce mouvement de connaissance spéculaire dont elle est pourtant la résultante. Les représentations nées de cette conception « représentent » bien ce mouvement mais le représentent comme un émissaire représente une personne qui ne peut être présente ou, plus exactement, le voilent plus qu’ils ne le révèlent : pour se réapproprier ce mouvement, il est urgent de lever le voile ou plutôt de chercher à découvrir 3 SCHELLING Friedrich Wilhelm, Introduction à la philosophie de la mythologie, traduction du GDR Schel- lingiana (CNRS), pp.73-77-81. SW., XI, pp.56-57-61-66, éd. Cotta. 4 Op.cit., p.208. SW, XI, p. 210, éd. Cotta. 7 de quelle étoffe il est fait, de le décoder, de le déconstruire – ce qui ne signifie pas le déchirer. C’est ainsi que tout mythe mérite d’être approché, c’est ainsi que nous avons jadis approché la Chute originelle5 et c’est ainsi que nous nous proposons d’approcher une autre conception mythique plus universelle encore malgré une variété infinie de représentations, à savoir la conception de l’immortalité de l’âme. Le but n’est évidemment pas de démontrer l’immortalité ou la mortalité de l’âme humaine : il pourrait être dit, dans un contexte chrétien, qu’une telle problématique est affaire de foi plutôt que de raison, et même dans le contexte grec annoncé par le titre de notre thèse, il est plus qu’incertain que l’investigation logique ait jamais pu être investie du pouvoir de trancher cette question qui, par ailleurs, ne devait probablement même pas se poser dans une cité grecque où les représentations mythiques de l’après-mourir faisaient partie intégrante des mythes autour desquels les citoyens se retrouvaient et assuraient ainsi l’unité cultuelle et culturelle6 de la πόλις ; aussi, le penseur qui aurait remis en cause cette idée mythique se serait probablement exposé à tomber sous l’accusation d’empiètement sur le domaine réservé aux dieux, autant dire d’ὕϐρις, la pire des fautes pour un Grec, ce dont la cité athénienne n’a pas manqué d’accuser certains penseurs, à commencer par Socrate lui-même, par méfiance envers les « interrogations radicales, qui lui semblent a priori marquées du péché d’orgueil contre l’ordre divin »7 pour reprendre l’expression de Francis Wolff. Notre question est plutôt de savoir non seulement quelles caractéristiques fondant la spécificité humaine sont implicitement revendiquées par la conception de l’immortalité de l’âme mais aussi quel manque ressenti par l’être humain une telle conception viendrait éventuellement combler – il est probable en effet que cette conception ait un versant positif et un versant négatif ou, en d’autres termes, qu’elle ne se contente pas de « poser » des caractéristiques reconnues et assumées mais « nie » également d’autres caractéristiques, ou plutôt certaines absences de caractéristiques, que l’homme juge spontanément intolérables, ce dont certaines personnes ont le pressentiment légitime en jugeant que la conception de l’immortalité de l’âme n’aurait vocation qu’à servir d’antalgique face à la peur que peut inspirer la perspective de l’anéantissement total de l’individualité dans la mort ; toutefois, s’en tenir là serait insuffisant : s’il est parfaitement envisageable qu’un individu adhère à 5 Schelling lui-même mettait l’accent sur la ressemblance entre les récits mythologiques antérieurs ou extérieurs à la révélation et le contenu de l’Ancien Testament qu’il n’est donc pas impie d’approcher comme une série de mythes. Nos recherches sur la Chute ont été consignées dans un mémoire de recherches soutenu en 2010, non édité à ce jour et disponible à la Bibliothèque Universitaires des lettres et sciences humaines de Brest. Cf. QUNQUIS Benoît, La Chute comme philosophème (T.D.R.), Université de Bretagne Occidentale, Brest, 2010 6 Il est très peu probable que ce soit par hasard que ces deux adjectifs ne diffèrent que d’une lettre. 7 WOLFF Francis, Socrate, p.20. 8 cette idée uniquement en raison de la consolation qu’elle lui apporte (ce qui peut s’apparenter à de la superstition), il est plus difficilement concevable qu’un tel sentiment ait pu suffire pour que cette croyance se soit maintenue dans presque toutes les cultures, par-delà les frontières géographiques et chronologiques ; et surtout, s’il en était ainsi, elle n’aurait jamais pu être jugée digne d’intérêt par la philosophie, or l’objet précis de nos recherches sera précisément un contenu proprement philosophique venant soutenir à nouveaux frais cette conception mythique. En effet, pour parvenir à une connaissance exhaustive des idées qui s’imposent à l’homme dans le cadre de son mouvement d’auto- compréhension et qui ont contribué à la formation de la conception de l’immortalité de l’âme, il faudrait étudier et déconstruire l’ensemble des discours consacrés à ce sujet : une telle tâche nécessiterait, par son ampleur, toute une vie de travail ou les efforts conjugués de toute une équipe de recherche ; c’est pourquoi il a semblé raisonnable de resserrer notre corpus à l’œuvre de Platon, du moins les dialogues de maturité et de vieillesse dans lesquels, se détachant de l’influence de Socrate sans jamais la renier, Platon développe sa propre pensée. Ce resserrement pourrait sembler arbitraire car motivé exclusivement par les contraintes universitaires : il n’en est évidemment rien car, même s’il est très incertain que Platon ait été le premier à essayer de donner une forme logique à cette idée jusqu’alors réservée au mythe, sa démonstration de l’immortalité de l’âme n’en a pas moins durablement marqué l’Occident au point de constituer pendant des siècles la référence majeure à ce sujet. Il est donc légitime de se reporter aux écrits platoniciens relatifs à l’immortalité de l’âme non pas pour produire un nouveau commentaire qui ne ferait que ressasser tout ce qui a déjà été écrit à ce sujet (même si la matière est riche) mais plutôt pour remonter à la source, pour décrypter ce qui sous-tend le discours platonicien sur un sujet a priori affaire de μῦθος (récit) plutôt que de λόγος (raisonnement)8 ; plus simplement, notre propos n’est pas de réexpliquer ce que Platon a dit mais d’expliquer pourquoi il l’a dit, de cerner en quoi son propos est révélateur non seulement d’intuitions que peut avoir spontanément tout homme quant à son être mais aussi des préoccupations qui étaient celles de Platon dans le contexte troublé de l’Athènes de la fin du Ve siècle et du IVe siècle avant notre ère, traumatisée par la débâcle militaire face à Sparte et par la 8 À l’opposition entre foi et raison, qui est plutôt le fait de la modernité chrétienne, on préférera la distinction entre λόγος et μῦθος qui n’est pas aussi radicale qu’elle le paraît, les deux termes désignant non pas deux attitudes différentes au point d’être antagonistes mais deux types de discours qui ne se contredisent pas né- cessairement entre eux et peuvent ne différer que par la forme ou, plutôt, par la technique employée pour les produire.

Description:
13 BURSTYN Harold L., 1968, « Science and governement in the Internet du Centre national de ressources textuelles et lexicales mis en place Espaces de navigation, tout d'abord côtiers dans l'Antiquité puis 164 « Revival of Learning », NELLEN Walter et DULCIC Jakov, 2008, op. cit., p.
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