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Parlons Manjak: Langue de Guinée-Bissau PDF

230 Pages·2007·4.283 MB·French; Manjak (Kanyop)
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PARLONS MANJAK Langue de Guinée-Bissau @ L'Harmattan, 2007 5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion. [email protected] harmattan 1@wanadoo. fr ISBN: 978-2-296-04645-0 EAN :9782296046450 Carfa MENDÈS et Michel MALHERBE PARLONS MANJAK Langue de Guinée-Bissau L'Harmattan Parlons. .. Collection dirigée par Michel Malherbe Dernières parutions Parlons arménien, Elisabeth MOURADIAN VENTUTINI et Michel MALHERBE. Parlons romanche, Dominique STICH, 2007. Parlons gallo, Nathalie TREHEL- TAS, 2007. Parlons lobiri, Fané MAÏMOUNA LE MEN, 2007. Parlons pijin, Christine JOURDAN, 2007. Parlons maori, Michel MALHERBE, 2007. Parlons soundanais, Viviane SUKANDA-TESSIER, 2007. Parlons oromo, Christian BADER, 2006. Parlons karen, Julien SPIEWAK, 2006. Parlons ga, Mary Esther DAKUBU, 2006. Parlons isangu, Daniel Franck IDIATA, 2006. Parlons kuna, Michel MALHERBE, 2006. Parlons boulou, Marie-Rose ABOMO-MAURIN, 2006. Parlons komi, Yves AVRIL, 2006. Parlons zarma, Sandra BORNAND, 2006. Parlons citumbuka, P. J. KISHINDO et A. L. LIPENGA, 2006. Parlons mordve, Ksenija DJORDJEVIC et Jean-Léa LEONARD, 2006. Parlons lissou, William DES SAINT, Avounado NGWÂMA, 2006. Parlons tuvaluan, Michel MALHERBE, 2005. Parlons kouy, Jacques RONGIER, 2005. Parlons koulango, Kouakou Appoh Enoc Kra, 2005. Parlons karatchay-balkar, Saodat DONIYOROV A et Chodiyor DONNOROV,2005. Parlons slovène, Mojca SCHLAMBERGER BREZAR, Vladimir POGACNIK et Gregor PERKO, 2005. Parlons mashi, Constantin BASHI MURHI-ORHAKUBE, 2005. Parlons massai, Grace MESOPIRR SICARD et Michel MALHERBE, 2005. Parlons viii, Gervais LOËMBE, 2005. Carte de Guinée Bissau :J "~, CAmEIHNIQUE -w ~ 5 ~ a ~ ~ Introduction Les Manjaks constituent environ 12% de la population de Guinée- Bissau qui totalise 1.200.000 habitants. Rappelons que ce pays est enclavé entre le Sénégal auNord et la Guinée Conakry àl'Est et au Sud. La côte atlantique, à la mangrove abondante, compte une soixantaine d'îles peuplées par l'ethnie des Bijagos qui a laissé son nom, légèrement défonné, àl'ensemble dupays. Les Manjaks habitent une zone délimitée par le fleuve Cachéu, l'Océan atlantique et le fleuve Mansoa, dans la partie côtière centrale du pays. Cette région abrite quatre groupes ethniques principaux: les Diola, auxquels appartiennent les Felùpe, Baiotes et Balantes ; les Manjakù avec les Brames, les Papels, Mankagns, Banhùm, Cassangas et Cobianas ;les Beafadas etNa1ùsetc. Ces ethnies possèdent un tronc ancestral commun lié àleur famille linguistique. Leur organisation hiérarchique est du type mandingue avec des classes sociales bien nettes de nobles, de religieux et d' artisans. .. Pour échapper à la rudesse de la colonisation portugaise, bon nombre de Manjaks, peuple d'agriculteurs pacifiques, durent émigrer, surtout vers deux pays voisins le Sénégal et la Gambie, où ils exercèrent toutes sortes de métiers comme porteurs dans les marchés, matelots sur les bateaux ou tisserands. Curieusement, c'est à la suite de ces contacts avec les peuples voisins que le nom de manjakù s'est fixé. Dans leur langue, ce mot signifieje te dis, phrase qu'ils répétaient souvent en essayant de se faire comprendre. De la même façon, les Manjaks appellent les Wolofs Bajakin ce qui signifie dis-moi. Aujourd'hui, on oublie cette origine et le tetme manjak, plus précisément manjakù, est celui de l'ethnie et de la langue. Au Sénégal, les Wolofs les appellent Ndiago, les Français écrivent parfois mandjaque et les Portugais manjaco. Aujourd'hui on compte près de 100.000 Manjaks au Sénégal, 20.000 en Gambie et plusieurs dizaines de milliers en Europe, essentielletnent au Portugal et en France. Au total, le nombre de locuteurs de manjakù est de l'ordre de 300.000 personnes. Un peu d'histoire Les premières infonnations concernant le territoire de la Guinée Bissau ne sont pas antérieures au XIIlème siècle quand des populations NaIu et Landuma s'y établirent à partir de l'empire du Ghana, alors en déclin. C'est un négrier portugais du nom de Nuno Tristao qui fut le premier Européen à aborder la Guinée-Bissau en 1446 mais c'est en 1588 que fut établi le premier établissement à Cacheu, qui devint rapidement l'un des principaux centres de commerce des esclaves. Les gouverneurs portugais dépendaient hiérarchiquement du Cap- Vert. La Guinée Bissau était une source d'or et un réservoir d'esclaves pour les puissances européennes, Portugal, Grande- Bretagne, Hollande et France, qui rivalisaient pour dominer ce commerce. Dès 1630 une capitainerie générale est mise en place pour administrer le territoire. En 1642, les Portugais fondèrent les villes de Farim et de Ziguinchor (en Casamance) et le commerce prit de l'ampleur. De 1753à 1775, ils construisirent la forteresse de Bissau avec de la main d'œuvre amenée du Cap-Vert. En 1800, les Britanniques prennent pied dans la partie Sud du pays et occupent l'île de Bolama. Durant tout le régime esclavagiste, qui seprolongeajusqu'en 1866, la Guinée portugaise resta liée au Brésil parce qu'elle lui fournissait les esclaves et qu'en retour le Brésil envoyait ses trafiquants et ses fonctionnaires. Une importante communauté métissée se développ~ sa culture mêlant les coutumes africaines et celles des Portugais. Le portugais du Brésil influença grandement leparler local. Après}' abolition de l'esclavage, les puissances coloniales se partagent }'Aftique. Un arbitrage du Président américain Grant attribue la Guinée Bissau aux Portugais en 1870. Cependant les populations locales, sévèrement exploitées par le colonialisme portugais, particulièrement dur et inhumain, se révoltent constamment et lepays ne connaît pas la paix. Les Diolas infligent 4 une sévère défaite aux Portugais en 1879 à Djufunco. Les Portugais séparent alors la Guinée Bissau du Cap-V00. Des insUITectionsdes diverses ethnies, que les Portugais font tout pour opposer les unes aux autres, éclatent périodiquement jusqu'en 1925. LesBijagos ne se soumirent qu'en 1936. Les Portugais distinguaient les indigènes des civilisés, aux statuts très différents. Les investissements auprofit de lapopulation furent quasi-inexistants et l'analphabétisme était général (95%). En 1941, la capitale administrative est transférée de Bolama à Bissau e~ en 1952, la Guinée-Bissau passe du statut de colonie à celui de province d'outre-mer du Portugal. Cependant bon nombre de fonctionnaires sont Cap-Verdiens. En 1956, l'un d'entre eux, Amilcar Cabral fonde le PAIGCV, Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Après la répression d'une grève générale en 1959, la situation empire et la gueITede l'indépendance commence en 1963 (après que les autres Etats d'Aftique occidentale aient acquis la leur). En 1968 les 2/3 dupays échappent àl'autorité portugaise. En 1973, Amilcar Cabral est assassiné par les Portugais mais la nouvelle Assemblée nationale proclame l'indépendance, reconnue par la plupart des pays et les Nations-Unies. Cependant, la question ne sera défmitivement réglée qu'après la révolution des œillets au Portugal qui met fin à la dictature de Salazar. Luis Cabral, demi-frère d'Amilcar devient président mais il est renversé en 1980 par Joao Bernardo Vieira, chef des années, ce qui met aussi fin à l'union avec le Cap-Veft. En 1988 le peso guinéen est remplacé par le franc CFA comme monnaie nationale. Après plusieurs autres présidents, Joao Bernardo Vieira est élu président en 2005. 5 La Guinée Bissau en chiffres Superficie: 36.125 km2 Population 1.200.000 habitants Indépendance: 24 septembre 1973 Huit régions administratives: Bissau, Cacheu, Dio, Bafata, Gabu, Tombali, Bula etBolama Villes principales Bissau (capitale, 250.000 h), Bafata, Gabu, Cachungu Ethnies principales: Balante (270.000h), Peul (180.000h), Manjaku (I25.000h), Mandingue (120.000h), Pepel (IOO.OOOh) Ethnies minoritaires: Biafar (Beafada, 32.000h), Mankagne (30.000h), Bijago (25.000h), Diola (Jola, Feloup, 17.000h), Bagnoune, NaIu, Bayote, Cassanga, Soninké Démographie: 41% de lapopulation amoins de 14ans Langues: le portugais est langue officielle, un créole portugais, très répandu, sert de langue véhiculaire entre les diverses ethnies. Religions: animistes (65%), musuJmans (30%), chrétiens (5%) Ressources naturelles: bauxite, phosphate, pétrole, bois d'œuvre, pOIsson Produits agricoles: le secteur agricole représente 82% de l'économie (riz, huile de palme, arachide, coton, noix de cajou) Importations: 176millions $US par an (dont 35% du Sénégal) Exportations: 116 millions $ US (dont 62 millions. en noix de cajou vers l'Inde) Monnaie: le franc CFA (l€ vaut 655 francs CFA) PNB Ihabitant: 800$ US 6 Première partie La languemanjak La langue manjak donne beaucoup de difficultés à qui veut la parler ou même l'écrire. Jusqu'à une date récente en effet, elle n'était pas écrite. Il n'y avait pas de règles générales pour la prononciation, la grammaire et, à plus forte raison, l'orthographe desmots. «A vrai dire,j'ai toujours appris que le manjakù venait de l'ethnie jola». Jusqu'à aujourd'hui, dans le village manjakù de Timats en Guinée-Bissau, plusieurs habitants parlent couramment la langue Jola. Cette langue n'est pas parlée que par les Manjakù, mais aussi par leurs cousins d'origine, les Mankagns etles Papels-Brams : - Les Mankagns sont localisés plutôt àl'Est dupays Manjak - Les Papels-Brams, se trouvent au Sud du pays jusqu'à Bissau. Ces deux langues, présentent de grosses différences de prononciation et de vocabulaire. Les Manjakù disent souvent ùcaak inja, notre pays. L'unité de langue n'existe pas quant à la prononciation ou au vocabulaire. «Mais nous nous comprenons }) tous fort bien... Le Manjakù comme tout Africain, aime bien plaisanter et se moquer de son interlocuteur sur la différence des prononciations et lui dit en riant: «Tu ne prononces pas aussi bien que moi; tu es de Babok... ou de Kalëkëss... ou de Kayù... ou de }) Pëlùnd...ou de eùr etc. Son interlocuteur lui répond: «Tu ne parles pas mieux que moi! »Tout cela enplaisantant. Enfm, selon la situation des villageois, le vocabulaire s'est trouvé enrichi, ça et là, de mots nouveaux empruntés à d'autres ethnies au pays: «Cela peut être à l'occasion de voyages ou d'alliance à l'étranger». Je peux aussi vous dire que le Manjakù pur ne me semble plus exister. Nous prononçons d'autres mots à base de portugais qui est notre langue officielle en Guinée-Bissau ou de 7

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