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Paris Carême-prenant. Du carnaval à Paris au XIXe siècle PDF

196 Pages·1978·5.497 MB·196\196
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Alain Faure Paris Carème-prenant Du Carnaval à Paris au xix siècle e PARIS CARÊME-PRENANT Du Carnaval à Paris au XIX siècle e 1800-1914 ALAIN FAURE PARIS CARÊME-PRENANT Du Carnaval à Paris au XIX siècle e 1800-1914 HACHETTE UtUaSm^^sdamlmuâm Document de couverture : « Un menuet », lithographie de Gavarni (Le Carnaval). Cl. B.H.V.P. © Hachette, 1978. INTRODUCTION Carnaval est mort et l'on discute ferme autour de son tombeau. Articles, chapitres et livres se multiplient, par lesquels aujourd'hui le cercle des lettrés célèbre à sa façon une des plus belles fêtes populaires du passé. Offrandes en papier semblables au Gilles pétrifié qui, dans la ville de Binche, orne l'entrée du musée du Car- naval et du masque. « Mode », dit-on. Bien sûr. Mais où est le péché puisque l'histoire a toujours été écrite ainsi, sous la dictée du présent? Influence de « l'actualité » sur l'historien mais, bien au-delà, déterminations pro- fondes de l'origine culturelle, de l'appartenance à une classe et des choix politiques faits par l'homme. La rumeur assourdie des batailles du forum s'entend tou- jours entre les lignes. Si, sur les présentoirs, fleurit la fête, c'est que d'abord le mot est partout, qu'il n'est plate cérémonie ou braderie quelconque qui ne s'en pare. Par réaction contre tout ce factice, jamais on ne s'est tant interrogé sur la nature de la fête, qu'elle soit célébration collective autour d'un homme, d'une date, d'une foi, rituel des communautés pour qui elle s'intègre à une culture, simple joie prise ensemble... Aux classifications d'usage (sacré-profane, privé-public), on ajoute aujourd'hui d'au- tres mesures : part du spontané et de l'organisé, de la participation effective et du spectacle... Enfin, un débat politique est en cours sur la fête : hors des normes actuelles, sans contrôle ni rituels attendus, ne serait-elle pas l'instant magique propre à délier les langues, à / 8 PARIS CARÊME-PRENANT désiller les yeux, à éveiller les consciences, étape vers la Révolte, sinon Révolte même?... Naïveté que ces rêves de fête pour des fêtes de rêve? Une question essentielle est en tout cas posée : la Fête, machine de guerre contre le système, ou encore une de ses ruses? Interroger le passé avec les questions du présent est chose bien tentante à propos du Carnaval, ce beau sphinx. Mais dans le domaine des fêtes, le temps des syn- thèses est encore bien lointain, nous vivons l'âge des bril- lants essais et des monographies patientes. Ce livre, limité à un lieu, borné à une époque, relève du dernier genre. Effet de la démarche autant que parti pris, Carnaval sera ici exclusivement parisien : sans doute l'analyse perd-elle beaucoup en négligeant ainsi les comparaisons toujours fécondes, mais elle gagne en profondeur à rechercher l'identité d'une fête dans l'unité d'une ville. L'époque retenue est ici l'essentiel. Pourquoi ce choix d'un temps presque contemporain, le xix° siècle? D'abord parce qu'à la fin de sa course, il vit mourir la fête. Certes, il s'est tou- jours trouvé des plumes pour dire que la fête agonise; Carnaval fut ainsi bien des fois enterré vivant, mais arriva le jour des réelles obsèques, et ce moment est précieux, car prendre sur le fait une société qui rompt avec son passé n'est pas si fréquent. Il reste qu'à Paris, Carnaval fut étonnamment vivant tout au long de ce siècle, et le principal intérêt de son choix est là. En effet, à en croire les travaux d'histoire sociale, les mots et les silences, la fête est morte avec la machine à vapeur et la ville tentaculaire : les sociétés urbaines et industrielles, dès leur naissance, auraient été des monstres tristes. Le livre d'Yves-Marie Bercé, Fête et Révolte, est fondé sur une opposition implicite entre les sociétés machinistes sans joie et les civilisations rurales où l'on savait s'amuser. Le temps même jouait contre la fête : au fur et à mesure qu'on se rapprochait de nos époques mau- dites, la fête aurait décliné sans appel, déracinée, persé- cutée, oubliée... et à l'aube des temps modernes, le vide se serait fait autour du dernier musicien ambulant. Or, rien n'est plus faux : le xix" siècle fut un grand siècle festif, le peuple des ateliers et les foules usinières héritèrent

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