Description:Ça n'allait pas très fort. Quelqu'un était en train de me forer le crâne à la perceuse électrique et toujours ces stroboscopes blancs et éclatés qui me percutaient la cornée en saccades. Je suais à grosses gouttes et mes dents claquaient malgré la chaleur insupportable. Le véhicule a grimpé le trottoir sablonneux sans ralentir et est venu mourir à la lisière du bois en faisant crier les graviers. Je me suis concentré quelques secondes pour ne pas gerber. Plus rien. Le décor avait cessé de se mouvoir. J'ai longuement expiré en clignant des yeux, les lèvres sèches, et je me suis tourné vers l'otage. Immobile, il fixait le pare-brise sans conviction. Son visage blême sous ses cheveux gris lui donnait un air cadavérique. Visiblement, il se rendait compte de l'état dans lequel j'étais et ne savait pas trop quoi en penser. Était-ce favorable ou non à sa survie? On devinait une intense activité cérébrale derrière les larges lunettes d'acier et les traits durs et froids.