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Origeniana tertia. The Third International Colloquium for Origen Studies PDF

160 Pages·1985·14.731 MB·English
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r-() RI ENIAN A G TERTIA \ The Third International Colloquium for Origen Studies (University of Manchester September 7th -llth, 1981) Papers edited by Richard HANS ON and Henri GROUZBL EDIZIONI DELL'ATENEO PREFACE TUTTI l DIRITTI RISERVATI The first international Colloquium Origenianmn took place in the Abbaye Notre Dame de Montserrat in Catalonia, from the 18th to the 21st of September 1973. The second was held in the Castello Svevo in Bari in Italy September 20th to the 23rd 1977. Many of the papers presented to the First were published as Origeniana in 1975 in the series Quaderni di "Ve tera Christianorum", edited by the Istituto di Letteratura cristiana antica of the University of Bari. Much of the material presented to the Second Cblloquium appeared in Origeniana Secunda, in the same series, edited by Henri Crouzel and Antonio Quacquarelli, in 1980. The third Colloquium Origenianum was held in the University of Manchester, England, from September 7th to the llth 1981. As seems inevitable in connection with such projects, the initial plan of running a series of major papers paraUel with a series of con- tinuous Seminars examining subjects of particular importance in Origen's work had to be modified because sorne who had promised to give papers or conduct Seminars withdrew at a period too late for them to be replaced. Instead a scheme was devised whereby five main papers would be given, one continuing Seminar, that on the Fragments of Ol'igen's Commentary on St. Matthew's Gospel conducted by Prof. H. VOGT, would be held, and the rest of the Colloquium wouldbe devoted to short Communications and a sel'ies of Seminars lasting for bne session only. This arrangement may be said to have worked quite well. Just under 60 people attended this Colloquium, which was in part sub- sidised by the University of :Manchester. Most of the participants were Bl'it:ish, but several ltalian scholars attended, and others from Finito di stampare neZ mese di gennaio 1985 Germany, the Netherlands, Scandinavia, and the United States, but da Visigalli-Pasetti - ArtiGrafù:he - Roma only two from France. The major papers began with one on "La PREFACE Personnalité d'Origène" by HENRI CROUZEL, the opening address given in the presence of the Vice-Chancellor of the University, in the new Muriel Stott Conference Centre of the famous John Rylands Library of the University. The others were "Beyond Stoic and Platonist" by Professor J. M. RIST, "Deus Hebraeorum - Deus Christianorum: 1. Prologue Giudaismo e cristianesimo di honte al problema di Dio secondo Ori- gene" by Fr. G. SGHERRI, "Origen and Evagrius Ponticus" by Fr. F. X. MURPHY, and "Reflections on Christian Platonism in Origen and Augustine" by Professor H. CHADWICK. The Seminars (apart from that conducted by Prof. VOGT) were on the Chronology of Origen's LHe (Dr. F. LEDEGANG), on Origen in the Arian Controversy (Prof. R. P. C. HANS ON) , on Odgen's Concept of Revelation (Dr. G. BOSTOCK), on Ol'igen's Eucharistic Doctdne (Dr. 1. LIEs),on Editing the Peri Archon (Prof. H. CROUZEL), on A Review of J. DA- NIÉLOU'S book Origène (Prof. U. BIANCHI), on Odgen's Peri Pascha (Prof. S. G. HALL) and on The Condemnation of Origen (Rev. B.DRE- WERY). Nineteen short Communications were read to the Colloquium. The major papers were well attended and provoked fairly good discussion. The Communications were of a high standard and com- manded considerable interest. The success of the Seminars was variable, some (such as that of Dr. VOGT) were very useful, others less so. AlI the major papers, except that of Prof. RIST, which has been published elsewhere, appear in this Origeniana Tertia. It has been found possible ta publish material connected with only four of the nine Seminars, those of Dl'. VOGT, of Pl'of. CROUZEL, of Pl'of. BIANCHI and of Mt. DREWERY. But we have printed seventeen of the nineteen Communications, sa that the great majority of those who took the tl'ouble to deliver papers to the Colloquium will see their w0tk in pu:blished form. Each authol' is of COUl'se alone responsible fol' his 01' her own opinions. It has pl'oved possible without great difficulty to group the material in the volume undel' seven major headings without having l'ecoul'se ta the miscellaneous and unsatisfactol'Y heading of Varia. It is hardly necessary to add that though 01'igeniana T el'tia, lilke its predecessor, covers a wide variety of themes within the general category of "Origen", there are still plenty mOl'e to be investigated. It is to be hoped that futUl'e Colloquia and their Acta will deal with these. 1. LA PERSONNALITÉ D'ORIGÈNE Je voudrais tenter de saisir quelques traits de la personnalité d'Origène, non tan~ de son aspect physique que rien ne nous permet de deviner, mais de son caractère morale et intellectuel. Nous avons pour cela plusieurs sources. La première est l'oeuvre même d'Ori- gène, du moins ce qui en reste. Il n'est pas facile d'en tirer beaucoup de renseignements exprès pour ce qui nous concerne, car l'Alexandrin y parle assez peu de lui-même. Le passage le plus explicite est le prologue du livre VI du Commentaire sur Jean où s'exprime la douleur de son expulsion d'Egypte. Une étude de toute l'oeuvre restante pourrait certes, en étant très attentive aux détails, donner des informations sur le sujet qui nous occupe, du moins quand il s'agit des livres conservés en grec. Quant aux traductions latines il est à craindre que la personnalité du traducteur, Rufin ou Jérôme, n'inter- fère dans celle de l'auteur: de même pour les fragments des Chaines qui semblent être fréquemment des résumés faits par le caténiste. La seconde source possible est le seul témoignage direct qu'un contemporain ait laissé sur Origène, le Discours de Remerciement de Grégoire le Thaumaturge. Ce texte présente quelque difficulté d'utilisation du fait de la rhétorique exubérante qui l'anime. Faut-il considérer qu'elle enlève toute valeur aux renseignements qu'il donne? Certes non. Grégoire a suivi pendant cinq ans la direction spirituelle et intellectuelle d'Origène et si, à la fin de son séjour à Césarée, il éprouve le besoin de remercier publiquement son mahre, on peut croire qu'il l'a réellement apprécié et supposer que, compte tenu d'une certaine enflure rhétorique, il est sincère. Un troisième document peut être la préface au livre l de l'Apo logie pour Origène écrite par Pamphile de Césarée dall& la prison où il attend le martyre, avec l'aide. de'. son disciple Eusèbe. Il nous 10 CRAPTER 1 PERSONNALITÉ D'ORIGÈNE 11 renseigne surtout sur le caractère de l'oeuvre théologique d'Origène dans la mise en pratique de ses conv1ctions religieuses, qui laissera et donne à ce sujet des informations précieuses. progressivement place au temps de la maturité à des positions plus Il faut enfin citer en quatrième lieu le livre VI de l'Histoire équilibrées. Sur ce point l'évolution d'Origène sera assez différente Ecclésiastique d'Eusèbe, notre source principale concernant la vie de celle de Tertullien dont le rigorisme semble s'être de plus en plus d'Origène, inspitée surtout par l'abondante correspondance que con- durci au cours de ses années et est peut-être davantage la cause de servait la bibliothèque de Césarée et qu'Eusèbe avait réunie en vo- son passage au Montanisme que son effet. lumes Quelques remarques sont à faire concernant l'utilisation 1. Donnons quelques exemples du radicalisme du jeune Origène d'Eusèbe. On s'accorde habituellement à reconnaître en lui un histo- et de son évolution postérieure vers plus d'équilibre. Eusèbe l'ap- rien sérieux, compte tenu de la conception qu'il avait de l'histoire porte 2 qu'après avoir mené de front l'enseignement de l~ grammaire, et qu'il partageait avec son temps. On ne se prive pas cependant c'est-à-dire de la littérature, pour subvenir aux besoins matériels de l'accuser d'avoir falsifié certains faits, quoi qu'il en soit dans ces des siens - telle était peut-être la profession de son père dont il cas-là de sa bonne foi. Quand ces accusations sont portées à partir aurait repris l'école après son martyre - et celui de la catéchèse de documents sérieux et sûrs, il n'y a qu'à s'incliner, mais c'est loin que lui avait confié l'évêque Démétrios "quand il vit que les disci- 3, d'être toujours le cas. Souvent elles viennent d'hypothèses que les ples venaient déjà plus nombreux à lui ... il jugea inconciliables informations d'Eusèbe ne vérifient pas, ou d'explications vraisembla- l'enseignement des sciences grammaticales et l'exercice des disciplines bles qui s'opposent à elles alors que d'autres explications tout aussi divines et, sans délai, il brisa avec l'école des sciences grammaticales, vraisemblables concorderaient avec elles. Si Eusèbe est considéré comme inutile et opposée aux sciences sacrées. Ensuite, pour un comme un historien sérieux il a droit à une présomption en sa faveur, motif convenable, afin de n'avoir pas besoin de l'assistance des c'est-à-dire que les hypothèses ou explications qui concordent avec autres, il céda tout ce qu'il avait jusqu'alors d'ouvr~ges anciens, les renseignements qu'il donne doivent être préférées à celles qui transcrits avec grand soin, et il se contenta des quatre oboles quoti- s'y opposent. Pour les refuser il faut des raisons certaines et prou- diennes que lui donnait son acheteur" 4. Si Origène renonce à en~ vées. En ce qui concerne la vie d'Origène Eusèbe a été suspecté à seigner la grammaire, c'est probablement que ses frères ont grandi cause de sa grande admiration pour son héros et du ton de panégy- et que sa famille n'a pas autant besoin de lui: il veut se consacrer riste qu'il prend souvent. Il faut, certes, en tenir compte pour tout entier à ses fonctions de catéchiste. Mais il y a plus: il juge que dégonfler certaines exagérations ou contester certains jugements, mais l'étude de la grammaire est "inutile et opposée (È.vr~:v'tLo:.V) aux il serait excessif de mettre tout en doute pour cela, alors qu'il a à sa sciences sacrées". Et s'il vend tous ses manuscrits pour une rente disposition dans la bibliothèque de Césarée tous les documents journalière de quatre oboles, deux tiers de denier, un revenu très susceptibles de le renseigner sur la vie d'Origène: aucun de ses con- bas, ce geste représent aussi un renoncement complet aux sciences temporains, sauf son maître Pamphile, gardien avant lui de cette profanes dont il ne voit pas l'utilité pour l'étude des sciences sa- bibliothèque, n'a disposé d'autant d'instruments pour l'écrire. crées. Il ne va pas l'ester longtemps dans ces dispositions, car il ne tardera pas à s'apercevoir que les sciences profanes ne sont pas * * * sans intérêt pour l'explication des Écritures. Eusèbe le montre plus loin enseignant la philosophie et les disciplines encycliques et les A comparer ce qu'Eusèbe dit de la vie d'Origène avec certains 5 pratiquant lui-même, jusqu'à devenir l'élève d'Ammonios Saccas, traits des oeuvres p1'Opres de ce dernier on peut noter comme un des éléments du caractère d'Origène jeune un certain radicalisme 2 HE VI, Hi, 8-9. 3 HE W, ii, 15. des o1e uHvirsetos irde'O rEigccèlnéeS iads'atipqruèes l(a= L etHtrEe) 33V Id e xJxéxr\ô'i~ e 3à- 4Pé auvloa.i r aussi la liste 4 Traduction BARDY, Sources Chrétiennes (= SC) 41, p. 88-89. 5 HE XVIŒI-XIX. 12 CHAPTER 1 PERSONNALITÉ D'ORIGÈNE 13 car il s'est rendu compte de leur utilité pour la compréhension de la Origène, qui ne désigne jamais du terme de "gnostique" celui qu'il Bible et pour son rayonnement apostolique. appelle suivant des expressions pauliniennes le "parfait" ou le "spic Eusèbe est le seul à parler de la mutilation qu'Origène a ac- rituel", éprouve une défiance visible pour le vocabulaire de l'apathie complie sur lui-même Les raisons qu'il indique sont une compré- dont les emplois par lui se comptent sur les doigts d'une main. 6. hension trop littérale de Mt 19, 12 et aussi l'intention de ne pas Plutôt que l'apathie, l'éradication des passions, son idéal est à cher- prêter motif à calomnies de la part des infidèles parce qu'il enseignait cher dans la métriopathie aristotélicienne, dans la mesure à imposer à la fois des femmes et des hommes. Ce dernier motif paraît en con- aux passions. Un remarquable fragment sur la Première Epître aux tradiction avec ce que dit Eusèbe peu après: Origène eut soin "que Corinthiens 11, concernant l'équilibre à garder au nom de la charité son action fût cachée à la plupart des disciples qui l'entouraient" dans les relations conjugales, est un commentaire du "in medio stat 7. Si sa castration est restée cachée on ne voit pas comment elle pouvait uirtus": on pèche à la fois par défaut et par excès. Il y a de saintes couper court aux calomnies. De toute façon quand Origène dans sa colères, comme celle de Phinées le petit-fils d'Aaron, et le désir de vieillesse commente Mt 19, 12 dans le livre XV du Commentaire s'assumer une postérité est louable 12. Le Traité des Principes lui- sur Matthieu, sans faire allusion à son cas personnel, il refuse énergi- même 13 montre que les tepdances naturelles sont bonnes en elles- quement toute interprétation littérale de ce verset. Zèle désordonné, mêmes: elles ne deviennent mauvaises que lorsqu'on dépasse la me- manque de science, fausse conception de la crainte de Dieu, désir sure. Il est curieux de constater qu'Évagre le Pontique reviendra immodéré de tempérance: bien qu'implicite le désaveu est net, si comme Clément à l'usage de yVWCT"t'LX6c; et d'&:lta1}ELCl. net que des historiens ont cru devoir mettre en doute l'information On connaît en outre l'ardeur avec laquelle Origène dès sa d'Eusèbe. Mais si à la rigueur on peut suspecter Eusèbe quand il jeunesse au moment de la mort de son père, jusqu'à sa vieillesse, donne des renseignements favorables à son héros, il est plus difficile jusqu'aux tortures subies pendant la persécution de Dèce 14, a désiré de le faire à propos d'un acte qui manifeste en lui un zèle pas tout le martyre et en quelle estime, dans son Exhortation au Martyre et à fait équilibré. Origène est assez humble pour désavouer dans sa dans de nombreuses homélies, il tient ce témoignage suprême de vieillesse un acte qu'il a commis dans sa jeunesse et d'ailleurs dans notre appartenance au Christ. Cependant, à l'inverse de Tertullien, le passage susdit du Commentaire sur Matthieu il donne sur les il est loin d'en être un fanatique. Si ~e Carthaginois devenu mon- malaises physiologiques consécutifs à la castration des indications taniste refuse dans le De Fuga toute fuite devant la persécution, qui semblent provenir de son expérience 8. l'Alexandrin dans le Commentaire sur Jean 15 non seulement con- Eusèbe décrit la rude ascèse que suivait le jeune Origène Et damne toute provocation au martyre, mais fait un devoir au chrétien 9, cependant quand on étudie la théologie morale de ce dernier, par d'échapper, si c'est possible sans reniement, à la confrontation avec exemple au sujet de la chasteté, on la trouve, somme toute, assez les autorités: la raison la plus profonde est la charité que le chrétien équilibrée, plus que pourraient le faire craindre certains traits de sa doit avoir envers les ennemis de sa foi, leur évitant un crime. De ce cosmologie. On peut en donner plusieurs exemples, mais nous allons comportement dont donneront l'exemple sous Dèce avec Cyprien insister seulement sur un point. Clément, qu'Eusèbe représente de Carthage les deux plus illustres élèves d'Origène, Grégoire le e comme ayant été le maître d'Origène parle constamment de l'apa- Thaumaturge et Denys d'Alexandrie, on trouvera l'écho au XX siècle 10, thie, l'impass1bilité, comme la vertu fondamentale du "gnostique", dans le célèbre drame de Bernanos, Dialogues de Carmélites. A la 6 HE VI, viii, 1-5. 11 Fragment XXXIH: Journal of Theological Studies IX, p. 500, ligne 2. 7 Traduction BARDY, SC 41, p. 96. 12 HomGn l, 17; II, 6: SC 7 bis p. 70 ss; 112. 8 ComMt XV, 1-5: GCS X, 348-361. 13 PArch III, 2, 2: SC 268, p. 158 lOs. 9 HE VI, Hi, 9-13. 14 HE VI, 11, 3-6: VI, xxxix, 5. 10 HE VI, vi. 15 XXVIII, 23 (18), 192-202. 14 CHAPTER 1 PERSONNALITl1 D'ORIGÈNE 15 sous-prieure des Carmélites de Compiègne, qui veut provoquer au Mais cet homme de fer est un tendre. En témoigne sa dévo- martyre ou du moins faire faire à ses soeurs le voeu de ne pas y tionprofondément affective pour la personne de Jésus qui a des échapper - la pièce se situe sous la Révolution française - la résonnances uniques dans l'antiquité chrétienne 23: il faudra attendre prieure répond en substance: Comment nous, devenues religieuses le Moyen Age pour la retrouver. En témoigne aussi Grégoire le pour prier pour le salut des pécheurs, nous souhaiterions que des Thaumaturge quand il décrit, d'une manière très émouvante, l'af- hommes commettent sur nous ce crime! fection qui le joint à son maître, comparée à celle de Jonathas pour Il est difficile de croire qu'Origène ait réellement porté lui- David: "Nous avions été frappés comme d'un trait, dès de le premier même le nom d'Adamantios, l'homme d'acier ou de diamant, éty- jour, par sa parole, car il y avait en elle un mélange de grâce et de mologiquement l'Indomptable: Eusèbe semble le suggérer 16, mais douceur, de persuasion et de contrainte" 2\ contrainte qui représente plutôt qu'un second nom qui ait été officiel on peut y voir un sur- sa force persuasive et que Grégoire décrit plus loin comme un ensor- nom donné soit par les contemporains soit par la postérité. Il traduit cellement "Et voici qu'il nous frappa de l'aiguillon de l'amitié, 25. un aspect fondamental du tempérament d'Origène qui a frappé son d1ffici1.e à repousser, acéré, pénétrant, l'aiguillon de son affabilité et entourage, sa force d'âme qui se manifeste par sa puissance de tra- de ses bonnes dispositions, toute la bienveillance qui apparaissait dans vail considérable qu'Eusèbe souligne même à propos de sa jeunesse ses paroles elles-mêmes, quand il se trouvait avec nous et s'adressait - il va jusqu'à parler de "son zèle excessif (&ya',) 7tpoll"V[L6"t'Ma)" 17 à nous" 26. Cette amitié qui unit l'élève au maître, son "vrai père", dans l'étude des Écritures -, par sa consécration totale à sa tâche à la est l'idée centrale de l'émouvante péroraison dans laquelle Grégoire fois intellectuelle et apostolique 18, par l'accord de son enseignement pleure, à grand renfort de références bibliques, tout ce qu'il va quit- avec sa vie. Ce dernier point est souligné par Grégoire et par Eusèbe. ter: il sera comme Adam chassé du Paradis, l'enfant prodigue réduit à Selon le premier ce n'est pas tellement par ses paroles qu'Origène manger la nourriture des pourceaux, les prisonniers hébreux refusant poussait ses élèves à pratiquer la vertu, mais par ses actes 19. C'est de chanter sur la terre étrangère, le pauvre Juif dévalisé de la para- ainsi qu'il a décidé Grégoire à s'adonner à la philosophie, c'est-à-dire bole du Bon Samaritain. Et après avoir demandé à son maître de à une vie ascétique, "en essayant de se rendre pareil à l'homme de prier pour qu'un ange veille sur lui pendant son retour vers sa bonne vie décrit dans ses discours et en donnant, voici ce que je lointaine patrie il termine ainsi son discours: "Demande-lui avec voulais dire, l'exemple du sage" 2û.Mais Grégoire sait que la per- instance qu'il nous fasse revenir et nous ramène auprès de toi. Cela fection n'est pas pour ici-bas: "Je ne dirai donc pas qu'il était un seul, plus que tout, nous consolera" La rhétorique de cette péro- 27. exemple parfait, mais qu'il désirait fort devenir tel: il se faisait raison ne saurait voiler l'amitié et l'admiration juvénile qui la dictent. violence, pourrait-on dire, avec tout son zèle et toute son ardeur , Un autre trait est assez remarquable. La polémique tient une par delà les forces humaines" 21. Eusèbe écrit pareillement: "Telle large place dans l'oeuvre d'Origène comme dans celle de bien des est sa parole, disait-on, et il le montrait, telle est sa conduite; et telle théologiens: Juifs hérétiques, païens comme Celse, ou même 28, est sa conduite, telle est sa parole. Par là surtout, par la puissance chrétiens millénaristes, anthropomorphites ou littéralistes, en sont divine qui le soulevait, il conduisait des milliers de gens à son l'objet. Origène n'est pas l'homme des compromissions et l'attitude zèle" 22. qu'il eut, étant jeune homme, avec l'hérétique Paul d'Antioche, selon 16 HE VI, xiv, 9. 23 FR. BERTRAND, Mystique de Jésus 'chez Origène, Paris 1951. 17 HE VI, ii, 7-10. 24 Remerciement VI, 78 . . 18 HE VI, viii, 6; VI, xv. 2S Ibid VI, 80. 19 Remerciement IX, 126. 26 Ibid VI, 81. 20 Ibid XI, 135. 27 Ibid XW-XIX, 184-207, cité XIX, 207. 2212 HIbEid . VXT,I , ii1i,. 367.. Orige28n Saunrd lteh ec oJmewpos,r teCmamenbtr idd'gOel 1i1g9è7n6e , àp .l 'é1g.3a5r.d des Juifs voir N. .D E LANGE, 16 CHAPTER 1 PERSONNALITÉ D'ORIGÈNE 17 Eusèbe il l'a conservée toute sa vie: l'oecuménisme est un com- 29, ne pade que d'une seule oeuvre d'Origène, les Hexaples, sans que 33 portement assez récent, inconnu de l'antiquité chrétienne. Cependant l'on puisse en déduire avec certitude que leur composition ait com- quand on compare cette polémique à celle de bien d'autres auteurs mencé avant la rencontre d'Ambroise. Plus loin il signale le début 34 du christianisme primitif on est frappé pal' son irénisme relatif des commentaires scripturaires et continue: "Ambroise l'y excitait et pal' le calme avec lequel elle est menée. Certes il arrive que dans non seulement pal' mille exhortations et encouragements en paroles, le Contre Celse Origène semble près de perdre le contrôle de lui- mais encore en lui procurant très largement les secours dont il avait même devant le mépris que son adversaire manifeste envers les besoin". chrétiens, mépris qui le touche en plein coeur De cette sensibilité 30. L'intention qui a présidé à ce travail est exposée d'une façon d'Origène et de la maîtrise qu'il exerce sur elle est surtout caracté- remarquable pal' le fragment du livre V du Commentaire sur Jean ristique le prologue du livre VI du Commentaire sur Jean 31, écrit contenu dans la Philocalie. Le voici suivant la traduction de CÉCILE peu après son départ d'Égypte sous la pression de Démétrios et de BLANC 35. son successeur Héraclas. Il veut expliquer pourquoi il vient tout "Mais maintenant que sous prétexte de science (= de gnose) les juste de se remettre au travail: "Le Logos (le Verbe-Raison) m'a hérétiques s'insurgent cont1'e la sainte Église du Christ et produise~t exhorté à résister à l'assaut (livré pal' les vents de l'Égypte) et à veil- des traités formant une multitude de livres, qui promettent une expli- ler sur mon coeur (1),r'efJ,OVLX6v équivalent de X(1.,pOL(1., et de voue; pour cation des écrits évangéliques et apostoliques, si nous gardons le désigner la partie supérieure de l'âme), de peur que des raisonnements silence et ne leur opposons pas la doctrine vraie et salutaire, ils se vioieux n'aient assez de force pour ,introduire Ja tempête dans mon rendront maîtres des âmes avides qui, par manque d'une nourriture âme, plutôt qu'à reprendre à contretemps la suite du texte 'avant que salutaire, saisiront avec empressement ces aliments interdits, vérita- mon intelligence (oLaVOL(1., équivalent de voue;) n'ait retrouvé le calme". blement impurs et abominables. Voilà pourquoi il me paraît néces- saire que, si quelqu'un peut défendre sans la falsifier la pensée de * * * l'Église et confondre les partisans de la prétendue gnose, il se dresse Voyons maintenant le tempérament d'Origène tel qu'il se pour opposer aux inventions des hérétiques la sublimité de la prédi- manifeste à travers les grandes orientations de son oeuvre écrite. cation évangélique, toute l'emplie des' doctrines communes au Testa- Sans entrer dans les détails de sa chronologie on peut dire qu'Origène ment appelé ancien et à celui qu'on nomme nouveau. Toi-même, a commencé à écrire des oeuvres destinées à la publication entre 30 Ambroise, pal' manque de défenseurs du bien et parce que, dans ton et 40 ans, relativement tard pour quelqu'un qui a commencé à en- amour pour Jésus, tu ne te contentais pas d'une foi irréfléchie et seigner à l'âge de 18 ans. L'occasion qui l'a décidé à écrire semble inexperte, tu as jadis mis ta confiance en des doctrines dont pal' la être la conversion d'Ambroise. Avant de la mentionner Eusèbe suite tu t'es écarté en les jugeant comme il convient, cal' tu avais 32 tiré parti de l'intelligence qui t'était donnée". Les exigences intellectuelles d'Ambroise, son désir de com- 29 HE VI, Ii, 13-14. prendre, ne t1'ouvant pas dans la Grande Église une réponse suff~­ 30 CCeis VII, 46. Voir P. DE LABRIOLLE, Celse et Origène, pp. 19-20: sante l'avaient donc mené à la plus intellectuelle des sectes gnost1- "D'où vient à Origène cette animosité? Il n'était pourtant pas une âme de Origè~e. colère, il n'avait rien d'un Tertullien ou d'un Firmicus Maternus. La tendance ques,' celle des Valentiniens, avant sa l'encontre avec Con- irénique est très marquée chez lui ... La vivacité de la réaction d'Origène verti pal' lui, il va vouloir obtenir de son maître, pour lUi comme ne procède donc pas d'un amour-propre blessé, ni d'une infériol'ité douloureu- pour les aut1'es, cette nourriture dont le manque l'avait mené à sement ressentie, ni de la révolte d'une honnêteté morale indignement outragée. Elle naît d'abord d'une sensibilité religieuse très susceptible, très ardente, que les procédés et le ton de Celse froissent au plus vif d'elle-même ... ". 33 HE VI, xvi, 1-4. 31 ComIn VI, 2,8-10: SC 157, p. 132-135. 34 HE VI, xJciii, 1-2. 32 HE VI, xvdii, 1. 35 ComIn V, 8 (Philocalie V, 8): SC 120, 388-389. 19 18 CHAPTER 1 PERSONNALITÉ D'ORIGÈNE le voile dans les synthèses du théologien, l'enseignement du prédi- l'hérésie. C'est pourquoi, avec sa grande fOl'tune, il mettra à la dispo- 39, cateut et du ptofesseur, les luttes de l'apologiste, et surtout la vie sition d'Origène des moyens de travail considérables, entretenant chrétienne de tous ceux qui en vivent. autour de lui toute une maison _d 'édition. Il participait lui même à la La doctrine spirituelle est présente, et abondamment, jusque tâche, ne cessant de pousser Origène au travail, tellement que ce dans la cosmologie du Traité des Principes, par exemple dans ce qui dernier l'appelle non sans ironie l'ÈpyooLw,,"t'TjC; ih:oü, "le contre- 't'OÜ maAl tre de ,D l'e u ,,36 ,par opposl•t 1• on aux contremaAl tres égyptiens qui est comme le moteur de cette cosmologie, la dialectique de la Provi- dence ou de la grâce d'une part et de l'autre de la liberté humaine faisaient travailler les Hébreux avant l'Exode, et dans une lettre se 37 qui l'accepte ou la refuse. La vie des "intelligences" dans la préexis- plaint doucement de la vie que son mécène lui fait mener. tence est conçue comme celle d'un immense couvent de contempla- . Cette oeuvre écrite a trois caractéristiques essentieÏles, souvent tifs: elles sont absorbées par la contemplation de Dieu, La faute lnséparables, que l'on retrouve, dosées à des degrés divers, presque originelle représentée, soit comme le refroidissement de leur ferveur d~ns chaque écrit: elle est d'un exégète, d'un spirituel, d'un théolo- et de leur charité qui d' "intelligences" en fait des "âmes", ljJux'li/ljJüxoc;, gien spéculatif. Nous parlerons ensuite du rôle qu'y jouent la philo- soit par la satietas, Je x6poc;, l'ennui de ~a contemplation incessante, sophie, la philologie et les diverses sciences. fait penser à 1'" acédie" qui selon les spirituels orientaux est une des Il n'y a guère besoin d'insister sur Origène exégète. La plupart grandes tentations du moine. L"'intelligence" ptéexistante de Jésus d~ ses oeuvres sont exégétiques et dans celles qui ne le sont pas est unie dès sa création au Verbe, d'une manière qui la tend abso- dlrectement, comme le Traité des Principes, le Traité de la P1'ière, lument impeccable, par l'intensité de sa charité, qui d'une certaine l'Exhortation au Martyre et le Cont1'e Celse, l'Écriture tient aussi façon la transfotme dans le Verbe comme le fer plongé dans le feu une place considérable 38. devient feu. D'autres exemples pourraient être donnés. Et on est ,La doctrine spirituelle est aussi partout: c'est surtout en elle parfois surpris d'entendre Origène prier, non seulement dans ses qu'Origène voit le vrai sens de la Bible. Si l'interprétation de l'Ancien homélies, mais encore dans ses commentaires "scientifiques": ainsi Testament manifeste avant tout qu'il est tout entier une prophétie l'exhortation à la prière du début du livre XX du Commentaire sur du Christ, celle du Noyveau Testament applique au chrétien tout ce qui est dit du Christ, intériorisation qui renvoie au cadre d'une ]ean 40• Dans le Traité des Principes lui même on trouve t.rois doxolo- gies qui semblent n'être que des oraisons jaculatoires et une fois au vie spirituelle. Le feu qui cuit le pain de l'exégè~e est l'amour de moins un appel fervent à la prière Dieu et l'inspiration par l'Esprit; le pain que les prédicateurs coupent 41. Ce que Grégoire le Thaumaturge, d'après le Remerciement, en morceaux pour le distribuer à la foule c'est le sens spirituel; le admire surtout chez son maître, ce n'est pas l'érudit universel ou le four n'est pas seulement la raison raisonnante de l'intellectuel, mais profond spéculatif, c'est l'homme de Dieu et le maître des âmes. la partie supérieure de l'âme, intelligence, coeur ou faculté hégémo- Origène est très avancé dans la voie du progrès spirituel qui mène ni~ue, où se trouve la participation de l'homme à l'image de Dieu, à l'assimilation à Dieu et il n'a plus pour le guider un ange ordi- pUlsque seul le semblable connaît le semblable. Le lieu propre de 42 naire, mais peut-être l'Ange du Grand Conseil lui-même, le Verbe cette exégèse c'est la contemplation et la prière: de là elle redescend, 43. comme Moïse de sa montagne maintenant que Jésus a fait disparaître 39 2 Co 3, 4-18, constamment cité par Origène. 36 ComJn V, 1 (Philocalie V, 1): SC 120, 37,z-373; Jérôme, De viris Il- 40 ComJn XX, 1. 41 Voir H. CROUZEL, "Les doxologies finales des homélies d'Origène selon lustr. l,Il. 71, PL 23, 673. . le texte grec et les versions latines". Dans: Ecclesia Grans, Mélanges patristi- 37 Conservée par GEORGES KEDRENOS (PC 121, 485) et par la Souda ques offerts au Père Adalbert Hamman ...p ubliés par ...M gr VICTOR SAXER. (Lexikon, éd. ADLER III, 621). Augustinianum 20, 1/2, 1980, 95.,107, cf p. 104·106. 38 Tant Grégoire le Thaumaturgue (XV, 173-183) qu'Eusèbe (HE VI, H, 7-9; VI, xvi; VI, xxiv-xxv; XI, xxx;ii, 1-2; VI, xxxvi, 1-2; etc.) témoignent 42 Remerciement II, 10 et 13. abondamment de son amour pour la Parole de Dieu. 43 Ibid VI, 42 (Is 9, 6, LXX). 21 20 CHAPTER 1 PERSONNALITÉ D'ORIG:flNE Il a reçu de Dieu des charismes extraordinaires: il sait parler de Grégoire est arrivé à Césarée quelques mois à peine après Dieu, il est l' "avocat" ou le "héraut" (1tpoll'yopoç) du Logos 44 et des son maître, soit vers 232/233, comme nous en assure le discours vertus 45; le "guide" ()trx:t"'flYT)[J.WV) de la philosophie au sens moral et lui-même 55. Une ou deux années se sont passées depuis l'ordination religieux Il possède à un degré rare le charisme de l'exégète qui sacerdotale qu'Origène a reçue de Théoctiste de Césarée et d'Alexan- 46. est la même que celui de l'auteur inspiré: il sait "écouter" Dieu dre de Jérusalem, source de son conflit avec Démétrios d'Alexandrie. ((hporx:t'11ç). "Cet homme a reçu de Dieu le plus grand don et du Il est alors en pleine maturité et à peu près au milieu de sa vie ciel la plus belle part: il est l'interprète des paroles de Dieu auprès d'écrivain. Il ne semble donc pas que son sacerdoce ait tellement des hommes, il comprend les choses de Dieu comme si Dieu lui renforcé les dimensions spirituelles de sa pensée, déjà présentes, nous parlait et il les explique aux hommes, afin qu'ils les entendent" l'avons vu, dans le Traité des Principes et aussi dans les cinq pre- 47. Parmi tous les biens que Dieu donne il a -reçu le plus grand, "le miers livres du Commentaire sur Jean écrits à Alexandrie. S'il y a Maître de piété, le Verbe salutaire" Chez lui le Verbe pénètre eu évolution sur un point, c'est le renforcement de l'aspect pastoral, 48. pieds nus, non chaussé d'un lilngage énigmatique Il enseigne les car désol}mais par sa prédication il est plus directement en contact 49. vertus par des paroles sages et contraignantes mais surtout par son avec l' ensemble de~ fidèles: cela se constate dans les' homélies et 50, exemple: il met ses leçons en pratique, s'efforçant de s'assimiler à dans le Commentai~e sur Matthieu. l'idéal qu'elles décrivent; présentant à ses élèves un modèle de tou- La nourriture qu'Origène sous l'impulsion d'Ambroise veut tes les vertus il les leur fait aimer Diel,l lui a donné le don de fournir aux chrétiens qui la demandent pour éviter qu'ils n'aillent 51. convaincre: ses paroles percent comme des "flèches" Aussi le jour la chercher chez les hérétiques n'est pas seulement d'ordre spirituel, 52. de la première entrevue "fut vraiment pour moi le premier jour, le elle est aussi d'ordre intellectuel. La distinction de l'intellectuel et plus précieux de tous, s'il f~ut ainsi parler, celui où pour la pre- du spirituel, dl! conceptuel-discursif et de l'intuitif, n'est guère claire mière ,fois le vrai soleil commença à se lever pour moi" Le Vrai dans l'antiquité chrétienne: on va à Dieu par l'un et par l'autre, 53. Soleil, le Soleil de Justice, c'est le Verbe, selon le vocabulaire du par toutes les puissances de l'intelligence. A la fin du Traité des maître: à travers lui Grégoire et son frère ont rencontré le Verbe. Et Principes 56 Origène désigne comme les destinataires de ses spécula- c'est son amour qu'il leur a inspiré: "Telle une étincelle lancée au tions "ceux qui, partageant notre foi, ont coutume de rechercher milieu de nos âmes, voici que s'allumait et s'embrasait en nous l'amour des raisons de croire" et "ceux qui soulèvent contre nous des com- du Verbe sacré, tout aimable, qui par son ineffable beauté attire à lui bats au nom des hérésies". Ces chrétiens cultivés à qui ce livre tous les hommes et l'amour de cet homme, son ami et son inter- s'adresse ont des problèmes, ceux que pose l'insertion de leur foi prète" 54. Qu'il y ait de la rpétorique dans tout ce tableau, c'est chrétienne dans le monde de pensée qui les entoure et à la culture évident: mais elle ne fait qu'amplifier, on ne peut dire qu'elle défor- duquel ils participent, et aussi ceux que la philosophie grecque pré- me l'impression majeure cnx'Origène a fait sur son élève~ tend résoudre et auxquels ils désirent donner une réponse conforme à leur foi. Hs sont préoccupés, selon le précepte de l'apôtre de 57, 44 Ibid VI, 82-83; XV, 176. pouvoir rendre compte de leur espérance à qui le leur demande. Ils 45 Ibid xn, 147. doivent en outre être protégés de l'attraction des grandes hérésies 46 Ibid VI, 84. gnostiques qui exercent sur eux un attrait d'autant plus fort qu'ils ont 47 Ibid XV, 181. davantage d'exigences intellectuelles. C'est pour eux qu'Origène écrit 48 Ibid VI, 82. . 49 Ibid H, 18. son Traité des Principes et ses commentaires . 50 Ibid IX, 117. 51 Ibid XI, 135-138. 52 Ibid VI, 78. 55 Ibid V, 63. 53 Ibid VI, 73. 56 PArch IV, 4, 5: SC 268, p. 414-415. 54 Ibid VI, 83. 57 1 P 3, 15.

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