ebook img

Normes et hagiographie dans l’Occident latin (VIe-XVIe siècle): Actes du colloque international de Lyon, 4-6 octobre 2010 PDF

536 Pages·2014·5.346 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Normes et hagiographie dans l’Occident latin (VIe-XVIe siècle): Actes du colloque international de Lyon, 4-6 octobre 2010

Normes et hagiographie dans l’Occident latin ( VIe-XVIe siècle) HAGIOLOGIA Études sur la Sainteté en Occident – Studies on Western Sainthood Volume 9 Comité de Rédaction – Editorial Board HAGIOLOGIA Paul Bertrand Gordon Blennemann Jeroen Deploige Anne-Marie Helvétius Xavier Hermand IOL G O A G I A H FHG 2014 Normes et hagiographie dans l’Occident ( VIe-XVIe siècle) Actes du colloque international de Lyon 4-6 octobre 2010 édités par Marie-Céline Isaïa et Thomas Granier FHG 2014 © FHG – Turnhout (Belgium) All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher. D/2014/0095/74 ISBN 978-2-503-54835-7 Remerciements Les médiévistes de l’Université – Jean-Moulin Lyon 3 ont fait des normes médiévales leur premier sujet de réflexion depuis 2002. Après l’étude de la transmission du droit romain dans le contexte des royaumes barbares1, celle des normes éthiques dans la société urbaine de la fin du Moyen Âge2, puis l’examen de la transgression des normes politiques et de sa répression3, ils ont décidé de réunir un colloque international Normes et hagiographie dans l’Occident latin (Ve-XVIe siècle) les 4, 5 et 6 octobre 2010. Grâce au soutien de l’UMR Archéo- logie, Terre, Histoire, Société (ArtEHIS, UMR 5594) et à l’accueil chaleureux qu’Eliana Magnani a réservé à notre projet, le colloque a été une grande réus- site ; nous lui en sommes très reconnaissants. Avec les contributions financières du Conseil Général du Rhône et de l’Université Jean-Moulin, une subvention exceptionnelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a permis de réunir le comité scientifique en janvier 2010, puis de rassembler près de quarante jeunes doctorants, docteurs, collègues français et étrangers pour trois journées de travail et d’échanges fructueux en octobre 2010. Michèle Gaillard et Alain Dierkens, Monique Goullet et Alain Dubreucq, Anne-Marie Helvétius et Christian Lauranson-Rosaz ont animé les débats avec une compétence bienveillante : qu’ils soient remerciés pour la qualité de leurs interventions et leur disponibilité. Par leur investissement dans le comité scientifique, Jacques Dalarun, Martin Heinzelmann, Dominique Iogna-Prat, Bernard Merdrignac, Jean-Michel Picard et Joseph-Claude Poulin nous ont beaucoup aidés à préciser notre projet. La parution de ce volume rend hommage à la pertinence de leurs conseils. L’édition de ce volume enfin a été menée à bien grâce à la bonne volonté et à la patience de chacun des participants. Nous sommes heureux de remercier 1 Traditio Juris. Permanence et/ou discontinuité du droit romain durant le haut Moyen Âge. Actes du colloque international des 9 et 10 octobre 2003, éd. A. DUBREUCQ, Lyon, 2005 (Cahiers du Centre d’Histoire médiévale, 3). 2 N. GONTHIER, « Sanglant coupaul, orde ribaude ! » Les injures au Moyen Âge, Rennes, 2007. 3 La trahison au Moyen Âge. De la monstruosité au crime politique (Ve-XVesiècle), éd. M. BILLORÉ & M. SORIA, Rennes, 2009. 6 REMERCIEMENTS particulièrement le CIHAM (Histoire, Archéologie, Littérature des mondes chrétien et musulman médiévaux, UMR 5648) et ses deux directeurs Jacques Chiffoleau et Jean-Louis Gaulin, qui ont accueilli ensemble, avec une ouverture d’esprit remarquable, les chercheurs de Lyon 3 et leurs projets de publication : grâce à eux et à la création d’un axe « Recherches sur la normativité médiévale », les meilleures conditions de travail ont été réunies pour préparer la publication de ce volume, dont Paul Bertrand a accompagné la naissance dans la collection Hagiologia. Liste des abréviations AASS Acta sanctorum quotquot a toto urbe coluntur…, 1e  éd., 67  vol., Anvers-Tongerloo-Bruxelles 1643-1940 ; 3e éd., Paris, 1863-1870. BHL Bibliotheca hagiographica latina antiquae et mediae aetatis, éd. Socii Bollandiani, Bruxelles 1898-1899 (Subsidia Hagiographica, 6) et Novum Supplementum, éd. H. Fros, Bruxelles, 1986 (Subsidia Ha- giographica, 70). BR Bruxelles, Bibliothèque Royale de Belgique. BS Bibliotheca Sanctorum, éd. F. Caraffa et G. Morelli, 15 t., Rome, 1961- 2000. CCCM Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, Turnhout, 1966-. CCSL Corpus Christianorum, Series latina, Turnhout, 1954-. MGH Monumenta Germaniae Historica, Hanovre-Berlin-Leipzig, 1826-, dont : SS Scriptores. SRM Scriptores Rerum Merovingicarum. Paris, BnF Paris, Bibliothèque nationale de France. PL Patrologiae cursus completus…, éd. J.-P. Migne, Series latina, 221 vol., Paris 1844-1855. SC Sources chrétiennes, Paris, 1942-. Propos liminaires Marc Van Uytfanghe Gand Encore un colloque sur l’hagiographie. Les colloques et les publications sur l’hagiographie antique tardive et médiévale continuent à se succéder, en effet, depuis des décennies, suite à la « découverte » et surtout la réhabilitation de cette littérature par les historiens, les philologues, voire (pour ce qui est du haut Moyen Âge) par les linguistes, latinistes et romanistes. Je suis évidemment le premier à me réjouir de cet état de choses. Un jour, je pense, cet engouement pour l’hagiographie, surtout à partir des années 1960/1970, fera lui aussi l’objet d’une recherche d’histoire des idées scientifiques dans la seconde moitié du XXe et le début du XXIe siècle. J’étais membre du comité scientifique du colloque lyonnais d’octobre 2010, mais je n’étais pas parmi les organisateurs, nettement plus jeunes. Autrement dit, la relève est assurée. Je suis donc bien placé pour les féliciter de cette initia- tive, parce que l’angle de vue qu’ils ont choisi (« Normes et hagiographie ») est à la fois fondamental et original, et ce d’autant plus qu’il ratisse large. En effet, il ne s’agit pas uniquement de l’exemplarité en soi de la vie et de la geste des saints dans les sources narratives concernées (Passions, Vies, voire historiogra- phie), mais autant de leur mise au service par exemple de doctrines orthodoxes, d’idéaux et de mouvements réformateurs ou plutôt conservateurs, d’intérêts particuliers, ecclésiastiques et mêmes politiques, et aussi de l’utilisation de données hagiographiques comme arguments d’autorité dans des documents historiques, juridiques et diplomatiques. Comme on me l’a demandé, je me limiterai à quelques réflexions préliminaires. 1. La première porte sur le fait même que l’hagiographie ait pu acquérir un tel statut normatif au Moyen Âge, que la simple mention d’un saint puisse accroître l’autorité d’un document. Comment est-on arrivé là ? La raison est évidemment à chercher dans le culte des saints qui, à la fin de l’Antiquité, s’est érigé lui-même en norme au sein du christianisme, ce qui n’allait pas de soi dans Normes et hagiographie dans l’Occident latin (VIe-XVIe siècle), éd. par Marie Céline ISAÏA et Thomas GRANIER, Turnhout, 2014 (Hagiologia, 9), p. 9-16 © BREPOLS H PUBLISHERS DOI 10.1484/M.HAG-EB.1.102179 10 MARC VAN UYTFANGHE une religion monothéiste. Le phénomène n’est pas totalement inconnu dans le judaïsme et l’islam, mais il y est resté très en retrait par rapport à ce qu’il est devenu dans l’Église chrétienne ; dans ces deux autres religions abrahamiques, il n’a jamais fait partie d’une doctrine ou d’une pratique officielles, il était même quelque peu suspect. La chrétienté, par contre, disposait, disons au VIe siècle, d’une pléthore de médiateurs (autres que le Médiateur, le Christ), vénérés dans tout un réseau de sanctuaires, où l’on attribuait à leurs reliques (directes ou indirectes) une foule de miracles vantés par une littérature appropriée. Un véri- table système a été mis en place que les apôtres et même les contemporains de saint Polycarpe, héros de notre premier marturion grec dans la seconde moitié du IIe siècle, n’auraient pas reconnu et n’auraient sans doute pas cautionné. Je ne disserterai pas ici sur les causes de tout ce cheminement, sur les facteurs et les cofacteurs (internes et externes) qui y ont joué, je l’ai fait ailleurs1. Il faut se garder, je crois, d’explications monocausales (du genre : les saints successeurs des dieux, ou répliques des patroni aristocratiques de l’Antiquité tardive2), mais de l’autre côté il faut bien reconnaître les mutations et les étapes nouvelles, nouvelles par rapport au christianisme du Nouveau Testament : par exemple l’admission des martyrs au paradis (sans devoir attendre la résurrection de leur corps), privilège étendu ensuite à des non-martyrs ; le passage du témoin (le premier sens du mot « martyr ») à l’intercesseur auquel on peut s’adresser (plu- tôt que de s’adresser directement à Dieu) ; les miracles post mortem, que saint Augustin a eu de la peine à accepter ; le culte des reliques, la notion de communio sanctorum reportée sur l’au-delà, etc. Le christianisme médiéval ne se réduit pas purement et simplement au culte des saints. Toutefois, dès le haut Moyen Âge, celui-ci a capté et drainé une part essen- tielle des énergies spirituelles et offrait à la quasi-totalité des fidèles une énorme échappatoire religieuse3. L’Église et ses hagiographes avaient beau affirmer que c’est Dieu qui nous exauce sur l’intercession des saints, le rappel incessant de cette vé- rité montre qu’elle était difficile à inculquer au peuple et que pour le commun des chrétiens, Dieu était loin et les saints étaient proches. D’ailleurs, l’Église n’avait-elle pas transformé l’autel, l’espace par excellence du sacrifice non sanglant du Christ, en reliquaire, c’est-à-dire en habitacle des saints, de préférence le plus possible ? Certes, l’Église se méfiait des faux saints, des fausses reliques, d’histoires trop fabuleuses. Mais, alors que l’Antiquité tardive avait encore connu quelques 1 M. VAN UYTFANGHE, « L’origine, l’essor et les fonctions du culte des saints. Quelques repères pour un débat rouvert », Cassiodorus. Rivista di studi sulla tarda antichità, 2 (1996), p. 143-196. 2 Cf. P. BROWN, The cult of the saints. Its rise and function in Latin Christianity, Chicago, 1981. 3 Voir J. CHÉLINI, Histoire religieuse de l’Occident médiéval, Paris, 1968, p. 77 ; G. VINAY, « Epi- logo », dans La Bibbia nell’alto medioevo, Spolète, 1963 (Settimane di studio del Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 10), p. 763.

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.