Non ! Pas cette nuit. Ma vie professionnelle est en ballottage. Je pourrais m'envoyer en l'air autant que possible, rien ne changera cet état de fait ! Je regarde donc mon bel apollon et lui dis :
« La fabrique de bonbons a fermé il y a une heure. Pénurie de sucre. »
C'est un code entre nous, depuis qu'il m'a fait faire un strip-tease sur la chanson Candy Shop du rappeur Fifty Cents. Il comprend bien vite que pour cette nuit, il n'y aura rien. Pas d'étincelle, pas de feu car les pompiers ont besoin de repos, eux aussi.
Je m'appelle Nell Orèma. Je viens d'avoir 32 ans. Je suis ingénieure en pétrole. J'ai consacré les sept dernières années de ma vie à travailler à rallonge comme une dingue pour atteindre les objectifs fixés en début d'année par ma hiérarchie. Depuis dix heures aujourd'hui, je suis potentiellement sur la liste des personnes dont l'entreprise va se débarrasser. La crise, dit-on. C'est le mot qui en ce moment fait fureur dans la ville.
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