Modèles de comportement élastique Jean Garrigues To cite this version: Jean Garrigues. Modèles de comportement élastique. Engineering school. Comportement élastique, Centrale Marseille, 2013, pp.165. cel-00827790v1 HAL Id: cel-00827790 https://cel.hal.science/cel-00827790v1 Submitted on 29 May 2013 (v1), last revised 26 Apr 2017 (v3) HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Comportement élastique JeanGarrigues 29mai2013 ii Avant-propos L’objectifdececoursestdedéfinirlecomportementdesmilieuxcontinussolidesélastiques. L’élasticitédéfiniedanscecoursestgénérale.Latempératureétantunevariabled’étatimposéeparlese- condprincipedelathermodynamique,cecourstraiteenfaitdecequ’onappellehabituellementlathermo- élasticité. REMARQUE :L’élasticitéisothermeestuncasparticulier.Lelecteurquisouhaiteraitn’envisagerquedesévolutions àtempératureàlafoisuniformedansl’espaceetconstantedansletemps(cesapproximationssontrarementréalistes danslapratique)peuttoujoursposergradT =0etT˙ =0;enoutre,danslarésolutiondesproblèmes,ildevraaussi ignorerl’équationdelaconservationdel’énergie(équationdelachaleur),quidevient,danscecas,uncorollairede l’équationdemouvement.Enfaisantcesapproximations,ilprendlerisquedenégligerlesphénomènesthermiques inhérentsàtouteévolutionthermomécaniqued’unmilieucontinu,mêmeélastique. Parailleurs,àl’inversedescoursd’élasticitéclassiqueélémentaires(élasticitédeHooke),lesdéformations envisagées dans ce cours ne sont l’objet d’aucune restriction a priori. Cette élasticité sans restrictions ni sur les déformations ni sur le mouvement est souvent appelée «(thermo)hyperélasticité» ou encore (thermo)élasticité en «grandes déformations». L’élasticité de Hooke n’apparaîtra donc que comme une dégradationdel’élasticitégénérale. Enfin,contrairementàl’élasticitéclassiqueélémentaire,l’élasticitéenvisagéeicin’estpasnécessairement isotrope. Lalecturedececourssupposeunemaîtrisesuffisantedel’algèbreetdel’analysetensorielle1,delaciné- matiquedesmilieuxcontinus2 etdeséquationsgénéralesdesmilieuxcontinus3,etplusparticulièrement l’inégalitédusecondprincipedelathermodynamique. Danslamesuredupossible,onrespecteralesconventionstypographiquessuivantes: – lesnombresréelssontenminusculesitaliques(exemple:a,µ); – lesvecteurssontenminusculesitaliquesgrasses(exemple:vvv); – lestenseurssontenmajusculesitaliquesgrasses(exemple:TTT); – lestermesd’unematricesontrangésdansuntableauentrecrochets,àdeuxindices,l’indicedegauche estl’indicedeligne,etl’indicededroiteestl’indicedecolonne:(cid:104)mm1211 mm1222 mm1233(cid:105)=(cid:2)mij(cid:3) m31 m32 m33 – latranspositiondesmatricesestnotéeavecunT enexposant(exemple:MT); – les espaces d’entités mathématiques sont en majuscules doublées (exemples : l’espace des réels : R, l’espacedesvecteursdedimension3:V ). 3 – leproduitvectorieldedeuxvecteursdeV estnoté«∧». 3 – lesinvariantsfondamentauxd’untenseurdusecondordresymétriqueXXX sontnotés: X =TrXXX,X = 1((TrXXX)2−Tr(XXX2)),X =detXXX. I II 2 III 1. L’auteurproposeunautrecoursintituléAlgèbreetanalysetensoriellepourl’étudedesmilieuxcontinus. 2. L’auteurproposeunautrecoursintituléCinématiquedesmilieuxcontinus. 3. L’auteurproposeunautrecoursintituléÉquationsgénéralesdesmilieuxcontinus. iii iv Chapitre 1 Milieux continus solides déformables 1.1 Rappels Lesecondprincipedelathermodynamiqueimposequepourtoutmilieucontinu: 1. latempératureT estunevariabled’étatobligatoire, 2. ladissipationφestunchampscalairenonnégatifentouteparticuleetàtoutinstantdetouteévolution. Ladissipationactuelle(W.m−3)enuneparticulepeuts’écriresousl’unedestroisformessuivantes1: qqq·grad T Φ=ρTs˙m−rv +div qqq− E ≥0 (1.1) ext E T qqq·grad T =ρ(Ts˙m−e˙m)+σσσ:DDD− E ≥0 (1.2) T qqq·grad T =−ρ(ψ˙m+smT˙)+σσσ:DDD− E ≥0 (1.3) T où: – ρ(P,t)estlechampmatérielscalaireobjectifactueldelamassevolumique; – T(P,t)estlechampmatérielscalaireobjectifactueldelatempératureabsolue(T >0)etT˙ estsadérivée particulaire; – rv (P,t) est le champ matériel scalaire objectif de la puissance calorifique volumique d’origine exté- ext rieure(W.m−3)apportéeàlaparticuleparl’interactiond’unrayonnementéventueltraversantledomaine demilieucontinu(dansbeaucoupd’applicationsilestnul); – qqq(P,t) est le champ matériel vectoriel objectif actuel du courant de chaleur (W.m−2), représentant la circulationdelachaleuràl’intérieurdudomainedemilieucontinu:lapuissancecalorifiquesurfacique actuelletraversantunefacettematérielledenormaleunitaireactuellennn estlescalaireqs=qqq·nnn ; t t – σσσ(P,t) est le champ matériel tensoriel objectif du second ordre symétrique de la contrainte de Cauchy actuelle(Pa); – DDD(P,t)estlechampmatérieltensorielobjectifdusecondordresymétriquedutauxdedéformationactuel (s−1); – em(P,t)estlechampmatérielscalaireobjectifdel’énergieinternemassiqueactuelle(J.kg−1)ete˙m est sadérivéeparticulaire(W.kg−1); – sm(P,t) est est le champ matériel scalaire objectif de l’entropie massique actuelle (J.kg−1) et s˙m est sa dérivéeparticulaire(W.kg−1); – ψm(P,t)=em(P,t)−T(P,t)sm(P,t)estlechampmatérielscalaireobjectifdel’énergielibremassiquede Helmholtzactuelle(J.kg−1)etψ˙mestsadérivéeparticulaire(W.kg−1). 1. VoirlecoursÉquationsgénéralesdesmilieuxcontinus,dumêmeauteur,section5.4. 1 1.MILIEUXCONTINUSSOLIDESDÉFORMABLES Commetoutchampmatériel,chacundeceschampsscalaires,vectorielsoutensoriels,peutaussibienêtre décritparlaméthodedeLagrangeoucelled’Euler:AAA(P,t)=AAA (xxx ,t)=AAA (xxx,t). L 0 E t Le premier principe et le second principe de la thermodynamique postulent l’existence de deux champs matérielsscalaires:l’énergieinterneem(P,t)etl’entropiesm(P,t)quisontparprincipedesfonctionsd’état scalaires extensives et objectives. L’objectivité des fonctions d’état ainsi que celle des variables d’état impliquentquelesfonctionsd’étatsontdesfonctionsisotropesdeleursarguments2.Onécritdonc: n n em= f (T,χχχ ,···,χχχ )= f (T,I ,···,I ) e˙m=∂ f T˙+∑∂ f ⊗piχχχ˙ =∂ f T˙+∑∂ f I˙ e 2 n e 2 m T e χχχi e i T e Ij e j i=2 j=2 n n sm= f (T,χχχ ,···,χχχ )= f (T,I ,···,I ) s˙m=∂ f T˙+∑∂ f ⊗piχχχ˙ =∂ f T˙+∑∂ f I˙ s 2 n s 2 m T s χχχi s i T s Ij s j i=2 j=2 oùT(P,t),χχχ (P,t),···,χχχ (P,t)sontleschampsmatérielsdesvariablesd’état(éventuellementtensorielles) 2 n indépendantesetobjectivesdumilieucontinuconsidéréetoùT(P,t),I (P,t),···,I (P,t)sontleschamps 2 m matérielsdesvariablesd’étatobjectivesscalairesréduites. Onutiliseaussilafonctiond’étaténergielibredeHelmholtzdéfinieparψm=em−Tsm: n n ψm= f (T,χχχ ,···,χχχ )= f (T,I ,···,I ) ψ˙m=∂ f T˙+∑∂ f ⊗piχχχ˙ =∂ f T˙+∑∂ f I˙ ψ 2 n ψ 2 m T ψ χχχi ψ i T ψ Ij ψ j i=2 j=2 Lorsque la liste des variables d’état et l’expression des fonctions d’état sont connues, la dissipation Φ en une particule P s’exprime donc en fonction de son état actuel (les valeurs des variables d’état) et de savitessed’évolutionactuelledansl’espacedesétats(lesvaleursdesdérivéesparticulairesdesvariables d’état). Le dernier terme de la dissipation −qqq ·grad T dans les équations (1.1), (1.2) et (1.3) page 1 est appelé T E dissipationthermiqueetestnotéΦ .Cetermeestnonnégatifparprincipe3.Sonintégralesurundomaine th matériel actuel est la puissance calorifique actuelle (en W) mise en jeu dans les échanges de chaleur par conduction à l’intérieur du domaine matériel induits par la non uniformité des températures. Dans un domaineàtempératureactuelleuniforme(grad T =000),ladissipationthermiqueΦ etsonintégralesur E th (cid:82) undomainematériel Φ dvsontnuls. Dt th LerestedeladissipationΦ =Φ−Φ ≥−Φ estappelédissipationintrinsèque.Ilreprésentelapuis- int th th sancecalorifiquevolumiqueproduiteouconsomméepard’éventuelsprocessusinternesliésàl’évolution desvariablesd’état.Sonintégralesurundomainematérieldonnelapuissancecalorifiqueactuelleproduite ouconsomméeparleséventuelsprocessusinternesaudomaine.Cesprocessusinternesliésàl’évolution desvariablesd’étatdépendentdumodèledemilieucontinuquel’onconsidère. REMARQUES: Danslesmilieuxcontinusmonophasiquesquisontl’objetdececours,leprincipalprocessusinterne est le frottement, qui est exothermique, on a donc toujours Φint ≥0. En revanche, quand on envisage des milieux continusmulticonstituants(oumultiphasiques),unepartiedesvariablesd’étatdécriventlesconcentrationslocales.Les changementsdeconcentrationspeuventêtreendothermiquesouexothermiques(réactionschimiquesouchangements dephase).Ladissipationintrinsèquepeutdoncêtrenégativemaislesecondprincipedelathermodynamiqueimpose que la dissipation totale Φ reste non négative. On a donc : Φint >−Φth. En l’absence d’un rayonnement d’origine extérieurerv ,lapuissancecalorifiquevolumiquenécessaireàuneréactionchimique(ouunchangementdephase) ext endothermiquelocalnepeutêtrefourniequeparconductionparlesparticulesvoisines(divEqqq<0),etlapuissance calorifiquevolumiquedégagéeparuneréactionchimique(ouunchangementdephase)exothermiquelocalnepeut êtreabsorbéequeparlesparticulesvoisines(divEqqq>0). Ceséventuellespuissancescalorifiquesproduitesouconsomméesengendrentdoncdeladissipationthermique. Noter que la dissipation intrinsèque n’est pas la seule cause de la non nullité de divEqqq : en l’absence de processus internesproduisantouconsommantdelachaleur(Φint=ρTs˙m−revxt+divEqqq=0),silorsdel’évolutionlatempérature desparticulesvarienonuniformément,alorsgradET (cid:54)=000etdivEqqq(cid:54)=0. 2. VoirlecoursÉquationsgénéralesdesmilieuxcontinus,dumêmeauteur,section4.1.2. 3. Lesecondprincipepostuleque«lachaleurvaduchaudverslefroid». 2 1.2.Solidedéformable Enfin, on rappelle que si les variables d’état sont bien des grandeurs indépendantes (on peut donner à chacuned’entre-ellesunevaleurarbitraire4 pourdéfinirunétat),iln’enestpasnécessairementdemême pourleurdérivéeparticulaire:ilsepeutquelacinématiqueoudesprincipesfondamentauximposentdes relationsentrelesdérivéesparticulairesdesvariablesd’état.Parconséquent,àpartird’unétatquelconque donné,touteslesdirectionsdevitessed’évolutiondansl’espacedesétatsnesontpastoujourspossibles. 1.2 Solide déformable Un domaine matériel de milieu continu est un solide déformable s’il existe une forme propre physique- mentsignificativedudomainematérielàlaquelleonpeutseréférerpourdéfinirunchampdetenseursde déformationactuel. REMARQUES: – Laformeproprechoisielaplupartdutempsestlaformedudomainematériellorsqu’iln’estsoumisàaucunesolli- citationextérieureetqu’ilestàunetempératureuniformeT .Onl’appellesouventaussiconfigurationderéférence. 0 Laformepropredécritl’ensembledesdistancesentrelesparticulesdusolidedéformablelorsqu’iln’estsoumisà aucunesollicitationmécaniqueouthermique. – Laconfigurationderéférenceestsouventprésentéecommelechampdespositionsinitialespouruncertainobser- vateur.Ilestvraiquelechampdespositionsinitialespermetd’endéduirelesdistancesinitialesentrelesparticules etdonclaformeinitiale.Toutefois,pourunobservateurdonné,ilexisteuneinfinitédechampsdepositionsinitiales pouruneformedonnée.Tousceschampsdepositionsinitialessedéduisentl’undel’autreparunmouvementde solideindéformable. – Laformeinitiale(distancesinterparticulairesinitiales)d’unsolidedéformableestlamêmepourtouslesobservateurs carladistanceentreparticulesestunegrandeurobjective,alorsqueleschampsdepositionsinitialesdiffèrentd’un observateuràl’autre(lesvecteurspositiond’uneparticulesontdifférentsd’unobservateuràl’autre). Outre la température imposée par le second principe, une variable d’état obligatoire pour les modèles continus de solides déformables est donc un tenseur de déformation ayant comme forme de référence la formepropredusolide.Lorsquelesolidedéformableestdanssaformepropre,ilestdoncconsidérécomme nondéformé. Onpeututiliserdifférentstenseursdedéformationobjectifs5 pourreprésenterladéformationactuelleen un point d’un milieu continu, ce sont les tenseurs de déformation eulériens. Entre autres, on peut citer : √ BBB=FFF·FFFT,VVV = BBB,εεεv =VVV−GGG etMMM =LnVVV. Tant que l’on n’a pas choisi un tenseur de déformation particulier,onlenoteraXXX. Par ailleurs, la description de l’état local d’un solide déformable doit parfois être complétée par des va- riables d’état autres que T etXXX. C’est notamment le cas dans les solides déformables anisotropes, dans lesquelsl’orientationdeladéformationactuelleparrapportàuncertainnombrededirectionsmatérielles actuelles particulièresnnn(i) est indispensable pour la descrition de l’état local. À l’aide de telles variables t d’état, il est possible d’envisager une modélisation en milieu continu de matériaux fibreux, lamellaires, tissésetc. REMARQUE : Unedirectionactuelled’anisotropieestunedirectionnonorientée.Elleestmieuxreprésentéeparle (i) (i) (i) tenseuruniaxialnorméNNN =nnn ⊗nnn . t t t Enfin, la descrition de l’état local de certains matériaux peut nécessiter des variables d’état supplémen- taires:ilsepeutquelaseuledescriptionduchampdedéformationactueletdesdirectionsd’anisotropie actuelles soit insuffisante pour la description de l’état local actuel de la matière car des phénomènes mi- croscopiques se sont produits dans l’évolution qui a conduit à l’état actuel. Ces phénomènes physiques microscopiquespeuventêtredesrupturesoudesréarrangementsdeliaisonsinteratomiques,ouencoredes changementschimiqueslentsdusautemps.Pourreprésentermacroscopiquementl’étatlocalactueldansle cadred’unevisioncontinuedelamatière,onutilisedesvariablesd’étatsupplémentairesappeléesvariables 4. Danssondomainededéfinition. 5. Toutefois,onenvisageradansleschapitressuivantsl’utilisationdetenseursdedéformationlagrangiens,doncnonobjectifs, pourillustrerleursinconvénients. 3 1.MILIEUXCONTINUSSOLIDESDÉFORMABLES d’état internes. Suivant la nature des phénomènes microscopiques que l’on souhaite décrire macroscopi- quement, et aussi suivant la finesse avec laquelle on souhaite les représenter, ces variables d’état supplé- mentairespeuventêtrescalaires,vectoriellesoutensorielles.Cesphénomènesmicroscopiquesdonnentlieu àdesobservationsmacroscopiquestellesquel’endommagement,laplastification6,levieillissement,etc. DÉFINITION : On appelle solide déformable un milieu continu dont les variables d’état contiennent au moinslatempératureetuntenseurdedéformation. REMARQUE:Laprésenced’untenseurdedéformationparrapportàuneformepropredanslalistedesvariablesd’état estcequicaractériselesmodèlesdecomportementdesolidesdéformables.Lesmodèlesdemilieuxcontinusquin’ont pasdetenseurdedéformationdansleurlistedevariablesd’étatsontaprioridesfluides:ilsn’ontpasdeformepropre quipuisseservirderéférencepourdéfinirunedéformation.Danslalittératurespécialisée,cequel’onnommemodèle fluideseréduitsouventàdesmilieuxcontinusdontl’étatlocalestdécritparlesdeuxvariablesd’étattempératureet massevolumique.Lesautresmilieuxcontinuspourraientêtreappelés«milieuxpâteux». 1.3 Solide déformable élastique Durantuneévolutionthermomécaniqued’unsolidedéformable,latempératureactuelledesparticulesn’est généralementpasuniforme(grad T (cid:54)=000).Ladissipationthermiqueactuelleestdoncleplussouventnon E nulle.Enrevanche,ladissipationintrinsèquepeutêtrenulles’iln’existeaucunprocessusinterneproduisant ouabsorbantlocalementdelachaleurquandlesvariablesd’étatdesparticulesévoluent. Parailleurs,letenseurdescontraintesdeCauchyestlaréponsesthéniqueàl’évolutiondel’étatdespar- ticulesdansl’espacedesétats:ildécritleseffortsintérieursinduitsparlemouvementdesparticules(ou nécesairespourobtenircemouvement).Ilestdoncapriorifonctiondel’étatactueletdelavitessed’évo- lutionactuelledansl’espacedesétats.S’iln’estpasfonctiondelavitessed’évolution,c’estunefonction d’état. Enfin,ilpeutexisterounondesphénomènesmicrocopiques(changementsdanslesliaisonsinteratomiques, évolutionchimiquelente)quiaffectentlecomportementdelamatière. Onenvisagedeconstruireunmodèlesimpletelque: – iln’existeaucunprocessusinterneproduisantouconsommantdelachaleur(enpratique,iln’yapasde frottementinterne); – lavaleuractuelledutenseurdescontraintesestindépendantedelavitessed’évolution; – iln’existepasdephénomènesmicroscopiquesnotablesayantuneffetmacroscopiqueobservable. Onposedoncladéfinitionsuivante: DÉFINITION: Onappellesolideélastique,unmilieucontinusolidedéformabletelque: 1. danstouteévolutionladissipationintrinsèqueestnulleentouteparticuleetàtoutinstant: ∀P∀t ρ(Ts˙m−e˙m)+σσσ:DDD=−ρ(ψ˙m+smT˙)+σσσ:DDD=0 (1.4) 2. letenseurdescontraintesestunefonctiond’état: σσσ= fff (T,XXX,···) (1.5) σ 3. iln’yadevariableinternedanslalistedesvariablesd’état. Ce modèle simple est assurément une idéalisation des matériaux réels, mais il est satisfaisant pour bon nombredematériaux,tantquel’onnedépassepascertaineslimites(apparitiondephénomènesmicrosco- piquesdontl’effetestmacroscopiquementnotable)quiserontpréciséesdanslasuite. 6. C’est-à-direl’existencededéformationsrésiduellesaprèscessationdessollicitationsextérieures. 4 1.3.Solidedéformableélastique REMARQUES: – Cettedéfinitiondel’élasticitéestsensiblementdifférentedeladéfinitionempiriquehabituellementdonnéedansles coursd’élasticitéclassiqueisotherme(«réversibilité»descourbescontraintes-déformationenévolutionisotherme, pasdedéformationrésiduelleaprèsdécharge).Onverraplusloinqu’ellelacontient. – Contrairementàl’élasticitéisothermeclassiqueoùlatempératuren’estpasconsidéréecommeunevariabled’état,il existeenthermoélasticitéplusieurscheminsdansl’espacedesétatspouraboutiràunétatdéforméàlatempérature initialeT .Parexemple,onpeutmettreunebarreentensionàlatempératureT sansfournirdetravailmécanique 0 0 extérieur : il suffit de la chauffer en dilatation libre puis de bloquer sa déformation et de la laisser refroidir à la températureinitialeT .Sil’onneconsidèrequedesévolutionsisothermes,onnepeutlamettreentensionqu’avec 0 dutravailmécaniqueextérieur:iln’yaqu’unseulchemin. – Onverradanslasuitequ’uneévolutionrigoureusementisotherme(grad T=000etT˙=0)estirréaliste.Parexemple, T on constate que la mise en tension d’une éprouvette avec une machine de traction sans précautions thermiques particulièresprovoqueunelégèrebaissedetempératuredanslematériau. Pourexploiterl’égalité(1.4),ilfautpréciserquellessontlesvariablesd’étatdusolideélastique.Cechoix serafaitdansleschapitresquisuivent. 5
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