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Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique - Situation administrative, juridique et sociale PDF

788 Pages·2007·2.15 MB·French
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Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique - Situation administrative, juridique et sociale - Guide pratique Mis à jour au 1er mars 2007 Rédaction : Charlotte van Zeebroeck (Plate-forme Mineurs en exil) Merci à tous les relecteurs : Fleur Colienne (avocate au Barreau de Liège), Céline Dermine (avo- cate au Barreau de Nivelles), Ellen Druyts (Medimmigrant), Jacques Fierens (avocat au Barreau de Bruxelles et professeur aux F.U.N.D.P.), Sophie Hubert (SDJ de Charleroi), Anne-Sophie Leloup (SDJ de Bruxel- les), Cécile Mangin (SDJ de Bruxelles), Charlotte Van der Haert (CBAR), Benoît Van Keirsbilck (SDJ de Bruxelles), Corinne Villé (SDJ de Bruxel- les), Bénédicte Voos (avocate au Barreau de Bruxelles) Grâce au soutien du Fonds Houtman (ONE) dans le cadre du projet «point d”appui aux tuteurs et avocats des MENA», réalisé par Char- lotte van Zeebroeck, sous la direction de Benoît Van Keirsbilck (SDJ Bruxelles) et Jacques Fierens (professeur aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix). — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — AVANT-PROPOS La Convention internationale sur les droits de l’enfant du 20 novembre 1989 s’applique à tous les enfants mineurs. Mais qu’advient-il de ces droits lorsqu’il s’agit d’enfants mineurs étrangers non accompagnés entrant en Belgique ? Comment assurer la défense du droit de ces jeunes (filles ou garçons) que l’on sait dans les plus grandes difficultés à se défendre ? Le législateur y a veillé. Depuis mai 2004, les MENA bénéficient d’une représentation légale. C’était indispensable face aux innombrables pro- blèmes qui apparaissent lors des procédures d’accueil puis d’accom- pagnement de ces jeunes en difficulté et en danger. Sans cela, com- ment pourraient-ils faire face à tous les problèmes auxquels ils sont confrontés dès leur arrivée, que ce soit en raison de leur méconnais- sance de la langue, de l’absence de papiers ou de leur ignorance des implications des réponses qu’ils vont donner aux questions qui leur sont posées. En arrivant chez nous, ces mineurs se trouvent en situation de rupture brutale par rapport à leur milieu d’origine mais aussi à grande distance par rapport au milieu d’accueil et d’insertion nouvelle. Ils sont pleins d’incertitudes et de peur quant à la manière dont ils vont pouvoir vivre et survivre. Quels que soient les droits dont les enfants disposent théoriquement, comment leur assurera-t-on leur droit à la meilleure santé possible, leur droit à une éducation ou encore leur droit à un logement ? Aujourd’hui, un tuteur est désigné au service de chaque MENA. Mais de quelles infrastructures dispose-t-on pour répondre aux besoins de chacun ? Aujourd’hui, il est mis fin à l’enfermement des mineurs étrangers non accompagnés dans les centres fermés où ils étaient conduits dès qu’ils arrivaient à la frontière et qu’ils ne disposaient pas des documents légalement requis à l’entrée. Depuis peu, ils n’y restent plus que trois jours, le temps de leur identification par le service des Tutelles, avant d’être orientés vers des centres ouverts où ils peuvent être accueillis durant un temps. Mais ensuite, à la sortie de ces centres, où va-t-on pouvoir les mettre à l’abri ? En effet, les structures d’accueil sont insuf- fisantes (surtout en ce qui concerne les mineurs non demandeurs d’asile) et se trouvent souvent en situation précaire. Comment dans ces conditions, assurer aux MENA un logement suffisamment stable ? 3 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — Par ailleurs, comment aider les MENA à ne pas dériver, à retisser un réseau de relations et, dans le même temps, les protéger par rapport aux diverses formes d’exploitation économique ou sexuelle ? Comment leur éviter de travailler clandestinement ? Comment empêcher qu’ils subissent des violences ou de mauvais traitements ? D’un autre côté, comment faciliter leur apprentissage de la langue ? Leur insertion dans des filières éducatives ? Les orienter ou réorienter de manière à garantir leur possibilité d’entrer dans une filière profes- sionnelle ? Comment empêcher les disparités de traitement en fonction du sexe et imaginer une égalité de traitement des MENA masculins ou fémi- nins ? Enfin, qu’adviendra-t-il lorsque le mineur atteindra ses 18 ans, à sup- poser que l’on ait pu déterminer son âge ? Poser ces questions, c’est vouloir y apporter des réponses. Tel fut le projet du Fonds H. Houtman qui, dès 2002, se mit en capacité de financer un ensemble de recherches sur les MENA. Le Comité de Gestion du Fonds me fit l’honneur d’être durant des an- nées le Président du Comité d’Accompagnement de ces importantes recherches. Parmi les recherches poursuivies, la plus remarquable fut incontesta- blement celle réalisée dans le cadre de la cellule d’appui pour avocats et tuteurs des mineurs non-accompagnés : une cellule constituée dans le cadre du Service Droit des Jeunes, dirigée par Benoît Van Keirsbilck et animée en collaboration avec l’équipe du Professeur Jacques Fierens des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix. Madame Charlotte van Zeebroeck fut la cheville ouvrière de cette recherche à laquelle elle s’est consacrée totalement du début à la fin. Cette recherche débouche sur la publication d’un “ guide ” : un instru- ment qui sera utile aux avocats et tuteurs appelés au service des MENA. Mais par delà, cet ouvrage doit intéresser les décideurs politiques, les administrations publiques et les nombreuses associations et person- nes préoccupées de l’accueil et du cheminement correct des MENA dans notre pays. Jacques Delcourt Président du Comité d’Accompagnement MENA du Fonds Houtman Louvain-la-Neuve, le 11 mai 2007 4 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — Titre I. - Introduction CHAPITRE I. - HISTORIQUE ET OBJECTIFS DE CE GUIDE Les mineurs étrangers non accompagnés (MENA) sont des enfants de moins de 18 ans résidant en Belgique dans une situation de séjour précaire, sans leurs parents ou représentant légal. Certains arrivent en Belgique seuls ou accompagnés d'une personne adulte connue ou in- connue, d'autres résident sur le territoire depuis quelques années déjà. Ils sont en moyenne 200 à arriver en Belgique par mois. 70 % d'entre eux sont des garçons âgés de 15 à 18 ans. Ils viennent principalement d'Afrique (43 %), d'Europe hors EEE (30 %) et d'Asie (21 %)1. Ils fuient la guerre ou les conflits armés dans leur pays, les recrute- ments militaires, les mariages forcés, les mutilations génitales ou tout simplement la pauvreté, les privations ou les situations désespérées. Certains sont parfois envoyés par leur famille ou sont victimes de la traite des êtres humains. Certains demandent l'asile en Belgique, d'autres ne demandent qu'un droit de séjour sur le territoire, dans l'at- tente de trouver une perspective d'avenir, une «solution durable», qui correspond le mieux à leurs intérêts. Ils rêvent tous d'un avenir meilleur ici. Quelles que soient les raisons de leur arrivée en Belgique, ces en- fants, étant séparés de leurs parents ou de leur tuteur légal, sont bien souvent extrêmement vulnérables, ont des besoins particuliers et né- cessitent une attention et une protection particulière. Avant l'entrée en vigueur de la tutelle des mineurs étrangers non accompagnés le 1er mai 20042, ces mineurs ne bénéficiaient 1 Rapport annuel 2004-2005 du service des Tutelles. 2 La tutelle des MENA est instituée par la loi-programme du 24 décembre 2002, Titre XIII, Chapitre 6 (ci-après «loi Tutelle») et exécutée par l'arrêté royal du 22 décembre 2003. 5 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — d'aucune représentation légale. Personne en Belgique n'était offi- ciellement désigné pour les aider, les accompagner, les représen- ter, durant leur séjour, dans leurs démarches administratives (con- cernant leur demande d'autorisation de séjour, leur procédure d'asile), leur accueil, leur hébergement, leur scolarité, leur droit à l'aide sociale d'un CPAS, aux allocations familiales, … Bref, ces MENA n'étaient pas protégés. Suite à plusieurs situations qui se sont mal passées - on pense notam- ment à l'affaire Tabitha, fillette de cinq ans non accompagnée, détenue seule pendant deux mois en centre fermé à la frontière avant d'être expulsée seule au Congo alors qu'elle cherchait à rejoindre sa mère réfugiée au Canada -, il était nécessaire et urgent d'adopter un régime juridique particulier pour les MENA. C'est dans ce contexte d'urgence qu'a finalement été adoptée la loi Tutelle, qui organise un mécanisme d'assistance, de représentation et de prise en charge spécifique pour les MENA et institue à cet effet le service des Tutelles. Depuis le 1er mai 2004, un tuteur est désigné pour chaque mineur iden- tifié comme MENA. Les missions du tuteur décrites dans la loi Tutelle sont variées et complexes. Le tuteur doit notamment représenter le MENA dans toutes les procédures judiciaires ou administratives et in- troduire les bonnes procédures de séjour. Il doit assister le mineur à toutes ses auditions. Il doit également veiller à ce que le mineur soit hébergé dans un lieu qui lui convient, qu'il soit scolarisé, qu'il reçoive des soins médicaux appropriés, etc. Toutes les missions que le tuteur devra remplir nécessitent des com- pétences accrues pour assurer aux MENA le meilleur accompagne- ment, la meilleure protection ainsi que le meilleur statut que l'État belge doit leur octroyer. Une des premières missions du tuteur est de demander sans délai la désignation d'un avocat pour le mineur non accompagné, dont le rôle sera de veiller à ce que les besoins et droits de celui-ci soient entière- ment respectés et reconnus. Le rôle de cet avocat est également très diversifié, il ne se limite pas à introduire des recours contre des déci- sions négatives concernant l'asile ou le séjour. L'avocat aura un vérita- ble rôle de conseil à jouer, vis-à-vis du mineur mais également vis-à- vis du tuteur, et ce dans diverses matières : le droit de séjour et la procédure d'asile, l'accueil, la tutelle, le droit à l'aide sociale, à la mu- tuelle, aux allocations familiales, le droit à l'enseignement, l'aide à la jeunesse, … 6 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — Toutes les démarches à effectuer soit par l'avocat soit par le tuteur du MENA devront l'être en concertation avec les autres professionnels qui travaillent avec le mineur (l'éducateur ou l'assistant social du cen- tre d'accueil, le professeur, le membre de la famille du mineur, le tra- vailleur social de l'association qui suit sa situation, etc.). L'objectif de ce guide est de rendre accessible aux avocats, aux tu- teurs et à tous les autres professionnels du secteur une information complète afin de les guider au mieux dans l'accompagnement et la défense des MENA. Cet ouvrage leur permettra, on le souhaite, de se retrouver dans le labyrinthe des matières qui touchent quotidienne- ment ces mineurs. CHAPITRE II. - PRÉSENTATION DU GUIDE Le guide se compose de quatre parties, chacune commencent pas mentionner le «cadre légal» : - La première partie, «la tutelle» présente la loi Tutelle. Après un bref historique ayant mené à l'adoption de la loi Tutelle et une énuméra- tion des sources internationales sur lesquelles la loi Tutelle est fon- dée, sont expliquées successivement les différentes missions du service des Tutelles, les différentes missions que les tuteurs doi- vent remplir dans le cadre de leur fonction, la procédure de dési- gnation d'un tuteur et enfin la recherche et la mise en place d'une solution durable. - La deuxième partie «l’accueil et la détention» présente d'une part les structures d'accueil des MENA, les différents types d'héberge- ment pour les demandeurs d'asile et les non demandeurs d'asile et le nouveau modèle d'accueil en cours de discussion entre le Fédé- ral et les Communautés, et aborde d'autre part la question de l'enfermement des MENA qui arrivent à la frontière dans des cen- tres fermés et la procédure de demande de mise en liberté, avant de terminer sur une présentation de l'accueil de ces mineurs à l'avenir dans des centres ouverts d'observation et d'orientation (COO). - La troisième partie «le séjour sur le territoire belge» aborde les dif- férentes possibilités pour les MENA d'avoir le droit de séjourner en Belgique : la procédure d'asile, l'autorisation de séjour selon la Cir- culaire du 15 septembre 2005 relative au séjour des MENA ou se- lon l'article 9, alinéa 3 de la loi du 15 décembre 1980, la procédure pour les victimes de la traite des êtres humains et le regroupement 7 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — familial. Sont également expliquées à la fin de cette partie les pos- sibilités d'éloignement des MENA et les procédures possibles de- vant le Juge des référés. - La quatrième partie aborde la question de la protection sociale des MENA, c'est-à-dire leurs différents droits sociaux, tels que l'accès à l'enseignement, le droit à l'aide sociale, l'accès aux soins de santé, le droit aux allocations familiales, l'aide à la jeunesse et le droit au travail. À la fin de l'ouvrage se trouvent différents schémas, des modèles de requête, ainsi qu'un lexique reprenant une courte définition des termes souvent utilisés. CHAPITRE III. - REMARQUE AUX UTILISATEURS La plupart des matières concernant les mineurs étrangers non accom- pagnés sont en constante évolution. Quelques-unes d'entre elles sont d'ailleurs sur le point d'être modifiées prochainement, comme par exem- ple l'accueil des MENA arrivant à la frontière dans des COO, l'accueil des MENA sur le territoire sans distinction de leur statut de séjour ou l'accès aux soins de santé pour les MENA sans document de séjour ou avec un titre de séjour précaire. En outre, deux grandes réformes sont en cours : le droit des étrangers et la protection de la jeunesse. Certai- nes dispositions n'étant pas encore entrées en vigueur à la date de la rédaction du guide, elles ne sont expliquées que de manière théori- que. Il n'est donc pas exclu que certaines informations données dans ce guide ne soient plus d'actualité quelque temps après sa parution. Dans la mesure du possible, les utilisateurs seront tenus au courant des modifications via la lettre d'information mensuelle de la Plate-forme Mineurs en exil, disponible sur le site www.mena.be. Toute information mentionnée dans le guide qui serait erronée ou in- complète peut être relayée à [email protected]. 8 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — Titre II. - Table des matières TITRE I. - INTRODUCTION 5 Chapitre I. - Historique et objectifs de ce guide 5 Chapitre II. - Présentation du guide 7 Chapitre III. - Remarque aux utilisateurs 8 TITRE II. - TABLE DES MATIÈRES 9 TITRE III. - LA TUTELLE 39 Chapitre I. - Cadre légal 41 Chapitre II. - Historique de la loi Tutelle 42 Chapitre III. - Réglementation belge 43 Chapitre IV. - Normes, réglementations et recommandations internationales 44 Chapitre V. - La définition du MENA au sens de la loi Tutelle 52 Section I. - La condition d'âge : toute personne de moins de 18 ans 52 Section II. - La condition d'être non accompagné par une personne exerçant l'autorité parentale ou la tutelle en vertu de la loi applicable conformément à l'article 35 de la loi du 16 juillet 2004 portant le Code de droit international privé 53 Section III. - La condition de l'origine nationale : le mineur doit être ressortissant d'un pays qui n'est pas membre de l'Espace économique européen 55 Section IV. - La condition de la situation de séjour 56 Chapitre VI. - Le service des Tutelles 57 9 — Mineurs étrangers non accompagnés en Belgique — Section I. - Organisation 57 Section II. - Les compétences et missions du service des Tutelles 59 1. - La prise en charge du mineur 59 2. - L'identification du mineur et la vérification de son âge 61 1. Les documents que le mineur possèdent 62 2. Le test médical 62 3. Le bénéfice du doute 64 4. La décision rendue par le service des Tutelles 65 5. Le recours contre la décision de cessation de prise en charge 65 6. La notion de préjudice grave difficilement réparable 66 1. Le préjudice du fait que le mineur ne se voit pas désigner de tuteur 66 a. Pendant la procédure d'asile 66 b. En ce qui concerne la solution durable 67 c. En ce qui concerne la gestion des biens 67 d. En ce qui concerne la représentation légale 67 2. Le préjudice du fait d'être considéré comme majeur 67 a. Si le mineur se trouve en centre fermé 67 b. Pendant la procédure d'asile 68 c. En ce qui concerne la demande de séjour 69 d. En ce qui concerne l'hébergement 69 e. En ce qui concerne la scolarité 70 f. En ce qui concerne l'accès aux soins de santé et à l'aide sociale 71 7. Autre possibilité de recours 71 8. Critiques des méthodes de détermination de l'âge 72 3. - La désignation d'un tuteur 83 4. - La désignation d'un tuteur provisoire 84 5. - La coordination des contacts entre les différentes autorités compétentes 87 6. - S'assurer qu'une solution durable est recherchée 87 7. - Organe de centralisation 88 8. - L'agrément des tuteurs et le retrait de l'agrément 89 9. - La tenue à jour d'une liste des tuteurs agréés 93 10. - La formation des tuteurs 94 10

Description:
mineur(s) concerné(s)166. En outre, le service des Tutelles retire l'agrément du tuteur agréé dans le cadre d'un protocole d'accord avec une association ou un organisme M.B. 15 juillet 2000. 430 M.B. 6 octobre 2006. 431 M.B. 6 octobre 2006. 432 M.B. 6 octobre 2006. 433 M.B. 1er décembre 2006.
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