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Michel Pinçon Monique Pinçon-Chariot PDF

274 Pages·2010·15.43 MB·French
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Michel Pinçon Monique Pinçon-Chariot (BS^)(BŒiS ©©©USITEES Centre de Sociologie urbaine / IRESCO 59/61 rue Pouchet, 75849 Paris Cedex 17 1993 sic, S tel Le présent rapport constitue le compte- rendu final de la recherche intitulée « La chasse à courre, ses rites et ses enjeux », ayant fait l'objet d'une subvention accordée par le ministère de la Culture et de la Communication sur proposition du Conseil du Patrimoine ethnologique en date du 28 novembre 1989. Le contenu du présent rapport n'engage que ses auteurs. remerciements Cette recherche a été financée par la Mission du Patrimoine ethnologique, du ministère de la Culture et de la Communication. Nous remercions Alain Morel pour son soutien et l'aide qu'il nous a apportée dans cette entreprise. L'enquête elle-même doit beaucoup à tous les chasseurs et suiveurs dont l'accueil a toujours été chaleureux et qui ont su nous faire découvrir la vénerie. Ils sont trop nombreux pour que nous puissions faire autrement que de les remercier collectivement. De leur côté, les opposants ont répondu volontiers à nos questions et nous ont généreusement ouvert leurs dossiers. Cet ouvrage a aussi bénéficié des conseils et des recommandations de Nicole Sarda dont l'aide, une nouvelle fois, nous a été précieuse. André Micoud nous a guidés en mettant à notre disposition sa grande compétence dans le domaine de la chasse et de l'écologie. Nous sommes enfin très reconnaissants envers Dominique Missika pour ses lectures toujours attentives et exigeantes des différentes versions de ce texte. Il semble qu'il n'y a pas de raison pour nous, mais il y a une raison pour lui. Et, s'il y a une raison pour lui, nous devons pouvoir le comprendre. Je ne crois pas, moi, qu'un homme puisse être différent des autres hommes au point d'avoir des raisons totalement incompréhensibles. Jean Giono Un roi sans divertissement tataDdkaettoiQ La chasse à courre est en procès. Certains voudraient l'interdire. D'autres en sont de fervents partisans. Il est rare qu'elle laisse indifférent. Comprendre les termes de ce procès, rendre compte de ce qui passionne, pour ou contre, telle est la tentative de ce travail. Le point de départ : notre surprise de découvrir, dans les forêts de nombreuses régions, une tradition bien vivante mêlant des milieux sociaux, grands bourgeois et gens du peuple, qui habituellement ne se côtoient guère. Ce qui pour nous ne pouvait être qu'un anachronisme résiduel apparaissait comme un élément essentiel de la vie profonde des campagnes. Partis de la forêt de Rambouillet, nous avons entrepris de découvrir la vénerie en d'autres régions. Partis des veneurs et des nombreux suiveurs qui accompagnent régulièrement les chasses, nous nous sommes intéressés à leurs opposants, écologistes et défenseurs des animaux, tant il est vrai que la réalité sociale d'une pratique aussi décriée inclut ceux qui lui vouent une hostilité résolue. La nature n'a probablement jamais été autant sollicitée qu'aujourd'hui. La montée des mouvements écologiques lui a enlevé ce qu'elle pouvait avoir d'évident : être à la disposition de l'homme. Devenue objet du débat politique, la nature, dont la perception se construit à partir de la place dans les hiérarchies sociales, est plus que jamais mise à contribution pour parler de la société. Elle devient enjeu dans les luttes symboliques et politiques et, avec elle, inévitablement, la chasse, qui fait de la prédation un mode de relation spécifique avec le monde sauvage. La chasse à courre, très emblématique en raison de son rituel, de son apparat et des représentations sociales qui lui sont liées, est particulièrement attaquée par les mouvements écologiques et zoophiles. Elle a déjà fait l'objet de plusieurs propositions de lois visant à son abolition. Elle reste l'idéal-type de la pratique incomprise et rejetée par de larges couches de la population. 10 la chasse à courre De la même façon qu'il n'y a pas une nature qui serait un objet facilement donné à l'observation, mais des natures dont chacune renvoie aux visions du monde et de la place qu'y occupe l'homme, toute chasse est multiple : chacun la perçoit de son point de vue. Dans la chasse, et singulièrement la chasse à courre, les hommes investissent leurs visions du monde et les représentations de leurs rapports avec la nature et le monde animal. Parce que la chasse met en scène la vie et la mort, le sauvage et la civilisation, la tradition et la modernité. Nous aborderons donc la vénerie, cette chasse aux chiens courants qui doivent forcer l'animal chassé, l'épuiser en une poursuite « à cor et à cri », comme une expression symbolique du monde social, de ses contradictions et de ses enjeux. La chasse à courre laisse des chances à l'animal. D'ailleurs s'il n'en avait aucune, elle ne pourrait fonctionner comme modèle symbolique. Selon les animaux, avec des probabilités différentes, le laisser-courre, c'est-à-dire la journée de chasse, peut s'achever sans que le lièvre, le renard, le chevreuil, le sanglier ou le cerf ne soient pris. La chasse à courre est, comme la société, un univers de la lutte, on dirait aujourd'hui de la compétitivité, dans lequel le plus malin ou le plus fort gagne. Avec, bien entendu, cette nuance sur laquelle les opposants se font un plaisir d'insister : l'animal n'a pas choisi de participer à cette lutte qu'on lui impose, et lui seul risque sa vie. Cette dimension métaphorique reste implicite, y compris pour les veneurs. Nous sommes dans l'univers du symbolique et les rituels peuvent avoir leur valeur sans qu'il soit nécessaire d'expliciter leurs significations. En renvoyant à des conceptions opposées et irréductibles du monde social, la chasse à courre est une occasion d'affrontement idéologique entre ceux qui y investissent une certaine représentation du monde et ceux qui ne peuvent admettre cette même représentation. En effet les veneurs mêlent aristocrates et grands bourgeois, membres des classes moyennes traditionnelles, commerçants, artisans, petits entrepreneurs, avec, à l'autre pôle social, petits agriculteurs, ouvriers, employés et retraités modestes qui forment une grande partie des suiveurs. Des ducs et des banquiers n'hésitent pas à côtoyer des facteurs et des cantonniers à l'occasion du laisser-courre, cette messe sociale qui se joue deux fois par semaine, durant six mois de l'année, dans de nombreuses forêts

Description:
Robert Ambelain, Symbolisme et rituel de la chasse à courre. Paris,. Robert Laffont, 1981. 7. Encyclopédie de la .. Comme le note Robert Ambelain, la qualité des instruments fait l'objet d'un savoir modestes 178, c'est au moment où cette vocation « populaire » s'affirme, non seulement au sei
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