1»m mm /¥i MÉMOIRES SUR LES OBJETS LES PLUS IMPORTONS DE MÉMOIRES SUR LES OBJETS LES PLUS IMPORTJNS DE Par m. patte , Architede de S. A. S. W\ le Prince Palatin Duc régnant de Deux-Ponts. Ouvrage enrichi de, nombre de. Planches gravéùs en taille-douce. A PARIS, Chez RO ZETj Libraire, rue Saint Severin, au coin de la rue Zacharie^ à la Rofe-d'Or. M. D C C. L X I X. JFEC APPROBATION, ET PRIVILEGE DU ROI. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Research Library, The Getty Research Institute http://www.archive.org/details/mennoiressurlesobOOpatt Tfhirn le tn. W «"* A MONSIEUR LE M A R Q UI S DE MARIGNY, Confeiller du Roi en {es Confeils , Commandeur de fès Ordres , Lieutenant-Général des Provinces d'Orléanois & de Beauce , Gouverneur des Ville & Château de Blois y Directeur & Ordonnateur-Général des Bâtimens de SaMajefté, Jardins, Arts, Académies, <5i Manufac- tures Royales, Mo NSIEUR, Vous dédier ces Mémoires , c'ejl rappelkr au Puhllc les chligations que vous ont les Arts : en effet depuis le minijlere du grand Colhert, jufquau tems ou le Roi vous en a confié Vadmi- E P I T R E. nijlration , on ne les avoit point encore vu aufjî protégés & encouf rages qu'aujourd'hui. Pour ne m'attacher ici quà ce qui con- cerne particulièrement VArchiteHure } on peut dire quelle a été en quelque forte régénérée par vos foins. Apeinefutes-vcus en place» que les formes captieufes du Boromini , qui menaçoient de faire oublier les préceptes des Perrault & des Manfard , difpa- Turent. VArchiteSlure reprit la vraie route dont elle commençoit à s'écarter, & l'on a vu depuis cette époque , le goût antique répandre de plus en plus /on influence fur toutes les parties de cet ÇLrt^ Que nayei^-^ous point entrepris , M on sieur, pour faire fleurir notre Académie d'ArchiteBure & la rendre utile ! Le nombre des Académiciens a été augmenté ; les leçons des Profef- feurs ont été multipliées s des prix d'émulation ont été établis chaque mois pour exciter les talens naiffans des élevés : ^ fi vos intentions pour mettre cette Compagnie à même de je dijlinguer t a Vexemple des autres Académies , par des Mémoires intereffans, n'ont pas eu jufquici tout le fuccès qu elles méritoient , ceji que le bien 7ie s'opère pas toujours aiffi facilement qu'il f't conçoit. Nous avons d'autant plus befoin de bons livres d'Architeâlurcy que,Ji ce ne/i la partiejyftématique des proportions,fur laquelle on a entaffé volume fur volumefans avoir encore pu s'accorder , tout le refle ejl pour ainfi dire à traiter. Sans cejjt chacun a donné dans des fpéculations vagues , foit en offrant pour mo- dèles, les bâtimens quilayoit exécutés, ou feulement deffinés , E P I T R E. foit en fropofant fon opinion pour règle j tandis que la partie la plus utile, la plus nécejfaire, la plus ejjemieïle de VArchitec- ture, en un mot la conflruâion, a été â peine effleurée. Nous n avons aucun ouvrage approfondi fur cette matière ou Vonfe foit attaché à tranfmettre les découvertes quiy ont étéfaitesfuccef- fivement , où Von enfeigne comment on ejl parvenu à applanir les difficultés & â économifer dans les occafions importantes : auffî remarque-t-on que l'on ejl toujours réduit â des effais , par Vignorance continuelle ou l'on fe trouve , de ce qui a été fait précédemment» Si Von confiere encore ïArchiteBure dans le grand, on s'ap- perçoit que prefque tout y efl également â raifonner , S* que l'on a vufans ceffe les objets en Maçon , tandis *qu'il eût fallu les envifager en Philofophe. Voilà, pourquoi les Villes n'ont jamais été diflribuées convenablement pour le bien-être de leurs habi- tans ; perpétuellement on y ef la viâime des mêmesfléaux , de la mal-propreté , du mauvais air, ^ d'une infinité d'accidens que Ventente d'unplanjudicieufement combiné eûtpufaire difparoître, Tai entrepris , Monsieur, de traiter en partie ces impor- tantes matières : fai examinéd'abord la conftitutionvicieufe des Villes , les inconvéniens auxquels elles fontfujettes ^ & comment ilferoit pojfible d'y remédier : en/uiteje me fuis attaché à prendre fucceffivement les principales conjlruâïions fur le fait , â les re- cueillir en corps , à mettre en parallèle celles de même genre 3 à motiver les raifons de préférence que Von doit donner aux unes fur les autres, ^ de toutes ces comparaifons , fai fait enforte de I I E P I T R E. déduire des principes capables d'éclairer les routines des Conflruc- îeurs , Ù de les mettre en état de ne plus opérer au hafard. A ces parallèles , j'ai joint des dijjertations fur plufieurs objets intérep fans de UArchiteBure , ainfi que différms développemens d'édifices qui peuvent concourir aux progrès de cet Art, C'efl avec la plus grande fatisfaâîion , Monsieur; çwe je vous fais Vhommage du fruit de mes études. Si elles peuvent mériter l'approbation d'un Proteâîeur des Arts aujji éclairé , yotre Jujfrage me fera un fur garant de celui du Public, yai l'honnneur d'être, avec un profond refpeâj MONSIEUR, Votre très-humble & très- obéiflant ferviteur , PATTE. MEMOIRES