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Max Weber et la sociologie contemporaine PDF

230 Pages·2008·12.55 MB·French
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La Revue internationale des sciences sociales assure, en accord avec les intéressés, la publication officielle des Actes et documents concernant les organisations internationales suivantes : Conseil international des sciences sociales; Association internationale des sciences économiques; Association internationale de science politique; Association internationale de sociologie; Association internationale des sciences juridiques; Association mondiale de recherches sur l'opinion publique (WAPOR) ; Comité international de documentation dans les sciences sociales. Derniers numéros parus : Vol. XVI, n° 2 Élites et croissance économique Vol. XVI, n° 3 Aspects sociaux du développement des ressources africaines Vol. XVI, n° 4 Problèmes posés par une étude des sciences sociales et humaines Numéros à paraître : Études de population Recherches sur la paix Histoire et sciences sociales Certains articles de cette Revue paraissent en espagnol dans América Latina, revue trimestrielle publiée sous les auspices du Centre latino-américain de recherches en sciences sociales (Rio de Janeiro). Rédacteur en chef : Peter Lengyel Les articles signés n'engagent que leurs auteurs. La reproduction gratuite des articles de ce numéro est autorisée après accord avec la rédaction. Toute correspondance relative à la présente revue doit être adressée au rédacteur en chef de la Revue internationale des sciences sociales, Unesco, place de Fontenoy, Paris-7e. © Unesco 1965 SS.64/1.66/F Imp. Crété Paris Revue internationale des sciences sociales Volume XVII 1965 Unesco Revue internationale des sciences sociales Revue trimestrielle publiée par 1'Unesco Volume XVII (1965), n° 1 Editorial Présence de Max Weber Reinhard Bendix Max Weber et la sociologie contemporaine 9 Wolfgang Mommsen La sociologie politique de Max Weber et sa philosophie de l'histoire universelle 23 Talcott Parsons Évaluation et objectivité dans le domaine des sciences sociales : une interprétation des travaux de Max Weber 49 Pietro Rossi Objectivité scientifique et présuppositions axiolo- giques 70 Aspects biologiques de la question raciale Jean Hiernaux Introduction : La réunion d'experts de Moscou (août 1964) 79 Nigel Barnicot Le problème de la race dans l'état actuel des connaissances scientifiques 90 Jean Benoist Microraces et isolats 93 Tadeusz Bielicki La génétique des populations et la formation des races 96 Typologistes contre populationnistes et la théorie génétique 99 L'intensité des mécanismes de rétroaction entre l'évolution physique et l'évolution culturelle 102 V. V. Bounak L'étude des populations et celles des races locales 105 Carleton S. Coon Le problème de la convergence humaine 10g G. F. Debetz Typologistes contre populationnistes ni A. G. de Diaz Ungria Étude de diverses tribus du Venezuela 115 Jean Hiernaux Applicabilité du concept de race à l'espèce humaine 117 Problèmes de définitions sur la race 120 Frank B. Livingstone Les déterminants culturels de la sélection natu et J. N. Spuhler relle 123 Ernst Mayr Les races dans l'évolution animale 126 Ernst Mayr Polymorphisme, polytypisme et monotypisme 128 R. Mukherjee Grand-Races, « major stocks », « Hauptrassen » 130 Bernard Rensch La génétique et la psychologie de l'homme 133 Les races géographiques en zoologie 136 J- J- Roguinski Les liens entre l'évolution physique et l'évolution culturelle 140 F. M. Salzano Le mélange des races 144 G. Gaylord Simpson Les races dans l'évolution animale 148 Polytypisme, monotypisme et polymorphisme 151 Alf Sommerfeit Les bases communes du langage humain 154 J. N. Spuhler Recherches de génétique des populations primi tives 156 J. S. Weiner Acclimatation et différences de climat : leurs effets sur les différences raciales 159 V. P. Yakimov Les races dans le temps 163 Propositions sur les aspects biologiques de la question raciale 167 Les sciences sociales dans le monde Centres de recherche et d'enseignement et organisations professionnelles Nouveaux centres et changements d'adresse 175 Instituts Institut international de planification de l'éduca internationaux tion 176 RS S de Biélorussie Institut d'économie de l'Académie des sciences 178 Inde Centre for the Study of Developing Societies 180 Indian School of International Studies 181 Norvège Institut de recherches sur la paix ' 183 Royaume-Uni Royal Institute of Public Administration 186 Réunions Conférence internationale sur la jeunesse (Grenoble août-septembre 1964) : la jeunesse et la décennie du développement, par Philippe de Seynes 190 1964 International Development Institute (Hono lulu, août-septembre 1964) 197 Informations 199 Documents et publications des Nations Unies et des insti tutions spécialisées 201 Livres reçus 215 Editorial Le centième anniversaire de la naissance de Max Weber, qui a eu lieu en 1964, a suscité un renouveau d'intérêt considérable pour les travaux du grand maître allemand. Le présent numéro de la Revue contient quatre études sur son œuvre qui permettent de la situer par rapport aux évé nements survenus depuis sa mort, en 1920, et qui montrent l'importance que revêt toujours pour la sociologie contemporaine son cadre conceptuel et méthodologique. La rédaction de la Revue est profondément reconnaissante à la commis sion nationale allemande pour l'Unesco, de l'initiative qu'elle a prise, et à la Deutsche Gesellschaft für Soziologie, du précieux concours qu'elle lui a apporté dans la composition de ce numéro. La deuxième partie de ce numéro est consacrée aux importants travaux de la réunion d'experts sur les aspects biologiques de la question raciale, tenue à Moscou en août 1964. Les propositions alors adoptées sont soumises à l'appréciation critique des spécialistes, et les commentaires qu'elles pour raient susciter de leur partseront accueillis avec reconnaissance. En effet, il est prévu qu'un nouveau comité d'experts, composé de représentants, non seulement des sciences physiques, mais aussi des sciences sociales intéressées, se réunira en 1966 pour établir une déclaration sur la race et les préjugés raciaux, destinée à mettre à jour et à compléter la déclaration sur la race et les différences raciales rendue publique en 1951, sous les auspices de l'Unesco. A cette occasion, des modifications pourront, le cas échéant, être apportées au texte de ces propositions, destinées à constituer les éléments biologiques de la déclaration de 1966. A ce propos, signalons que le second recueil d'articles réimprimés de la Revue et de l'ancien Bulletin international des sciences sociales doit paraître en volume. On y trouvera réunis tous les articles publiés sur les recherches en matière de relations raciales [vol. X (1958), n° 3, et vol. XIII (1961), n° 2], une étude rédigée spécialement sur la région du Pacifique pour compléter l'aire géographique de la recherche et une bibliographie sélective récente de l'ensemble de la question. Rav. int. Sc. soc, vol. XVII (1965), n° 1 Présence de Max Weber Max Weber et la sociologie contemporaine1 Reinhard Bendix L'auteur commence par définir la position de départ de Weber et par faire le point de la controverse wéberienne. Il examine ensuite le thème central de sa philosophie, à savoir le concept de rationalisation, qu'il essaie de définir par rapport à la théorie du développement et dont il s'efforce de montrer le caractère actuel. Puis il caractérise brièvement la place de Weber dans l'histoire de la pensée et son attitude fondamentale du point de vue de la théorie de la connaissance. Enfin, il tente de dégager le système sur lequel repose son œuvre en se référant à deux thèmes : la relation idée- intérêt, sur la base de la stratification sociale; et la relation légitimité-organisation, dans les types connus de domination. Le centenaire de la naissance de Max Weber nous offre une occasion — et je m'en félicite — de tenter une esquisse de la conception d'ensemble qui inspire son œuvre. La consécration mondiale que cette dernière a obtenue dans les milieux spécialisés fait de son. auteur un classique des sciences sociales modernes. Mais, en réalité, c'est un classique extrêmement incom mode, qui ne se distingue assurément ni par la simplicité des idées ni par la clarté de l'exposé. Il est possible de situer sa pensée sur plusieurs plans à la fois, ce qui en permet les interprétations les plus divergentes. Il est caracté ristique, à cet égard, qu'on ait invoqué, au cours des dernières années, non seulement les idées politiques de Weber, mais aussi ses concepts sociolo giques (par exemple le charisme, la rationalité économique, la bureaucratie, etc.) à la fois pour et contre les tendances démocratiques et les tendances dictatoriales de la société moderne, pour et contre les conséquences pro gressistes et les conséquences réactionnaires de la science moderne et de la prétendue « société de masse ». De même les idées de Weber ont été très différemment reçues en Allemagne et en Amérique après la guerre, comme on a pu le constater récemment au quinzième congrès de la Deutsche Gesellschaft für Soziologie : les sociologues allemands n'ont cessé de mettre en évidence les germes dangereux de la pensée wéberienne, alors que les spécialistes américains se sont surtout intéressés au contenu concret de son ï. Conférence faite à l'Université de Berlin le 7 jujllet 1964 à l'occasion du centenaire de Max Weber. Rev, int. Sc. soc, vol. XVII (1965), n° 1 IO Reinhard Bendix œuvre. Mais n'oublions pas que certains sociologues protestent contre ces divergences mêmes, bien qu'une telle attitude revienne finalement à mettre en doute la possibilité de discuter ces diverses interprétations et, partant, d'élaborer des concepts sociologiques en général1. Dans ces conditions, il est stérile de faire campagne exclusivement pour l'une ou l'autre inteprétation. La complexité de l'œuvre de Weber fait songer à ce que Jakob Burckhard disait de Thucydide : dans mille ans, il se trouvera encore quelqu'un pour interpréter telle ou telle phrase dans un sens nouveau. Mais la multiplicité des interprétations est limitée par le nombre des prises de position significatives, même si cette limite est impré cise. Le dialogue et la communication intellectuelle restent possibles tant que nous sommes disposés à poser le problème selon notre propre perspec tive (ce que Max Weber appelle le « rapport aux valeurs » [Wertbeziehung] et à accepter en principe les autres façons de poser le problème à condition, bien sûr, qu'elles ne rendent pas impossible la continuation de ce dialogue. Dans le cas présent, je vais tenter de montrer que cette façon ouverte de poser les questions et de définir les concepts est l'une (j'insiste sur l'une) des caractéristiques de l'œuvre de Weber, et qu'elle offre des perspectives pour des recherches de sociologie comparée dans la ligne de l'attitude scienti fique de Weber. Permettez-moi de dire d'abord qu'il m'importe plus de travailler selon l'esprit de Weber, dont l'œuvre me fournit des bases fécondes pour un tel travail, que d'ajouter une nouvelle interprétation à toutes celles qui existent déjà. Pour tenter de se faire une idée d'ensemble de l'œuvre de Weber, on peut partir d'un concept qu'il nous propose lui-même : celui de rationali sation. Dans l'introduction aux Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie, Weber définit comme suit la signification essentielle de ce concept dans son rapport aux valeurs (Wertbezogenheit) : « L'héritier de la civilisation européenne moderne posera inévitable ment et à juste titre les problèmes de l'histoire universelle sous la forme suivante : par quel enchaînement de circonstances est-ce précisément et exclusivement en Occident que se sont produits des phénomènes culturels qui, nous nous plaisons du moins à l'imaginer, tendent à une signification et à une validité universelles ? 2 » Suit une enumeration de ces phénomènes culturels occidentaux (dans les domaines de la science, de l'art, de l'enseignement universitaire, de l'organisation administrative ou, plus généralement, du droit, et surtout du capitalisme) dont l'ensemble traduit des formes de rationalisation déter- i. Marianne WEBER, Max Weber, ein Lebensbild, p. 174-175, Tübingen, J. C. B. Mohr (Paul Siebeck), 1926. 2. « Universalgeschichtliche Probleme wird der Sohn der modernen europäischen Kulturwelt unvermeidlicher-und berechtigterweise unter der Fragestellung behandeln : welche Ver kettung von Umständen hat dazu geführt, dass gerade auf dem Boden des Okzidents, und nur hier, Kulturerscheinungen auftraten, welche doch — wie wenigstens wir uns gern vorstellen — in einer Entwicklungsrichtung von universeller Bedeutung und Gültigkeit lagen ? » [Max WEBER, Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie, vol. I, p. 1, Tübingen, J. C. B. Mohr (Paul Siebeck).] Max Weber et la sociologie contemporaine il minées par des affinités internes et fondées sur des calculs techniques. Le thème central de l'œuvre scientifique de Weber est donc bien clair et je voudrais en souligner l'actualité. Alors que Marx, dans son introduc tion au Capital, considère que l'Angleterre, en s'industrialisant la première, a fourni un modèle aux autres pays pour leur développement économique, Weber, au contraire, souligne et explique en détail que l'histoire et la structure sociale de l'Europe occidentale résultent d'un processus qui est unique et qui ne saurait, par conséquent, se répéter. Certes, Weber ne précise pas entièrement comment se posent, dans cette perspective, les pro blèmes de l'analyse des autres structures sociales et de leur développement, mais n'oublions pas combien il a été difficile aux sociologues modernes qui ont analysé les pays « en voie de développement » de se dégager des caté gories purement occidentales pour retrouver à leur façon la position de départ de l'analyse wébérienne. Pourtant, cette caractérisation du thème central de l'œuvre de Weber ne suffit pas. Le concept de rationalisation donne l'impression qu'il s'agit d'un développement rectiligne de la pensée magique vers la pensée scientifique ou d'une orientation essentiellement politique vers une orientation essen tiellement capitaliste de l'entreprise économique \ Il existe évidemment des passages où Weber caractérise ainsi la « démy thification du monde » (Entzauberung der Welt) mais des citations isolées ne donnent jamais qu'une caricature. Une étude d'ensemble de l'œuvre montre que, pour Weber, le caractère plurivoque, problématique donc, de la rationalisation constitue un élément essentiel du développement même. Prenons quelques exemples simples. Le thème central de Antikes Judentum est le déclin de la magie dans la foi religieuse, sous l'influence des prophètes de l'Ancien Testament. Les auteurs modernes contestent d'ailleurs la distinc tion tranchée, établie par Weber, entre les prophètes et les prêtres; il suffit ici de souligner que Weber poursuit l'analyse du déclin de la magie jusque dans les transes et les extases des prophètes. Il souligne aussi de la façon la plus catégorique que cette dynamique se fige dans un ritualisme légaliste sous l'influence des rabbins, après la captivité de Babylone. Ici, la rationa lisation a donc pour résultat de rendre le rite irrationnel, de vider de leur contenu des lois primitivement riches de signification et de symboles. De même, dans son célèbre ouvrage sur le protestantisme, Weber fonde son analyse sur la doctrine calviniste de la prédestination. On saisit bien là ce qu'a de délibérément paradoxal l'approche de Weber, qui souligne en même temps la plus grande rationalité de la doctrine théologique et la conception absolue, systématique qu'elle présente de l'insaisissabilité de la volonté de Dieu. Le paradoxe de la rationalisation reste ici limité au monde spirituel. Mais Weber s'intéresse aussi à l'analyse du comportement ï. C'est cette opinion qui a conduit, tout récemment encore, Talcott Parsons à présenter Weber comme un théoricien du développement. Cette interprétation ne tient absolument pas compte de la violente critique qu'a faite Weber lui-même du concept de développement social et de l'éclatant contraste qui existe entre l'affirmation wébérienne du caractère unique du développement occidental, et la tendance à généraliser manifestée par la plupart des théoriciens du développement, de Spencer à Parsons.

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