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Mathématiques de l’Assurance Non Vie, tome 1 PDF

487 Pages·05.412 MB·French
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(cid:19) MATHEMATIQUES DE L’ASSURANCE NON-VIE Tome I: Principes Fondamentaux de Th(cid:19)eorie du Risque Michel Denuit & Arthur Charpentier 31 mars 2004 ii Pr(cid:19)eface L’aversion aurisque,la \risquophobie",estaujourd’hui(cid:19)erig(cid:19)ee en vertucommeent(cid:19)emoignelesd(cid:19)ebatsautourduprincipedepr(cid:19)ecaution. Norme abstraite au contenu mal d(cid:19)e(cid:12)ni, il a vocation a(cid:18) int(cid:19)egrer le pr(cid:19)eambule de notre Constitution au risque de produire des e(cid:11)ets dont on ne mesure pas encore l’ampleur. Danscecontexted’incertitude,ilestparticuli(cid:18)erementr(cid:19)econfortant derevenirauxsources,auxfondamentaux,c’est-a(cid:18)-direauxmath(cid:19)ematiques et de rappeler que le risque na^(cid:16)t de l’al(cid:19)ea et s’appr(cid:19)ehende gra^ce aux d(cid:19)eveloppements les plus avanc(cid:19)es du calcul des probabilit(cid:19)es. C’estcequerappellejustementl’ouvragedeMichelDenuitetAr- thur Charpentier \Math(cid:19)ematiques de l’assurance non-vie", dont le lecteur appr(cid:19)eciera la pr(cid:19)esentation rigoureuse, claire et p(cid:19)edagogique des outils modernes d’analyse de risque. L’assureurquejesuisa(cid:19)et(cid:19)eparticuli(cid:18)erementsensiblea(cid:18)l’introduc- tion a(cid:18) la th(cid:19)eorie des copules qui permet de mod(cid:19)eliser la d(cid:19)ependance entre les di(cid:11)(cid:19)erents risquesauxquels sont confront(cid:19)es les gestionnaires au sein de nos entreprises. Car c’est une (cid:19)evidence, lorsque les catas- trophes surviennent les sinistres ne sont pas ind(cid:19)ependants. Cet ouvrage constituera, j’en suis su^r, une r(cid:19)ef(cid:19)erence incontour- nable pour les actuaires. Mais au-dela(cid:18) du secteur restreint de l’assu- rance, compte tenu de la place de plus en plus importante occup(cid:19)ee par l’id(cid:19)ee de \risque" dans nos soci(cid:19)et(cid:19)es, l’enseignement du calcul des probabilit(cid:19)es dans nos formations sup(cid:19)erieures d’ing(cid:19)enieurs, nos (cid:19)ecoles decommerce et de gestion-et m^eme ensciences politiques!-, gagnerait a(cid:18)aborderdes probl(cid:18)emesconcrets degestion durisqueem- prunt(cid:19)eea(cid:18)l’actuariat.Cetouvrage,enproposantlesoutilsth(cid:19)eoriques ad(cid:19)equats, leur en o(cid:11)re la possibilit(cid:19)e. iii iv Lesfutursresponsableset d(cid:19)ecideursseraientainsimieuxa(cid:18)m^eme d’int(cid:19)egrer dans leur d(cid:19)emarche le fait que le risque, bien quanti(cid:12)(cid:19)e et appr(cid:19)eci(cid:19)e, constitue aussi, sinon davantage, une opportunit(cid:19)e d’inno- vation, une source de cr(cid:19)eation de richesse, donc de progr(cid:18)es pour nos soci(cid:19)et(cid:19)es. Claude B(cid:19)eb(cid:19)ear, 31 mars 2003. Liminaires RISQUE [risk] -1663, 1578. Italien risco, bas latin risicus ou riscus. || 1 . Danger (cid:19)eventuel plus ou moins pr(cid:19)evisible, danger, hasard, p(cid:19)eril. || 2 . Eventualit(cid:19)e d’un (cid:19)ev(cid:18)enement futur, incertain ou d’un terme ind(cid:19)etermin(cid:19)e, ne d(cid:19)ependant pas exclusivement de la volont(cid:19)e des parties et pouvant causer la perte d’un objet, ou tout autre dommage. En mati(cid:18)ere d’assurance le terme d(cid:19)esigne souvent l’(cid:19)ev(cid:19)enement contre la survenance duquel on s’assure. || 3 . \Le risque est le hasard d’encourir un mal, avec esp(cid:19)erance, si nous (cid:19)echappons, d’obtenir un bien" (Condillac, in Foulqui(cid:19)e, Dictionnaire langue philos.) Ojectifs et contexte Cetouvragetraite desmath(cid:19)ematiques durisque,ausensou(cid:18) l’en- tendentHansBu(cid:127)hlmanndansMathematical Methods in RiskTheory (paruen1970) ou HansGerberdansAn Introduction to Mathemati- cal RiskTheory (paruen1979).A(cid:12)nd’(cid:19)evitertouteconfusionavecles math(cid:19)ematiques(cid:12)nanci(cid:18)eres,nousl’avons intitul(cid:19)e\Math(cid:19)ematiques de l’assurance non-vie". Ces math(cid:19)ematiques correspondenta(cid:18) ce que les anglo-saxons appellent aussi math(cid:19)ematiques actuarielles (actuarial mathematics). A partir de nos notes de cours remises en forme, nous avons souhait(cid:19)e proposeraux(cid:19)etudiants en sciences actuarielles (mais aussi, plusg(cid:19)en(cid:19)eralement, enmath(cid:19)ematiquesappliqu(cid:19)ees),unouvragepr(cid:19)esentant lesoutilsmath(cid:19)ematiquesutilis(cid:19)es enassurancenon-vie,sanspourau- tant avoir la pr(cid:19)etention d’^etre un trait(cid:19)e exhaustif des techniques ac- tuarielles,loins’enfaut!L’ouvragevisepluto^ta(cid:18)fournirunem(cid:19)ethode moderne d’analyse et de gestion des risques. Conc(cid:24)u comme support des cours d’assurances dommages (a(cid:18) l’Ecole Nationale de la Statis- tiqueetdel’AdministrationEconomique,eta(cid:18)l’InstitutdesSciences Actuarielles de Louvain-la-Neuve), il semble tout indiqu(cid:19)e pour ser- v vi vir de base a(cid:18) des enseignements semblables dans d’autres institu- tions. Ainsi, de larges parties de cet ouvrage ont (cid:19)et(cid:19)e utilis(cid:19)ees dans le cadre d’enseignements a(cid:18) l’Universit(cid:19)e Paris 9 Dauphine, a(cid:18) l’Insti- tut de Science Financi(cid:18)ere et d’Assurance (ISFA) de l’Universit(cid:19)e de Lyon1,a(cid:18)l’InstitutNationald’EconomieetdeStatistiqueAppliqu(cid:19)ee (INSEA) de Rabat, a(cid:18) l’Ecole Nationale Sup(cid:19)erieure de Statistique et d’EconomieAppliqu(cid:19)ee(ENSEA)d’Abidjan,a(cid:18)l’Universit(cid:19)e deVarso- vieeta(cid:18)l’Universit(cid:19)e deBucarest. Enoutre,l’expos(cid:19)ea(cid:19)et(cid:19)e conc(cid:24)upour permettre une lecture par des (cid:19)etudiants, chercheurs ou enseignants enmath(cid:19)ematiques quid(cid:19)esireraient s’initierauxsciences actuarielles. L’ouvrage se veut accessible aux di(cid:11)(cid:19)erents types de lecteurs. La plu- part des notions techniques sont ainsi bri(cid:18)evement rappel(cid:19)ees, si bien qu’un lecteur peut aborder l’ouvrage avec un minimum de connais- sances en math(cid:19)ematiques et en th(cid:19)eorie des probabilit(cid:19)es. Jules Dubourdieu notait en 1958 dans la pr(cid:19)eface de sa Th(cid:19)eorie Math(cid:19)ematique des Assurances, que \l’enseignement de l’actuariat appara^(cid:16)t ainsi comme (cid:12)g(cid:19)e dansuneterminologie,sinondansdesm(cid:19)ethodes d(cid:19)epass(cid:19)ees, et iln’estpas surprenant, dans ces conditions, quelesap- plications aux probl(cid:18)emes de l’assurance apparaissent a(cid:18) la plupart des probabilistes comme peu instructives, et peu dignes de retenir l’attention du math(cid:19)ematicien". Pour faire une comparaison, si les math(cid:19)ematiques (cid:12)nanci(cid:18)eres ont su franchir ce cap, il faut noter que les math(cid:19)ematiques de l’assurance n’ont pas tellement (cid:19)evolu(cid:19)e depuis cette d(cid:19)eclaration. Pour continuer le parall(cid:18)ele, si les march(cid:19)es (cid:12)nanciers se sont mis a(cid:18) manipuler des concepts math(cid:19)ematiques de plusen plus(cid:19)evolu(cid:19)es, les math(cid:19)ematiques du risque ont souvent inspir(cid:19)e du scepticisme au sein des compagnies d’assurance. L’assurance non-vie a souvent repos(cid:19)e sur du bon sens, et suruneperceptionquelquepeusubjectivedurisque.Maiscomme le notait Borel au sujet des compagnies d’assurance, \nous partons ainsi d’une base pratique assez solide pour quenousayonsdanslath(cid:19)eorielacon(cid:12)ancequiestn(cid:19)ecessaire pour ne pas avoir a(cid:18) tenir compte du scepticisme qui peut toujours ^etre oppos(cid:19)e a(cid:18) toute tentative d’explication ra- tionnelle". De la m^eme fac(cid:24)on, nous pensons que la th(cid:19)eorie math(cid:19)ematique de l’assurance n’est pas seulement une application s(cid:19)eduisante du cal- cul des probabilit(cid:19)es: nous sommes persuad(cid:19)es qu’elle peut contribuer a(cid:18) promouvoir le d(cid:19)eveloppement de m(cid:19)ethodes plus rationelles dans la gestion des risques. Et les di(cid:14)cult(cid:19)es qui vont n(cid:19)ecessairement de vii pair font que l’actuaire \doit unir a(cid:18) une solide formation th(cid:19)eorique l’esprit critique et la prudence qu’exige toute activit(cid:19)e qui ne se can- tonne pas sur le plan de la sp(cid:19)eculation pure et qui entend dominer les faits." C’est pour cela que nous pensons que cet ouvrage est (cid:19)egalement destin(cid:19)e aux professionnels du risque. L’ouvrage traite surtoutles risquesde masse, c’est-a(cid:18)-dire la cou- vertured’ungrandnombrederisquessemblablesaumoyendecontrats dont les conditions sont standardis(cid:19)ees. L’expos(cid:19)e se focalise donc sur de grands portefeuilles d’assurance; ceci permettra de faire appel aux r(cid:19)esultats asymptotiques du calcul des probabilit(cid:19)es, comme la loi des grands nombres et le th(cid:19)eor(cid:18)eme central-limite. L’ouvrage se concentre sur les assurances de choses et les assu- rances de responsabilit(cid:19)e. Dans le premier cas, l’assureur s’engage a(cid:18) indemniserl’assur(cid:19)e des dommages subis par ses biens (assurance in- cendie, vol, dommages mat(cid:19)eriels aux v(cid:19)ehicules, ...). Dans le second cas, l’assureur s’engage a(cid:18) indemniser a(cid:18) la place de l’assur(cid:19)e les tiers victimes de dommages mat(cid:19)eriels ou corporels dont l’assur(cid:19)e est res- ponsable (assurance de responsabilit(cid:19)e civile automobile, familiale, ...). \But the age of chivalry is gone; that of sophisters, economists, and calculators has succeeded [...] " Edmond Burke, Re(cid:13)ections on the Revolution in France (1791). Tome 1 - Principes fondamentaux de th(cid:19)eorie du risque Le premier tome entend jeter les bases th(cid:19)eoriques n(cid:19)ecessaires a(cid:18) la compr(cid:19)ehension et a(cid:18) la r(cid:19)esolution des probl(cid:18)emes qui se posent en assurance non-vie. Il est consacr(cid:19)e aux principes fondamentaux de la th(cid:19)eorie math(cid:19)ematique du risque, th(cid:19)eorie dans laquelle les sciences actuarielles sont profond(cid:19)ement ancr(cid:19)ees. Le premier chapitre introduira les concepts de base de l’assu- rance non-vie, de mani(cid:18)ere relativement informelle. Avant d’enta- mer l’(cid:19)etude des techniques assurantielles proprement dites, il nous a en e(cid:11)et paru essentiel de fournir au lecteur une introduction aux notions qui seront utilis(cid:19)ees abondamment dans la suite de l’ou- vrage. Cette introduction s’av(cid:18)erera particuli(cid:18)erement utile aux non- actuaires,quipourrontainsimieuxappr(cid:19)ehenderlecadre(cid:19)economique dans lequel se placent les d(cid:19)eveloppements des chapitres suivants. viii Historiquement, les math(cid:19)ematiques actuarielles sont n(cid:19)ees avec les tables de mortalit(cid:19)e, et le calcul de rentes actualis(cid:19)ees, c’est-a(cid:18)- dire une conception d(cid:19)eterministe du risque. Toutefois, la plupart des (cid:19)el(cid:19)ements utilis(cid:19)es dans l’approche moderne des math(cid:19)ematiques de l’assurance reposent sur les outils d(cid:19)evelopp(cid:19)es dans la branche de th(cid:19)eoriedesprobabilit(cid:19)es:lasurvenanced’unsinistreestun(cid:19)ev(cid:18)enement al(cid:19)eatoire, ainsi que, bien souvent, son cou^t. Comme le notait Du- bourdieu, \il serait vain de chercher a(cid:18) aborder et a(cid:18) traiter ces probl(cid:18)emes [de \th(cid:19)eorie du risque"] d’une mani(cid:18)ere tant soit peu approfondie, sans faire appel aux m(cid:19)ethodes mo- dernes de la th(cid:19)eorie des probabilit(cid:19)es". Ledeuxi(cid:18)emechapitreintroduitlamod(cid:19)elisationprobabilistedurisque, qui sera utilis(cid:19)ee dans toute la suite de l’ouvrage. La taille de ce cha- pitre peut para^(cid:16)tre impressionnante au premier regard. Toutefois, ceci permettra aux chapitres suivant d’^etre consid(cid:19)eralement all(cid:19)eg(cid:19)es, puisque la plupart des r(cid:19)esultats de th(cid:19)eorie du risque peuvent ^etre vus comme des applications de r(cid:19)esultats probabilistes. Le second chapitre introduira les outils probabilistes utilis(cid:19)es en mod(cid:19)elisation des risques, de fac(cid:24)on abordable pour un public d’(cid:19)economistes, et int(cid:19)eressant, on l’esp(cid:18)ere, pour les math(cid:19)ematiciens. Les mod(cid:18)eles clas- siques pour le nombre et le cou^t (individuel) des sinistres y seront pr(cid:19)esent(cid:19)es. Le troisi(cid:18)eme chapitre sera enti(cid:18)erement consacr(cid:19)e au concept de la prime pure: il s’agira de l(cid:19)egitimer, sous certaines conditions, l’usage de l’esp(cid:19)erance math(cid:19)ematique pour calculer le prix du risque. Le principe de mutualisation des risques repose, d’un point de vue math(cid:19)ematique, sur l’utilisation de la loi des grands nombres. On suppose alors g(cid:19)en(cid:19)eralement que les risques sont assez nombreux et assez homog(cid:18)enes pour ^etre \justi(cid:12)ables de la loi math(cid:19)ematiques des probabilit(cid:19)es" selon l’Encyclopedia Universalis. \Celaexpliquequecertainsrisquescatastrophiques soient actuellement inassurables. Mais le champ des risques as- surabless’(cid:19)elargitsanscessegra^ceaux(cid:19)etudesdesth(cid:19)eoriciens..." Nous insisterons toutefois (lourdement peut-^etre) sur les situations ou(cid:18) le calcul dela primepureau moyen de l’esp(cid:19)erance math(cid:19)ematique n’estpaspertinent.Nousverrons(cid:19)egalementqu’unetari(cid:12)cationbas(cid:19)ee uniquementsurla primepureconduita(cid:18)uneruinecertaine(quelque soit le niveau des fonds propres dont la compagnie dispose). Cette approche a(cid:18) l’aide de la prime pure permet d’obtenir un ix (cid:19)equilibre (cid:19)economique en moyenne. Ce qui signi(cid:12)e que pour des risques analogues et ind(cid:19)ependants, et pour un portefeuille su(cid:14)sam- ment grand, la loi des grands nombres peut s’appliquer. Le qua- tri(cid:18)eme chapitre montrera comment, et pourquoi l’actuaire ne se contente pas de la prime pure mais lui ajoute un chargement de s(cid:19)ecurit(cid:19)e. Cette composante peut ^etre particuli(cid:18)erement importante, en particulier si le risque est susceptible de subir, d’une ann(cid:19)ee a(cid:18) l’autre des (cid:13)uctuations importantes, ou si le risque est insu(cid:14)sam- ment connu. Dans les ann(cid:19)ees 80, sur les march(cid:19)es (cid:12)nanciers, l’hypoth(cid:18)ese de risquesgaussienss’estav(cid:19)er(cid:19)ee insu(cid:14)santepourmesurercorrectement les risques: comment comparer du risque de faillite a(cid:18) du risque de variation de taux de change, en utilisant comme seul indicateur la volatilit(cid:19)e (l’(cid:19)ecart-type)? La mesure de risque retenue a(cid:19)et(cid:19)e la Value- at-Risk (ou VaR), correspondant a(cid:18) un quantile de la distribution de perte.Ils’agitalors,a(cid:18)probabilit(cid:19)edonn(cid:19)ee,dupire casprobable.Nous verrons dans le cinqui(cid:18)eme chapitre ce qu’est une mesure de risque, et quelles propri(cid:19)et(cid:19)es souhaitables elle doit v(cid:19)eri(cid:12)er. Nous (cid:19)evoquerons plus particuli(cid:18)erement deux mesures de risque utilis(cid:19)ees en assurance non-vie:laValue-at-Risk,ainsiquelaTailVaR(esp(cid:19)eranceau-dela(cid:18)de la VaR). Nous pr(cid:19)esenterons(cid:19)egalement une classe relativement vaste de mesures de risque, d(cid:19)e(cid:12)nies a(cid:18) l’aide d’op(cid:19)erateurs de distorsion. En(cid:12)n, nous nous servirons de ces mesures de risque pour comparer les risques en pr(cid:19)esence. Danslescontratsd’assurance-vie,historiquementcentredepr(cid:19)edilection des actuaires, le risque (cid:19)etait individuel. En assurance non-vie, sous l’impulsion de l’(cid:19)ecole scandinave (Filip Lundberg d(cid:18)es 1909 puis Ha- rald Cram(cid:19)er en 1926), les actuaires se sont int(cid:19)eress(cid:19)es a(cid:18) l’approche du risque du point de vue de la compagnie d’assurance: le mod(cid:18)ele collectif (cid:19)etait n(cid:19)e. Le sixi(cid:18)eme chapitre sera ainsi consacr(cid:19)e au mod(cid:18)ele collectif. Comme le notait Hans Gerber dans l’introduction de An Introduction to Mathematical Risk Theory, l’obtention de la loi de probabilit(cid:19)e de la charge totale des sinistres a toujours (cid:19)et(cid:19)e l’objet d’un chapitre central dans les ouvrages de th(cid:19)eorie du risque. Nous (cid:19)etudierons en particulier dans cette partie les m(cid:19)ethodes num(cid:19)eriques permettant d’obtenirla loi de la sommecumul(cid:19)ee de sinistre(notam- ment a(cid:18) l’aide du c(cid:19)el(cid:18)ebre algorithme de Panjer). Le septi(cid:18)eme chapitre sera centr(cid:19)e sur l’(cid:19)equilibre a(cid:18) long terme des r(cid:19)esultats de la compagnie, correspondant a(cid:18) la notion math(cid:19)ematique x de probabilit(cid:19)e de ruine. Le lien entre processus stochastiques et th(cid:19)eorie du risque a (cid:19)et(cid:19)e (cid:19)etabli au d(cid:19)ebut du vingti(cid:18)eme si(cid:18)ecle par Filip Lundberg et Harald Cram(cid:19)er. Ce probl(cid:18)eme de la ruine d’une com- pagnie d’assurance a toutefois (cid:19)et(cid:19)e relanc(cid:19)e en 1963, suite a(cid:18) l’inter- vention de Bruno de Finetti au colloque ASTIN a(cid:18) Trieste, sur \La th(cid:19)eorie des plus grandes valeurs et son application aux probl(cid:18)emes de l’assurance". Nous mettrons l’accent dans cette partie sur les (cid:19)equations exactes ((cid:19)equations int(cid:19)egro-di(cid:11)(cid:19)erentielles ou relations a(cid:18) l’aidedetransform(cid:19)eesdeLaplace,parexemple),enpr(cid:19)esentantquelques cas particuliers permettant d’obtenir des formules explicites pour la probabilit(cid:19)ederuine(enparticulierdanslecaspoissonien,lorsqueles cou^ts individuels suivent une loi exponentielle n(cid:19)egative), mais aussi des approximations ou des majorations de la probabilit(cid:19)e de ruine. En retenant l’approche de Seal, nous (cid:19)etudierons de fac(cid:24)on g(cid:19)en(cid:19)erale la probabilit(cid:19)e de ruine a(cid:18) horizon donn(cid:19)e (parfois in(cid:12)ni), en fonction du montant de r(cid:19)eserves initiales. Le huiti(cid:18)eme et dernier chapitre du premier tome abordera le cas desrisquesmultiples.Ene(cid:11)et,engestiondesrisques,unedesnotions fondamentales est celle d’agr(cid:19)egation des risques: un portefeuille de compagnie d’assurancenon-viecomporteainsides contrats automo- bile, habitation, incendie, etc. Par facilit(cid:19)e, on suppose g(cid:19)en(cid:19)eralement touscesrisquesind(cid:19)ependants,ycomprisquandunecompagniecom- mence a(cid:18) proposer des contrats (dits multi-branches) couvrant l’en- sembledesrisquespourunm^emeclient.Commelerappelaitd’ailleurs Hans Bu(cid:127)hlmann1 en 1963, \the independence hypothesis is so common to be made that many authors forget to mention it". Mais les temp^etes de 1999 par exemple ont montr(cid:19)e clairement que lorsquedescatastrophessurviennent,plusieursgarantiessonttouch(cid:19)ees en m^eme temps: les risquesne sont pas ind(cid:19)ependants. Une fois cette constatationfaite,ilconvientdeproposerdesmod(cid:18)elespermettantde prendre en compte cette non-ind(cid:19)ependance entre les risques. Apr(cid:18)es des rappels sur les vecteurs al(cid:19)eatoires, nous(cid:19)evoquerons la notion de d(cid:19)ependance positive, de relation d’ordre entre vecteurs al(cid:19)eatoires, ainsi que la notion de mesure de d(cid:19)ependance. La section suivante abordera alors la notion fondamentale de fonction copule, permet- tantdes(cid:19)eparerunvecteurderisques,enuncomportement marginal d’une part, et une structure de d(cid:19)ependance d’autre part. Mais si 1.On notera d’ailleurs l’apport de Hans Bu(cid:127)hlmann sur ce sujet (en parti- culier sur l’(cid:19)etude des variables (cid:19)echangeables) dans Austauschbare stochastische Variabeln und ihre Grenzwertsatze (1960).

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