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Matérialismes des Modernes. Nature et mœurs PDF

346 Pages·2000·1.66 MB·french
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matérialismes des modernes nature et mœurs ColleCTion MerCure du nord La collection « Mercure du Nord » se veut le point de rencontre des chemins multiples arpentés par la philosophie de concert avec les sciences humaines et sociales, l’économie politique ou les théories de la communication. La collection est ouverte et se propose de diffuser largement des écrits qui apporteront une nouvelle texture aux défis majeurs d’aujourd’hui, passés au crible d’une nouvelle réflexivité : rouvrir en profondeur le débat sur le mégacapitalisme, sur la marchandisation et la médiatisation mondiales et tenter d’esquisser les contours d’une mondialisation alternative. La collection ne saurait atteindre son but qu’en accueillant des textes qui se penchent sur l’histoire sans laquelle les concepts véhiculés par notre temps seraient inintelligibles, montrant dans les pensées nouvelles les infléchissements d’un long héritage. Titres parus Rousseau Anticipateur-retardataire Les grandes figures du monde moderne L’autre de la technique Comment l’esprit vint à l’homme ou l’aventure de la liberté L’éclatement de la Yougoslavie de Tito. Désintégration d’une fédération et guerres interethniques Kosovo : les Mémoires qui tuent La guerre vue sur Internet Charles Taylor, penseur de la pluralité Mondialisation : perspectives philosophiques La Renaissance, hier et aujourd’hui La philosophie morale et politique de Charles Taylor Analyse et dynamique. Études sur l’œuvre de d’Alembert Le discours antireligieux au XVIIIe siècle Du curé Meslier au Marquis de Sade Enjeux philosophiques de la guerre, de la paix et du terrorisme Souverainetés en crise Une éthique sans point de vue moral. La pensée éthique de Bernard Williams L’antimilitarisme : idéologie et utopie La démocratie, c’est le mal Michel Foucault et le contrôle social Tableaux de Kyoto. Images du Japon 1994-2004 La révolution cartésienne Aux fondements théoriques de la représentation politique John Rawls. Droits de l’homme et justice politique Les signes de la justice et de la loi dans les arts Philosophies de la connaissance Voir : http://www.pulaval.com/collection/mercure-nord-42.html Sous la direction de Josiane Boulad-ayouB eT alexandra Torero-iBad matérialismes des modernes nature et mœurs avec des textes de Gilles Barroux Josiane Boulad-ayoub Pascal Charbonnat Maï-linh eddi richard-olivier Mayer Ciriac oloum Claude-Émilie roy Janyne sattler Guillaume simard delisle alexandra Torero-ibad Paule-Monique Vernes Les Presses de l’Université Laval reçoivent chaque année du Conseil des Arts du Canada et de la Société d’aide au développement des entreprises culturelles du Québec une aide financière pour l’ensemble de leur programme de publication. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise de son Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Illustration de la couverture : La liberté, armée du sceptre de la raison, foudroie l’ignorance et le fanatisme. Gravure allégorique de Boizot et Chapuis Maquette de couverture : Mariette Montambault Mise en pages : Josiane Boulad-Ayoub © Les Presses de l’Université Laval 2009 Tous droits réservés. Imprimé au Canada Dépôt légal 1er trimestre 2009 ISBN PUL 978-2-7637-8897-5 Les Presses de l’Université Laval Pavillon Maurice-Pollack, bureau 3103 2305, rue de l’Université Québec (Québec) G1V 0A6 Canada www.pulaval.com inTroduCTion GÉnÉrale MatérialisMes des Modernes nature et Mœurs « Peut-on se dissimuler qu’il n’y ait un projet conçu, une société formée pour soutenir le matérialisme, pour détruire la religion, pour inspirer l’indépendance, et nourrir la corruption des mœurs ? » (Joly de Fleury) le triomphe de la matière… e pourrait être l’allégorie de la pensée française des CLumières. Ce matérialisme omniprésent est toutefois plus souvent tendanciel que systématique, mais il n’en reste pas moins que l’idée matérialiste est présente chez ceux-là mêmes qui en refusent les ultimes implications. Son emprise multiforme se révèle dès le XVIIe siècle autant dans les textes des doctrines que dans les courants libertins, les pièces de théâtre, la littérature clandestine, les œuvres romanesques ou satiriques. Au XVIIIe siècle, à côté des « testaments » provocateurs comme celui du curé Meslier ou du « militaire philosophe », il y a les « catéchismes » systématiques de Helvétius et de d’Holbach qui font scandale et qui ébranlent l’autorité de la Sorbonne, il y a le questionnement de Diderot qui déclare « aimer une philosophie claire, nette et franche telle qu’elle est dans le Système de la nature et plus encore dans Le Bon sens », mais s’emploie principalement à en explorer de l’intérieur les apories et les contradictions. 7 matérialismes des modernes C’est à Platon, au moins, que remonte une tradition qui fait de la confrontation entre deux courants radicalement opposés un des grands objets du débat philosophique, tradition qui en vient, à la fin du XVIIe siècle, à désigner ces deux courants des termes de « matérialiste » et d’« idéaliste ». Leibniz déclare, en 1702, dans ses Répliques aux réflexions de Bayle, que sa propre doctrine réunit « ce qu’il y a de bon dans les hypothèses d’Épicure et de Platon, des plus grands matérialistes et des plus grands idéalistes ». Le matérialisme moderne prolonge directement, avec la tradition libertine et le développement des thèmes lancés par les philosophes tels que Gassendi ou Hobbes, les inspirations héritées de l’Antiquité et de la Renaissance. Spinoza et Hobbes ont une influence déterminante qui marque polémiques et problèmes. À la jonction des deux siècles, l’œuvre de Bayle relaie, amplifie et relance pour le grand public lettré, la tradition subversive du libertinage érudit. Face à la tradition britannique, la métaphysique cartésienne est progressivement abandonnée. La pensée de Descartes produit cependant, par ricochet, si on peut dire, des effets matérialistes : on le voit chez Fontenelle aussi bien que chez Cyrano qui se réclament de l’œuvre scientifique ou encore dans la lecture originale que fait dans son Mémoire (« Testament ») le curé d’Étrepigny, Jean Meslier, de la philosophie de Malebranche. Les grands auteurs matérialistes s’épanouissent au courant de la deuxième moitié du siècle des Lumières, et leurs héritiers se retrouvent, au tournant du siècle, chez les Idéologues physiologistes. Le médecin La Mettrie ouvre le bal. Une étroite collaboration unit Diderot, Helvétius et le baron d’Holbach : ils entretiennent des rapports étroits avec les textes manuscrits de la période précédente qu’ils se sont employés, du reste, à faire imprimer. la destruction des arrières mondes : le dieu créateur et l’âme immortelle Deux lignes de force traversent le discours du matérialisme moderne : la réduction du surnaturel au naturel et celle du 8 introduction générale spirituel au matériel. Elles sont consonantes sur le plan politique avec les luttes contre le « poignard du fanatisme et le bandeau de la superstition » auxquels on oppose les droits de la raison et de la conscience. Ce qui donne son unité au matérialisme moderne, en dépit des nombreuses tensions qui traversent son discours, est surtout une même conscience critique que l’on retrouve chez les auteurs malgré la distance ou l’incompatibilité des inspirations. Les textes ne sont pas toujours révolutionnaires mais se caractérisent par leur esprit subversif, les traits polémiques et les arguments dirigés contre les idées reçues et les conceptions idéalistes, en particulier celles qui soutiennent l’existence d’un Dieu, créateur du monde matériel, et chez l’homme l’existence d’un principe spirituel indépendant du corps, s’opposant ainsi à toute transcendance et à toute finalité. On peut ainsi, en un sens, parler d’une vulgate matérialiste : le « catéchisme », comme disaient d’Holbach et Diderot, repose sur un fonds commun d’héritages, de thèmes et de formules. La critique antireligieuse, premier en importance parmi les thèmes unificateurs, est aussi le plus récurrent et le plus radical. Alors que la Bible devient un livre comme un autre auquel on peut appliquer des méthodes d’interprétation issues de la critique philologique et historique, une telle désacralisation a des conséquences éminemment subversives, quelle qu’ait été l’intention de l’auteur. Ainsi, en comparant les lectures de la Bible proposées par u, La Mothe Le Vayer et Spinoza (chapitre 1), on est mieux à même de saisir la diversité d’approches recouvertes par une même volonté d’appliquer une méthode historique à l’étude du Texte sacré. Sur un autre plan, la critique des « préjugés » met en cause les facteurs psychologiques de la croyance et ses ressorts sociaux et politiques : l’appétit de domination des prêtres imposteurs liés aux tyrans dont ils favorisent le pouvoir. Ce thème, issu de la tradition libertine, se 9

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