Description:Le présent ouvrage est issu de la découverte, en 1993, d'un important fonds d'archives privées, au monastère Sainte-Anne de Bonlieu, dans la Drôme (France). Tout entier centré sur la personne de Marie Odiot de la Paillonne, première supérieure de ce couvent de religieuses prémontrées (ou norbertines) en 1871, ce fonds contient un imposant récit de fondation, d'abondants écrits spirituels et une volumineuse correspondance (souvent conservée dans le double sens) entretenue avec des personnalités religieuses considérables du temps. L'exploitation systématique de ces milliers de pages oubliées a permis de faire resurgir l'attachante figure de cette aristocrate provençale, passionnée par la cause de Dieu dans une France républicaine peu favorable aux mystiques, et fondatrice d'un monastère de contemplatives dans une Eglise où le cléricalisme masculin s'effarouche de la liberté intérieure d'une femme décidément supérieure. Le parcours de cette religieuse atypique, qui rêve d'observances médiévales pour une communauté qu'elle fait entrer dans le XXème siècle, se termine en 1905 en Belgique, où elle a dû mener ses soeurs en exil. La vie et la correspondance de Marie Odiot de la Paillonne, jettent également un jour éclairant sur la physionomie de l'ordre de Prémontré au XIXème siècle, à une époque où cet Ordre ancien, ruiné par la Révolution, cherche en Europe les voies de sa restauration et d'une unité à refaire. Les derniers chapitres de l'ouvrage sont consacrés à la place (essentielle) de l'écriture dans la vie de Marie Odiot : lieu de combat, espace de liberté pour un langage féminin, tentative impossible de dire l'âme.