ebook img

manifeste pour la vraie démocratie PDF

206 Pages·2006·0.48 MB·French
by  
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview manifeste pour la vraie démocratie

ANDRÉ TOLMÈRE MANIFESTE POUR LA VRAIE DÉMOCRATIE Pourquoi faut-il supprimer les élections au suffrage universel ? Par quoi faut-il les remplacer ? Comment rendre le pouvoir aux citoyens ? 1 “Il n’y a de liberté pour personne, s’il n’y en a pas pour celui qui pense autrement”. Rosa Luxembourg “Celui qui ne gueule pas la vérité, lorsqu’il connaît la vérité, se fait le complice des menteurs et des faussaires”. Charles Péguy “Ce n’est pas aux hommes que je m’adresse, c’est à toi Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps. Tu ne nous as point donné un coeur pour nous haïr et des mains pour nous égorger ; fais que les petites différences entre nos vêtements, entre nos langages, entre tous nos usages, entre toutes nos lois, entre toutes nos opinions ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les hommes ne soient pas des signes de haine ! Que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut T’aimer, ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ! Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères !” Voltaire “Traité sur la tolérance” 1763 2 AVANT-PROPOS La plupart des citoyens de ce pays et de beaucoup d’autres sont confrontés à un monumental sentiment d’impuissance et de frustration face à l’omnipotence de la machinerie politique, voire de la machination politi- cienne, secondée par les implacables rouleaux compresseurs de l’appareil d’État et des médias. Que peuvent-ils faire et espérer face à un monde politique incapable de leur apporter autre chose que des promesses et des réponses politiciennes sans intérêt ? Le vide politicien est absolu. Le déficit politique est total. Si la démocratie actuelle ne répond plus aux exigences des citoyens qui veulent de la transparence, pouvoir se faire entendre et participer aux déci- sions, peut-on encore parler de démocratie ? Des quantités de citoyens dans le monde entier se battent tous les jours pour essayer de changer les choses et vivre un peu mieux, mais partout ils se heurtent à des pouvoirs en place, de toutes natures, qui s’accrochent à leurs privilèges et ruinent leurs espoirs ou leurs vies. Face au chaos mondial engendré par la dictature de la finance internatio- nale, les citoyens sont désarmés, troupeau de moutons menés à l’abattoir par des fous furieux. Hier : Napoléon, Lénine, Staline, Hitler, Pol Pot... Aujourd’hui : l’OMC, le FMI, la Banque Mondiale... Sous couvert d’une idéologie libérale (qui autorise autant d’infamies que les idéologies nazie ou communiste) et d’une démocratie dévoyée, Bush, Poutine, Sharon et quelques autres, imposent une dictature violente et sanguinaire à la communauté internationale. À quoi rime une démocratie qui nie aussi ouvertement ses propres prin- cipes ? À quoi rime une démocratie qui perpétue au pouvoir une oligarchie ou des trublions milliardaires (Bush, Berlusconi) ? Comment remettre en question une démocratie factice qui trahit les citoyens et profite à l’oligarchie régnante ? Comment faire pour que le citoyen se libère du carcan politicien institu- tionnel, ne subisse plus passivement et prenne enfin l’initiative politique ? 3 Pour y parvenir, il faut nécessairement avancer des idées radicalement nouvelles ou oubliées pour bousculer la pensée normative et étriquée qui prévaut et impose des préceptes réputés acquis et indéboulonnables. Mon parti pris est donc celui de l’audace, du non-conformisme, du poli- tiquement incorrect, de la rébellion. Le droit à la rébellion n’est-il pas reconnu comme fondamental par la constitution de 1958 à laquelle le préambule rattache la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui déclare en son article 2 : “ Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression”. On remarquera dans ces droits “naturels” l’absence criante de l’égalité politique. Mais les révolutionnaires bourgeois de 1789, qui voulaient consti- tuer la nouvelle élite dirigeante, avaient pris bien soin d’écarter une réfé- rence qui aurait pu “naturellement” donner des idées à l’exécrée populace ! Ma réflexion n’est évidemment pas exhaustive. Mon projet n’est qu’une ébauche. Des bibliothèques entières ont été écrites sur les sujets que j’aborde. Chaque chapitre mériterait un livre à lui tout seul. Je propose ici un raccourci, un condensé pour aller vite, droit au but, suivant le conseil ô combien avisé d’un maître en “esprit universel”, l’abstracteur de quintes- sence François Rabelais, qui nous invite à “toujours tirer des choses la substantifique moelle”. Tout comme l’Écriture qui nous avertit : “Là où est la multitude des paroles et l’effusion des discours, là se trouve une grande vanité” (Eccl., VI, 11). Et toujours parler le plus clairement possible. Trop d’intellectuels ca- chent la misère de leur pensée derrière un verbiage abscons et inintelligible, destiné à mettre une barrière entre ceux qui comprennent -ou font semblant d’avoir compris pour être à la “hauteur”- et ceux qui rejettent avec raison des lectures indigestes ou impossibles et devraient, de facto, admettre leur infériorité, voire leur débilité mentale. Pour ma part, je me réclame d’un Py- thagore qui prévient : “Ne dis pas peu de choses en beaucoup de mots, mais dis beaucoup de choses en peu de mots” et d’un Diderot, pour qui “ ce qui se conçoit bien s’énonce clairement...” Ce dernier disait aussi : “ Avoir des esclaves n’est rien, mais ce qui est intolérable, c’est d’avoir des esclaves en les appelant citoyens”. Je prends ici la défense des citoyens. Je veux leur rendre enfin la parole 4 confisquée par les politiciens et la possibilité de reprendre l’initiative politi- que. Je n’invente rien. Je ne fais que reprendre une idée vieille de 2500 ans, oubliée et trahie : la démocratie, la vraie, qui doit tout au génie grec et qui n’a rien à voir avec la pseudo-démocratie actuelle. J’ai le sentiment que les temps sont venus pour proposer une nouvelle voie, un nouveau modèle politique. La politique est au coeur de tous les problèmes. On ne peut rien changer sans changer la politique, et on ne peut changer la politique sans changer ses règles du jeu. Il ne pourra y avoir un réel renouvellement de la politique si l’on ne re- met pas en question l’ordre établi par les jeux politiciens. Il faut en arriver à une rénovation radicale de la politique et redonner ses lettres de noblesse à une démocratie qui a singulièrement besoin de redorer son blason. Après le choc du 11 septembre 2001 et, chez nous, celui des élections présidentielles du mois d’avril 2002, on assiste à un remue-ménage chez nombre d’intellectuels, un vrai remue-méninges pour proposer et pour ré- former : le déficit démocratique est évident pour tous. Certains en sont arri- vés à demander une VIe république. Mais je ne la vois pas comme eux l’imaginent, avec quelques emplâtres sur une jambe de bois ! Je n’ai pas d’ambitions personnelles. Je refuse absolument d’être un mouton perdu dans la masse confuse, bêlante et subissante. Je n’ai pas plus vocation à être le berger cynique et hypocrite, faussement bienveillant et rassurant, qui les tond et les conduit à l’abattoir. Quant aux loups, il y a belle lurette qu’ils ont compris et qu’ils se sont reconvertis dans le métier de berger. Eh oui ! Depuis 1789, les loups sont dans la bergerie ! Quant à moi, je veux qu’il n’y ait plus ni loups, ni bergers, ni moutons. Utopie, diront certains. Je suis sûr du contraire. Au lecteur, citoyen mou- ton, de se faire sa propre idée. 5 6 Première partie : la folie des hommes 7 8 Chapitre I : les racines du mal : le pouvoir et les hommes. “Ma maîtresse, c’est le pouvoir. J’ai trop fait pour sa conquête, pour me la laisser ravir ou souffrir même qu’on la convoite. Quoique vous disiez que le pouvoir m’est venu comme de lui-même, je sais ce qu’il m’a coûté de peines, de veilles, de combinaisons.” Napoléon Bonaparte “Je suis fermement persuadé que les ânes, quand ils s’insultent entre eux, n’ont pas de plus sanglante injure que de s’appeler hommes” . Heinrich Heine Cette chose étrange que l’on appelle le pouvoir, qui donne la capacité de faire, et tout particulièrement la capacité de faire plus que les autres. Qui permet à celui qui le détient d’obtenir cette satisfaction, cette jouissance dans le moindre avantage, dans le plus petit gain imposé à autrui. Ce goût du pouvoir qui explique ou qui justifie toutes les manoeuvres, tous les cal- culs, toutes les trahisons, tous les crimes. Déjà entre eux, les enfants, par des confrontations, des bagarres, cherchent à établir une hiérarchie, les plus forts à imposer leur autorité. À quelque ni- veau que ce soit, la plus petite parcelle de pouvoir confère à son détenteur un sentiment de puissance, de supériorité sur le subalterne, avec la tentation d’en abuser. Le pouvoir est une arme pour son détenteur, une menace, voire une terreur pour la personne qui s’y trouve confrontée. Chez les enfants, il y a une jouissance non dissimulée du plus fort à impo- ser sa puissance physique à un cadet. Chez les adultes, la force brutale n’est plus tolérée socialement : le pouvoir est conféré par des structures hiérar- chiques d’origines diverses, professionnelles, économiques, sociales, caté- gorielles et politiques. La délinquance quant à elle, privilégie toujours la violence, sans doute pour son efficacité, la rapidité de ses effets, l’obtention d’un pouvoir impo- sant immédiatement une soumission totale. 9 Voilà un homme quelconque. Qu’il brandisse soudain une arme à feu (ou une simple réplique inoffensive) en vociférant des ordres, il verra instanta- nément l’effet de son pouvoir qui est d’inspirer la terreur par la peur de la mort. Redoutable mais trop voyant et condamné socialement et pénalement. Tout aussi redoutable et presque invisible : voilà un couple quelconque. Uniquement avec des mots insidieux, destructeurs, distillés savamment pendant des mois, des années, une femme au comportement pervers pourra démolir complètement son mari, psychologiquement et même physique- ment, le réduire à l’état de loque humaine. Et si par malheur, l’homme ré- agit un jour violemment, il y aura une femme battue de plus, le bourreau deviendra victime, certificat médical à l’appui, avec dommages et intérêts, divorce aux torts exclusifs de l’homme, trop souvent privé définitivement de ses enfants dans les griffes de leur mère abusive. La réciproque est vraie mais bien plus facile à prouver. Car le pouvoir s’exerce par de simples mots, souvent anodins, un regard, une attitude. Par la simple obéissance à des règles non dites, le dominé ac- cepte et reconnaît le dominant. Il suffit de bien peu de choses, une intonation sur un mot, pour qu’une violence cachée s’insinue dans le rapport hiérarchique. Une dérive s’installe et l’abus de pouvoir commence. Dans la sphère politique, la masse des citoyens investit une poignée de re- présentants de pouvoirs considérables. Ce n’est plus un gangster avec une arme de poing, c’en est un autre, le président de la République, avec, dans sa main, la bombe atomique. Carrément ! Il faut que la démocratie soit devenue folle pour en arriver là. C’est comme si un père-peuple donnait à son fils-président un pistolet chargé en espérant qu’aucun accident n’arrive. Voilà l’inconséquence des peuples, qui se déchargent de toute responsabilité par l’intermédiaire du suffrage univer- sel et des représentants élus qui se contentent de profiter du système et de le faire perdurer. Il faudra bien qu’un jour les citoyens prennent directement en main leur destin. Mais cela suppose une prise de conscience, une volonté et un déclenchement. L’emprise du système et le conditionnement sont tels que cela paraît impossible. Et pourtant, l’écroulement de l’empire soviéti- que et des Twin Towers semblaient aussi impossible. L’argent est souvent considéré par beaucoup comme une valeur matérielle méprisable et certains y voient même l’instrument privilégié de l’action du 10

Description:
oubliée et trahie : la démocratie, la vraie, qui doit tout au génie grec et qui n'a rien à voir avec la nombre d'intellectuels, un vrai remue-méninges pour proposer et pour ré- former : le déficit démocratique est . Avec Lénine et Staline, cette faille deviendra un abîme, rempli de milli
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.