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Maigret et la Grande Perche (A2) PDF

65 Pages·0.815 MB·French
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Maigret et la grande perche GEORGES SIMENON Adapté en Français Facile par Brigitte Faucard-Martinez S 443 400 Georges Simenon naît le 13 février 1903 à Liège. À seize ans, il devient repor­ ter à la Gazette de Liège. En 1922, il décide de partir à Paris et commence à publier des romans populaires sous des pseudonymes divers. En 1930, il se tourne vers le roman policier. Il fait de nombreux voyages et s’installe au États- Unis en 1945. En 1957, deux ans après son retour d’Amérique, il s’installe définitivement en Suisse. Partout où il se trouve, il écrit. C’est ainsi qu’il publie, sous son vrai nom, un nombre considérable de romans (218, au total), qui sont traduits dans plu­ sieurs langues et souvent adaptés au cinéma et à la télévision. Il meurt le 4 septembre 1989, à Lausanne. * * * Georges Simenon naît le 13 février 1903 à Liège. À seize ans, il devient repor­ ter à la Gazette de Liège. En 1922, il décide de partir à Paris et commence à publier des romans populaires sous des pseudonymes divers. En 1930, il se tourne vers le roman policier. Il fait de nombreux voyages et s’installe au États- Unis en 1945. En 1957, deux ans après son retour d’Amérique, il s’installe définitivement en Suisse. Partout où il se trouve, il écrit. C’est ainsi qu’il publie, sous son vrai nom, un nombre considérable de romans (218, au total), qui sont traduits dans plu­ sieurs langues et souvent adaptés au cinéma et à la télévision. Il meurt le 4 septembre 1989, à Lausanne. * * * 3 - - Le personnage de Jules Maigret apparaît pour la première fois dans Pietr le Letton, enquête écrite en 1929 et publiée deux ans plus tard. Mais le commis­ saire Maigret n’est officiellement baptisé que le 20 février 1931, au cours du « Bal anthropométrique » que donne Georges Simenon à la Boule Blanche, une boîte de Montparnasse. Ce personnage a un tel succès que son auteur le fera réapparaître dans plus de cent enquêtes qui seront traduites en plusieurs langues et souvent adap­ tées au cinéma et à la télévision par de grands acteurs comme Michel Simon, Jean Gabin, Jean Richard ou, plus récemment, Bruno Cremer. C’est toujours un véritable plaisir pour le lecteur d’accompagner Maigret, cet homme calme et très humain, dans une enquête qui nous permet de com­ prendre quelles sont les raisons qui peuvent pousser un homme à commettre un crime. Les mots ou expressions suivis d’un astérisque* dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 55. 4 - - CHAPITRE I La fiche que le garçon de bureau vient de don­ ner à Maigret dit textuellement : « Ernestine, dite la Grande Perche (ex-Micou, actuellement Jussiaume), que vous avez arrêtée*, il y a dix-sept ans, sollicite l’honneur de vous parler de toute urgence d’une affaire de la plus haute impor­ tance. » - Où est-elle ? demande Maigret au garçon. - Elle est dans la salle d’attente en train de lire le journal. Maigret se souvient vaguement de cette fille gran­ de, plus grande que lui, qu’on appelle La Grande Perche et se demande ce qu’elle peut bien lui vouloir. - Faites entrer, soupire-t-il. Il la reconnaît tout de suite. Il semble qu’elle n’a pas changé. Il retrouve son long visage pâle et la tran­ quille ironie de son regard. Elle est habillée avec une certaine élégance. - Je peux m’asseoir ? lui demande-t-elle. Maigret lui répond d’un signe de tête. - Je voulais d’abord vous dire que j’ai fait un an de prison* que je ne méritais pas. On a découvert que je disais la vérité et que ce n’était pas moi qui avais volé 5 - - le portefeuille de l’homme qui avait porté plainte. - C’est pour cela que vous êtes ici ? - Non, c’est pour vous parler d’Alfred. - Qui est Alfred ? - Mon mari. L’inspecteur* Boissier l’a arrêté deux ou trois fois et, l’une des fois, il a passé cinq ans à Fresnes*. Le nom de Jussiaume ne vous dit sans doute rien mais le surnom1 d’Alfred vous éclairera sur lui. C’est Alfred-le-Triste. - Des coffres-forts ? - Oui. Ainsi vous connaissez Alfred ? Maigret ne l’a jamais interrogé* personnellement mais il a déjà vu le cambrioleur* dans le bureau de Boissier. Il sait qu’il a travaillé longtemps pour la mai­ son Planchart, les fabricants de coffres-forts, puis qu’il a quitté l’entreprise et a commencé à cambrioler* les coffres-forts au lieu de les installer. - Où est-il ? lui demande-t-il. - Je ne sais pas mais il s’est mis dans de sales draps2 et c’est pour cela que je suis ici. - Je pense que c’est Boissier que vous devez aller voir, dit Maigret à la Grande Perche. - Il s’occupe des cambriolages*, n’est-ce pas ? Mais c’est vous qui vous occupez des homicides*. - Alfred a tué quelqu’un ? 1. Surnom : nom que l’on donne à une personne à la place de son vrai nom. 2. Se mettre dans de sales draps : se mettre dans une situation dif­ ficile (familier). - 6 - - Écoutez, monsieur le commissaire*, laissez-moi parler et nous gagnerons du temps. Alfred est un voleur* mais il est incapable de tuer* qui que ce soit. Il est trop sensible. Ce qu’il veut, c’est réussir un bon coup1 pour aller vivre à la campagne. C’est son rêve depuis qu’il est tout petit. - Où habitez-vous ? - Quai de Jemmapes. Nous avons deux chambres au-dessus d’un café et c’est bien pratique pour le télé­ phone. - Alfred y est en ce moment ? - Je vous ai dit que je ne sais pas où il est et vous devez me croire. Il a fait un coup, pas la nuit dernière mais la nuit d’avant. - Et il s’est enfui ? - Attendez, monsieur le commissaire ! Vous verrez tout à l’heure que tout ce que je vous raconte est important. Il existe dans Paris des douzaines de coffres-forts qu’Alfred a installés et qu’il connaît comme sa poche2. Quand on achète un coffre-fort, c’est pour y mettre de l’argent et des bijoux. - Il espère trouver une belle somme ? demande Maigret. - Exact. Mais, jusqu’à présent, il n’a pas eu de chance. Une seule fois il y avait beaucoup d’argent, mais c’est la fois où Boissier l’a arrêté. 1. Réussir un bon coup : réussir un cambriolage qui donnera beau­ coup d’argent (familier). 2. Connaître comme sa poche : connaître très bien (familier). 7 - - - Bon, mais venons-en au fait, que s’est-il passé ? - Nous sommes jeudi. La nuit de mardi à mercredi, Alfred est parti pour faire un coup. Je sais que c’est du côté de Neuilly parce qu’il en a parlé à une ou deux reprises. Avant de partir, il m’a dit : « Je crois que, cette fois-ci, nous irons vraiment vivre à la campagne. » - À quelle heure est-il parti de chez vous ? - Vers onze heures du soir. - Quand l’avez-vous revu ? - Je ne l’ai pas revu. Il m’a téléphoné à cinq heures du matin. Il m’a dit qu’il était près de la gare du Nord, dans un petit café, et qu’il devait disparaître pendant un certain temps. Je lui ai demandé : « Tu as l’argent ? - Non, m’a-t-il répondu. Quand j’étais en train d’ou­ vrir le coffre, ma lampe a soudain éclairé un visage dans le coin de la pièce. J’ai cru que quelqu’un m’observait mais j’ai vite compris que les yeux étaient morts. C’était une femme. » La Grande Perche observe Maigret. - Je suis sûre qu’il n’a pas menti. Il a ajouté qu’il allait prendre un train un quart d’heure plus tard. - C’est tout ? - Non, au moment où il allait s’enfuir, une voiture s’est arrêtée devant la grille... - Il a bien dit la grille ? - Oui. Quelqu’un est descendu et s’est dirigé vers la porte. Pendant que l’homme pénétrait dans le couloir, 8 - - 9 - - Alfred est sorti de la maison par la fenêtre. - Donc, on ne l’a pas vu ? - Si, au moment où il traversait le jardin... - Il a parlé de jardin aussi ? - Oui. Au moment où il traversait le jardin, quel­ qu’un a regardé par la fenêtre et a braqué1 une lampe sur lui. Voilà. Il est parti à toute vitesse et est allé à la gare du Nord. Maigret décroche le téléphone et appelle le com­ missariat* de Neuilly. - Allô ! Ici la P.J.* Vous n’avez aucun meurtre* à signaler dans les dernières vingt-quatre heures ? Maigret doit attendre quelques minutes avant d’avoir la réponse0 - Absolument rien, monsieur Maigret. - Vous comprenez pourquoi je suis venue vous voir ? demande la Grande Perche à Maigret. - Je crois, répond Maigret. - Alfred n’a tué personne, je le sais, mais il a laissé tous ses outils sur place... je ne veux pas le voir en pri­ son pour meurtre. - Le problème, réplique Maigret, c’est qu’il n’y a pas de cadavre*. - Vous trouverez facilement la maison où il a tra­ vaillé cette nuit-là. Il s’agit sûrement d’un coffre-fort qu’il a installé pour la maison Planchait, il y a long­ temps. 1. Braquer : diriger quelque chose (une arme, un appareil) sur quel­ qu’un. 10 - -

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