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magie & religion l'afrique du nord PDF

611 Pages·2004·3.56 MB·French
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LA SOCIÉTÉ MUSULMANE DU MAGHRIB MAGIE & RELIGION DANS L’AFRIQUE DU NORD PAR EDMOND DOUTTÉ PROFESSEUR À L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES D’ALGER ALGER TYPOGRAPHIE ADOLPHE JOURDAN IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR 9, Place de la Régence, 9 1909 Livre numérisé en mode texte par : Alain Spenatto. 1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC. D’autres livres peuvent être consultés ou téléchargés sur le site : http://www.algerie-ancienne.com Ce site est consacré à l’histoire de l’Algérie. Il propose des livres anciens, (du 14e au 20e siècle), à télécharger gratuitement ou à lire sur place. À MONSIEUR RENÉ BASSET, DIRECTEUR DE L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES D’ALGER Hommage de reconnaissance. EDMOND DOUTTÉ. SYSTÈME DE TRANSCRIPTION DES NOMS ARABES EN FRANÇAIS PRÉFACE Ce livre est né d’un cours ; il en a sans doute les dé- fauts, c’est-à-dire un caractère hâtif, causé par la nécessité d’avoir, à heure fi xe, une opinion ferme sur un sujet donné ; nous voudrions qu’il eût aussi les qualités qu’on attend d’un enseignement public, c’est-à-dire la clarté et la précision. L’idée générale de cet enseignement était l’application aux phénomènes religieux observés dans l’Afrique du Nord des théories élaborées depuis un demi-siècle par les ethno- graphes et spécialement par l’école anthropologique anglais et par l’école sociologique française. Ces théories nous ont au moins fourni un groupement nouveau des faits ; peut- être jugera-t-on que nous avons parfois un peu artifi ciel- lement placé ceux-ci dans les cadres de la sociologie mo- derne ; ou encore que beaucoup des applications proposées sont en somme fragiles. Nous accepterons ces reproches, en nous excusant sur l’utilité incontestable d’une systéma- tisation provisoire ; d’autre part, s’il n’est pas douteux que beaucoup des théories actuelles devront être vérifi ées à bref délai, nous pensons qu’elles seront remplacées par d’autres procédant des mêmes principes, inspirées du même esprit et obtenues par les mêmes méthodes. Nous nous sommes ce- pendant gardé, autant que nous avons pu, des exagérations, et nous nous sommes abstenu de faire état des théories qui, comme celle du totémisme, sont depuis quelques années en remaniement constant : ajoutons, en ce qui concerne ce cas spécial, que les explications totémistiques ne s’appliquent qu’à des civilisations beaucoup moins évoluées que celle que nous étudions. On a surtout tenté, jusqu’ici, dans les études de ce genre 2 PRÉFACE faites sur la religion musulmane, de mettre en lumière les emprunts faits par une civilisation à une autre ; sans mécon- naître l’intérêt de ces recherches, nous nous sommes placés à un point de vue différent. Nous avons cherché avant tout à présenter la raison sociologique et psychologique des institutions et leur évo- lution séculaire, quelles que soient d’ailleurs les régions où elles ont pu prendre naissance et étant admis que, sauf exceptions spéciales, des phénomènes analogues se sont formés parallèlement de la même manière en divers pays ; nous ne nions d’ailleurs pas l’existence des emprunts, puisque l’orthodoxie musulmane de l’Afrique du Nord est elle-même un emprunt à l’Orient ; quoi qu’il, en soit ces institutions empruntées ont ensuite végété par leurs propres moyens et en tirant leur sève du nouveau sol où elles étaient transplantées. Dans ces conditions on ne s’étonnera pas de nous voir citer pêle-mêle l’orthodoxie musulmane et le folklore africain. La civilisation que nous avons étudiée est la civili- sation actuelle du Nord de l’Afrique et nous avons laissé de côté, provisoirement, l’étude du mouvement libéral et même nationaliste qui se dessine en Orient et que le Ma- ghrib commence à connaître : ce mouvement nous présage pour demain un Islâm bien différent ; mais cet Islâm à juste- ment pour caractère, en dépit du drapeau qu’arbore ses par- tisans, d’être de moins en moins musulman et on ne doit pas s’en étonner ; nous avons indiqué dans notre introduction que cette laïcisation est une forme habituelle de l’évolution des sociétés. Ce livre ne peut assurément pas être présenté comme un ouvrage de vulgarisation ; pourtant, dans notre pensée, il est destiné non seulement aux étudiants, mais aussi au public PRÉFACE 3 instruit. Afi n de lui garder ce caractère, nous n’avons pas re- culé devant les explications d’ordre général et, à propos des questions strictement musulmanes et africaines, nous avons tenu à indiquer les grandes lignes des problèmes scientifi - ques auxquels elles se rattachent. Pour cette partie de notre livre, nous avons eu soin de renvoyer, non aux sources, ca qui eût été déplacé, mais aux ouvrages classiques sur la ma- tière. Pour les questions musulmanes, au contraire, nous avons cité des sources ; mais devant leur abondance et l’étendue des dépouillements à effectuer, nous nous sommes provisoirement bornés ; en ce qui concerne l’orthodoxie musulmane, nous avons cité le Coran et, pour la tradition, le recueil de Boukhâri ; presque exclusivement connu dans l’Afrique du Nord, avec son commentateur le plus connu, Qast’allani ; pour le droit, nous n’avons guère envisagé que l’école mâlikite, la seule qui soit suivie dans nos pays et nous nous sommes référés surtout au précis de Kalil, avec ses commentateurs habituels ; On sait que Khalil est la grande autorité juridique du Nord de l’Afrique ; nous avons toujours cité les traductions, ainsi que les ouvrages importants de deuxième main. En ce qui concerne le folklore, nous avons fait état de nos obser- vations personnelles et de la littérature scientifi que actuelle du Maghrib ; nous espérons même que nos notes présen- teront un tableau assez complet de cette littérature et ce pourra être notre excuse de les avoir….. multipliées : nous avons eu le souci de donner au lecteur une bibliographie spéciale à notre sujet et les indications les plus indispensa- bles de sociologie général. Pourtant nous avons soigneuse- ment éliminé les références inutiles : par exemple, lorsque la bibliographie d’un sujet a déjà été donnée dans un autre 4 PRÉFACE livre nous nous contentons d’y renvoyer. D’autre part lors- que nous avons eu connaissance d’un ouvrage important et que nous n’avons pu le consulter, nous l’avons toujours indiqué. Le sujet du présent livre est la formation de l’idée du magique et du sacré : nous nous arrêtons au moment où les forces magico-sacrées vont se personnifi er et être conçues comme des volontés et nous remettrons à un travail ulté- rieur, d’ailleurs en préparation, l’étude des personnifi cations sacrées. Plus tard pourrait venir l’étude des représentations abstraites, puis celle de la société religieuse considérée du point de vue de son organisation. Nous avons rejeté du cadre de ce volume quelques su- jets qu’on pouvait s’attendre d’y voir traités. L’étude de la tradition magique, de l’alchimie, de l’astrologie, nous a paru appartenir davantage à une histoire des sciences musulma- nes, qu’à une histoire de la religion du Nord de l’Afrique ; celle de la prière et de ses origines devrait se traiter ici : une mise au point insuffi sante nous a contraint à la renvoyer à un peu plus tard et elle nous a semblé pouvoir être rattachée avec avantage à celle de la personne divine. Paris, août 1908. EDMOND DOUTTÉ. LA SOCIETÉ MUSULMANE DU MAGHRIB INTRODUCTION(1) C’est une chose malaisée à défi nir que ce que nous appelons une « civilisation » : obligée de préciser l’objet de notre étude, nous dirons, sans nous dissimuler que cet- te défi nition est tout extérieure et approximative, qu’une civilisation est l’ensemble des techniques, des institu- tions et des croyances communes à un groupe d’hommes pendant un certain temps(2). Ainsi il y a une civilisation française, une civilisation germanique : il y a aussi une civilisation européenne qui englobe les précédentes, avec beaucoup d’autres. Il y a une civilisation hindoue, une civilisation chinoise, mais on ne peut parler d’une civilisation asiatique. Une civilisation a des caractères ____________________ (1) Leçon d’ouverture du cours d’histoire de la civilisation mu- sulmane à l’École Supérieure des Lettres d’Alger en décembre 1905. Cette leçon a paru dans la Revue des cours et conférences, 29 mars 1906, p. 113-124. (2) C’est ce qu’on appelle couramment, les mœurs, coutumes, institutions,... sans donner du reste aucun sens précis à ces expressions. Nous abandonnons le mot moeurs, trop vague dans son sens général ; la coutume n’oppose au droit, elle rentre dans les Institutions. Les ins- titutions sont des groupes naturels de pratiques. Les techniques sont des ensembles de pratiques spécialement destinées à modifi er le milieu physique. L’étude des techniques est précieuse pour la science parce qu’elles laissent des traces durables, monuments, outils. Le mot croyan- ce est pris dans son sens habituel. 6 CIVILISATION MUSULMANE spécifi ques, elle se laisse situer dans l’espace et dans la temps : elle naît, vit, s’accroît, dépérit et meurt. C’est en réalité une chose ; et même si l’on n’admet pas ce point de vue qui est celui de l’école de Durkheim(1), à tout le moins conviendra-t-on qu’il constitue un biais presque indispensable pour l’étude de la civilisation(2). Il résulte de cela que les institutions religieuses, au moins dans nos sociétés modernes, ne sont dans une ci- vilisation qu’un des éléments de celle-ci, au même titre que, par exemple, les institutions juridiques, la morale, la science, l’industrie, l’agriculture ou l’art. Et dès lors l’expression de « civilisation musulmane » semble ne plus être adéquate à ce qu’elle désigne. Elle est cepen- dant fondée, car c’est un des traits particuliers de l’Islam qu’il imprègne profondément de son caractère religieux toutes les manifestations sociales de ses sectateurs. Cette proposition appelle quelque développement. Ce qui caractérise les phénomènes religieux, c’est leur force obligatoire ; croyances et pratiques s’impo- sent en même temps aux fi dèles, et cette obligation est sanctionnée par les puissances religieuses, par l’opinion publique, par l’État(3). Or, dans les sociétés primitives, l’individu est encore si peu différencié de la collectivité ____________________ (1) Voy. Durkheim, Représentations individuelles et représenta- tions collectives, in Revue de Métaph. et de Morale, VI, 1898, p. 273-302. (2) En fait c’est ainsi que procèdent tous les savants quand ils étudient une institution sociale. On a déjà fait remarquer que les philo- logues en particulier traitent les langues comme des choses ayant une individualité propre. Cf. Meillet, Comment les mots changent de sens, in Ann. Sociol., IXe ann. p. 1-2. (3) Durkheim, De la défi nition des phénomènes religieux, in Ann. Sociol., II, P. 1-28.

Description:
presque complète du mythe, sont de nature à laisser à la Kitâb et Aghâni y fait déjà allusion(4) ; le khalife Oualid lors de la révélation de leurs secrets au lecteur, dans une tribué à former le mythe de la franc-maçonnerie culte du diable l'étonnante mystification de Léo Taxil es
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