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Lucy Maud Montgomery - Anne, la maison aux pignons verts Tome4 PDF

269 Pages·2016·0.88 MB·French
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Preview Lucy Maud Montgomery - Anne, la maison aux pignons verts Tome4

Anne au domaine des peupliers Lucy Maud Montgomery Résumé : La petite orpheline de La Maison aux pignons verts n’a pas changé avec les années. Elle a toujours sa magnifique chevelure auburn et ses tâches de rousseur, elle est restée impulsive, pleine de bonnes intentions, irrésistible. A Summerside, où elle dirige l’école secondaire, Anne vit dans une charmante demeure baptisée le Domaine des Peupliers, qu’elle partage avec deux sympathiques veuves, tante Kate et tante Chatty, le chat Dusty Miller, et surtout Rebecca Dew, une ronchonneuse au cœur d’or. Il y a aussi la belle nature canadienne, les vacances à Avonlea et les relations épistorales avec son cher Gilbert. Comme dans les volumes précédents de cette saga, on retrouve dans Anne au Domaine des Peupliers un humour omniprésent, ainsi qu’une infinie tendresse portée aux petites choses de la vie quotidienne, celles qui, en fin de compte, font les grands bonheurs. DU MÊME AUTEUR Anne... La saga (10) 1) Anne... La Maison aux pignons verts 2) Anne d'Avonlea 3) Anne quitte son île 4) Anne au Domaine des Peupliers 5). Anne dans sa maison de rêve 6) Anne d'Ingleside 7) La Vallée Arc-en-ciel 8) Rilla d'Ingleside 9) Chroniques d'Avonlea I 10) Chroniques d'Avonlea II Titre original : Anne of Windy Poplars Traduit par Hélène Rioux Presses de la Cité, 1996, pour la présente édition. ISHN 2-258-04090-6 La première année 1 (Lettre d'Anne Shirley, licenciée, Directrice de l'École secondaire de Summerside, à Gilbert Blythe, étudiant en médecine à l'Université de Redmond, Kingsport.) Le Domaine des Peupliers, Chemin du Revenant, S'side, Î.-P.-É. Lundi, le 12 septembre Mon chéri, Pour une adresse, c'en est toute une, qu'est-ce que tu en penses? As-tu déjà entendu rien de plus ravissant? Le Domaine des Peupliers, c'est le nom de ma nouvelle demeure et j'en raffole. J'aime également Chemin du Revenant, qui n'a pas d'existence légale. Son nom devrait être rue Trent, mais personne ne le lui donne jamais, sauf à quelques rares occasions lorsqu'on la mentionne dans le Courrier hebdomadaire... et alors les gens se regardent en se demandant où dans le monde cela peut-il bien se trouver. C'est le Chemin du Revenant... bien que je ne puisse absolument pas te dire pour quelle raison ce l'est. J'ai déjà interrogé Rebecca Dew à ce sujet, mais tout ce qu'elle a pu m'apprendre, c'est que le Chemin a toujours été du Revenant et qu'il y a très longtemps il était hanté. Mais elle n'y avait jamais rien vu de plus terrifiant qu'elle-même. Je ne dois pourtant pas aller plus vite que mon histoire. Tu ne connais pas encore Rebecca Dew. Mais tu la connaîtras, de ça tu peux être sûr. Je prévois que Rebecca Dew jouera un rôle de premier plan dans ma correspondance à venir. C'est le crépuscule, mon chéri. (En passant, crépuscule n'est-il pas un mot adorable? Je le préfère à demi-jour. Cela sonne si velouté, et plein d'ombres et... et... crépusculaire.) À la lumière du jour, j'appartiens au monde... pendant la nuit, au sommeil et à l'éternité. Mais au crépuscule, je n'appartiens qu'à moi-même... et à toi. C'est pourquoi je compte consacrer cette heure à t'écrire. Cette lettre ne sera toutefois pas une lettre d'amour. Ma plume grince et il m'est impossible d'écrire une lettre d'amour avec une plume grincheuse... ou au bec trop effilé... ou trop épais. Tu ne recevras donc ce genre de lettre de moi que lorsque j'aurai exactement la plume qui convient. En attendant, je t'entretiendrai sur mon nouveau domicile et ses habitants. Ce sont des amours, Gilbert. me Je suis arrivée hier à la recherche d'une pension. M Rachel Lynde m'accompagnait, supposément pour effectuer quelques emplettes, mais je savais qu'en réalité elle voulait m'aider à choisir ma pension. En dépit de mes études et me de mon diplôme, M Lynde me considère toujours comme une petite jeune fille inexpérimentée devant être guidée, dirigée et supervisée. Nous avons pris le train et oh! Gilbert, j'ai vécu l'aventure la plus cocasse. Tu sais qu'il m'arrive toujours des incidents imprévus. On dirait que je les attire. Cela s'est passé au moment précis où le train entrait en gare. Je me suis levée et, me me penchant pour prendre la valise de M Lynde (elle prévoyait passer la journée du dimanche avec une amie à Summerside), j'ai appuyé mes jointures lourdement sur ce que je croyais être le bras luisant d'un siège. Une seconde plus tard, elles recevaient un coup violent qui me fit presque hurler. Gilbert, ce que j'avais pris pour le bras d'un siège, c'était le crâne chauve d'un homme. Il me dévisageait férocement et il était évident qu'il venait tout juste de se réveiller. Je lui fis de piteuses excuses et sortis du train aussi vite que possible. La dernière chose que j'ai vue de lui, c'est qu'il continuait à me fixer d'un regard me toujours aussi furieux. M Lynde était horrifiée et mes jointures me font encore mal. Je ne m'attendais pas à éprouver de grandes difficultés à trouver une pension, car me une certaine M Tom Pringle avait hébergé les différents directeurs de l'école pendant les quinze dernières années. Mais, pour quelque raison inconnue, elle en a tout à coup eu assez de «se faire ennuyer» et a décidé de ne pas me prendre. À plusieurs autres endroits désirables, on m'a servi des excuses polies alors que les autres endroits n'étaient tout simplement pas désirables. Après avoir fait le tour de la ville tout l'après-midi, nous étions en nage, nous nous sentions fatiguées et maussades et avions mal à la tête... c'est du moins comment moi je me sentais. J'étais près de renoncer tant j'avais perdu espoir... et c'est alors que le Chemin du Revenant a fait son apparition. me me Nous étions allées rendre visite à M Braddock, une vieille copine de M me Lynde. Et M Braddock a dit qu'elle pensait que les «veuves» pourraient peut- être m'offrir un gîte. «J'ai entendu dire qu'elles cherchaient un pensionnaire pour payer les gages de Rebecca Dew. Elles ne peuvent plus se permettre de garder Rebecca à moins de réaliser un petit revenu supplémentaire. Et si Rebecca s'en va, qui traira la vieille vache rousse?» me M Braddock me jeta un regard sévère comme si elle pensait que c'était à moi que cette tâche incombait mais que, même si je jurais être capable de traire la vache rousse, elle ne me croirait pas. me «De quelles veuves parlez-vous?» interrogea M Lynde. me «Eh bien! Tante Kate et Tante Chatty», répondit M Braddock, comme si tout le monde, et même une ignorante diplômée d'université, devait savoir cela. me «Tante Kate est M Amasa MacComber (elle est la veuve du capitaine) et me Tante Chatty est M Lincoln MacLean, une simple veuve. Mais tout le monde ici les appelle "ma tante". Elles habitent au bout du Chemin du Revenant.» Le Chemin du Revenant! Voilà qui réglait la question! Je savais que je devais loger chez les veuves. me «Allons les voir tout de suite», implorai-je M Lynde. J'avais l'impression que si nous perdions une minute, ce chemin hanté s'évanouirait pour retourner au pays des fées. «Vous pouvez les voir, mais en réalité c'est Rebecca qui va prendre la décision. Je peux vous assurer que c'est elle qui mène la barque au Domaine des Peupliers.» Le Domaine des Peupliers! Cela ne pouvait être vrai-non, c'était impossible, je me devais rêver. Et M Lynde était justement en train de dire que c'était un drôle de nom pour une maison. «Oh! C'est le capitaine MacComber qui l'a appelée comme ça. C'était sa maison, vous savez. C'est lui qui a planté tous les peupliers qui l'entourent et il n'en était pas peu fier, même s'il n'était pas souvent chez lui et ne restait jamais bien longtemps. Tante Kate avait coutume de dire que c'était inconvenant, mais nous n'avons jamais réussi à savoir si elle parlait du fait qu'il restait si peu de temps ou lle du fait qu'il revenait. Eh bien! M Shirley, j'espère que cela fonctionnera. Rebecca Dew est une bonne cuisinière et elle fait preuve de génie quand il s'agit de préparer les pommes de terre froides. Si elle se met dans l'idée que c'est vous, vous serez comme un coq en pâte. Dans le cas contraire... eh bien! ce sera le contraire, voilà tout. J'ai entendu dire qu'il y a un nouveau banquier en ville qui me cherche une pension. Elle le préférera peut-être. C'est plutôt bizarre que M Tom Pringle ne vous ait pas prise. Summerside est rempli de Pringle et de demi- 1Ie Pringle. On les appelle la "Famille Royale" et vous devez être de leur côté, M Shirley, sinon vous n'arriverez à rien à l'école de Summerside. Ils ont toujours imposé leur loi ici... et il y a même une rue qui porte le nom du vieux capitaine Abraham Pringle. Ils forment un véritable clan, mais ce sont les deux vieilles dames de Maplehurst qui mènent la tribu. On m'a dit qu'elles ne vous portent pas clans leur cœur.» «Mais pourquoi? me suis-je exclamée. Je leur suis totalement étrangère.» «Bien, un de leurs cousins au troisième degré avait posé sa candidature au poste de directeur de l'école et toute la famille a cru que cela lui revenait de droit. Lorsque c'est votre demande qui a été acceptée, toute la bande a rejeté la tête en arrière et s'est mise à jeter les hauts cris. Les gens sont comme ça, vous savez. Il faut les prendre comme ils sont. Ils se montreront doux comme de la crème avec vous, mais vous joueront dans le dos chaque fois que ce sera possible. Ce n'est pas que je cherche à vous décourager, mais une femme avertie en vaut deux. J'espère que vous réussirez, ne serait-ce que pour les contrarier. Si les veuves vous acceptent, cela ne vous dérangera pas de manger avec Rebecca Dew, n'est- ce pas? Elle n'est pas une servante, vous savez. Elle est une cousine éloignée du capitaine. Elle ne mange pas à la table quand il y a de la visite... elle connaît sa place dans ces moments-là... mais si vous devenez pensionnaire, elle ne vous considérera évidemment pas comme une étrangère.» me J'ai certifié à l'anxieuse M Braddock que j'adorerais manger avec Rebecca me Dew et j'ai entraîné M Lynde. Il fallait que j'arrive avant le banquier. me M Braddock nous a accompagnées à la porte. «Et prenez garde à ne pas blesser la sensibilité de Tante Chatty. Elle est si facilement blessée, si sensible, la pauvre. Elle n'a pas tout à fait autant d'argent que Tante Kate, voyez-vous... bien que Tante Kate n'en ait pas des masses elle non plus. Et puis, Tante Kate aimait vraiment beaucoup son mari... le sien, je veux dire... alors que Tante Chatty ne l'aimait pas-enfin n'aimait pas le sien, je veux dire. Pas étonnant! Lincoln MacLean était un vieil escogriffe... mais elle croit que les gens lui en tiennent rigueur. Une chance que c'est samedi. Si c'était vendredi, Tante Chatty ne voudrait même pas songer à vous prendre. On serait porté à croire que la superstitieuse est Tante Kate, n'est-ce pas? Les marins ont plutôt tendance à l'être. Mais c'est Tante Chatty... même si elle était mariée avec un menuisier. Elle était très jolie dans son temps, la pauvre.» me J'ai assuré à M Braddock que la sensibilité de Tante Chatty serait sacrée pour moi, mais elle nous a suivies sur le chemin. «Kate et Chatty ne fouilleront pas dans vos effets personnels pendant votre absence. Elles sont très consciencieuses. Rebecca le fera peut-être, mais elle ne bavardera pas à votre sujet. Et si j'étais vous, je ne passerais pas par la porte d'en avant. Elles ne s'en servent que pour les événements très importants. Je ne crois pas qu'on l'ait ouverte depuis les funérailles d'Amasa. Essayez plutôt la porte de côté. La clef se trouve sous le pot de fleurs sur le rebord de la fenêtre, alors, s'il n'y a personne, débarrez la porte, entrez et attendez. Et en toutes circonstances, ne dites jamais de bien du chat parce que Rebecca ne l'aime pas.» Je promis de ne pas faire l'éloge du chat et nous réussîmes à nous éloigner. En peu de temps, nous nous sommes retrouvées sur le Chemin du Revenant. Il s'agit d'une minuscule rue débouchant sur la campagne; au loin, une colline bleue lui fait un magnifique arrière-plan. D'un côté de la rue, il n'y a aucune maison et le terrain en pente descend jusqu'au port. De l'autre côté, il n'y en a que trois. La première n'est qu'une simple maison... rien de plus à dire à son sujet. La suivante est un gros manoir imposant et lugubre en pierre taillée de couleur rouge brique, surmonté d'un toit mansardé couvert de bosses, avec des lucarnes, une rampe de fer autour de l'avant-toit et entouré de tellement d'épinettes et de sapins que c'est à peine si on peut apercevoir la maison. Il doit faire affreusement sombre à l'intérieur. La troisième et dernière est le Domaine des Peupliers, juste au coin, avec la pelouse en face et un véritable chemin de campagne, merveilleusement ombragé par les arbres, derrière. J'ai été immédiatement conquise. Tu sais, certaines maisons impressionnent au premier coup d'œil sans qu'on puisse arriver à vraiment l'expliquer. C'est le cas du Domaine des Peupliers. Je peux te la décrire comme une maison de bois blanche... très blanche... avec des volets verts... très verts... avec une «tour» au coin et une lucarne de chaque côté, un muret de pierre la séparant de la rue, avec des peupliers faux-trembles dispersés tout autour, et un grand jardin derrière où fleurs et légumes forment un fouillis délicieux... mais tout ceci ne peut te transmettre le charme qui en émane. Bref, c'est une maison qui possède une merveilleuse personnalité et quelque chose qui la rapproche de Green Gables. «C'est un endroit fait pour moi... c'était prévu», me suis-je écriée avec ravissement. me M Lynde avait l'air de quelqu'un ne faisant pas très confiance à la prédestination. «C'est une longue marche jusqu'à l'école», risqua-t-elle d'un air perplexe. «Cela ne me dérange pas. Ce sera un bon exercice. Oh! regardez cet adorable bosquet de bouleaux et d'érables de l'autre côté de la rue.» me M Lynde regarda mais ne trouva rien d'autre à répondre que: «J'espère que tu ne seras pas infestée par les moustiques.» «Je l'espère aussi. J'ai horreur des moustiques. Un seul maringouin m'empêche davantage de dormir qu'une mauvaise conscience.» J'étais contente que nous n'ayons pas à passer par la grande porte. Elle semblait si sévère... un gros machin à double battant, en bois naturel, flanquée de panneaux de vitre rouge ornée de fleurs. La petite porte verte de côté, que nous atteignîmes en empruntant un adorable chemin fait de minces galets plats disposés dans l'herbe à intervalles réguliers, semblait beaucoup plus amicale et invitante. Le sentier était bordé d'oreilles de lièvre, de cœurs saignants et de lis tigrés, d'œillets de poète et de citronnelle, de bouquets blancs et de pâquerettes me rouges et blanches et de ce que M Lynde appelle «pins nains». Les fleurs n'étaient évidemment pas toutes épanouies en cette saison, mais on pouvait voir qu'elles l'avaient été au moment propice, et qu'elles l'avaient été superbement. Il y avait un massif de roses dans un coin éloigné et entre le Domaine des Peupliers et la maison triste, un mur de brique couvert de lierre, avec un treillis en arc surmontant une porte d'un vert délavé au milieu. Une vigne courait à travers, prouvant qu'on ne l'avait pas ouverte depuis longtemps. Ce n'est en réalité qu'une demi-porte, car sa moitié supérieure est simplement une ouverture oblongue par laquelle on peut jeter un coup d'ceil sur la jungle de l'autre côté. Au moment où nous franchissions la grille du jardin du Domaine des Peupliers, j'ai aperçu une petite touffe de trèfles à côté du sentier. Une impulsion m'a incitée à me pencher et à l'examiner. Me croiras-tu, Gilbert? Là, juste devant mes yeux, j'ai trouvé trois trèfles à quatre feuilles. Quand on parle de présages! Même les Pringle ne peuvent lutter contre cela. J'ai été convaincue que le banquier n'avait pas la moindre chance. La porte de côté était ouverte; c'était donc évident qu'il se trouvait quelqu'un à l'intérieur et que nous n'aurions pas à regarder sous le pot de fleurs. Nous avons frappé et Rebecca Dew est venue à la porte. Nous savions qu'il s'agissait de Rebecca Dew parce que ce ne pouvait être personne d'autre au monde. Et elle ne pouvait tout simplement pas porter un autre nom. Rebecca Dew est une femme dans la quarantaine et, si une tomate pouvait avoir des cheveux noirs courant derrière son front, de petits yeux noirs pétillants, un petit nez terminé par une bosse et une bouche mince, elle lui ressemblerait trait pour trait. Tout en elle est un petit peu trop court... ses bras et ses jambes, son cou et son nez... tout à l'exception de son sourire. Il est suffisamment long pour s'étirer d'une oreille à l'autre. Mais nous n'avons pas vu son sourire à ce moment-là. Elle parut très rébarbative me quand je lui demandai si je pouvais voir M MacComber. me «Vous voulez dire M Capitaine MacComber?» corrigeât-elle de mauvaise me grâce, comme s'il y avait au moins une douzaine de M MacComber dans la maison. «Oui», répondis-je humblement. Et nous fûmes aussitôt introduites dans le salon et plantées là. C'était une petite pièce plutôt agréable, un peu encombrée d'appuie-tête, mais j'aimai l'atmosphère calme et amicale qui s'en dégageait. Au moindre meuble était assignée une place particulière qu'il devait occuper depuis

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