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L’ontologie de Gilles Deleuze PDF

800 Pages·2001·52.159 MB·French
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L'ONTOLOGIE DE GILLES DELEUZE Collection La Philosophie en commun dirigée par S. Douailler, J. Poulain et P. Vermeren Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique. Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage. S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie. Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de. 'X~é. . JLestd'affronter--e\,\de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation.que-nous-vivons tous, dé\:'ive de la dénégation et du refoulement de ce pârtage du jugement. Dernières parutions Daniel ABERDAM (textes recueillis par), Berlin entre les deux guerres,' une symbiosejudéo-allemande ?, 2000. Elfie POULAIN, Franz:K.ajka: l'enfer du sujet ou l'injustifiabilité de l'existence, 2000. " ... - , Stanislas BRETON, Philosephèr ~l!r lapôte·$(luvage, 2000. Collection « La Philosophie en commun» dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain & Patrice Vermeren Véronique BERGEN L'ONTOLOGIE DE GILLES DELEUZE L'Harmattan ttan Hongrie L'Harmattan ltalia 5-7, rue de l'École-Polytechnique rgita u. 3 Via Bava, 37 75005 Paris Montréal (Qc) CANADA 1026 Budapest 10214 Torino France H2Y IK9 HONGRIE ITALIE Ouvrages publiés par l'auteur: Jean Genet. Entre mythe et réalité, préface de M. Surya, De Boeck Université, 1993 (essai). Brûler le père quand l'enfant dort, La Lettre volée, 1994 (poèmes). Encres (textes poétiques avec des peintures d'Helena Belzer), La Lettre volée, 1994. L'Obsidienne rêve l'obscur, préface de P.-Y. Soucy, L'Ambedui, 1998 (poèmes). © L'Harmattan, 2001 ISBN: 2-7475-0398-4 TABLE DES INTRODUCTION ................................................................ . 7 PREMIÈRE PARTIE. ONTOLOGIE ÉVÉNEMENTIELLE ........ . 15 Univocité de l'être ............................................................. .. 15 Univocité, é~uivocité et analogie ...................................... .. 18 Ratages de 1 événement. .................................................... .. 29 Différence asymétrique versus différences phénoméno- logique et dialectique ......................................................... .. 31 Au-delà de Kant: pour un empirisme supérieur. .............. . 40 Genèse versus conaitionnement. ......................................... . 48 Virtuel-actuel ...................................................................... . 56 Synthèses passives ............................................................. . 63 Devenir ............................................................................... . 75 Opérateurs logiques (connection, disjonction, conjonc- :: ::: : : :: : 88 ~~~~ .......... .. .... .... .... .. .... ....................................................................................................................... 105 L'événement ....................................................................... . 109 Ethique stoïcienne du mirne .............................................. .. 117 Double causalité stoïcienne et kantienne .......................... .. 137 Vide et infini du chaos et du plan d'immanence .............. .. 139 Principe de continuité ........................................................ . 162 Aporie du fondement ........................................................ .. 181 DEUXIÈME PARTIE. LE TEMPS ........................................... . 209 Du temps subordormé au mouvement au temps se subordonnant le mouvement. ............................................. . 209 Pensée représentative du temps ....................................... .. 227 Platon et le temps comme forme d'antériorité .................. .. 240 Descartes et le temps comme forme d'extériorité .............. . 241 Kant et le temps comme forme d'intériorité ...................... . 243 La forme pure du temps et le sublime comme trouées de la représentation ................................................................ .. 246 Aspects majeur et mineur du criticisme ............................ .. 251 I-Iegel et la téléologie du temps de l'histoire ...................... . 256 Lecture alternative du temps dialectique .......................... . 264 Quadruple montage deleuzien du temps ........................... . 270 Les Stoïciens : Chronos et Aiôn ........................................ .. 273 791 Kant-Hblderlin: la fonne pure du temps comnle rupture du Je pense et du Je suis...................................................... 276 Nietzsche-Klossowski et l'éternel retour du différent........ 276 Bergson et la durée.............................................................. 278 Insuffisances du temps hblderlinien................................... 298 Insuffisances du temps bergsonien..................................... 302 Sens et effets du montage deleuzien du temps................... 303 Les synthèses du temps...................................................... 317 Les synthèses de l'inconscient de Différence et répétition..... 325 L'Anti-Oedipe : la rupture avec l'outillage psychanalytico- structuraliste........................................................................ 327 Différence et répétition, Logique du sens et Lacan........... ....... 341 Les synthèses de l'inconscient de L'Anti-Oedipe................ 352 Le Baphomet....................................................................... 356 TROISIÈME PARTIE. LA DIFFÉRENCE................................ 369 "Philosophies de la différence" ........................................ .. 369 Enjeux du problème d'une différence pure. ....................... . 379 Traits de la différence asymétrique: pensée sans images, en p~oie .. à un "vrai ~ommence~ent, auto-référentielle, soumIse a une revolutIon abstraIte .................................... . 389 Généalogie de la différence phénoménologique ................. . 402 Nietzsche au coeur du débat entre Heidegger et Deleuze .. 408 La différence dialectique comme repoussoir de la différence vitaliste .............................................................. . 417 Cercle des conditions et du conditionné ........................... .. 418 Opérateurs logiques de la médiation, de la réflexion et de la double négation ............................................................. .. 420 Equivocité ontologique et univocité ontique.Préjudicialité de la conscience ................................................................. .. 423 Congédiement du vitalisme et relève conceptuelle du calcul différentiel ................................................................ . 426 Primauté de la négation sur l'affirmation ......................... .. 435 Confrontation des lectures hégélienne et deleuzienne de Spinoza ............................................................................... . 437 ~~~;f::e~~~ld~~fe~\t~~i. ~~.~~~~~~~:.~~~ ~~ ~.~~~.~~~~~~~ ~~ .. .. ... 446 Schémas philosophiques, scientifiques et esthétiques d'une difference asymétrique ............................................ .. 447 La différence formelle comme figure de la différence unila térale .......................................................................... .. 472 792 QUATRIÈME PARTIE. L'IMAGE DE LA PENSÉE................... 483 Ecueils de la pensée: doxa, transcendance et chaos ........ . 503 Traits stylistiques de l'image dogmatique de la pensée. ... . 517 Nouvelle image de la pensée. ............................................. . 537 Co-genèse de l'être et de la pensée .................................... . 549 Synthèse idéelle de la différence ........................................ . 551 Synthèse asymétrique du sensible ...................................... . 583 Individuation ...................................................................... . 585 Automatisme spirituel inconscient. ................................... . 591 Evolution de la 1ecture deleuzienne de Mallarmé .............. . 614 La "pensée-cerveau" .......................................................... . 618 Division entre transcendantal et empirique au niveau des mots .................................................................................... . 623 Connexions entre Leibniz, Kant et les post-kantiens montées en un agencement Deleuze. .................................. . 632 Repérage des affinités secrètes entre Hegel et Deleuze sur fond d'une divergence des plans d'immanence ................. . 664 CONCLUSION..................................................................... 673 NOTES................................................................................. 677 BIBLIOGRAPHIE................................................................. 775 TABLE DES MATIÈRES......................................................... 791 793 Dans la déclinaison du qu' appelle-t-on penser 7", que 1/ 1/ signifie s'orienter dans la pensée 7/f, le retour réflexif sur l'opération de penser est à même de dresser - entre autres tantôt l'irnage d'un tribunal dont la méthode conditionnante confine l'exercice réglé de la pensée dans le cercle harmonieux, du sujet et de l'objet (Kant), tantôt l'image de l'effectivité infinie d'une auto-genèse signant l'identité de la conscience et du monde (Hegel), tantôt le plan d'imlnanence d'une hétérogenèse "forcée", subie de la pensée, dont l'image du coup de dés conjugue impuissance et création dans l'inédit (Deleuze). La question, jamais éteinte en sa solution, de la surrection de la pensée hors du chaos invite à lier tout jeu conceptuel, tout systèlne idéatif à la politique de penser qui le sous-tend et le mobilise. La pensée n'étant jamais neutre mais toujours suprêmement intéressée véhicule par-devers elle une politique de penser; c'est ce déploiem,ent engagé de la pensée deleuzienne qui se verra examiné, son ontologie s'ouvrant explicitement sur une ressaisie perspectiviste des dispositifs théoriques qui ont scandé l'histoire de la philosophie sous le thème de l'immanence. Le choix d'une orientation de pensée décidant ce qu'il en est de l'être1 prend chez Deleuze, d'une part, la figure de l'immanence, de l'univocité ontologique, d'autre part, celle d'une concaténation de certains dispositifs philosophiques. Le choix politique de l'immanence véhicule des garanties (principalement l'égalité ontologique) et des contraintes (principalement la différence asymétrique), et oriente la saisie des problèmes de la différence pure, de l'événement transcendantal et de la co-genèse de l'être et de la pensée. Du sein d'une ontologie de l'événement acquise à l'univocité de l'être, deux problèrnes axiaux se verront interrogés: d'une part la dramatisation d'une pensée de la différence pure, unilatérale, non dialectique, d'autre part le sens d'un sens transcendantal incorporel, l'enjeu vitaliste d'un événement virtuel lié à la co genèse de l'être et de la pensée (sous quelles contraintes une 7 genèse de l'être et de la pensée est-elle possible ?). Retrouver les problèmes qui ont motivé une construction conceptuelle placée sous le signe de l'immanence reviendra à interroger la politique de penser mise en oeuvre par Deleuze, en sa concaténation de dispositifs philosophiques (essentiellement les Stoïciens,Hume, Leibniz, Spinoza, Kant, Nietzsche, Bergson) infléchissant l'histoire de la philosophie vers la question de l'événement. En d'autres termes, il s'agira de mettre à jour la politique à l'oeuvre en cette pragmatique singulière qui opère par répétitions différenciantes, captures hétérodoxes, connexions de dispositifs de pensée hétérogènes et engendre, en ce mouvement de "virtualisation", une nouvelle image de la pensée. Si une chose a "autant de sens qu'il y a de forces capables de s'en emparer"2, la Chose Histoire de la philosophie (exception faite des auteurs sus-mentionnés), que Deleuze estime inféodée au règne de la représentation, voit le sens impensé de sa pratique de la récognition mis en lueur par ces penseurs du devenir qui s'arrachent à cette Histoire. Dans la rnise en place d'une remontée généalogique des sphères de l'expérience en direction du transcendantal, la pensée deleuzienne libère, par la levée des forces qui s'en saisissent, les sens cryptiques d'un empire de la représentation officiant le refoulement d'une différence idéelle et intensive - bref d'une pensée -qui pourtant y insiste. La montée à la question de la genèse de l'être et de la pensée impliquera la position d'une pensée de la différence qui se sépare de la différence critico-phénoménologique et de la différence dialectique. L'image de la pensée, telle que la définit Deleuze, est ce mouvement de préorientation qui pose la distinction quid juris / quid facti par sa construction d'un plan d'immanence sélectionnant ce qui vaut la peine d'être pensé, à savoir le mouvement infini d'une pensée affine au chaos. Etant entendu que l'image deleuzienne de la pensée pose son tracé intuitif par différence avec celles de la paix phénoménologique et de la réflexion dialectique, il s'agira de problématiser la problématisation deleuzienne de la différence dialectique, de dramatiser à nouveaux frais la scène somme toute figée plantant Hegel comme le damné de Deleuze et d'interroger une 8 phénorrlénologie vue comme le surcodage doxique de la critique kantienne. Bret de faire se jouxter au plus près un agencement discursif ambitionnant de se poser affirmativement sans s'opposer à son autre (Deleuze) et un régirrle dialectique figé dans la figure de la disjonction exclusive, non rejouable par la force de virtualisations décontextualisantes (Hegel). Par le tracé d'une ligne d'erre diagonalisant ces deux plans d'immanence, nous rnettrons à l'épreuve l'expérimentation, négative en laquelle Deleuze confine le système hégélien: si le problème principiel d'une équation entre Etre (décliné en pensée) et Evénement a conduit Deleuze à poser le concept d'une différence soustraite à toute rétorsion dialectique, à toute emprise identitaire, le coup de dés par lequel la différence pure s'avère ne pouvoir se poser qu'en s'opposant pourrait bien tenir enroulée en son "fiat" la traîne de son double repoussé. Un décalage entre visée et vérité engagée de l'expérience poindrait dès lors: cette dernière, déportée en son résultat, se heurterait à la prise à revers de son intention par un point de fuite, par une tache aveugle, toute détermination n'assurant sa consistance que de se faire négation. Encore que, plutôt qu'un retour du refoulé, qu'une capture par le boomerang dialectique, nous l'entendrons dans le sens d'une rémanence de la nuit dialectique venant hanter l'univers deleuzien. Si la différence en soi, affirmative, imrrlédiate, unilatérale, sans rapport à soi ni aux autres posée par Deleuze, se définit comme ce qui se distingue de ce qui ne s'en distingue point -nuit du sans-fond, du non-pensé -, la pensée d'une différence asymétrique opérera un redoublement de ce qu'elle thématise et se différenciera de ce qui ne s'en sépare pas (la pensée dialectique), de ce qui l'obsède et la pousse à lutter contre cette "différence déterminée, essentielle". En ce sens, le funambulisme d'une pensée transie par la précarité, faisant de son régime de déréglage la modalité de son avancée, convoque l'image de la pensée comme chute toujours rattrapée et témoigne de ce que son auto-engendrement s'avère tributaire de son envers négatif expulsé, de ce que le plan deleuzien se révèle sous condition du reflet fantomal, dogmatique et totalisant qu'elle n'a de cesse de déjouer: la dialectique. Il n'y a pas dès lors jusqu'à la différence 9

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