Description:L’Observatoire de Cannes est ce belvédère construit au sommet de l’une des collines qui entourent la ville. On y accède par un funiculaire. La lente ascension du véhicule, qui, tout en rapprochant de l’objectif fixé, fait tomber successivement tous les obstacles à la vue, et dénude, peu à peu, les divers secteurs du paysage, constitue la représentation assez exacte du mouvement du livre, ce progressif dévoilement, dans un train, sur la plage, parmi les mimosas ou dans la mer, du corps bronzé d’une jeune étrangère. Les différentes étapes de cette mise à nu d’un corps et de l’espace, situées en différents moments du temps, se recomposent selon la temporalité même de la lecture. Et, plutôt que par une juxtaposition linéaire, chacune de ces étapes s’insère dans le mouvement d’ensemble en le mimant, en le traduisant au niveau du moindre détail, comme un microcosme, par le jeu continuel des correspondances entre formes, nombres, couleurs, mouvements, gestes..., par les vertus de l’écriture même — mots à multiples ententes, semi-homonymes, ordre des vocables, rythme des propositions, etc. — , le rendant toujours présent. Le réel n’est ni le simple monde extérieur, ni le pur phantasme, mais la résultante de l’un et de l’autre, leur exacte confluence, qu’une écriture descriptive, telle qu’on vient de la définir, se propose de mettre à jour, à chaque instant.