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Lire le(s) féminisme(s): Origines-discours-critiques PDF

236 Pages·2012·2.56 MB·French
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LIRE LE(S) FÉMINISME(S) Origines - discours - critiques Du même auteur Échange inégal, ordre économique international, Dakar, NEA, 1977. Économie politique, tome 1 : Economie descriptive, Dakar, NEA, 1979. Économie politique, tome 2 : Théorie économique, Dakar, NEA, 1981. Intégration économique : perspectives africaines, Paris/Dakar, Publisud/NEA, 1985. Économie politique pour l’Afrique, Paris/Dakar, UREF-AUPELF /NEA, 1992. Sénégal : les ethnies et la nation, Paris, l’Harmattan, 1994. L’Afrique dans la mondialisation, Paris, l’Harmattan, 2002. L’endettement puis l’ajustement : l’Afrique des institutions de Bretton-Woods, Paris, l’Harmattan, 2002. Islam frein au développement ? Économie politique de la Char'îa, Paris, l’Harmattan, 2011. (Adresse internet : [email protected]) Makhtar DIOUF L ( ) ( ) IRE LE S FÉMINISME S Origines - discours - critiques © L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-54895-4 EAN : 9782296548954 PETIT LEXIQUE Érogène : sensible à la stimulation sexuelle. Érotomane : personne mentalement préoccupée par les idées sexuelles. Masochisme : perversion sexuelle de recherche du plaisir dans la douleur. Le terme « maso » est de plus en plus employé pour dénoncer le comportement de certains hommes à l’égard des femmes. Matriarcat : forme d’organisation sociale dans laquelle l’autorité revient à la femme dans la famille ou dans la société, et la descendance familiale se fait selon la lignée maternelle. Misanthropie : haine envers les hommes. Misogynie : haine envers les femmes. Nymphomane : femme ayant des besoins sexuels exagérés, ce qui la pousse à avoir des relations avec plusieurs hommes, sans s’attacher à aucun d’entre eux. Patriarcat : forme d’organisation sociale dans laquelle l’autorité revient à l’homme dans la famille ou dans la société, et la descendance familiale se fait selon la lignée paternelle. Pour les féministes, le patriarcat désigne la domination des hommes. Phallocratie : oppression excessive exercée par l’homme sur la femme. Hétérosexualité : rapport sexuel entre personnes de sexe opposé, donc entre homme et femme. 7 Homosexualité : rapport sexuel entre personnes de même sexe ; en général, le mot désigne le rapport sexuel entre hommes. Lesbianisme : rapport sexuel entre femmes. Sexisme : discrimination envers le sexe féminin. Testostérone : hormone secrétée par les testicules pour le développement des organes génitaux et des caractères mâles. PSL : paix et salut sur lui. Propos énoncé à l’endroit des prophètes. Sunna : propos et actes du Prophète Muhammad (PSL). Principale source de l’islam en prolongement du Coran. 8 INTRODUCTION À tel ou tel intellectuel de sa génération qui se piquait de philosophie, Raymond Aron1 avait l’habitude de lancer : « A-t-il lu Kant ? ». En effet, dans le domaine de la philosophie, Kant est pour certains comme Aron, la référence obligée, et pour tout le monde, une référence incontournable. À propos du féminisme, je dirai la même chose de Simone de Beauvoir. Toutes les femmes qui militent aujourd’hui dans les mouvements féministes l’ont-elles lue ? Pourtant dans ce domaine, Simone de Beauvoir n’est pas une référence, elle est la référence suprême ; son livre Le Deuxième Sexe est le « doit être lu », même si avant elle, la cause féministe avait été défendue par d’autres figures moins connues. Le temps de la mondialisation dans lequel nous sommes plongés depuis quelques décennies est aussi, on peut le dire, le temps du féminisme. En pratique, un peu partout dans le monde, des femmes accèdent très légitimement à des postes de responsabilité longtemps restés chasse gardée des hommes. Dans les sciences sociales, la littérature abonde d’écrits féministes sur le « genre », associés à des thèmes traditionnels de recherche tels que santé publique, environnement, financement, etc. Pour ne rien dire des écrits 1 R. Aron, Mémoires, 50 ans de vie politique, Paris, Julliard, 1983. 9 sur le féminisme proprement dit, en Europe comme en Amérique du Nord. La question qui ne manquera sûrement pas d’être posée à propos de ce texte est « Est-ce qu’un homme est habilité à écrire sur le féminisme ? » Les réponses sont alors toutes prêtes. Il peut sembler banal de rappeler, ce que tout le monde sait et qu’on a trop tendance à oublier, que tout homme a une mère, peut-être une ou des sœurs, des nièces, est peut-être marié et a une ou des filles ; l’univers féminin ne peut donc pas être pour lui une terra incognita, même s’il est possible qu’il n’arrive pas à en décrypter tous les recoins. La recherche sur le féminisme devrait-elle être une autre chasse gardée, cette fois, des seules femmes ? L’intervention masculine dans ce domaine ne présente-t-elle pas l’avantage de permettre cette distanciation si utile dans toute recherche en sciences sociales ? Après tout, Simone de Beauvoir a intitulé un chapitre de son livre « La mère », y consacrant une soixantaine de pages, alors qu’elle n’a jamais connu la maternité. Une personne qui n’est pas familière avec l’histoire du féminisme découvrira avec surprise que les féministes n’ont pas été que des femmes : des mâles aussi ont eu à s’investir dans la défense des droits des femmes. Certains attribuent la paternité du terme « féminisme » à Charles Fourier avec sa Théorie de l’unité universelle (1822), d’autres à une des inspiratrices du mouvement féministe, Hubertine Auclert, dans son journal La Citoyenne, lancé en 1881. Ce qui est certain est que le terme « féminisme » est d’origine française, avant de passer dans d’autres langues comme l’Anglais avec feminism. Le féminisme est ainsi défini dans le dictionnaire de l’Académie française : 10 « Mouvement revendicatif ayant pour objet la reconnaissance ou l’extension des droits de la femme dans la société. » Mais, cette définition épuise-t-elle le contenu d’un féminisme dans lequel se reconnaîtraient toutes les femmes qui se réclament du mouvement ? L’historienne féministe française Monique Rémy a une conception du féminisme susceptible de rallier plus de suffrages chez les féministes : « Nous considérons comme féministe toute parole, tout écrit, tout mouvement relatif à la condition des femmes dans la société, s'il dénonce cette condition comme le rapport de domination d'un sexe (masculin) sur l'autre (féminin)2. » Il est sûrement plus conforme à la réalité de parler des « féminismes » que du « féminisme », quoique les deux puissent se retrouver dans le même terme « mouvement féministe », qui fonctionne à deux niveaux : le niveau de la théorie qui s’assigne comme mission de chercher à comprendre dans ses fondements le phénomène de domination de la femme par l’homme, et le niveau de l’action pratique qui vise à mettre fin à cette situation. Cette étude sera centrée autour de la référence Simone de Beauvoir, mais fera place à quelques pionnières qui l’ont précédée, et aux différents courants du féminisme qu’elle a plus ou moins inspirés. Le mouvement féministe n’a pas été épargné par les critiques : des critiques externes, comme on pouvait s’y attendre, compte tenu de certaines audaces verbales ; mais aussi, des critiques internes entre différents courants animés par des femmes, même si l’on n’est pas allé jusqu’à se crêper le chignon. Il sera fait état, avant de terminer, des rapports entre les courants féministes et les 2 Rémy Monique, De l'utopie à l'intégration : Histoire des mouvements de femmes, Paris, L'Harmattan, 1990. 11 religions, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont pas toujours été… amènes. Pour ce qui est de la présentation, j’avoue que j’aurais bien aimé m’inspirer de la méthode de ce professeur français d’économie politique, Charles Dunoyer, qui commençait ainsi son enseignement : « Je n’impose rien. Je ne propose rien. J’expose »3. Une position assurément difficile à adopter dans les sciences sociales. Je me suis néanmoins efforcé d’intervenir le moins possible dans l’exposé, pour laisser la parole aux féministes, à Simone de Beauvoir notamment, et à leurs détractrices et détracteurs. Ce qui justifie le nombre de citations que certains pourront trouver excessif. Mais était- il possible de procéder autrement ? Cet ouvrage n’a en fait pour objet que de faire le point sur le féminisme dans ses différentes manifestations théoriques et pratiques. Sans avoir la prétention de faire le tour du sujet de façon exhaustive. Les personnes qui ont approché le féminisme de façon plus approfondie, tant en théorie qu’en pratique, ne manqueront sûrement pas de déceler dans le texte des insuffisances ou (et) des inexactitudes. Cependant, ni excuse, ni regret, ni désolation. C’est le sort impitoyable de toute recherche dans le domaine des sciences sociales. Que l’on se positionne ou non, comme spécialiste du sujet. 3 Charles Dunoyer, De la liberté du travail ou simple exposé des conditions dans lesquelles les forces humaines s’exercent avec le plus de puissance, Paris, Guillaumin, 1845. 12

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