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Lire le Capital PDF

189 Pages·1968·2.62 MB·French
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petite collection maspero 30 DANS LA COLLECTION « THÉORIE » Série Recherches Louis Althusser. Pour Marx. Pierre Macherey. Pour une théorie de la production littéraire. Emmanuel Terray. Le marxisme devant les sociétés « primi­ tives ». Louis Althusser. Lenine et la philosophie. Dominique Lecourt, Pour une critique de l'épistémologie (Bachelard, Canguilhem, Foucault). Dominique Lecourt, Une crise et son enjeu (Essai sur la posi­ tion de Lénine en philosophie). Séries Textes Ludwig Feuerbach, L'essence du christianisme. Présentation et traduction de Jean-Pierre Osier. Cours de philosophie pour scientifiques. Alain Badiou, Le concept de modèle. Michel Fichant, Michel Pécheux. Sur l'histoire des Sciences. Louis Althusser Étienne Balibar Lire le Capital I FRANÇOIS MASPERO 1, Place Paul-Painlevé, 5° PARIS 1973 © 1968, Librairie François Maspero Avertissement 1. Cette édition de Lire le Capital diffère à plusieurs égards de la première édition. D'un côté, c'est une édition allégée, puisque, pour en permettre la publication sous un format réduit, nous en avons retranché plusieurs contributions importantes (les exposés de Roncière, Macherey et Establet). D'un autre côté, c’est une édition revue et corrigée, et donc en partie nouvelle : plusieurs pages, notamment dans le texte de Balibar, sont inédites en français. Cependant les rectifications (coupures et ajouts) que nous avons apportées au texte original ne concernent ni la terminologie, ni les catégories et les concepts utilisés, ni leurs rapports internes, ni par conséquent l’interprétation générale que nous avons donnée de l'œuvre de Marx. Cette édition de Lire le Capital, différente de la pre­ mière, allégée et améliorée, reproduit et représente donc strictement les positions théoriques du texte original. 2. Cette dernière précision était nécessaire. En effet, par respect pour le lecteur et par simple honnêteté, nous avons tenu à respecter intégralement une terminologie et des positions philosophiques qu'il nous semble pourtant main­ tenant indispensable de rectifier sur deux points précis. Malgré les précautions prises pour nous distinguer de l’idéologie « structuraliste > (nous avons dit très clairement que la * combinaison » qu’on trouve chez Marx « n’a rien à voir avec une combinatoire »), malgré l’intervention déci­ sive de catégories étrangères au < structuralisme > (déter­ mination en dernière instance, domination, surdétermina­ tion, procès de production, etc), la terminologie que nous avons employée était sous divers aspects trop voisine de la terminologie * strcuturaliste > pour ne pas donner lieu à une équivoque. Si l’on excepte quelques rares excep­ tions (quelques critiques perspicaces ont bien fait la diffé­ rence), notre interprétation de Marx a été généralement reconnue et jugée, en hommage à la mode actuelle, comme t structuraliste ». Nous pensons que la tendance profonde de nos textes S ne se rattache pas, malgré les équivoques de terminologie, à l'idéologie « structuraliste ». Nous espérons que le lec­ teur voudra se souvenir de cette affirmation, la vérifier, et y souscrire. Par contre, nous avons maintenant toutes les raisons de penser que l’une des thèses que j'ai avancées sur la nature de la philosophie exprime, malgré toutes les préci­ sions données, une tendance < théoriciste » certaine. Plus précisément, la définition (donnée dans Pour Marx et re­ prise dans la Préface à Lire le Capital) de la philosophie comme théorie de la pratique théorique est unilatérale et donc inexacte. En l'occurrence, il ne s’agit pas d'une sim­ ple équivoque de terminologie, mais d’une erreur dans la conception même. Définir la philosophie de façon uni­ latérale comme Théorie des pratiques théoriques (et, par conséquent, comme Théorie de la différence des pratiques) est une formule qui ne peut pas ne pas provoquer des effets et des échos théoriques et politiques soit « spécula­ tifs », soit « positivistes ». Les conséquences de cette erreur, qui concerne la défi­ nition de la philosophie, peuvent être reconnues et délimi­ tées en quelques points précis de la Préface de Lire le Capital. Mais, à part sur quelques détails mineurs, ces conséquences n'entachent pas l'analyse que nous avons donnée du Capital (« L’objet du Capital », et l’exposé de Balibar). Nous aurons l’occasion de rectifier le terminologie et de corriger la définition de la philosophie dans une série d’études prochaines. L. ALTHUSSER. Londres, 18 mars 1872 Au citoyen Maurice La Châtre Cher citoyen, J’applaudis à votre idée de publier la traduction de Das Kapital en livraisons périodiques. Sous cette forme l'ouvTage sera plus accessible à la classe ouvrière, et pour moi cette considération l'emporte sur toute autre. Voilà le beau côté de notre médaille, mais en voici le revers : la méthode que j’ai employée et qui n’avait pas encore été appliquée aux sujets économiques, rend assez ardue la lecture des premiers chapitres, et il est à craindre que le public français, toujours impa­ tient de conclure, avide de connaître le rapport des firincipes généraux avec les questions immédiates qui e passionnent, ne se rebute parce qu’il n’aura pu tout d’abord passer outre. C’est là un désavantage contre lequel je ne puis rien, si ce n’est toutefois prévenir et prémunir les lecteurs soucieux de vérité. Il n’y a pas de route royale pour la science, et ceux-là seulement ont chance d’arriver à ses sommets lumineux qui ne crai­ gnent pas de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés. Recevez, cher citoyen, l’assurance de mes senti­ ments dévoués. Karl Marx. » 7 Louis Althusser : Du « Capital » à la philosophie de Marx Les exposés que voici ont été prononcés au cours d’un Séminaire d’études consacré au Capital, dans les premiers mois de 1965, à l’Ecole Normale. Ils portent la marque de ces circonstances : non seulement dans leur composition, leur rythme, le tour didactique ou parlé de leur expression, mais encore et surtout dans leur diversité, les répétitions, les hésitations et les risques de leur recherche. Certes, nous eussions pu les reprendre à loisir, les corriger les uns par les autres, réduire la marge de leurs variations, accorder de notre mieux leur terminologie, leurs hypothèses et leurs conclusions, exposer leur matière dans l’ordre systématique d’un seul discours, bref tenter d’en composer un ouvrage achevé. Sans prétendre à ce qu’ils devraient être, nous avons préféré les donner tels qu’ils sont : justement des textes inachevés, les simples commencements d’une lecture. 1. Certes, nous avons tous lu, nous lisons tous Le Capital. Depuis près d’un siècle bientôt, nous pouvons le lire, chaque jour, en transparence, dans les drames et les rêves de notre histoire, dans ses débats et ses conflits, dans les défaites et les victoires du mouvement ouvrier, qui est bien notre seul espoir et destin. Depuis que nous sommes < venus au monde >, nous ne cessons de lire Le Capital dans les écrits et les discours de ceux qui l’ont lu pour nous, bien ou mal, les morts et les vivants, Engels, Kautsky, Plekhanov, Lénine, Rosa Luxemburg, Trotsky, Staline, Gramsci, les dirigeants des organisations ouvrières, leurs partisans ou leurs adversaires : philosophes, écono­ mistes, politiques. Nous en avons lu des fragments, des « morceaux >, que la conjoncture avait < choisis > pour nous. Nous avons même tous plus ou moins lu le Premier 9 Livre, de la « marchandise > à < l'expropriation des expropriâtes >. Pourtant, il faut bien un jour, à la lettre, lire Le Capital. Lire le texte même, tout entier, les quatre Livres, ligne après ligne, reprendre dix fois les premiers chapitres, ou les schémas de la reproduction simple et de la reproduction élargie, avant de déboucher, des hauts-plateaux arides et ras du Second Livre, sur les terres promises du profit, de l’intérêt et de la rente. Mieux : il faut lire Le Capital non seulement dans sa traduction française (fût-elle, pour le Livre I, celle de Roy que Marx avait plus que révisée : refaite), mais, au moins pour les chapitres théoriques fon­ damentaux, et pour tous les passages où affleurent les concepts-clés de Marx, dans le texte allemand. C’est ainsi que nous étions convenus de lire Le Capital. Les exposés issus de ce projet ne sont que les protocoles personnels variés de cette lecture : chacun ayant taillé à sa manière sa propre voie oblique dans l’immense forêt du Livre. Et si nous les donnons dans leur forme immé­ diate sans rien y reprendre, c’est pour produire tous les risques et les avantages de cette aventure ; c’est pour que le lecteur y retrouve, à l’état naissant, l’expérience même d’une lecture ; et que le sillage de cette première lecture l’entraîne à son tour dans une seconde, qui nous portera plus avant. 2. Comme il n’est toutefois pas de lecture innocente, disons de quelle lecture nous sommes coupables. Nous étions tous des philosophes. Nous n’avons pas lu Le Capital en économistes, en historiens ou en littéraires. Nous n’avons pas posé au Capital la question, ni de son contenu économique ou historique, ni de sa simple « logique > interne. Nous avons lu Le Capital en philo­ sophes, lui posant donc une autre question. Pour aller droit au fait, avouons : nous lui avons posé la question de son rapport à son objet, donc tout à la fois la question de la spécificité de son objet ; et la question de la spécificité de son rapport à cet objet ; c’est-à-dire la question de la nature du type de discours mis en œuvre pour traiter de cet objet, la question du discours scientifique. Et puisqu’il n’est jamais de définition que d’une différence, nous avons 10

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