(Re)lireA ndersen Modernité de l'ceuvre sousl a direction de Marc Auchet Klincksieck I Ute Heidmann Racontear utrement Vers une poétique de la difference dans les Contesr acontésa ux enfants de Hans Christian Andersen Dans un livre consacréà la diuersitéd e l'æuvre d'Andersen. cettec ontributionv eut attirerI 'attentions ur une dimensione lle aussic aractéristiqued e certeG uvre, à savoirI a dilferenceR. aconter autrement,é crirea utrement,s ont deso bjectifsq ui orientent selon moi l'écritured 'Andersend èsl e début. Cette mise en æuvred e la différenced étermines esc hoix souventi nsolitesd e mots, de sryles et de stratégiesn arrativesS. av olonté de racontera utrementn e se comprendp ash orsd e l'inrensed ialoguei ntertextueql u'il engage avecd es écrivainse t desc onteursc omme Adam Oehlenschlâger, LudwigTieck, Friedrichd e la MomeF ouqué,A dalbertv on Chamisso, Heinrich Heine,E .T.A.H offmanne tWilhelm Grimm qu'ilconsi- dère comme un u poèted e contes, (EuentyrD igter)2 . Plutôt que d'en restera u constatd esr essemblancethsé matiquesj,e croise n 1. Professeurea ssociéeà l'université de L-ausannee t I'Institut européen de I'universitéd e Genève. 2. Voir à ce propos Cay Dollerup, Tàbsa ndTiansktion. TheG rimm Talzsfom Pan-GermanicN arratiuest o SharedI nternational Fairyn/es, )ohn Ben ja-mins PublishingC ompany,A msterdam, Philadelphia,1 999, p. 67. UTEH EIDMANN effetp lus instructifd e focaliselr' attentions ur ce qui distinguel es textesd 'Andersend esæ uvresd e cesé crivains. Dès le premier cahier des Contesr acontésa ux enfants( Euentyr, fortahefor Born), paru en mai 1835,A ndersené laboreà mon sens une véritablep oétiqued z k dffirence. J'examineraci ertainsa spects de cettep oétiqueq ui confèrea ux premiersc ontesu ne indéniable 3. densités émantiquee t qui en fait de véritableste xtesl ittéraires Considérésc omme lesm oins originaux du corpus,p arceq ue trop prochesd 'une origine folklorique, il manqueraite ncoreà cesp re- miersc ontesI 'inventivitée t l'originalitéd esc ontesu ltérieursU. ne remarqued e la préfaced u deuxièmec ahierd e lB37 ests ouvent utiliséep our justifier cej ugement.A nderseny affirmeq ue trois des quatrer écitsd u premierc ahiers 'inspirendt e contese ntendusp en- dant son enfance: De la sorte sont nés ies quatre contes: u Le Briquet,, u Le Petit Claus et le Grand Claus u, u La Princesses ur le petit pois r et < Le Compagnon de voyager . [...] Sont complètement de mon inven- tion : Les Fleurs de la petite Ida,, u Poucette,, u La Petite " Sirène, . a Ce proposi ncite les critiquesà faire porter leur effort analy- tique et interprétatifs ur lesc ontesj ugésp lus ( originaux> re t à en resterp, our lesa utresa, u constatd e leur ressemblanctheé matique avecl esc onresd e la traditione n négligeanat u passaguen e inter- textualité littéraire importante. La recherchef olkloristique a ren- forcé ce parti pris en érigeantl esc ontesd 'Andersene n réalisatrons exemplairesd e certainsc ontes-typreérp ertoriésd ansT heT ypeos f the Folbtalesd 'Aarne & Thompson. Le conte-rype5 62 (TheS pirit in 3. Jean-Michel Adam insiste ici même égalements ur cette densité sémanti- que, en éclairantl e tissaged es relationsc o-textuellesq ui relient les quatre contesd u premier cahier. 4. Cité par R. Boyer,A ndersen, (Euures,t . l. Textest raduits et annotésp ar RégisB oyer,P aris,G allimard, Bibliothèque de la Pléiade,1 992, p. 4. RACONTER AL]TREMENT the Blue Light) estd éfini à partir de Fyrtsiet, d'Andersene t le " conte-rype7 04 (Princesosn the Pea)à partir de,, Prindsessepna a Ærten u5 .D ansc etteo ptiquec entrées url esr essemblanctehsé ma- tiques, une phrased u commentaired 'Andersenn 'a pas reçu l'ar- tention qu'elle mérite. Ser éferanta ux contesd u premierc ahier,i l dit : u Je lesa i racontésà mafaçoz,m e permet tant touterl esm odi- f cationsq ue je trouvaisc onvenablesl,a issantm on intaginationa vi- ver lesc ouleursp âliesd esi mages,.6 En affirmants on intention de raconterà sa façon,A ndersen annoncel a poétiqued e la différenceq u'il mettra en æuvrep ar 7. des moyensl angagierse t narratifst rèsp articuliers Les premiers contesm onrrenrl a subtilitéd esd ifférenceqsu 'Andersenin troduir pars afaçonp articulièred e raconterd esh istoiresth ématiquement prochesd esc ontesd e la traditiono u de contesé critsp ar d'autres. Lesd euxp remiersc ontesd u premierc ahier( u Fvrtoietu et u Lille Clauso g storeC lausu ) racontenat utremendt euxc ont€st hématique- ment trèsp rochesd esf rèresG rimm : u Dasb laueL icht ) et ( Das Bùrle ,. u Den lille IdasB lomster) représentaeu tremenut n pand e I'histoired 'E.T.A. Hoffmann, u Nussknackeur nd Mausekônig,. . Den lille HavfrueD e ngageu n dialoguein tertextuetlr èss erréa vec Undined e la Motte Fouquée n iui opposantn on seulemenut ne Nous avonsm ontrél esa poriesd e cetrep ositionc entrées ur leso ccurrences de certains motifs dans une analysec omparativeà e Die Erbsenprobed es frères Grimm avecl a Princessseu r le petit pois (Jean-MichelA dam, Ute Heidmann, . Réarrangedr es motifs, c'estc hangerl e sens.P rincesseest petits pois chezA ndersene t (lrinrm ', dansA . Petitaré d.. Contes: l'uniuer- sele t le singulicr,L ausanne,P ayot,2 002. 6. Cité par Boyero p.c ir.,p .4. C'estm oi qui souligne. 7. Ir4arcA uchet a le grand mérite d'attirer l'attention des lecteursf ranco- phoness ur ce qu'il considèrefb rt justementc ornmel a " révolutions rylisti- que u des premiersc ontesd 'Andersen.H ans Christian Andersen,C ontrsa t hi.stoiresE.d ition intégraled es textesr assembléps ar I'auteur.I ntroduction, traduction et annotation par Marc Auchet, Paris,L e Livre de Poche (La Pochothèque)2,0 05, p. 28. UTE HEIDMANN autre façond e raconterm ais aussiu ne esthétiquet rà diffèrented u récitr omantique. Lorsquel 'écrivaind anoisd écided e s'essaye(ra prèsl e théâtre,l e récit de voyage,l a poésiee t le roman) au genred u conte, il s'aven- ture dans un domaineq ui est à l'époqueu n véritablec hamp d'ex- périmentationl ittérairee t artistique,a u Danemarkc omme partout en Europe.L oin de ses ituerd ansu n domainev ierge,l' écritured es conrese sre n réalitét rèsf ortement marquéep ar différentss tylesd e narratione t par deso rientationsg énériqueps lus divergenteqs ue l'étiquette faussemenht omogèned e contem erueilleuxn e le laisse 8. croire Depuisu ne trentained 'annéesd, esé vénementlsit téraires ses uccèdendt ansc e domaine. En 1805, Adam Oehlenschlâgepr ublie une pièce intitulée Akddin, ellerD enforundtrligeL ampe.D evenuee mblématiqued e la mentalitée t de la culture danoise,c ettep ièce( désignéec omme dramatishe uenqtrc, onte dramatique)a malgamed es aspectsg éné- riquesd es contesd ramatisés( Lesedramad)e Ludwig Tieck et des thèmes desM ille et une Nuits (traduits en danois en 1757-1788, à partir de la célèbret raduction françaised e Galland). Comme 8. Voir à ce su.jeJt ean-MichelA dam, Ute Heidmann, " Réarrangerle s motifs, c'estc hangerl e sens.P rincesseest petit pois chezA .ndersene t Grimm,, dansA . Petitaté d., Contes: I'uniuersee/t le singulier,l-ausanneP, ayot,2 002 ; " Du rhéâtred e Coppet aux contesd es Grimm : les mutations génériques d'un étrange récit ,, dans Les Tèxtesc omme auenture. Hommage à Doris Jahubec( textesr éunis par M. Graf, J.-F. Tappy et A, Rochat), Carouge- GenèveZ, oé,2003,p .174-184; u Discursivitée t (trans)textualitéL.a com- paraisonp our méthode. Lexemple du conte ,, dans LAnalysed u discours dans les étudcsl inéraires,R . Amossy et D. Maingueneau éd., Toulouse, PresseUs niversitairedsu Mirail, 2003, p. 29-49 ; u Des genresà la généri- cité. Lexempled esc ontes( Perraulte t lesC rimn-r), , Langagesn,' l53, Paris, Larouss,e p . 62-72.[ a comparaisond esc ontest hématiquemenpt rochesd e Perrault et des frèresG rimm d'une part et d'Andersen et des Grimm de I'autre montre clairementq u€ nous n'avonsp as alTaireà de simples trans- criptionsd e contesd e la tradition populaire,m ais à des élaborationsd e genrese t de srylest rès marquésq ui s'inscriventd ans des objectifs esthéti- quese t idéologiquest rèsd ifférentsp our chacun desé crivains. MCONTER AUTREMENT tous lesD anois,A ndersenc onnaîtl a pièced 'OehlenschlâgeEr.t depuiss on enfance,i l est familier desc ontesd esM ille et une nuits qui ont nourri l'engouementf rançaise t européenp our le conte orientald epuisl e début du dix-huitièmes iècleE. n 1812,l a paru- tion du premier volume desK inder- und Hausmàrchend es frères Crimm a un impact considérables ur lesm ilieux artistiquese t éru- dits danois,q ui lisentl 'allemandL. e recueiel stà I'origined 'un vif intérêtp our le folkloren ordiquee t plus particulièremendt anois. RasmusN yerup, spécialisted es lettresd anoisesq, ui connaît et estimel esl rèresG rimm depuisl eur traductiond e balladesd anoises e, de 1Bl1 incite I'un de sesé lèvesJ,u stM athiasT hiele,à rassem- bler desl égendesd anoisese n suivantI 'exempled esf rèresG rimm. En iBl6, Adam Oehlenschlâgepru bliel a routep remièret raduc- tion danoised e six contesd esf rèresG rimm dans une anthologie intitulée Euentyra fforshelligeD igtere (Contesd e diuersp oètes10), sansd oute égalemenct onnued 'AndersenL. e premierv olume de la deuxièmeé dition élargied esK inder- und Hausmàrchen(d e l8l9) I l, est traduit en danoise n 1823 sousl e titre Folhe-Euen4s'ra mlede af BrodreneG rimm. Cette traduction, initiée par Johan Frederik Lindencrones ur la based e la premièreé dition de 181J, esta no- nymementa ugmentéee t modifiéep ar saf ille, LouiseH egermann- Lindencroneu, ne proched 'Adam OehlenschlâgeEr.l le intègrel es importantesm odificationsn arrativese t srylistiqueasp portéesp ar Vilheim Grimm en 1819e t reproduita ussiI 'importantep réface de la deuxièmeé dition. 9. Voir, au sujet de I'incenseé changec ulturel entre le Danemark et I'Allema- gne et plus précisémenta u sujet des traductions danoisesd u recueil des Crimm, l'excellenteé tude de Cay Dollerup, op. cit., p. 12-37. Quant à I'importanced e Nyerup pour le jeuneA ndersenv, oir la biographied e Jens Andersen, Hans Christian Andzrsen.E ine Biographir. Aus dem Dânischen von Ulrich Sonnenberg,F rankfurt a. M. et LrJpzig, Insel Verlag, 2005, p. 101. 10. Voir Dollerup,o p.c it.,p .2l-24. I l. Voir au sujet de Ia date àe 1823 au lieu de 1821, Cay Dollerup, op. cit., o.74. UTE HEIDMANN Cette préface,c errainemenrr emarquéep ar les lecteursd anois intéressépsa r le conte,c odifie en quelques ortel esc aractéristiques du conted it populaire( Volksmàrchenq)u el esf rèresG rimm préten- daient ( rranscrire, . En affirmant qu'ils ne faisaientq ue modifier I'expression( denA usdrucÉ)s anst oucher au conrenu (denI nhalt) 12, desc ontes caractérisécso mme desp roduits? urs et innocentsd u peuple,i ls y exprimente n fait leur proprec onceprionr omanrique dela Volkspoes(ipeo ésiep opulaire).I ls créenta insiu n rypei déald u conteé crit dit populaireq ui canonisee n réalitél eur façonp ropred e 13. conter Léditiond anoised esc ontesd esG rimm inspiree t oriente aussil a collectee t la publication de conresp opulairesd anois par Mathias \Winther,p ubliése n 1823 et lus par Andersenr a. En 1830,d ix ansa prèsla premièret raduction danoised esH istoires et contesd u tempsp assé,a uecd esm oralitésd e Charles perrault, le jeune Andersenf ait avec( Dodningen (Le Mort) une première " tentatived e récritured 'un contep opulaired anoisq u'il intègred ans sonp remierr ecueidl e poésie1 5I.l esta lorss évèremenctr itiquép ar ChristianM olbech,p rofesseudr 'histoirel ittéraire,r édacteudr 'un dictionnaired e danoise t éditeurd 'anthologieds e contesà succès. Il qualifie le sryled 'Andersend e u trop subjectif, r6e t il lui repro- ched 'avoirc omplèremenmt anquél e u 1sné piqueu avecle quelc es 12.u [...] sonderni hren Inhalt so wiedergegebewni e wir ihn empfangenh at- ten; dassd er Ausdruck grossenteilvso n uns herrûhrt, verstehts ich von selbst [...]., Grimm, Jacob und Vilhelm, Kinder- und Hausmàrchen, gesammelr durch die Brûder Grimm, Vollstândige Ausgabe auf der Crundlage der dritten Auflage (1837), herausgegebevno n Heinz Rôlleke, Frankfurta . M., DeutscherK lassikeVr erlag,1 985,p . 18. t1. Voir à ce sujerA dam & Heidmann, u Du théâtred e Coppet aux contesd es Crimm : les mutations génériquesd 'un étrange récitr , Les Textesc omme auenture.H ommageà DorisJ aleubec(t extesr éunisp ar M. Gral, J.-F.T âppl, et A. Rochat),C arouge-GenèveZ,o é,2003, p. 174-184. t4. JensA ndersen,o p. cit., p. 315-316. l). Voir à ce sujet lvlarcA uchet, u Andersene t la tradition du conte u, Festival littéraired e I'Aubrac u À la rencontred 'écrivains 2003 (à paraître). " 16.JensA nderseno, p.c it.,p .286-287. RACONTAEURT REMENT contesu devaientu êtrer acontés1 7.L e professeuer t éditeurf onde cej ugementn ormatifp robablemenst ur lesc aractéristiquensa rra- tivesd ont lesG rimm avaienfta it le modèlec anoniqued u genred es contesp opulaires.M olbech lui-même travaillee n effet au même momenr sur lesc onresd esG rimm qu'il utilised anss esp ropres publicationsE. n 7832,i l publieu n livred idactiqueq ui u recycleu l8 re. sixc onresd esf rèresG rimm pour inciterl esé coliersà la lecture LJna utre ouvrage,JulzgauefoBro rn (Cadzaud eN oëlpour enfantszg), paraîte n 1835 en même temps que le premier cahierd 'Ander- sen.I I contientn euf contesq ue Molbeche mpruntea u deuxième volume de l'édition de lB19 desK inder- und Hausmàrchend es 21. Grimrn Ce livree str ecenseén mêmet empsq uec eluid 'Ander- send ansl e premiern uméro dela DanshL iteratur-Tidendzd e 1836. Comparantl esd euxo uvragesl,e journalistea rriveà la conclusion que le srylen arratif u calmee t simple u de Molbecfi est uplusj uste et pluss ainu que la récitationm oinsu ordonnéeu de la narration 22. oraled 'Andersen Danss ar écapirulatiotnr èsd ocumentéed e la viel ittérairee t édi- torialeà CopenhagueJ,e nsA ndersens oulignel e fait que lesq ua- tre compte rendusp aruse ntre 1835 et 1837 vont dansl e même sensS. elonl ui. ils illustrenbt ien leso pinionse t conventionqs ui 17.JensA nderseno, p.c it.,p . 288. 18.KHM, I 0, 73,71, 87, 152 et 206. Les trois premiersé taientr eprisd e la rraductiond u premier volume par Hegemann-Lindencroneet les trois aurresp rovenaiendt u deuxièmev olume,p robablementtr aduitsp ar l'édi- teur Molbechl ui-nrême. 19.Ce livre intitulé Dansk Læsebogi Prosa til Brug ued Sproguncbruisningi Modersmaalets, ærr/elesfoAr lellembhsseri Sbobrne était, selon Cay Dollerup, le premiere xempled e I'utilisationd esc ontesd esG rimm pour ['instrucrion scolaire. 20.JensA nderseno, p.c it., p. 292. 21,KHN{, 91, 121,123,1 34,1 49,lt1, 153,v oirà ces ujetD ollerup1 999: 75. 22 Voir Jens Andersen, op. cit., chap 5, p. 293 gui circ le Dansh Literatur- Tidettden. " ]. 18.16p, . 10. UTEH EIDMANN définissaiendt ors le genred u conte.L esc ritiquess tigmarisenIr' in- troductiond u langagep arléd ansl 'écritureli ttérairee t soutiennent la nécessitéd e donner des leçonsm oralesa ux enfants.A ndersen enfreint cesd eux préceptese n choisissanut n langageo raliséq ui parle directementa ux enfantse t en terminant sesc ontess ansq u'aucune voix d'adulte n'interviennep our séparerc lairementl e bien du mal 23. et moralisere xplicitement Andersene stb ien en train d'invenrer une façon d'écriree t de dire trèsd ifférented esm odèles,d ess ryles et desc onventionsé tablis. Faisanta llusionà la rédacriond esc ontesd u premierc ahier, Andersené crit à Ingemanne n fëvrier1 835 : - [...J 1. croisq ue ça réussitJ. 'ai donnéq uelques-undse sc ontesq ui me rendaienht eu- reux, enfant, et que je ne crois pas connus.J e les ai écrits tout à fait commeje lesr aconteraiàs un enfantu 2 4.B ien que souventc irée pour affirmer qu'Andersené crit de la littérature enfantine, cerre remarqued écrit en rédité unep osturen arrativee t un choix srylis- tique : ( commej e lesr aconteraisà un enfant., Sa remarquen e désignep asI 'enfantc ommed estinataireex clusifm, aise llem er en place,c ommen ousa llonsl ev oir plusl oin, uned oublep ositionn ar- rative.L e choix du destinatairee nfantinp ermetc ertesa u narrateur d'écrirep our êtrec ompréhensiblpea r dese nfantsm, aisi l insraure, par ce moyen srylistique€ n apparencen aïf et simple, un décalage potentiellemenst ubversief t ironiqueà l'égardd u monde adulte. Ce décalageq, ui caractériseto us les contesd u premier cahier,e st clairementt hématiséd ansu LesN ouveauxH abits de l'empereuru du troisièmec ahierd e 1837. Andersenc onsidèrec etten ouvellef açond e (ra)conters uffisam- ment importantep our la mettree n évidencep arl e titreq u'il donne à son ouvrage: Contesra contéasu x enfants( Euen4'rfortaheforB srn). Parl e rajout defortahe,s on titre difières ubtilementd esK ind"er-und Hausmàrchend esf rèresG rimm, Lesc ontesd esG rimm sonr cerres 23. Yoir JensA nderseno, p.c it.,p .293. 24. Cité par Boyer,o p.c it.,p . 1321,c 'estm oi qui souligne. RACONTFA,URT REMENT écrits dans une intention éducativee t mora.lisatricqeu e la réécri- ture au fil desé ditions ne fait que renforcere t que leso uvragesd e Molbech exploitentd e toute évidencem, aisi ls n'adoptentp as,à la différenced esc ontesd 'Andersen,l a posture dela perspectiuee nfan- tine, dont je montreraiq u'elles ed oublec hezA ndersend 'une pers- pectivea dultep rofondémenti ronique.l æ rajout dufortalted ésigne cet important changemendt e perspectiveet distinguel e livre d'An- dersend u recueild esG rimm, maisa ussid eso uvragesd e Molbech qui portent le plus simplefor Born ou celui d'Otto Speckterp, aru en 1834,i ntitulé FablzrforB srn25.D ès le choix du titre de son ouvrage,A ndersené labored onc une poétiqued e la diftrence donr il développele sm oyensl angagiersn, arratifse t génériquesa u fil des Contesra contéasu xe nfantt.E n intitulant sonp remierr ecueilE uentyr fortahefor Born, Andersenin dique une réflexionm éta-poétiques ur le mode de représentatiodnu conte,p eur-êcrep our sed istinguer égalementd u célèbreA hdin d'Adam Oehlenschlâgerm, éra-poéti- quemenrq ualifié de dramatiske uentyr. Le tout premiert exte,i ntitulf u Fyrtoiet, (Le Briquet),r evêt dans cette perspectiveu ne valeurp rogrammatique.D ans une ler- tre à Andersend atéed u 6 novembre1 835, CarstenH auch repro- cheà u Fyrtoiet, de n'êtreq u'uu nei mitationd 'un poèmem eilleur, La Lamped Akdin,. Ce jugemen t hâtif reposeu nef oise ncores ur la ressemblancteh ématiquef rappantee t la présenced e certains motifs communs. Dans le conte d'Andersen,u n soldato btient un briquet magiqueq ui lui donne le pouvoir sur trois énormes chiensq ui I'aident dansl a réalisationd e sesd ésirs,c omme Aladin reçoitu nel ampem agiqued 'un géniea uxp ouvoirsin finis.L e choix de cetteh istoirec omme premierc onte n'estp as,à mon sens,l e signed 'une imitation et d'unef aiblessde' AndersenC. 'est,r out au contraire,u ne façond élibéréed 'instaureru n dialoguein tertextuel 25. On peut voir [a paged e titre de cetteé dition dansl e collagef àit par Hans Christian Andersenp our le livre d'imagesd estinéà Asrrid Stamped ansJ ens Anderseno, p.c it., p. 310.
Description: