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Licence de mathématiques: Cours d’Algèbre 2 2012--2013 PDF

44 Pages·2013·0.324 MB·French
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Preview Licence de mathématiques: Cours d’Algèbre 2 2012--2013

Licence de math´ematiques Cours d’Alg`ebre 2 2012–2013 Luis Paris 1 Formes bilin´eaires et formes sym´etriques 1.1 Formes bilin´eaires sym´etriques Dans ce chapitre K d´esignera le corps Q des nombres rationnels, le corps R des nombres r´eels, ou le corps C des nombres complexes. D´efinition. Soit E un espace vectoriel sur K. On appelle forme bilin´eaire sur E une application b de E ×E dans K telle que (a) b(x +λx ,y) = b(x ,y)+λb(x ,y) pour tous x ,x ,y ∈ E et λ ∈ K ; 1 2 1 2 1 2 (b) b(x,y +λy ) = b(x,y )+λb(x,y ) pour tous x,y ,y ∈ E et λ ∈ K. 1 2 1 2 1 2 On dit que cette forme est sym´etrique si, de plus, (c) b(x,y) = b(y,x) pour tous x,y ∈ E. Exemple 1. Posons E = Rn. Soit b : E ×E → R d´efinie par b((x ,...,x ),(y ,...,y )) = x y +···+x y . 1 n 1 n 1 1 n n Alors b est une forme bilin´eaire sym´etrique sur E. Exemple 2. Soit E = R3. Soit b : E ×E → R l’application d´efinie par b((x ,x ,x ),(y ,y ,y )) = x y −2x y . 1 2 3 1 2 3 1 2 2 2 Alors b est une forme bilin´eaire sym´etrique. Exemple 3. Soit E = C0([0,1]) l’espace des applications continues de l’intervalle [0,1] dans R. Soit b : E ×E → R d´efinie par (cid:90) 1 b(f,g) = f(t)g(t)dt. 0 Alors b est une forme bilin´eaire sym´etrique. 1 Exemple 4. Soit E = M (K) l’espace des matrices carr´ees `a n lignes et n colonnes. Soit n b : E ×E → K d´efinie par b(A,B) = Tr(AB). Alors b est une forme bilin´eaire sym´etrique sur E. Exemple 5. Soient E un espace vectoriel et (cid:96) ,(cid:96) : E → K deux formes lin´eaires. Soit 1 2 b : E ×E → K d´efinie par b(u,v) = (cid:96) (u)(cid:96) (v). 1 2 Alors b est une forme bilin´eaire. Elle n’est pas en g´en´eral sym´etrique. D´efinition. On suppose que E est de dimension finie, n. Soient b une forme bilin´eaire sur E et B = {e ,...,e } une base (ordonn´ee) de E. On appelle matrice de b dans B la 1 n matrice M (b) = (b(e ,e )) ∈ M (K). B i j 1≤i,j≤n n Exemple. Soient E = R3 et b : E ×E → R d´efinie par b((x ,x ,x ),(y ,y ,y )) = x y −2x y +3x y . 1 2 3 1 2 3 1 1 1 2 3 3 Alors b est une forme bilin´eaire sym´etrique et sa matrice dans la base canonique est   1 −2 0 −2 0 0 . 0 0 3 Lemme 1.1. Soient b : E×E → K une forme bilin´eaire, B une base de E et M = M (b) B la matrice de b dans la base B. Soient x,y ∈ E et X,Y les composantes de x,y dans la base B, respectivement. Alors b(x,y) = XtMY .   x 1 . D´emonstration. On pose B = {e1,...,en}, M = (ai,j)1≤i,j≤n, X =  ..  et Y = x n   y 1  ... . On a ai,j = b(ei,ej) pour tous i,j ∈ {1,...,n}, x = (cid:80)ni=1xiei et y = (cid:80)ni=1yiei. y n Alors (cid:32) (cid:33) n n n n n n (cid:88) (cid:88) (cid:88)(cid:88) (cid:88)(cid:88) b(x,y) = b x e , y e = x b(e ,e )y = x a y = XtMY . i i j j i i j j i i,j j i=1 j=1 i=1 j=1 i=1 j=1 2 D´efinition. Une matrice carr´ee M ∈ M (K) est sym´etrique si Mt = M. n Lemme 1.2. Soient b : E×E → K une forme bilin´eaire, B une base de E et M = M (b) B la matrice de b dans la base B. Alors b est sym´etrique si et seulement si M est sym´etrique. D´emonstration. On pose B = {e ,...,e } et M = (a ) . Supposons que b est 1 n i,j 1≤i,j≤n sym´etrique. Alors, pour tous i,j ∈ {1,...,n}, on a a = b(e ,e ) = b(e ,e ) = a , i,j i j j i j,i donc M est sym´etrique. Supposons que M est sym´etrique. Soient x,y ∈ E et X,Y les composantes de x,y dans la base B, respectivement. Alors b(x,y) = b(x,y)t = (XtMY)t = YtMtX = YtMX = b(y,x). Ceci montre que b est sym´etrique. D´efinition. Soient b ,b deux formes bilin´eaires. La somme de b et b , not´ee b +b , est 1 2 1 2 1 2 la forme bilin´eaire sur E d´efinie par (b +b )(x,y) = b (x,y)+b (x,y). 1 2 1 2 Soient b une forme bilin´eaire sur E et λ ∈ K. Le produit de b par λ, not´e λb est la forme bilin´eaire sur E d´efinie par (λb)(x,y) = λb(x,y). On note L (E) l’ensemble des formes bilin´eaires sur E. On v´erifie facilement que L (E) 2 2 muni de la somme et la multiplication est un espace vectoriel sur K. Proposition 1.3. Soit E un espace vectoriel de dimension n. (1) L’espace L (E) des formes bilin´eaires sur E est de dimension n2. 2 (2) L’ensemble S (E) des formes bilin´eaires sym´etriques est un sous-espace vectoriel de 2 dimension n(n+1). 2 D´emonstration. On se donne une base B = {e ,...,e } de E. Pour i,j ∈ {1,...,n}, 1 n on note D la matrice dont le coefficient a` la i-`eme ligne et j-`eme colonne est 1 et dont i,j tous les autres coefficients sont nuls. Remarquez que, si M = (a ) ∈ M (K), alors i,j n M = (cid:80)n (cid:80)n a D . Pour tous i,j ∈ {1,...,n}, on note δ la forme bilin´eaire telle i=1 j=1 i,j i,j i,j que M (δ ) = D . Soient x,y ∈ E et X,Y les composantes de x,y dans la base B, B i,j i,j respectivement. Alors δ (x,y) = XtD Y . i,j i,j On va montrer que {δ | i,j ∈ {1,...,n}} est une base de L (E). Ceci implique que i,j 2 L (E) est de dimension n2. 2 3 Soit b ∈ L (E). Soit M = (a ) la matrice de b dans la base B. Soient x,y ∈ E et X,Y 2 i,j les composantes de x,y dans la base B, respectivement. Alors (cid:32) (cid:33) n n n n (cid:88)(cid:88) (cid:88)(cid:88) b(x,y) = XtMY = Xt a D Y = a XtD Y i,j i,j i,j i,j i=1 j=1 i=1 j=1 n n (cid:88)(cid:88) = a δ (x,y). i,j i,j i=1 j=1 Ceci implique que n n (cid:88)(cid:88) b = a δ . i,j i,j i=1 j=1 On se donne une collection {a | i,j ∈ {1,...,n}} de scalaires et on suppose que i,j n n (cid:88)(cid:88) a δ = 0 i,j i,j i=1 j=1 On observe que, pour i,j,k,(cid:96) ∈ {1,...,n}, on a (cid:26) 1 si (i,j) = (k,l) δ (e ,e ) = i,j k (cid:96) 0 sinon Alors, pour k,(cid:96) ∈ {1,...,n} on a (cid:32) (cid:33) n n n n (cid:88)(cid:88) (cid:88)(cid:88) 0 = a δ (e ,e ) = a δ (e ,e ) = a . i,j i,j k (cid:96) i,j i,j k (cid:96) k,(cid:96) i=1 j=1 i=1 j=1 Soit Π : L (E) → L (E) l’application d´efinie par 2 2 1 Π(b)(x,y) = (b(x,y)+b(y,x)). 2 On v´erifie facilement que Π est une application lin´eaire. De plus, on a Π(b) ∈ S (E) pour 2 tout b ∈ L (E) et Π(b) = b pour tout b ∈ S (E). Ceci montre que Π est une projection 2 2 lin´eaire et S (E) = Im(Π). En particulier, S (E) est un sous-espace vectoriel de L (E). 2 2 2 Pour i,j ∈ {1,...,n}, i < j, on pose δ˜ = 1(δ + δ ). On pose B˜ = {δ | 1 ≤ i ≤ i,j 2 i,j j,i S i,i ˜ n}∪{δ | 1 ≤ i < j ≤ n}. On a i,j Π(δ ) = δ pour 1 ≤ i ≤ n i,i i,i ˜ Π(δ ) = δ pour 1 ≤ i < j ≤ n i,j i,j ˜ Π(δ ) = δ pour 1 ≤ i < j ≤ n j,i i,j 4 ˜ Comme {δ | 1 ≤ i,j ≤ n} engendre L (E), ces ´egalit´es impliquent que B engendre i,j 2 S ˜ ˜ S (E). On v´erifie facilement que B est libre. Donc, B est une base de S (E) et la 2 S S 2 dimension de S (E) est |B˜ | = n(n+1). 2 S 2 Exemple. On pose E = R2 et on note B la base canonique de E. Alors L (E) est de 2 dimension 4. La base de L (E) est donn´ee par les formes bilin´eaires suivantes. 2 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 1,1 1 2 1 2 1 1 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 1,2 1 2 1 2 1 2 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 2,1 1 2 1 2 2 1 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 2,2 1 2 1 2 2 2 En particulier, toute forme bilin´eaire est de la forme ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ a x y +a x y +a x y +a x y . 1 2 1 2 1,1 1 1 1,2 1 2 2,1 2 1 2,2 2 2 L’espace S (E) est de dimension 3. La base de S (E) est donn´ee par les formes suivantes 2 2 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 1,1 1 2 1 2 1 1 δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ x y 2,2 1 2 1 2 2 2 1 ˜ δ : ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ (x y +x y ) 1,2 1 2 1 2 1 2 2 1 2 En particulier, toute forme bilin´eaire sym´etrique est de la forme b ((x ,x ),(y ,y )) (cid:55)→ a x y +a x y + (x y +x y ). 1 2 1 2 1,1 1 1 2,2 2 2 1 2 2 1 2 D´efinition. SoientE unespacevectorieldedimensionfinie,etB,B(cid:48) deuxbasesordonn´ees de E. Alors M(Id ,B(cid:48),B) s’appelle la matrice de passage de la base B `a la base B(cid:48). E Proposition 1.4 (sans d´emonstration). Soient E un espace vectoriel de dimension finie, B,B(cid:48) deux bases ordonn´ees de E, et f : E → E une application lin´eaire. On note A la matrice de f dans la base B, A(cid:48) la matrice de f dans la base B(cid:48) et P la matrice de passage de B `a B(cid:48). Alors A(cid:48) = P−1AP. Proposition 1.5. Soient E un espace vectoriel de dimension finie, B,B(cid:48) deux bases ordonn´ees de E, et b : E×E → K une forme bilin´eaire. On note M la matrice de b dans la base B, M(cid:48) la matrice de b dans la base B(cid:48) et P la matrice de passage de B `a B(cid:48). Alors M(cid:48) = PtMP. D´emonstration. On pose B = {e ,...,e } et B(cid:48) = {e(cid:48),...,e(cid:48) }. On pose M = (a ), 1 n 1 n i,j M(cid:48) = (a(cid:48) ) et P = (p ). Soient i,j ∈ {1,...,n}. Alors i,j i,j (cid:32) (cid:33) n n n n (cid:88) (cid:88) (cid:88)(cid:88) a(cid:48) = b(e(cid:48),e(cid:48)) = b p e , p e = p p b(e ,e ) i,j i j k,i k (cid:96),j (cid:96) k,i (cid:96),j k (cid:96) k=1 (cid:96)=1 k=1 (cid:96)=1 n n (cid:88)(cid:88) = p a p . k,i k,(cid:96) (cid:96),j k=1 (cid:96)=1 5 Ceci montre que M(cid:48) = PtMP. D´efinition. Soit b : E × E → K une forme bilin´eaire. On se donne x ∈ E et on note ϕ (x) : E → K l’application d´efinie par b ϕ(b)(x)(y) = b(y,x), pour y ∈ E. On observe que ϕ (x) est une forme lin´eaire. b Proposition 1.6. Soit b : E×E → K une forme bilin´eaire. Alors l’application ϕ : E → b E∗,x (cid:55)→ ϕ (x), est une application lin´eaire. Soient B une base de E et B∗ la base duale b de B. Alors M (b) est la matrice de ϕ relativement aux bases B et B∗. B D´emonstration. Soients x ,x ,∈ E et λ ,λ ∈ K. Pour tout y ∈ E on a 1 2 1 2 ϕ (λ x +λ x )(y) = b(y,λ x +λ x ) = λ b(y,x )+λ b(y,x ) b 1 1 2 2 1 1 2 2 1 1 2 2 = λ ϕ (x )(y)+λ ϕ (x )(y) = (λ ϕ (x )+λ ϕ (x ))(y), 1 b 1 2 b 2 1 b 1 2 b 2 donc ϕ (λ x +λ x ) = λ ϕ (x )+λ ϕ (x ). Ceci montre que ϕ est lin´eaire. b 1 1 2 2 1 b 1 2 b 2 b Posons M (b) = (a ). Soient i,j ∈ {1,...,n}. On a B i,j (cid:104)e ,ϕ (e )(cid:105) = ϕ (e )(e ) = b(e ,e ) = a , i b j b j i i j i,j donc n n (cid:88) (cid:88) ϕ (e ) = (cid:104)e ,ϕ (e )(cid:105)e = a e . b j i b j i i,j i i=1 i=1 Ceci montre que la matrice de ϕ relativement aux bases B et B∗ est M (b). b B Rappelons que, si E,F sont deux espaces vectoriels, L(E,F) d´esigne l’espace des appli- cations lin´eaires de E dans F. Proposition 1.7. Soit E un espace vectoriel de dimension finie. L’application Φ : L (E) → L(E,E∗), b (cid:55)→ ϕ est un isomorphisme. 2 b D´emonstration. Notons n la dimension de E. Comme dim(L (E)) = dim(L(E,E∗) = 2 n2,ilsuffitdemontrerqueΦestsurjective. OnsedonneunebaseB deE. Soitf : E → E∗ une application lin´eaire. Notons M la matrice de f relativement aux bases B et B∗. On d´efinit une forme bilin´eaire b sur E comme suit. Soient x,y ∈ E et X,Y les composantes de x,y dans la base B, respectivement. Alors b(x,y) = XtMY . On a M (b) = M, donc la matrice de ϕ = Φ(b) relativement aux bases B et B∗ est M, B b donc Φ(b) = f. 6 D´efinition. Soit b : E × E → K une forme bilin´eaire. On appelle noyau (a` droite) l’ensemble Ker(b) = {x ∈ E | b(y,x) = 0 pour tout y ∈ E}. On dit que la forme est non d´eg´en´er´ee quand Ker(b) = {0}. Lemme 1.8. Soit b : E ×E → K une forme bilin´eaire. Alors Ker(b) = Ker(ϕ ). b D´emonstration. Ker(b) = {x ∈ E | b(y,x) = 0 pour tout y ∈ E} = {x ∈ E | ϕ (x)(y) = 0 pour tout y ∈ E} = {x ∈ E | ϕ (x) = 0} = Ker(ϕ ). b b b Lemme 1.9. Soient E un espace vectoriel de dimension finie et b : E × E → K une forme bilin´eaire non d´eg´en´er´ee. Alors, ϕ : E → E∗ est un isomorphisme. b D´emonstration. Si b est non d´eg´en´er´ee, alors Ker(ϕ ) = {0}, donc ϕ : E → E∗ est un b b isomorphisme car dim(E) = dim(E∗). A partir de maintenant on suppose que E est un espace vectoriel de dimension finie, n, et b est une forme bilin´eaire sym´etrique sur E. D´efinition (Rappel). L’orthogonal d’un sous-ensemble X de E est X⊥ = {α ∈ E∗ | (cid:104)α,x(cid:105) = 0 pour tout x ∈ X}. L’orthogonal d’une partie Y de E∗ est Y = {x ∈ E | (cid:104)α,x(cid:105) = 0 pour tout α ∈ Y}. ⊥ D´efinition. Soit X une partie de E. L’orthogonal de X relativement a` la forme b est X⊥b = {y ∈ E | b(y,x) = 0}. Lemme 1.10. Soit X une partie de E. (1) X⊥b = (Vec(X))⊥b. (2) X⊥b = (ϕ (X)) . b ⊥ 7 D´emonstration. Soit y ∈ X⊥b. Soit x ∈ Vec(X). Il existe k ∈ N, x ,...,x ∈ X et 1 k λ ,...,λ ∈ K tels que x = λ x +···+λ x . Alors 1 k 1 1 k k b(y,x) = b(y,λ x +···+λ x ) = λ b(y,x )+···+λ b(y,x ) = 0. 1 1 k k 1 1 k k On en d´eduit que y ∈ (Vec(X))⊥b. Soit y ∈ (Vec(X))⊥b. Pour tout x ∈ X on a x ∈ Vec(X),doncb(y,x) = 0. Onend´eduitquey ∈ X⊥b. CecimontrequeX⊥b = (Vec(X))⊥b. On a X⊥b = {y ∈ E | b(y,x) = 0 pour tout x ∈ X} = {y ∈ E | (cid:104)ϕ (x),y(cid:105) = 0 pour tout x ∈ X} = (ϕ (X)) . b b ⊥ Proposition 1.11 (sans d´emonstration). Soit F(cid:48) un sous-espace vectoriel de E∗. Alors dim(F(cid:48) ) = dim(E)−dim(F(cid:48)). ⊥ Proposition 1.12. Soit F un sous-espace vectoriel de E. Alors dim(F⊥b) = dim(E)−dim(F)+dim(F ∩Ker(b)). D´emonstration. On consid`ere la restriction de ϕ a` F, ϕ | : F → ϕ (F). Si x ∈ b b F b Ker(ϕ | ), alors x ∈ Ker(ϕ ) = Ker(b) et x ∈ F, donc x ∈ (F ∩Ker(b)). R´eciproquement, b F b si x ∈ (F ∩ Ker(b)), alors x ∈ Ker(ϕ | ). On en d´eduit que Ker(ϕ | ) = F ∩ (Ker(b)). b F b F On a donc la suite exacte courte 0 → (F ∩Ker(b)) → F → ϕ (F) → 0. b Celle-ci implique que dim(ϕ (F)) = dim(F)−dim(F ∩Ker(b)). On en conclue que b dim(F⊥b) = dim((ϕ (F)) ) = dim(E)−dim(ϕ (F)) b ⊥ b = dim(E)−dim(F)+dim(F ∩Ker(b)). Corollaire 1.13. Supposons que b est non d´eg´en´er´ee. Soit F un sous-espace vectoriel de E. Alors dim(F⊥b) = dim(E)−dim(F). 8 1.2 Formes quadratiques Rappelons que K d´esigne l’un des trois corps suivants : Q, R ou C. Dans ce chapitre on supposera que E = Kn. Les formes bilin´eaires consid´er´ees seront toutes sym´etriques. D´efinition. Un polynˆome homog`ene de degr´e 2 en les variables X ,...,X est un 1 n polynoˆme de la forme (cid:88) P = a X X . i,j i j 1≤i≤j≤n La forme quadratique associ´ee a` P est l’application polynomiale associ´ee a` P. Elle est d´efinie par q = q : E → K P (cid:80) (x ,...,x ) (cid:55)→ a x x 1 n 1≤i≤j≤n i,j i j Exemple 1. Supposons que E = R. Alors R → R, x (cid:55)→ x2 est une forme quadratique. Exemple 2. Soit E = R2. Alors l’application E → R, (x,y) (cid:55)→ x2 −2xy +3y2 est une forme quadratique. Exemple 3. Soit E = Rn. Alors l’application E → R, (x ,...,x ) (cid:55)→ x2 +···+x2 est 1 n 1 n une forme quadratique. Lemme 1.14. Soit b : E × E → K une forme bilin´eaire sym´etrique. Soit q : E → K l’application d´efinie par q(x) = b(x,x) pour tout x ∈ E. Alors q est une forme quadratique. D´emonstration. Soit B = {e ,...,e } la base canonique de E = Kn. Pour i ∈ 1 n {1,...,n} on pose a = b(e ,e ). Pour i,j ∈ {1,...,n} avec i < j on pose a = i,i i i i,j 2b(e ,e ) = 2b(e ,e ) = b(e ,e )+b(e ,e ). On consid`ere la forme quadratique q : E → K i j j i i j j i d´efinie par (cid:88) q(x ,...,x ) = a x x . 1 n i,j i j 1≤i≤j≤n Soit x = (x ,...,x ) ∈ E. Alors 1 n (cid:32) (cid:33) n n n n (cid:88) (cid:88) (cid:88)(cid:88) b(x,x) = b x e , x e = b(e ,e )x x i i j j i j i j i=1 j=1 i=1 j=1 n (cid:88) (cid:88) = b(e ,e )x2 + (b(e ,e )+b(e e ))x x i i i i j j i i j i=1 1≤i<j≤n n (cid:88) (cid:88) = a x2 + a x x = q(x). i,i i i,j i j i=1 1≤i<j≤n 9 D´efinition. La forme quadratique q du lemme 1.14 s’appelle la forme quadratique as- soci´ee a` b. Lemme 1.15. Soient b : E ×E → K une forme bilin´eaire sym´etrique et q : E → K la forme quadratique associ´ee. Alors, pour tous x,y ∈ E, 1 1 b(x,y) = (q(x+y)−q(x)−q(y)) = (q(x+y)−q(x−y)). 2 4 D´emonstration. Soient x,y ∈ E. Alors 1 1 (q(x+y)−q(x)−q(y)) = (b(x+y,x+y)−b(x,x)−b(y,y)) 2 2 1 = (b(x,x)+b(y,y)+2b(x,y)−b(x,x)−b(y,y)) = b(x,y). 2 1 1 (q(x+y)−q(x−y)) = (b(x+y,x+y)−b(x−y,x−y)) 4 4 1 = (b(x,x),+b(y,y)+2b(x,y)−b(x,x)−b(y,y)+2b(x,y)) = b(x,y). 4 Proposition 1.16. Soit q : E → K une forme quadratique. Il existe une unique forme bilin´eaire sym´etrique b : E ×E → K telle que q(x) = b(x,x) pour tout x ∈ E. D´emonstration. Supposons que q s’´ecrit (cid:88) q(x) = a x x . i,j i j 1≤i≤j≤n Soit b : E ×E → K la forme bilin´eaire sym´etrique d´efinie par n (cid:88) (cid:88) 1 b(x,y) = a x y + a (x y +x y ). i,i i i i,j i j j i 2 i=1 1≤i<j≤n Alors b(x,x) = q(x) pour tout x ∈ E. Soient b ,b deux formes bilin´eaires sym´etriques telles que b (x,x) = b (x,x) = q(x) pour 1 2 1 2 tout x ∈ E. Par le lemme 1.15, on a 1 b (x,y) = (q(x+y)−q(x)−q(y)) = b (x,y) 1 2 2 pour tous x,y ∈ E, donc b = b . 1 2 10

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