Lydia Pintscher (éd.) Libres conseils Logiciels libres et open source Ce que nous aurions aimé savoir avant de commencer Framasoft a été créé en novembre 2001 par Alexis Kauffmann. En janvier 2004, une association a vu le jour pour soutenir le développement du réseau. Pour plus d’information sur Framasoft, consulter http://www.framasoft.org. Se démarquant de l’édition classique, les Framabooks sont dits « livres libres » parce qu’ils sont placés sous une licence qui permet au lecteur de dispo ser des mêmes libertés qu’un utilisateur de logiciels libres. Les Framabooks s’inscrivent dans cette culture des biens communs qui, à l’instar de Wikipédia, favorise la création, le partage, la diffusion et l’appropriation collective de la connaissance. Le projet Framabook est coordonné par Christophe Masutti. Pour plus d’information, consultez http://framabook.org. *** Copyright 2012 : Georg Greve, Armijn Hemel, Evan Prodromou, Markus Krötzsch, Felipe Ortega, Leslie Hawthorn, Kévin Ottens, Lydia Pintscher, Jeff Mitchell, Austin Appel, Thiago Macieira, Henri Bergius, Kai Blin, Ara Pulido, Andre Klapper, Jonathan Leto, Atul Jha, Rich Bowen, Anne Gentle, Shaun McCance, Runa Bhattacharjee, Guillaume Paumier, Federico Mena Quintero, Máirín Duffy Strode, Eugene Trounev, Robert Kaye, Jono Bacon, Alexandra Leisse, Jonathan Riddell, Thom May, Vincent Untz, Stuart Jarvis, Jos Poortvliet, Sally Khudairi, Nóirín Plunkett, Dave Neary, Gareth J. Greenaway, Selena Deckelmann, Till Adam, Frank Karlitschek, Carlo Daffara, Dr. Till Jaeger, Shane Couglan Copyright 2013 : Framasoft, Framalang, Framabook (voir la section Crédits, en fin d’ouvrage). Libres conseils est placé sous licence Creative Commons BySa (3.0). http://creativecommons.org/licenses/bysa/3.0/fr/ ISBN : 9791092674040 Prix : 16 euros Dépôt légal : octobre 2013, Framasoft (impr. lulu.com, Raleigh, USA) Pingouins : LL de Mars, Licence Art Libre Couverture : création originale par Nadège Dauvergne, Licence CCBy Mise en page avec LibreOffice Préambule Pour les géants et ceux qui se tiendront sur leurs épaules Préface Tristan Nitot S’il est un livre que j’aurais aimé lire au début de mon aventure chez Mozilla en 1998, et quand nous avons monté Mozilla Europe en 2003, c’est bien celuici. Depuis, j’ai pu rencontrer plusieurs de ses contributeurs de la communauté du Libre. J’ai longuement parlé avec eux de ces sujets, mais il était difficile de trouver du temps en commun et de se trouver au même endroit en même temps. J’ai aussi étudié comment ces projets Libres fonctionnent, et ce parfois depuis l’intérieur. J’utilise quotidiennement Wikipédia et participe dès que possible à Wikimedia Commons. J’ai échangé avec les gens de GPL Violations, relayé les actions de la FSFE. J’ai utilisé les logiciels conçus par ces communautés, de Samba à GNOME en passant par Red Hat Linux (ma première distribution, une 5.2, en 1998 !), Apache, StatusNet et Ubuntu. Une des auteurs de cet ouvrage, Selena, est même venue travailler chez Mozilla. Mais si j’avais eu une telle somme de savoir, recueillie dans un livre, qui plus est dans ma langue natale, quelle énergie j’aurais pu écono miser ! Aujourd’hui, vous avez cette somme de savoir entre les mains, et elle n’a pas de prix. 8 Bien sûr, on pourra se référer au prix du livre physique, et dire que ça ne vaut qu’une poignée d’euros. On pourrait dire aussi que ça ne vaut rien, puisque le livre est téléchargeable gratuitement sur Internet. Mais sa valeur est bien plus grande. Marc Andrees sen, le chef de l’équipe qui a créé l’un des premiers navigateurs web, Mosaic, avant de fonder Netscape, déclarait il y a quelques mois : « Le logiciel va dévorer le monde. » Il a raison. En fait, le logiciel est déjà en train de dévorer le monde. Le logiciel touche un nombre croissant de nos actions quotidiennes. On apprend sur Wikipédia, on s’informe sur le Web, on papote sur les réseaux sociaux, on joue en ligne, on fait ses démarches administratives sur le Net, on cherche un plan de la ville sur OpenStreet Map, on regarde un film en VOD via une box ADSL. Le logiciel touche chaque aspect de nos vies, et ça n’est qu’un début. Mais il y a quelque chose de fondamental que peu de gens ont bien compris : c’est celui qui développe le logiciel qui décide de ce que les utilisateurs peuvent ou ne peuvent pas faire avec ce logiciel. Il reste à décider si vous voulez être un consommateur passif ou bien un acteur de votre vie numérique. Être un client ou devenir un citoyen. Ce livre est écrit par des passionnés qui ont décidé d’être des citoyens et des acteurs du numérique. Ils ont de plus décidé de permettre à d’autres de le devenir. Avec ce livre. Alors ce livre, c’est bien davantage qu’un recueil de conseils. C’est un manuel pour permettre l’appropriation des outils numé riques par les utilisateurs. C’est un manuel pour apprendre à construire le futur numérique que vous voulez, et pas celui que d’autres vous laisseront. Faitesen bon usage. Avant-propos Logiciels libres et open source Ce que nous aurions aimé savoir avant de commencer Georg Greve Georg Greve a fondé la Free Software Foundation Europe (FSFE) en 2000 et en a été le président fondateur jusqu’en 2009. Durant cette période, il a été responsable du lancement et du développement de nombreuses acti vités de la FSFE, telles que les alliances, la politique ou les travaux juri diques. Il a intensivement travaillé avec de nombreuses communautés. Aujourd’hui, il poursuit ce travail en tant qu’actionnaire et PDG de Kolab Systems AG, une société qui se consacre entièrement aux logiciels libres. Pour ses actions en faveur du logiciel libre et des standards ouverts, Georg Greve a été décoré de la croix fédérale du mérite (Bundesverdienstkreuz am Bande) par la République fédérale d’Allemagne le 18 décembre 2009. Libres conseils1 est une base de connaissances provenant d’une grande variété de projets de logiciels libres. Elle répond à des questions dont 42 contributeurs majeurs auraient aimé connaître les réponses lorsqu’ils ont débuté. Vous aurez ainsi une longueur d’avance quelle que soit la façon dont vous contribuez et quel que soit le projet que vous avez choisi. Les projets de logiciels libres modifient le paysage du logiciel de façon impressionnante grâce à des utilisateurs dévoués et une 1 En anglais : Open Advice (http://openadvice.org). 10 gestion innovante. Chacun apporte quelque chose au mouvement à sa façon, avec ses capacités et ses connaissances. Cet engage ment personnel et la puissance du travail collaboratif sur Internet donnent toute leur force aux logiciels libres et c’est ce qui a rassemblé les auteurs de ce livre. Ce livre est la réponse à la question : « Qu’auriezvous aimé savoir avant de commencer à contribuer ? ». Les auteurs offrent un aperçu de la grande variété de talents qu’il faut rassembler pour réussir un projet de logiciel : le codage bien sûr, mais aussi le design, la traduction, le marketing et bien d’autres compé tences. Nous sommes là pour vous donner une longueur d’avance si vous êtes nouveau. Et si ça fait déjà un moment que vous contribuez, nous sommes là pour vous donner un aperçu d’autres domaines et projets. Ce livre parle de communauté et de technologies. Il est le fruit d’un travail collectif, un peu comme la technologie que nous construisons ensemble. Si c’est votre première rencontre avec notre communauté, vous pourrez trouver étrange de penser qu’une communauté puisse être le moteur qui propulse la techno logie. La technologie n’estelle pas l’œuvre des grands groupes industriels ? En fait, pour nous c’est presque l’inverse. Les auteurs de ce livre sont tous membres de ce que vous pourriez appeler la communauté du logiciel libre. Un groupe de personnes qui partagent l’idée fondatrice que les logiciels sont plus puis sants, plus utiles, plus flexibles, mieux contrôlables, plus justes, plus englobants, plus durables, plus efficaces, plus sûrs et finale ment simplement meilleurs quand ils sont fournis avec les quatre libertés fondamentales : la liberté d’utiliser, la liberté d’étudier, la liberté de partager et la liberté d’améliorer le logiciel. Et bien qu’il y ait maintenant un nombre croissant de commu nautés qui ont appris à se passer de la proximité géographique grâce aux moyens de communication virtuels, c’est cette commu nauté qui en a été le précurseur.