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L'histoire et les nouveaux publics dans l'Europe médiévale (XIIIe-XVe siècle): Actes du colloque international organisé par la Fondation Européenne de la Science à la Casa de Vélasquez, Madrid, 23-24 avril 1993 PDF

204 Pages·1997·1.804 MB·French
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L'histoire et les nouveaux publics dans l'Europe médiévale (XIIIe-XVe siècle) Actes du colloque international organisé par la Fondation Européenne de la Science à la Casa de Vélasquez, Madrid, 23-24 avril 1993 Jean-Philippe Genet (dir.) DOI : 10.4000/books.psorbonne.24353 Éditeur : Éditions de la Sorbonne Année d'édition : 1997 Date de mise en ligne : 25 juin 2019 Collection : Histoire ancienne et médiévale ISBN électronique : 9791035102296 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782859443139 Nombre de pages : 260 Référence électronique GENET, Jean-Philippe (dir.). L'histoire et les nouveaux publics dans l'Europe médiévale (XIIIe-XVe siècle) : Actes du colloque international organisé par la Fondation Européenne de la Science à la Casa de Vélasquez, Madrid, 23-24 avril 1993. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 1997 (généré le 22 septembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/psorbonne/24353>. ISBN : 9791035102296. DOI : 10.4000/books.psorbonne.24353. Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2019. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Éditions de la Sorbonne, 1997 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 1 Le développement des grandes monarchies féodales de l'Occident et celui des grandes cités italiennes et allemandes rend dans toute l'Europe médiévale lancinante la question de l'identité nationale et/ou civique ; l'histoire, créatrice d'identité et de légitimité, devient un enjeu crucial. En même temps, le changement complet du statut de l'écrit dans la culture médiévale permet à un public plus large, souvent laïque, d'accéder directement à la connaissance historique. Cette situation nouvelle transforme profondément l'écriture même du texte historique que les auteurs ou leurs patrons vont adapter aux nouveaux besoins. Les études rassemblées dans ce volume font le point sur ces processus complexes ; elles sont issues du second colloque organisé par la Fondation Européenne sur l'Historiographie Médiévale en Europe. JEAN-PHILIPPE GENET Université Paris I/CNRS (UMR 9963) 2 SOMMAIRE Avant-propos Jean-Philippe Genet Histoire et système de communication au Moyen Age Jean-Philippe Genet I. Nouveaux modes de communication Historia de las actitudes y no de los hechos: el auge del romancero Juan Victorio Nouvelle histoire, nouveaux publics : les mémoires à la fin du Moyen Âge Joël Blanchard Des références sociologiques et culturelles spécifiques La finalité nouvelle d'un nouveau support Les nouvelles formes du récit "All the world's a stage" : La théâtralisation de l'histoire Anna Imelde Galletti II. Légendes épiques et mémoire collective Leyendas Epicas en las Cronicas Alfonsies: Enfoque de la Cuestion David G. Pattison El Tema Epico-legendario de Carlos Mainete y la Transformacion de la Historiografia Medieval Hispanica entre los Siglos XIII y XIV Inès Fernández-Ordóñez I. El Mainete en la Estoria de España II. El Mainete en la Versión Crítica de la Estoria de España III. El Mainete en la Crónica Fragmentaria Between Oral Memory and Written Tradition in Florence at the Beginning of the XIVth Century: Coppo di Borghese Domenichi, Andrea Lancia and Giovanni Boccaccio Francesco Bruni Premise The Historiographic Tradition and Epic-legendary Themes: Some Remarks on the Memory of Theodoric in Latin Historiography Fiorella Simoni 3 III. Langues et langages La Voz y el Discurso Narrativo de la Estoria de España A. Los Trece Primeros Capitulos Fernando Gómez Redondo 1. Los orígenes de la Estoria de España (EE): tradicíon textual 2. Conciencia de autoría en la EE: la estoria como discurso 3. Del discurso historiográfico al discurso narrativo 4. El desarrollo del discurso narrativo: la creación de los personajes, la aparición de los exempta y los relatos caballerescos 5. Conclusiones Gaimar, the Prose Brut and the Making of English History John Gillingham Bilingüismo y Traduccion en la Edad Media y en el Humanismo: España, de Alfonso X el Sabio a Antonio de Nebrija José Perona 1.1. Obras de gramática 1.2. Obras históricas 1.3. Obras lexicográficas de diversa materia 1.4.-Ediciones criticas 1.5. Otras obras 1.6. Poesías Historiographie latine et vernaculaire : le cas de Pierre Eschenloer de Breslau Volker Honemann IV. Nouveaux publics, histoire et pouvoir Oratory and Politics in the Sagas Sverre Bagge Introduction How to gain Adherents Narrative or General Arguments? A Novel Use of Oratory: Hákonar saga Conclusion Alphonse X et le pouvoir historiographique Georges Martin The Rewriting of the Historical Past - Hispania et Europa Brian Tate 4 NOTE DE L’ÉDITEUR Ouvrage publié avec le concours du Conseil Scientifique de l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) 5 Avant-propos Jean-Philippe Genet 1 Cette table ronde se situe dans la ligne du colloque L'Historiographie Médiévale en Europe. 1 Ce colloque, dont l'initiative revient en premier lieu à Robert B. Tate, avait été consacré à l'examen de trois des thèmes clés de l'historiographie médiévale ; une forme, la chronique universelle ; un concept, "histoire et pouvoir" ; une méthode, la compilation. Il avait pour objectif de faire le point sur un domaine profondément renouvelé depuis quelques années, notamment par la parution de la grande synthèse de Bernard Guenée2 et par des entreprises monumentales comme celles d'Antonia Gransden3 en confrontant les expériences d'une quarantaine de spécialistes venus de l'Europe entière. Au fil des communications4 et des discussions, il nous était cependant apparu qu'aujourd’hui, la collaboration entre historiens et spécialistes des littératures médiévales permettait d'envisager des recherches neuves et originales sur un problème dans lequel l'historiographie occupe une position stratégique, à savoir le bouleversement complet du système communicationnel médiéval. 2 En outre, pour des raisons circonstancielles, les spécialistes ibériques étaient restés à l'écart de cette première rencontre, alors même que les problématiques historiographiques de l'Espagne médiévale ont été, grâce notamment aux travaux de Diego Catalan, rénovées. C'est pourquoi la Fondation Européenne de la Science, au moment d'organiser un deuxième colloque sur l'historiographie médiévale, a souhaité qu'il se tienne à Madrid, de façon à rendre plus facile la participation de nos collègues espagnols. C'est la Casa de Velasquez qui a accueilli la rencontre, et je tiens tout d'abord à remercier son directeur, Joseph Perez, et son secrétaire général, Jean-Gérard Gorges, grâce auxquels nos travaux ont pu se dérouler dans une atmosphère chaleureuse et amicale. 3 La conférence avait été préparé par un comité de programme qui avait réuni à Paris autour de Max Sparreboom Anna-Imelde Galletti, Christiane Marchello-Nizia, Georges Martin, et Jean-Marie Moeglin, Michael Clanchy et Peter Johanek n'ayant pu venir. Le présent volume réunit les communicationsprésentées lors de ces journées madrilènes ; pour des raisons indépendantes de notre volonté, il a été impossible à notre grand regret d'y inclure les textes de Peter Johannek ("La documentation et le roman") et de Leslie Johnson ("La3amon's Brut : national/nationalistic historiography in English in 6 the thirteenth century") ; de même, nous regrettons que des raisons de santé aient empêché Dieter Mertens de présenter sa communication sur "Wimpfeling and national histories of the XlVth and XVth centuries". A Madrid même, nous avons bénéficié de la présence et de la participation du Professeur Diego Catalan, qui a bien voulu présider une séance vespérale consacrée à la présentation de la thèse de Georges Martin, Les Juges de Castille, Mentalités et discours historique dans l'Espagne médiévale, publiée à Paris en 1992 (Paris XIII-Klincksieck), et de celle de Jean-Marie Moeglin ; Miguel Angel Ladero Quesada, Adeline Rucquoi et Isabel Beceiro Pita ont aussi participé à nos discussions. Je dois enfin souligner la part très importante qu'ont prise George Martin et Robert Tate à la conception, à l'orientation et au déroulement de la conférence, et je tiens à leur exprimer personnellement toute ma gratitude pour leur concours. 4 Nous devons tous remercier pour leur appui constant et la compétence hors-pair dont ils ont fait une fois de plus preuve dans l'organisation dans des délais particulièrement brefs de cette conférence internationale le secrétaire du Comité permanent pour les Humanités de la Fondation Européenne de la Science, Max Sparreboom, et son assistante, Geneviève Schauinger. 5 Enfin, les Publications de la Sorbonne et leur directeur, Michel Christol, ont bien voulu accepter d’accueillir les actes de la conférence dans leurs collections ; nous les en remercions chaleureusement. NOTES 1. J.Ph. GENET, éd., L'Historiographie Médiévale en Europe, Paris, 1991. 2. B. GUENÉE, Histoire et Culture Historique dans l'Occident Médiéval, Paris, 1980. 3. A. GRANSDEN, Historical Writing in England, Londres, 2 vol., 1974 et 1982. 4. J'évoquerai notamment celles de Janet Coleman, Anna-Imelde Galletti, Georges Martin et Gabriela Severino -qui n'amalheuresement pas pu être publiée- qui, toutes et à des titres divers, ont permis de s'engager dans cette direction. 7 Histoire et système de communication au Moyen Age Jean-Philippe Genet 1 Les historiographes, au-delà de la simple nomenclature des sources disponibles, ont su déceler dans le corpus des textes historiques un véritable trésor, qui nous transmet intactes les représentations que les hommes du Moyen Age se faisaient de leur propre passé, de leur identité, de leur système de valeurs, en même temps qu'une gamme étendue de modes d'expressions et de techniques de travail intellectuel. Interrogés à la lumière des acquis de l'histoire des mentalités, ces textes se sont révélés être une immense carrière d'où, peu à peu, les historiens extraient des matériaux neufs. L'historiographie médiévale européenne est ainsi, en quelques années, devenue l'un des chantiers les plus actifs de la médiévistique, d'autant que récemment toute une série de travaux remarquables sont venus transformer complètement nos perspectives : c'est d'abord le travail de Jack Goody qui a mis en évidence les implications du passage d'un monde de l'oral à une société de restricted litteracy1 ; des médiévistes comme Brian Stock2 et Michel Clanchy3 se sont alors employés à en tirer les conséquences, tandis qu'un Alexander Murray s'interrogeait sur le développement des attitudes rationnelles dans les mentalités médiévales4. En même temps, les méthodes de l'histoire des textes5 et celles du livre6 se sont transformées, tandis que la chronologie habituellement acceptée pour ces divers domaines était remise en cause, tant à l'amont7 qu'en aval8 de la période médiévale9. 2 Ces nouvelles perspectives nous ont donc incité à rouvrir le dossier de l'historiographie médiévale pour rechercher ce qu'il pouvait nous apprendre sur les modalités et les conséquences de ce bouleversement qu'a représenté le changement des fonctions de l'écrit dans la société médiévale, avec les phénomènes connexes qu'il entraîne, la renaissance du fait littéraire, le rééquilibrage du système des langues et l'accession des langues vernaculaires au statut de langues écrites, et l'apparition d'un public nouveau qui ne se limiterait plus aux seuls clercs, aux seuls "savants". En fait, c'est tout le bouleversement qu'a connu le système de communication médiéval, du XIe au XVe siècle, qui est l'horizon de notre travail. La double fonction de l'histoire est d'une part, en construisant l'image du passé, de fixer les références qui permettent de juger et de 8 situer le présent et, d'autre part, en assurant l'identité collective, de permettre à l'individu de se reconnaître et de s'affirmer comme membre à part entière de la collectivité ainsi pourvue d'une identité définie. L'histoire est, avec la littérature proprement dite, l'une des productions textuelles les plus sensibles aux évolutions constantes du système de communication : elle offre donc un magnifique terrain d'observation. 3 Par contre, même s'il est clair que tous les changements que nous avons évoqués jusqu'ici affectent les processus de communication, il faut avouer que la notion même de système de communication ne semble pas avoir été unanimement acceptée par les médiévistes ; on parlera volontiers de communication écrite, ou de communication orale, mais le seul historien a avoir tenté de penser de façon systématique l'ensemble des processus de communication (y compris les communications spatiales ce qui, à mes yeux, est peut-être un peu exagéré) dans la société médiévale est, à ma connaissance, Sophia Menache.10 Je m'en tiendrai quant à moi à la seule communication "symbolique", c'est-à-dire celle qui se fait par l’intermédiaire d’un langage et de ses signes, tout en admettant que celle-ci ne peut être isolée de la matérialité du signe ou du message, c'est-à-dire de son support. La communication consiste à échanger des messages dans uncircuit dont les composantes primaires sont les divers sens (ceux de la vue, du toucher et de l'ouïe) au moyen de médias. Mais les médias - le terme est utilisé par Sophia Menache - ne sont pas un simple outil technique, quel qu'il soit ; c'est, en même temps que l'outil, un ensemble de structures socialement élaborées, dans la mesure où il ne peut y avoir de communication s'il n'y a pas une compréhension minimale supposant des codes et un langage commun, qui reposent sur des technologies précises, si rudimentaires qu'elles puissent nous paraître par rapport à celles de notre monde contemporain. Autrement dit, le média primaire ne devient réellement une composante du système de communication que s'il est associé à un langage (ne serait-ce qu'embryonnaire), avec ses codes et ses conventions, rendu familier par la répétition et accepté dans l'usage. Il est d'ailleurs important de reconnaître qu'émetteurs (et récepteurs) peuvent jouer avec ces codes, les détourner ou les travestir.11 4 Aussi bien est-il plus clair de partir d'une liste, non exhaustive, de ces formes-langages de communication : ainsi le son peut-il s'organiser en musique et/ou parole, la parole peut-elle se formaliser en discours ; le toucher et le geste, soit seuls ou en accompagnement de la musique et de la parole, en rituels et liturgies. Jusqu'à ce point, tous ces modes de communication, si sophistiqués soient-ils, ne peuvent que s'inscrire dans l'instant, étant donné les conditions technologiques du Moyen Age dans son ensemble. Il y a deux façons d'échapper au temps, donc à la déformation du souvenir, voire à l'oubli pur et simple : soit l’inscription dans la mémoire via une forme codifiée (liste, chanson, généalogie énoncée dans une forme ou une métrique facilitant à la fois la mémorisation et la récitation orale), soit l'inscription dans un espace donné à deux ou trois dimensions et sur (ou avec) un support susceptible de braver l’usure du temps. Peuvent être inscrites une image (si elle est en trois dimensions, une sculpture ou un monument, voire une répartition spatiale particulière) ou un texte. Le texte et l'image bi-dimensionnelle peuvent être inscrits sur des supports variés : pierre, bois ou plâtre ou tout autre matériau intégré dans une sculpture ou un monument, vitrail, tablettes de cire ou d'ardoise, vélin, parchemin ou papier pour n'évoquer que les plus courants12 ; mais le texte peut d’ailleurs fonctionner parfois comme une image, étant plutôt fait pour être vu que pour être lu, notamment par ceux qui n'ont pu apprendre à lire ou à

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