ebook img

L'expérience congolaise du socialisme de Massamba-Débat à Marien N'gouabi PDF

350 Pages·2012·3.394 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview L'expérience congolaise du socialisme de Massamba-Débat à Marien N'gouabi

L’EXPÉRIENCE CONGOLAISE DU SOCIALISME DE MASSAMBA-DÉBAT À MARIEN N’GOUABI (cid:13)(cid:177)(cid:148)(cid:216)(cid:143)(cid:135) (cid:18)(cid:142)(cid:142)(cid:131)(cid:144)(cid:134)(cid:135)(cid:150) (cid:15)(cid:495)(cid:8)(cid:27)(cid:19)(cid:50)(cid:21)(cid:12)(cid:8)(cid:17)(cid:6)(cid:8) (cid:6)(cid:18)(cid:17)(cid:10)(cid:18)(cid:15)(cid:4)(cid:12)(cid:22)(cid:8) (cid:7)(cid:24) (cid:22)(cid:18)(cid:6)(cid:12)(cid:4)(cid:15)(cid:12)(cid:22)(cid:16)(cid:8) (cid:7)(cid:8) (cid:16)(cid:4)(cid:22)(cid:22)(cid:4)(cid:16)(cid:5)(cid:4)(cid:486)(cid:7)(cid:50)(cid:5)(cid:4)(cid:23) (cid:30) (cid:16)(cid:4)(cid:21)(cid:12)(cid:8)(cid:17) (cid:17)(cid:495)(cid:10)(cid:18)(cid:24)(cid:4)(cid:5)(cid:12) - Congo Du même auteur Brazzaville, capitale de la France libre. Histoire de la résistance française en Afrique. 1940-1944, La Savane, Brazzaville 1981. « La France Libre sur les Ondes. La naissance de Radio/Brazzaville », Revue de l’ADELF (Association des écrivains de langue française) n°2, Paris, 1989. « Les figures du mythe du Général de Gaulle en Afrique noire », Espoir (revue de l’Institut Charles de Gaulle) n° 88, Paris, 1992. « Le fleuve Congo. Sa vie et son destin historique », Cahiers congolais d’anthropologie et d’histoire n° 13, Brazzaville, 1994. Pouvoirs. Les sociétés traditionnelles dans la Cuvette congolaise (en collaboration avec Hubert Maheu), Editions : Collection Patrimoine du Congo, Brazzaville 1994. Musique et pas de danse en Afrique centrale. Le Makossa et la Rumba, La Savane, Brazzaville, 2004. Les palmiers à sagous. Essai d’ethnobotanique du Congo, La Savane, Brazzaville, 2005. Tchicaya Opangault Youlou. Vie politique au Congo-Brazzaville 1945-1964, La Savane, Brazzaville, 2007. Les relations entre les deux Congo. Evolution et dynamique interne, L’Harmattan, 2011. © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-96770-0 EAN : 9782296967700 A Julienne et à nos enfants « La politique est un art tout en étant un mélange de grands principes et de petits arrangements » Sagesse africaine ABREVIATIONS APN : Armée populaire nationale ANP : Assemblée nationale populaire CGAT : Confédération générale africaine du travail CNR : Conseil national de la révolution CSC : Confédération syndicale congolaise FAC : Forces armées congolaises JMNR : Jeunesse du mouvement national de la révolution MNR : Mouvement national de la révolution MSA : Mouvement socialiste africain OCAM : Organisation commune africaine et malgache PCT : Parti congolais du travail PPC : Parti progressiste congolais UDDIA : Union pour la défense des Intérêts africains UGEEC : Union générale des élèves et étudiants congolais URFC : Union révolutionnaire des femmes congolaises 11 AVANT-PROPOS Dans l’histoire politique du Congo, la période allant de juin en septembre, la saison sèche est souvent chargée d’évènements majeurs. Le climat est doux sur tout le pays avec un ciel brumeux, des journées fraîches et agréables. Avec les vacances scolaires, Brazzaville, la capitale reçoit un flot considérable d’élèves et d’étudiants venant de l’intérieur du pays comme de l’extérieur. S’il était possible d’établir, à chaque peuple, un calendrier d’activités sociales, on consignerait que les Congolais se réservent souvent cette partie de l’année à l’activité politique de masse Pendant cette période de vie en plein air (pas de pluies) et de grande excitation, le moindre dérapage entraîne souvent, dans les rues, des désordres aux conséquences incalculables. Ce qui était arrivé à Fulbert Youlou en août 1963 fut repris plus tard, en juillet 1968, contre le président Alphonse Massamba-Débat. L’actualité politique qui a inauguré l’année 2011 sur le continent africain a commandé cet avant-propos. Les révolutions vertes de Tunis et du Caire ne devraient pas étonner outre mesure des Congolais d’un certain âge, ceux qui sont au-dessus de cinquante ans. En trois journées, les 13,14 et 15 août 1963, ils avaient défilé dans les rues de Brazzaville et obtenu le départ du premier président du Congo, l’abbé Fulbert Youlou. Un homme que l’Elysée avait hissé à la tête de l’Etat congolais avec une accélération formidable de l’histoire. Pourtant, le 15 août, lorsque le pauvre homme avait appelé Paris au secours pour mettre en mouvement les troupes françaises déployées dans les rues de Brazzaville, le refus de l’Elysée fut catégorique. Pour quel motif ? On ne le saura que beaucoup plus tard. Pourtant l’abbé Fulbert Youlou n’était pas un « dictateur ! » De toute façon, le mot n’était pas encore à la mode ! Près de quarante-huit ans plus tard, lorsque la cohue des jeunesses tunisienne et égyptienne chasse du pouvoir Ben Ali et Moubarak, leurs grands amis occidentaux acclament des deux mains les deux Révolutions vertes du jasmin. Pour quel motif ? Ces jeunesses se sont débarrassées des dictateurs amis ! On récompense leur bravoure en gelant bien sûr les avoirs des tyrans. Mais, ces sommes qu’on dit colossales ne reviendront peut-être jamais dans les caisses des deux trésors publics pour régler les problèmes posés par les jeunes gens. Les mêmes causes produisant les mêmes les effets, on tourne alors en rond. Et puis, viendra la démocratie, cet autre opium du peuple qui, en Afrique, n’enivre que les esprits légers. Exactement comme le mot indépendance en 1960 ! Quand on est un homme d’Etat africain, le langage de l’Occident peut vous faire passer de grand défenseur de la paix à celui de tyran du peuple avec la situation du moment. Malheur à celui qui cesse de plaire ou de servir ! En tout cas, si les faits de l’histoire ne se 13 renouvellent pas, parce qu’ils sont des évènements, on peut tout de même admettre que ces faits sont quelquefois têtus. L’auteur 14 INTRODUCTION Le Moyen-Congo avait été érigé en République du Congo, Etat membre de la communauté, le 28 novembre 1958. Et le 15 août 1960, le pays accédait à l’indépendance. Il avait gardé son ancien nom. Il fut ensuite enregistré le 26 octobre 1960 dans les dossiers des Nations Unies sous l’appellation de Congo-Brazzaville pour le faire distinguer de l’autre Congo, celui de la rive gauche du fleuve, ancienne colonie belge, le Congo- Léopoldville qui accédait également à l’indépendance la même année. Le 15 août 1960, jour de la proclamation de l’indépendance, les roulements de tam- tam qui chassaient le clairon du 14 juillet, jour de fête nationale au Moyen- Congo, étaient salués avec fierté et Fulbert Youlou, le premier président du Congo était « l’enfant » du pays tout entier. Tout le monde se reconnaissait en lui à travers les accents vigoureux d’un hymne national qui proclamait qu’un grand bonheur avait surgi après les longues nuits du temps colonial. Mais, cette joie communicative ne fut que de très courte durée. Car les hommes qui avaient invité les masses urbaines et paysannes à la grande fête de la liberté allaient s’essouffler alors que le véritable pas de danse était à peine levé. Sur le continent africain, le peuple congolais fut celui dont l’impatience ne put souffrir pendant longtemps l’attente des jours heureux qui avaient été promis. Le 15 août 1963, jour anniversaire de cette indépendance, ironique synchronie de l’Histoire, la population de Brazzaville descendit dans la rue, cette fois-là, non plus pour danser devant l’homme qui avait apporté le « précieux cadeau » du général De Gaulle, mais pour lui exiger son propre départ du pouvoir. Avec la chute de Fulbert Youlou, une partie du mythe gaullien des ères de cocagne promises au peuple, tombait avec les hommes qui l’avaient façonné. Le coup de force de Brazzaville alerta le continent tout entier qui se mit à bouillir partout. Au Congo, on démarra alors un autre mythe, celui d’un nouvel humanisme qui s’appuyait sur une nouvelle idéologie qu’on présenta à la population, encore une fois, comme la seule alternative de salut. Le pays optait pour une expérience africaine du socialisme qui prit vite le nom de socialisme scientifique pour mieux frapper les esprits. Les noms de ceux qui avaient fait rêver le peuple auparavant furent classés au placard du souvenir. Ils étaient les valets de l’impérialisme et du néo-colonialisme ! Dans tout le pays, on apprit, alors, aux écoliers à connaître les noms des nouveaux parents et ancêtres comme Fidel Castro, Mao Tsé Tong, Lénine, Karl Marx, Kim Il Sung, etc. La trame de l’histoire congolaise et les turpitudes qui allaient s’ensuivre après les jours héroïques d’août 1963, montrent que les peuples vivent très souvent plus heureux avec le rêve qu’avec la réalité de leur existence. Quand bien même ils évoquent le 15 passé avec fierté, c’est très souvent aussi pour trouver le souffle nécessaire à leur espérance. Sur ce deuxième rêve (après celui de l’indépendance), le peuple congolais se fabriqua une autre histoire épique dont les acteurs n’étaient plus les seuls hommes du terroir, mais des héros lointains qui devaient servir d’archétypes. L’expérience congolaise du socialisme se développa dans ces conditions avec ses avatars, produisant à chaque étape des mues et des gâchis considérables, le fait le plus marquant étant toujours la violence et l’instabilité politique du pays. La révolution congolaise fut plusieurs fois secouée par des brutalités qui mirent parfois la cohésion nationale en péril. Avec cette nouvelle légitimité du pouvoir, le pays fut divisé en deux camps. Il y eut celui de ceux qui aspireraient au progrès, les révolutionnaires et celui de ceux qui seraient les ennemis du peuple, les contre-révolutionnaires. La surenchère politique qui s’ensuivit rapidement remplaça, peu à peu, la méditation et la recherche véritable des solutions au défi de la misère et de l’analphabétisme. Cette division manichéenne du jeu politique national fut à l’origine de nombreux soubresauts. En réalité, cette manière de voir les choses cachait mal les tares dont les leaders politiques avaient de la peine à se débarrasser. Ces handicaps étaient (et ils sont encore) les méfaits suivants : le goût de la facilité et la peur d’aller au fond des choses. On n’améliore pas la vie d’un peuple pour faire son bonheur avec des tabous ! Mais, au-delà de ce tableau un peu sombre, il faut tout de même noter que la révolution congolaise avait su garder une certaine originalité propre. La pratique révolutionnaire au Congo était restée authentique même si elle dissimulait assez mal une imitation des institutions de type soviétique avec une véritable amorce chinoise d’organisation paysanne, le tout imprégné d’une très grande admiration du modèle cubain. Fidel Castro fut, sans aucun doute, le dirigeant du monde communiste le plus adulé par la jeunesse congolaise dans cette première période de la révolution congolaise. Mais, à la différence du leader maximo, les dirigeants congolais n’avaient jamais fermé les églises et les temples. Ils en avaient tout juste fixé le nombre à sept ! La révolution congolaise n’avait jamais mis les Congolais en colonnes serrées devant les magasins et les arrêts de bus. Elle ne rationna jamais, ni la nourriture, ni le vêtement, encore moins la bière ! Elle s’était faite avec la joie de vivre et le goût du grand soleil que ce peuple bantu considérait (et considère encore) comme son tout premier droit fondamental. Elle se réalisait aussi au rythme de la Rumba et du Tcha/Tcha, deux pas de danse qui font partie intégrante de la vie chez ce peuple épris de liberté ! Sur ce point, il est interdit d’interdire. La danse et le football, voilà deux drogues qui cimentent le substratum social plus solidement que n’importe quelle harangue politique ou religieuse. Avec l’avènement de la révolution congolaise en 1963, une nouvelle logique des institutions était née, celle de la légitimité révolutionnaire. Tous 16

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.