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Lettres de Chion d’Héraclée PDF

132 Pages·2004·8.686 MB·French
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6>A <&£$<& «Études et Textes pour l’Identité Culturelle de l’Antiquité Tardive» «Studi e Testi per l’Identità Culturale délia Tarda Antichità» «Schriften und Texte zur Kulturidentitàt der spàteren Antike» Collection dirigée par Jacques SCHAMP, Francesco D e MARTINO Eugenio AMATO, Philippe BRUGGISSER, Martin STEINRÜCK 1 - - ...haud tanto cessabit cardine rerum Vergilius 3 i C- À 3>U r le t t r e s de Chion d’Héraclée Texte révisé, traduit et commenté par P ie r r e -L o uis MALOSSE Maître de conférences à l’Université Paul Valéry de Montpellier avec une Préface de Jacques S champ m m Tutti i diritti riservdti Lettres de Chion d’Héradée / Texte révisé, traduit et commenté par Pierre- Louis Malosse ; avec une préface de Jacques Schamp. — Salerno: Helios, 2004. xiv + 115 p. ; 24 cm. - (Cardo. Studi e Testi per l’Idenrità Culturale della Tarda Antichità / collana direrta da Jacques Schamp, Francesco De Marti­ no, Eugenio Amato, Philippe Bruggisser, Martin Steinrück ; 1) Testo greco a fronte I. Schamp, Jacques IL MALOSSE, Pierre-Louis III. CHION ISBN : 88-88123-07-5 Typeset in Garamond & Graeca Composizione ed impaginazione: Eugenio Amato 2004 © by Helios Editrice s.c.r.l. Via S. Leonardo, 131/F - 84131 Salerno (Italia) Tel. +39 089 302623 - Fax +39 089 302613 e-mail: [email protected] - www.heliosed.com o/f0 1 0 % $ % able des matières Préface de Jacques Schamp Remerciements Introduction. Un objet étrange Note sur le texte et son histoire Lettres de Chion d’Heraclee Qui a écrit les Lettres de Chion d’Heraclee 1. La chronologie 2. L’Anabase, la Lettre XIII de Platon 3. Les sources historiques 4. Les noms des personnages secondaires 5. Les lieux 6. L’auteur des Lettres et la philosophie 7. Une œuvre rhétorique 8. Quelle date ? 9. Conclusion Bibliographie Index des noms propres Carte. La géographie des Lettres de Chion I réface de Jacques Schamp « Ne voyez-vous pas à ma coiffure que je suis républicain dans l’âme ? Remarquez comme ma barbe est coupée. N’en doutez pas un seul instant ; l’amour de la patrie respire dans mes vêtements les plus ca­ chés»1. Complicité feinte et crapule partagée avec le prince mises à part, ces mots de Lorenzo eussent pu convenir au héros qui prétend tenir la plume dans la petite correspondance que nous présentons au­ jourd’hui. La situation politique d’Héraclée, petite cité du Pont1 2, n’est pas non plus sans rappeler celle de maintes cités-Etats de l’Italie infi­ niment morcelée du 16e siècle, comme Gênes : une oligarchie fait sor­ tir d’elle-même un odieux tyran qui, nouant alliance avec la masse, fi­ nit par lui arracher le pouvoir. Existe-t-il une sorte de jeu de miroir entre le tyran d’Héraclée, Cléarque, et Chion qui lui planta un couteau dans le flanc ? Comme l’assassin, la victime est un homme cultivé qui a reçu une éducation rhétorique irréprochable3 : Ce n'était pas, dit (Memnon) un homme étranger à la culture philosophique ; il s'était même trouvé parmi les auditeurs de Platon et avait été pendant quatre 1 Alfred Dl< MUSSKT, l^oren^accio, II, sc. 4. 2 Sur le régime politique d’Héraclée, voir Aristote, Pot 5, 6, 3, 1305 b 11-12 et 7, 1305 b 34-36, avec Claude MOSSH, La tyrannie dans la Grèce antique (Paris 1969), 128-131. ^ Memnon d’Heraclee, cite par Phodos, Bibl Cod. 224, 222 b 10-13 et 25-27 ; φησί δέ παιδ€ΐας μέν τής κατά φιλοσοφίαν ούκ άγύμναστον, άλλα καί Πλάτωνος των ακροατών ένα yeyovevai, καί Ίσοκράτους δέ του ρήτορυς TCTpaeTiav άκροάσασθαι (...). Βιβλιοθήκην μέντοί κατασκ^υάσαι ττρό των άλλων οϋς ή τυραννίς άπέδί^ν όνομά^σθαι. Nous utilisons ici l’édition de R. Hl-NRY (Photius. Bibliothèque, t. IV [Paris, C.U.F., 1965J, 48-49). Lettres de Chion d’Héraclée ^ l'élève du rhéteur Isocrate. (...) D'autre part, il se constitua une biblio­ thèque avant tous ceux que le pouvoir personnel a rendus célébrés. On ne sait pratiquement rien sur Chion, hormis qu il fut un éleve de Platon4 5. Le Cléarque de Memnon a-t-il déteint sur son meurtrier . Dans ce cas, on aurait ton de lire la correspondance comme un plai­ doyer pour la légitimité du meurtre. Même si Chion acquit la g oire post mortem, son effort demeura inutile et sans effet. Si 1 on en croit Memnon, le mal ne fit au contraire qu’aller crescendo». Loin de mourir sur le coup, le tyran aurait eu la possibilité, même si la blessure ata e lui causa d’atroces souffrances, d’assister au supplice des conjurés Tourmenté par une quantité de cruelles souffrances et terrorisé par une foule d'apparitions - c'étaient les fantômes de ceux qu'il avait cruellement assassinés — Cléarque mourut deux jours plus tard (...)· Son frère Satyros qui, lui, était rebelle à toute forme de culture, re­ cueillit sa succession et exerça la tyrannie avec plus de cruauté encore. Néanmoins, parvenu à la vieillesse, il remit le pouvoir au fils de Cléarque, Timothée, l’aîné de ses neveux. Peu de temps après, il mou­ rut d’un mal atroce que l’historien décrit avec complaisance6 . 4 ] us tin, 16, 5, 13 : Erant ht (sc. Chion et les conjurés) disapuli Platonis philosophi, qui mrtntem, ad quam cotidie praeceptis magistri erudiebantur. 5 Memnon d’Héraclée, dans Phodos, Bibi. Cod. 224, 222 b 38-41, IV, p. 49 HkN- ry : Ό δέ πολλών αύτόν και πικρών άλγηδόνων κατατ^ινόντων, καί τοσούτων φασμάτων έκδαματούντων (€Ϊδωλα δέ τα φάσματα ήν ών έκ€Ϊνος μιαιφόνως άνηρήκ^ι), οϋτω ôeirrepaÏos τον βίον κατέτρ€ψ6. 6 Memnon d’Héraclée, dans Phodos, Bibi Cod. 224, 223 a 31-41, IV, p. 50-51 Henrv : καί μβτά χρόνον où πολύν άνιάτω πάθ€ΐ καί χαλ^πωτάτω συσχέθβίς, - καρκίνωμα γάρ μεταξύ βουβώνός re καί οσχέου ύποφυέν την νομήν πρός τα ένδον έπ€δίδου πικρότ6ρον, έξ ου ίχώρζς άναστομωθΗσης τής· σαρκος è^éppeov βαρύ καί δύσοιστον πνέουσαι, ώς μηκέτι μήτέ τό ύπηρ^τούμβνον μήτ6 τούς ιατρούς τό τής σηπ^δόνος στέγαν δυσώδβς καί άνυπόστατον. Καί συνεχές δέ όδύναι καί δριμάαι όλον τό σώμα κατέτανον, ύφ’ ών άγρυπνίαις tc καί σπασμοΐς έξ^δίδοτο, έως προκόψασα μέχρις αύτών τών σπλάγχνων τού πάθους ή νομή τού βίου άπέρρηξ6ν. 11 semble bien que Satyros exerça plutôt une sorte de régence et qu’il céda logi­ quement le pouvoir quand Timothéos fut en mesure de régner à son tour. La présentadon de Memnon est grosse d’une philosophie polidque. - X - PREFACE Et, peu de temps après, ilfut pris d’un mal incurable et très pénible : en effet, un chancre, qui avait commencé à se développer entre sa verge et la bourse de ses testicules, s’accroissait en rongeant dans la direction des viscères internes et lui causait des douleurs aiguës ; ce mal provoquait des écoulements de liquide sereux de ses chairs couvertes de plaies béantes ; ils exhalaient une odeur péni­ ble et si nauséabonde que ni ses domestiques ni ses médecins ne pouvaient tolé­ rer la puanteur insupportable de sa putréfaction. De continuelles et vives dou­ leurs torturaient son corps et en faisaient la proie des insomnies et des frissons, tant et si bien que le mal, dans ses progrès, l’atteignit jusqu’aux entrailles et trancha le cours de sa vie. La fin était logique : ce fut Celle d’un persécuteur. On ne cherchera pas à établir un diagnostic rétrospectif. Satyros fut victime du châti­ ment divin. Mmemnon s’est chargé d’instruire lui-même le verdict7. Timothée avait-il compris la leçon ? Toujours est-il qu’il gouverna Héraclée de façon rationnelle, et il en alla de même, de tyran en tyran, jusqu’à son frère Denys qui troqua son titre pour celui de « roi » 8. La correspondance fictive et à sens unique que l’on va lire ici s’inscrit dans la vaste littérature rhétorique sur le tyrannicide qu’a connue le monde hellénique9. L’importance de celle-ci ne doit pas surprendre. Le régime eut ses siècles de succès, à telles enseignes qu’il * V 7 Mernnon, ibid., 223 a 41-b 3. Rien de ceci n’apparaît chez Justin. On lira à ce propos J. SCHAMF, «La mort en fleurs. Considéiations sur la maladie pédicu­ laire * de Sylla» AC 60 (1991), 139-170, en particulier p. 165-167. On notera que Satyros n’apparaît pas dans les autres sources comme successeur de son frère. Diodore de Sicile (15, 81, 5) se contente de déclarer que Cléarque prit Denys 1« de Syracuse comme modèle de tyran. Quand il fut assassiné, Cléarque se rendait au spectacle des Dionysies, et il eut comme successeur son pis Timothée (D. S., 16,36, 3). » Mernnon, ibid., 224 b 6-7, IV, p. 54 HENRY. Toutefois, à la mort de celui-ci, le pouvoir revint à ses deux fils, Cléarque et Oxathrès, après une sorte de régence assurée par leur mère, Amastris, qu avait épousée Lysimaque dans 1 inten, aile. J.es deux princes tendirent un piège à leur mère en la faisant noyer en mer, mais, Lignant une visite amicale a iieraciec, nysimaque regia icu± winpn r · - ^ ^ lassins et rétablit la démocratie dans la cité (Mernnon, Ibid., ^ V p 55-56 Henry). Potit l’histoire de la tyrannie à 1 lén^ét^yJetiideTi romplctc est colle d’i l. BliRVIî (Oie Tjmmis bti tien JMunich 1976| i n 115-323 et 679-682). , , VCV! , ' „ 7 J Vc' .'oir, à ce sujet, W. SCIIMIO- O. STÀIIUN, Ctschchk d e r II, 2, 9 L (Munich 1913), 557, n. 7. - xi -

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