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Lettre Economique et Financière PDF

21 Pages·2009·0.36 MB·French
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Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Performances des marchés Maximum Variation Evolution des principaux indices boursiers depuis début 2003 historique depuis 13-02-08 depuis Date Trim. fin 2008 220 10 ans 200 DJIA 7 850,4 14 164,5 09/10/07 -11,1% -10,6% 180 S&P 500 826,8 1 565,2 09/10/07 -9,3% -8,5% 160 NASDAQ 1 534,4 5 048,6 10/03/00 -3,9% -2,7% 140 CAC 40 120 2 997,9 6 922,3 04/09/00 -8,3% -6,8% DAX 30 100 4 413,4 8 105,7 16/07/07 -5,1% -8,2% 80 FTSE 100 4 189,6 6 930,2 30/12/99 0,5% -5,5% 60 MIB 30 18 784,0 51 093,0 06/03/00 -11,1% -6,4% janv.-03avr.-03juil.-03oct.-0j3anv.-04avr.-04juil.-04oct.-0j4anv.-05avr.-05juil.-05oct.-0j5anv.-06avr.-06juil.-06oct.-0j6anv.-07avr.-07juil.-07oct.-0j7anv.-08avr.-08juil.-08oct.-0j8anv.-09 DJ Euro STOXX 50 S&P 500 CAC 40 DJ EURO STOXX 50 2 228,3 5 464,4 06/03/00 -8,3% -9,0% Dernière observation : 13/02/2009 NIKKEI 225 7 779,4 20 833,2 12/04/00 -5,6% -12,2% 13/02/09 13/11/08 31/12/08 29/12/07 Politiques monétaires : principaux taux directeurs (%) Taux directeurs (%) Etats-Unis 0,25 1,00 0,25 4,25 7 Etats-Unis Royaume-Uni Zone euro 2,00 3,25 2,50 4,00 % Japon Zone euro 6 Taux monétaires (%) Fed Funds 0,23 0,35 0,14 3,06 5 EONIA 1,24 3,08 2,35 3,92 4 Euribor 3 mois 1,94 4,25 2,89 4,68 Taux long terme (%) 3 US T-Bond 10 ans 2,85 3,72 2,25 4,03 2 CNO-TEC 10 3,59 3,95 3,33 4,39 1 Taux de change USD/EUR 1,29 1,26 1,39 1,46 0 janv- avr- juil- oct- janv- avr- juil- oct- janv- avr- juil- oct- janv- EUR/GBP 1,12 1,18 1,03 1,36 06 06 06 06 07 07 07 07 08 08 08 08 09 Dernière observation : 13/02/2009 JPY/USD 91,97 95,93 90,65 111,72 Sommaire (cid:122) Conjoncture et marchés financiers ..............................................................................................................................p. 2 (cid:122) Risques – La dégradation du crédit gagne les dettes non souveraines en Europe..................................................p. 6 (cid:122) Etude – La performance des introductions en bourse : revue de la littérature et application empirique à la France et au Royaume Uni.........................................................................................................................p. 7 Achevé de rédiger le 22 février 2009 La Lettre Economique et Financière reflète les vues personnelles de ses auteurs et n’exprime pas nécessairement la position de l’AMF. DRAI - Département des Etudes 1 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Indicateurs macro-économiques Croissance mondiale Le scénario de récession mondiale devient réalité (Variation du PIB en volume en glissement annuel, %) Le taux de croissance annuel du produit intérieur brut est, 5 dans un mouvement baissier remarquablement convergent, passé en territoire négatif dans l’ensemble des pays 4 développés au quatrième trimestre 2008. Début 2009, la plupart de ces pays avaient enregistré deux trimestres ou 3 plus de croissance trimestrielle négative, et étaient donc techniquement entrés en récession. De fait, le 2 ralentissement généralisé observé depuis l’été 2007 s’est 1 considérablement accentué jusqu’au début 2009 sous l’effet de la propagation des tensions observées au sein de la 0 sphère financière. A l’échelle mondiale, il semble donc Etats-Unis Zone euro désormais que, comme l’annonce Dominique Strauss·Kahn, -1 Allemagne France le Directeur général du FMI : "2009 sera une année plutôt Royaume-Uni Japon mauvaise pour la croissance, et pas seulement dans les -2 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 économies avancées, mais également dans les économies 200020002001200120022002200320032004200420052005200620062007200720082008 émergentes". Source : Comptabilités nationales Indice des prix à la consommation (glissment annuel, %) Ce contexte de faible croissance, voire de recul de l’activité 6 économique, a ravivé les craintes de déflation. De fait, bien Gl. ann., % que l’effet de base sur les prix à la consommation des France fluctuations des prix des matières premières énergétiques 5 Zone euro soit en phase de s’estomper, le rythme annuel de Etats-Unis croissance des prix à la consommation pourrait s’aventurer 4 en territoire négatif dans les mois qui viennent, notamment aux Etats-Unis, où il a décrû à +0,1 % en décembre 2008. 3 La baisse de la demande se prolonge aux Etats-Unis 2 En rythme annualisé, la croissance économique des Etats- Unis est ressortie à -3,8 % au quatrième trimestre 2008. Ce 1 repli reflète avant tout une chute de la demande privée. Il traduit à cet égard surtout les effets de la très forte 0 dégradation de l’emploi et des salaires –mais aussi de la 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 nécessité de se désendetter– des ménages sur leur consommation. Cette dernière a ainsi enregistré sa plus Zone euro : Indice de confiance des industriels et des forte baisse depuis plus d’un demi-siècle, dans un contexte consommateurs (soldes d’opinion, %) où la demande publique ne prendra le relais sur la demande privée que progressivement en 2009. Par ailleurs, on 10 observe sans surprise aussi une baisse conséquente de 5 l’investissement résidentiel. Aussi, en l’absence de 0 demande extérieure et malgré les effets de l’intervention -5 publique (fiscale et monétaire) sur le revenu des ménages, Solde d'opinions---211050 ld Taer èvdsray ifnto-aermltleeiq scueoe nptrdroealo cntcigooennrt redanec t 2ilo0’an0c 9t.di vei tél’ édceo nloam zioen eà elu’œrou varue -25 quatrième trimestre 2008 -30 Dans la zone euro, une très forte contraction de l’activité -de Indice de confiance dans l'industrie 1,5 % en glissement trimestriel– a été enregistrée au -35 Indicateur de confiance des consommateurs quatrième trimestre 2008, qui provient avant tout de -40 janv- juil- janv- juil- janv- juil- janv- juil- janv- juil- janv- juil- janv- l’économie allemande (-2,1 %) particulièrement exposée à 03 03 04 04 05 05 06 06 07 07 08 08 09 la baisse du commerce extérieur et de l’Italie (-1,8 %). Source : Commission européenne L’Espagne et la France enregistrent cependant aussi des France - Principaux indicateurs conjoncturels (%)* reculs significatifs, de respectivement 1,0 % et 1,2 % du PIB. Ces résultats ont aussi probablement pour cause 07 08 08T2 08T3 08T4 d’importants déstockages et pourraient donc être Produit intérieur brut 2,1 0,7 -0,3 0,1 -1,2 partiellement réversibles. Cependant, les soldes des Conso. des ménages 2,5 1,3 0,1 0,1 0,5 enquêtes de conjoncture sont à des plus bas historiques Investissement 4,9 0,4 -1,6 -0,2 -1,1 pour ce qui concerne la confiance des industriels. Le - dont entreprises 7,3 1,5 -1,1 0,1 -1,5 principal –et relatif– espoir de soutien à l’activité porte donc sur la demande de ménages dont la confiance, quoi qu’à Exportations 3,2 1,1 -1,9 1,0 -3,7 des niveaux faibles et orientés à la baisse, n’avait pas, en 07 08 08T2 08T3 08T4 janvier 2009, atteint son creux conjoncturel de 2003. A cet Prix à la consommation (sur un an)* 1,5 2,8 3,3 3,3 1,8 égard, l’économie française ne fait pas exception. Elle a Taux de chômage (BIT, CVS) 7,9 - 7,2 7,3 - certes enregistré en fin d’année la plus forte contraction depuis 1980 (date de début des séries chronologiques), mais Source : Insee - Comptes Nationaux, Base 2000. * Variations trimestrielles à l’exception du taux de chômage et des données annuelles la croissance de +0,1 % au troisième trimestre 2008 permet d’éviter la qualification de récession, et la consommation des ménages (+0,5 %, voir tableau) reste dynamique. DRAI – Département des Etudes 2 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Marchés actions Evolution des indices boursiers sur un an Le recul des cours boursiers s’est poursuivi début 2009 105 Depuis leur chute de plus de 30 % entre la fin d’août et la fin 31/12/07 = 100 100 novembre 2008, les principaux indices de Blue Chips 95 mondiaux ont enregistré d’importantes fluctuations, à la 90 hausse comme à la baisse, autour des plus bas niveaux 85 historiques atteints depuis le printemps 2003, qui marque le 80 point bas du précédent cycle boursier. Entre la mi-novembre 75 2008 et la mi-février 2009, la plupart d’entre eux ont 70 concédé de nouveaux replis, compris entre 4 % (pour 65 l’indice Nasdaq) et 11 % (indices Dow Jones et MIB 30). 60 Seul l’indice FTSE est resté relativement stable sur cette 55 période. Les craintes concernant l’ampleur et la durée de la 50 récession aux Etats-Unis et en Europe ont particulièrement 45 pesé sur les valorisations boursières. L’annonce de lourdes 01-08 03-08 05-08 07-08 09-08 11-08 01-09 pertes dans le secteur bancaire, la publication de résultats DOW JONES INDUSTRIALS CAC 40 DAX 30 FTSE 100 NIKKEI 225 dans l’ensemble mal orientés dans le secteur non financier Dernière observation : 13/02/2009. et la détérioration significative du marché du travail, Price Earnings Ratio (%) notamment aux Etats-Unis, ont conduit les investisseurs à 35 réviser à la baisse leurs anticipations sur les bénéfices des sociétés. 30 L’incertitude entourant le degré de solidité des institutions bancaires et financières ainsi que les scénarios de sortie de 25 crise -et, corrélativement, l’efficacité des plans de relance mis en place de part et d’autre de l’Atlantique- ont concouru 20 au maintien de la volatilité à un niveau élevé, bien qu’en nette baisse par rapport aux records historiques atteints à 15 l’automne. 10 Ralentissement généralisé de l’activité boursière Zone euro Etats-Unis Soutenues sur une grande partie de l’année 2008 par les 5 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 importantes opérations de recapitalisation intervenues dans Source : Datastream. le secteur bancaire, les émissions d’actions de sociétés Volatilité implicite cotées ont connu un ralentissement significatif depuis l’automne. Au niveau mondial, leur montant a atteint 55 100 milliards de dollars entre novembre 2008 et janvier 2009, en 90 baisse de 22 % par rapport aux trois mois précédents. 80 L’activité sur le marché des introductions est pour sa part 70 restée atone dans l’ensemble des zones géographiques. 60 S’agissant d’Euronext, seulement quatre opérations % 50 (transferts inclus) ont été enregistrées sur Eurolist et Alternext 40 depuis début novembre pour un montant de capitaux levés de 30 17 millions d’euros. 20 Un très net ralentissement de l’activité de négociation a été 10 également perceptible en toute fin d’année 2008 sur les 0 principales bourses dans le monde. Les volumes moyens janv.-02juil.-02janv.-03juil.-03janv.-04juil.-04janv.-05juil.-05janv.-06juil.-06janv.-07juil.-07janv.-08juil.-08janv.-09 quotidiennement échangés sur les marchés d’actions d’Euronext ont diminué de plus de 40 % entre novembre S&P500 DJ EURO STOXX 50 Source : AMF. Dernière observation : 13/02/2009. 2008 et janvier 2009 par rapport aux trois mois précédents, passant de 10,3 à 5,8 milliards d’euros. Sur l’ensemble de Emissions d’actions au niveau mondial l’année 2008, les volumes échangés se sont inscrits en ( en milliards de dollars, au 23/02/2009) recul de 20 % en 2008 à 3 300 milliards d’euros par rapport Milliards de dollars5600 àEum nuae2rro c0pch0eeé7,r , t daceoeinsùtte e m lm’caaocernctsithvuriaérteécs t iruoaénnvge alde itepm eale’ratntteceté tiinsvst iu tnébua snptti aoonnuntiraivreuaellxiaet u tar duare de pucprioroaerfrdi ttds. daEdenenss 40 plateformes de négociation depuis l’entrée en vigueur de la directive sur les marchés d’instruments financiers (MIFID). 30 Enfin, sur le marché des fusions et acquisitions, le 20 ralentissement observé au troisième trimestre 2008 s’est 10 accentué par la suite. Au niveau mondial, les montants des opérations annoncées entre novembre 2008 et janvier 2009 0 ont atteint 355 milliards de dollars, soit une baisse de près janv-08 févr-08 mars-08 avr-08 mai-08 juin-08 juil-08 août-08 sept-08 oct-08 nov-08 déc-08 janv-09 févr-09 de 40 % par rapport aux trois mois précédents (et de 50 % Emissions secondaires Introductions sur un an). Source : Bloomberg DRAI – Département des Etudes 3 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Marchés du crédit Politiques monétaires : principaux taux directeurs (%) La récession et les risques de déflation contraignent les 7 banques centrales à assouplir leur politique monétaire % Etats-Unis Royaume-Uni Japon Zone euro Alors qu’il y a encore quelques mois le ralentissement 6 économique couplé à une inflation élevée rendait délicat l’exercice de la politique monétaire, les banques centrales 5 n’ont désormais plus d’autre choix que de détendre massivement leurs conditions monétaires, la récession 4 s’étant installée dans la plupart des pays industrialisés et 3 l’éventualité d’un épisode plus ou moins long de déflation se faisant de plus en plus probable. La Réserve fédérale n’a 2 2 donc pas hésité à diminuer une nouvelle fois le taux des Fed Funds, ramenant ce dernier à 0,25 % fin 2008, soit une 1 1 baisse de 75 points de base. La Banque d’Angleterre lui a 0,3 emboîté le pas début 2009 en abaissant son taux directeur 0 0,25 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 de 50 points de base, ce dernier tombant ainsi à 1 %. Enfin, Source : Datastream la BCE s’est mise au diapason de ses homologues, en réduisant de 50 points de base son taux directeur, ramenant Taux d’intérêt à 10 ans sur emprunts d’Etat (%) celui-ci à 2 % depuis le 21 janvier. 5,5 Les taux à 10 ans sur emprunts d’Etat ont poursuivi le mouvement de baisse amorcé à l’été 2008 jusque mi-janvier 5,0 2009, sous l’effet conjoint de l’assouplissement des 4,5 politiques monétaires et du net ralentissement de l’inflation. Toutefois, ce mouvement de détente semble s’être 4,0 interrompu au cours des dernières semaines. En effet, les rendements sur emprunts d’Etat à 10 ans ont augmenté de 3,5 presque 75 points de base entre début janvier et début février aux Etats-Unis, et de quasiment 40 points de base 3,0 en Europe. Ce resserrement reflète probablement la légère 2,5 Etats-Unis France amélioration de la situation sur les marchés boursiers d’une part, et surtout les craintes grandissantes des investisseurs 2,0 au sujet de l’augmentation massive de la dette publique janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- 05 05 05 06 06 06 07 07 07 08 08 08 09 d’autre part, en particulier aux Etats-Unis, en lien avec les Source : Datastream incertitudes persistantes relatives aux plans américains de relance de l’économie et de soutien des banques. Indice Iboxx des spreads de crédits en Europe (pbs) Après avoir considérablement augmenté à l’automne du fait 700 de la forte hausse de l’aversion au risque, les spreads BBB A AA AAA corporate se sont par la suite assez nettement détendus 600 aux Etats-Unis, en particulier s’agissant des titres de moins bonne qualité. Ainsi, les spreads notés CAA ont perdu près 500 de 660 points de base entre mi décembre 2008 et début 400 février 2009. En Europe à l’inverse, la détente a surtout concerné les titres de meilleure qualité, tandis que les 300 spreads notés BBB ont conservé le même niveau au cours de cette période. 200 Les émissions de produits structurés demeurent 100 globalement très faibles Entre janvier et novembre 2008, les agents résidents de la ja0nv-06 mai-06 sept-06 janv-07 mai-07 sept-07 janv-08 mai-08 sept-08 janv-09 zone euro ont émis 2 677 milliards d’euros de titres de dette Source : Datastream, calculs : AMF à long terme. Les institutions financières ont représenté quasiment la moitié de ces émissions (1017 milliards Emissions de titres de dette à long terme dans la zone euro d’euros), devant les administrations publiques (680 milliards (en milliards d’euros) d’euros). Les entreprises non financières ont joué un rôle 250 très modeste, avec seulement 71 milliards d’euros. Administrations publiques Institutions financières Sociétés non financières Quant au marché des produits de financement structurés, 200 les statistiques de l’European Securitisation Forum montrent que le timide regain des émissions enregistrées au cours du deuxième trimestre 2008 est resté sans suite, le montant 150 total d’émissions étant retombé à 134 milliards d’euros au troisième trimestre 2008 après 169 milliards d’euros au 100 trimestre précédent. Pour l’essentiel, ces émissions se sont concentrées sur le segment des RMBS, qui a totalisé 50 105 milliards d’euros d’émissions. Le segment des CDOs est demeuré insignifiant, même si les émissions se sont inscrites en légère hausse depuis le début de l’année 0 (14 milliards d’euros contre 10 milliards au deuxième janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- 05 05 05 06 06 06 07 07 07 08 08 08 09 trimestre et 2 milliards au premier). Source : BCE DRAI – Département des Etudes 4 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Epargne et gestion collective en France Flux de placements financiers des ménages (cumulés sur quatre Renforcement de la détention de dépôts par les trimestres glissants, en milliards d’euros) : ménages au troisième trimestre 2008 • Depuis 1 an 2007T3 2007T4 2008T1 2008T2 2008T3 Dans un environnement macroéconomique et financier Dépôts 37,7 37,5 43,0 43,0 46,2 caractérisé par une très forte aversion au risque et un Titres de dette 4,6 4,0 4,1 2,1 0,8 accroissement significatif des incertitudes, la demande de Actions cotées -6,5 -3,8 -5,9 -2,4 0,5 dépôts bancaires émanant des ménages s’est sensiblement renforcée au troisième trimestre 2008, avec un flux de OPCVM : 0,4 2,1 0,7 -7,2 -6,0 placements d’un montant total de 46,2 milliards d’euros en monétaires 9,2 14,0 19,7 15,2 12,1 cumul sur un an, après 43 milliards au trimestre précédent. obligataires -1,9 -3,3 -7,0 -7,5 -5,6 Ce sont une nouvelle fois les comptes sur livret et les Actions et -9,4 -11,9 -16,5 -13,0 -7,5 dépôts à terme inférieur à deux ans qui ont le plus attiré les diversifiés faveurs des ménages, de fait de rémunérations encore très garantis et fonds à -4,5 -5,7 -2,8 -3,2 -3,2 attractives, la baisse des taux d’intérêt à court terme n’ayant formules débuté qu’au dernier trimestre. Les comptes sur livret ont autres 7,0 9,1 7,3 1,4 -1,9 ainsi attiré près de 34 milliards d’euros de flux de Assurance vie : 94,0 92,0 85,7 82,1 76,9 placements (en cumul sur un an), dont 15 milliards pour le Total 130,1 131,9 127,6 117,6 118,3 seul livret A. L’engouement que suscitent les produits Source : Banque de France d’épargne réglementée devrait selon toute vraisemblance • Depuis 4 ans s’émousser au cours des mois à venir, avec la baisse du 140 taux de rémunération du livret A à 2,5 % à compter du Dépôts bancaires Titres de dette 1er février. 120 Actions cotées PCaornttsr adt'sO dP'aCsVsMurance-vie De leur côté, les dépôts à terme de moins de deux ans ont 100 capté près de 24 milliards d’euros de flux de placements, soit un montant identique à celui qui a été observé lors du 80 trimestre précédent. Au final, seuls les PEL et dans une 60 moindre mesure les dépôts à vue ont fait l’objet d’une décollecte au troisième trimestre. Dans le cas des comptes 40 courants, cette désaffection a vraisemblablement résulté de 20 la hausse du coût d’opportunité élevé de la détention de dépôts non rémunérés en période de taux d’intérêt à court 0 terme élevés, comme c’était encore le cas au troisième trimestre 2008. -20 sept-04 mars-05 sept-05 mars-06 sept-06 mars-07 sept-07 mars-08 sept-08 La décollecte globale sur les titres d’OPCVM se Achats nets de parts d’OPCVM de long terme par les ménages (flux poursuit cumulés sur 4 trimestres glissants, en milliards d’euros) 10 Comme au trimestre précédent, les rachats de parts d’OPCVM opérés par les ménages l’ont emporté sur les 5 souscriptions. Les rachats nets de parts d’OPCVM (toutes catégories confondues) ont ainsi atteint – 6,0 milliards 0 d’euros au troisième trimestre 2008 (en cumul sur un an). Ce résultat s’explique d’une part par le tassement des -5 souscriptions nettes de titres d’OPCVM monétaires, à 12,1 milliards d’euros contre 15,2 milliards au trimestre -10 précédent, et d’autre part par la poursuite de la décollecte observée sur les OPCVM de long terme, celle-ci ayant en -15 effet atteint –18 milliards d’euros au troisième trimestre, Actions et diversifiés Obligataires après – 22 milliards précédemment. Les fonds les plus Garantis et fonds à formule Autres -20 touchés par la décollecte sont ceux majoritairement investis sept-04 mars-05 sept-05 mars-06 sept-06 mars-07 sept-07 mars-08 sept-08 en actions, avec des rachats nets réalisés par les ménages Achats nets de parts d’OPCVM m onétaires et spread de taux (flux de l’ordre de – 6 milliards d’euros, faisant écho aux cumulés sur 4 trimestres glissants, en milliards d’euros, spread en points de base) incertitudes persistantes sur les marchés boursiers. 20 1,0 Placements en titres d'OPCVM monétaires (éch de gauche) 18 0,8 Le ralentissement de la collecte de contrats 16 Sdep rderaodit ed)e taux (Euribor 3 mois - emprunts d'Etat à 10 ans, éch. 0,5 d’assurance-vie s’amplifie 14 0,3 12 0,0 Les flux de placements à destination des produits 10 -0,3 d’assurance-vie ont à nouveau diminué au troisième 8 -0,5 trimestre 2008, la collecte nette globale tombant à 6 -0,8 77 milliards d’euros, après 82 milliards au trimestre 4 -1,0 2 -1,3 précédent. Cette tendance à la baisse persiste depuis mars 0 -1,5 2007. Compte tenu de l’évolution observée quant aux -2 -1,8 souscriptions nettes de titres d’OPCVM actions, il y a fort à -4 -2,0 parier que les polices libellées en unités de compte ont dû -6 -2,3 être relativement plus affectées par le recul des marchés sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- janv- mai- sept- 04 05 05 05 06 06 06 07 07 07 08 08 08 boursiers que les contrats en euros. Sources : Banque de France et Datastream DRAI – Département des Etudes 5 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Risques – La dégradation du crédit gagne les dettes non souveraines en Europe Dès l’éclatement de la crise du subprime à l’été 2007, les Graphique 2 : Réhaussements de notes, nets des primes de risque sur les crédits d’entreprise ont connu une dégradations, rapportés au nombre de sociétés notées 1 augmentation brutale . Toutefois, contrairement à d’autres 15 actifs financiers comme les produits structurés sur lesquels 10 des tendances similaires ont été observées depuis cette même date, ce mouvement est intervenu, dans un premier 5 temps, alors que la qualité des actifs sous-jacents restait 0 satisfaisante et ce, aux Etats-Unis comme en Europe. Ainsi, les taux de défaut des émetteurs se situaient encore fin 2007 -5 à des niveaux historiquement faibles, soit 0,33 % au niveau -10 mondial et 0,17 % en Europe (graphique 1). -15 Le début de l’année 2008 a marqué une rupture, la qualité du crédit connaissant à partir de cette date une nette -20 détérioration. Ainsi, le nombre de défauts au niveau mondial nov-f0é0vr-m01ai-a0o1ût-n0o1v-f0é1vr-m02ai-a0o2ût-n0o2v-f0é2vr-m03ai-a0o3ût-n0o3v-f0é3vr-m04ai-a0o4ût-n0o4v-f0é4vr-m05ai-a0o5ût-n0o5v-f0é5vr-m06ai-a0o6ût-n0o6v-f0é6vr-m07ai-a0o7ût-n0o7v-f0é7vr-m08ai-a0o8ût-n0o8v-08 s’est établi à 104 en 2008, contre 18 sur l’ensemble de Europe Etats-Unis l’année 2007. Corrélativement, leur montant a explosé, Source : Moody’s/Datastream atteignant 226 milliards de dollars (dont 145 concernent le seul défaut de Lehman Brothers) en 2008 contre 6 milliards La dégradation à l’œuvre sur le marché du crédit peut de dollars en 2007. Après avoir atteint un plus bas historique également être appréciée au regard du nombre de mises à moins de 1 % fin 2007, le taux de défaut des émetteurs sous surveillance (« watch list ») négatives3, qui sont un 2 classés en catégorie spéculative avoisinait 5 % début 2009. indicateur avancé des abaissements de notes. En Europe, celles-ci sont apparues en très nette augmentation depuis le Graphique 1 : Taux de défaut (en %) début de l’année 2008, pour dépasser en fin de période les 12 niveaux record atteints en 2002 (graphique 3). Les 543 mises en perspectives négatives enregistrées en 2008 ont concerné 10 environ 420 sociétés –pour moitié des sociétés financières- dont 80 sont classées en catégorie spéculative. Une étude 8 points de base 6 pmmuoabirnlciésh eéb ipeaanmr énSroitctaéaneinds a (srBdo -u& lei gPt noeeon r ’jsdu esdtçeéàmb) ueftan it2s a0qn0ut9e l ’eoletb sjpe ots rodtac’uniéntt eés sum ri lselees 4 sous surveillance négative ont une forte probabilité de faire défaut. Aux Etats-Unis, 97 des 105 émetteurs présentant ces 2 4 caractéristiques auraient ainsi fait défaut en 2008 . En 0 Europe, 39 émetteurs (dont 2 français) répondaient à ces févr-9m9ai-a9o9ût-n9o9v-f9é9vr-0m0ai-a0o0ût-n0o0v-f0é0vr-0m1ai-a0o1ût-n0o1v-f0é1vr-0m2ai-a0o2ût-n0o2v-f0é2vr-0m3ai-a0o3ût-n0o3v-f0é3vr-0m4ai-a0o4ût-n0o4v-f0é4vr-0m5ai-a0o5ût-n0o5v-f0é5vr-0m6ai-a0o6ût-n0o6v-f0é6vr-0m7ai-a0o7ût-n0o7v-f0é7vr-0m8ai-a0o8ût-n0o8v-08 critères début 2009. Corporate Monde Corporate Europe Corporate Etats-Unis Corporate spéculative Monde Graphique 3 : Mises sous surveillance négatives en Europe Source : Moody’s/Datastream 250 En Europe, les taux de défaut, bien qu’en augmentation, demeurent à des niveaux plus faibles qu’aux Etats-Unis. En 200 revanche, l’analyse de l’activité des agences de notation indique une très nette dégradation de la qualité du crédit, 150 notamment depuis la fin 2008. Fin 2007, les abaissements de notation sont devenus plus nombreux que les rehaussements, ce qui ne s’était pas produit depuis 2002 (graphique 2). En 100 2008, cette tendance s’est brusquement accentuée, les dégradations représentant près de 85 % des changements de 50 note dont le nombre est apparu en nette hausse. En janvier 2009, leur part avoisinait 94 %. 0 Entre janvier 2008 et janvier 2009, 479 émetteurs européens 2002-T21002-T22002-T23002-T24003-T21003-T22003-T23003-T24004-T21004-T22004-T23004-T24005-T21005-T22005-T23005-T24006-T21006-T22006-T23006-T24007-T21007-T22007-T23007-T24008-T21008-T22008-T23008-jTa4nv.-09 (dont 67 français) ont ainsi été dégradés au moins une fois Source : Bloomberg. Statistiques agrégées pour les agences de par une ou plusieurs agences. La moitié de ces dégradations notation Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch se sont concentrées sur la fin de période, notamment à partir de septembre et ont surtout concerné le secteur bancaire L’intensification des dégradations au cours de la période ainsi que certains secteurs industriels comme l’automobile. récente montre clairement une détérioration de la qualité du Par ailleurs, l’ampleur des dégradations est apparue forte. crédit en Europe. Pour les émetteurs concernés, cette Ainsi, 41 émetteurs européens -dont 8 émetteurs français- ont situation est d’autant plus délicate qu’au-delà de l’impact des ainsi fait leur entrée en catégorie spéculative, pour la plupart abaissements de note sur le coût de financement, le passage à partir de l’automne et 32 autres émetteurs européens en catégorie spéculative est susceptible d’engendrer des étaient en janvier 2009 sous la menace d’un passage en problèmes de solvabilité, du fait de l’activation de certaines catégorie speculative, les dégradations successives les ayant clauses contingentes (trigger clause). déjà classé au plus bas de la catégorie investissement. Anne Demartini et Carine Romey 1 Voir supra p. 4 3 Il s’agit des notations susceptibles d’être dégradées à court terme. 2 Notations inférieures ou égales à BB+/Ba1. 4 S&P : « Global bond market’s Weakest links and monthly default rates, 21/01/09. DRAI – Département des Etudes 6 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 Etude – La performance des introd uctions en bourse : revue de la littérature et application empirique à la France et au Royaume-Uni Résumé Introduction La performance des introductions en bourse constitue l’un des L’analyse empirique et théorique de la performance des sujets les plus fréquemment abordés par la littérature introductions en bourse (« initial public offering », IPO) a fait académique. En ce qui concerne la performance à court terme, l’objet de nombreuses publications au cours des trente l’immense majorité des études empiriques conclut à l’existence dernières années. Les articles parus à ce sujet tentent d’une sous-évaluation initiale du prix d’introduction sur la généralement d’estimer et d’expliquer deux phénomènes plupart des marchés boursiers, avec à la clé un certain nombre fréquemment observés lors de ces introductions. Le premier d’explications relevant pour une large part des asymétries renvoie à la « sous-évaluation » à court terme d’information. (« underpricing »)1, et se définit comme l’écart positif entre D’une manière générale, les différentes théories élaborées le cours boursier constaté lors du premier jour de cotation partent de l’hypothèse selon laquelle les principales parties (i.e., reflétant le libre jeu de l’offre et de la demande du prenantes à l’introduction (banquiers-conseils, managers, investisseurs institutionnels) ont intérêt à ce que le premier nouveau titre coté) et le prix d’offre initialement fixé par cours coté soit plus élevé que le prix d’offre. Du point de vue du l’entreprise émettrice. Le deuxième phénomène est celui de banquier conseil, la décote permet d’envoyer un signal positif la « sous – performance » boursière à long terme de au marché, preuve que l’introduction qu’il a organisée est un l’entreprise nouvellement introduite. succès, confortant ainsi sa réputation. Dans le même temps, la sous-évaluation initiale du prix d’offre peut être interprétée La sous-évaluation initiale du prix d’offre est vérifiée comme une prime de fidélité consentie aux gros investisseurs empiriquement par la plupart des articles et ce, quel que soit traditionnellement contactés par les banquiers-conseils pour le marché étudié. De nombreuses explications ont été acquérir les titres au moment de l’introduction. Enfin, pour les avancées pour tenter de justifier ce phénomène, sans managers de la société qui s’introduit, un prix d’offre sous- qu’aucune ne fasse l’unanimité. évalué permet la réalisation de plus-values ultérieures, lors de la vente des titres à un prix plus élevé. En revanche, pour ce qui concerne la performance à long terme des sociétés nouvellement cotées, les résultats Du côté de la performance à long terme, un certain nombre empiriques apparaissent plus mitigés. Certains papiers d’articles concluent à l’existence d’une sous-performance des montrent effectivement une dégradation à long terme de la introductions en bourse, sans toutefois que ce résultat fasse performance boursière des entreprises nouvellement l’objet d’un réel consensus comme dans le cas de la décote initiale. En effet, selon la méthode de calcul utilisée, la période cotées, surtout sur les marchés d’actions au Royaume-Uni sous revue et l’échantillon d’introductions prises en compte, des et aux Etats-Unis, tandis que d’autres aboutissent à la résultats très différents peuvent émerger, y compris pour un conclusion inverse, notamment sur les marchés européens. même marché boursier. Il semblerait dans ce cas d’espèce que ces résultats Pour autant, comme dans le cas de la rentabilité à court terme, divergents reflètent des différences relatives aux méthodes on constate néanmoins la conjonction de plusieurs de calculs utilisées. Au-delà de ces questions d’ordre phénomènes qui tendent à favoriser la sous-performance à technique, diverses explications ont été formulées pour moyen terme. Celle-ci résulte vraisemblablement d’abord de ce tenter de comprendre l’évolution à long terme de la qu’un très grand nombre d’introductions en bourse s’effectuent performance boursière des sociétés nouvellement cotées. au point haut du cycle boursier, ce qui conduit mécaniquement à des rendements négatifs à moyen terme. Surtout, il L’objectif de cette étude est double. Il s’agit tout d’abord, semblerait que la sous-évaluation initiale favorise dans une première partie, de fournir une synthèse des paradoxalement la sous-performance à long terme en créant un principaux résultats empiriques issus de la littérature marché baissier, dans la mesure où les investisseurs initiaux académique concernant à la fois la sous-évaluation à court (ceux qui ont acheté les titres au prix d’offre sous-évalué) ont terme et la sous-performance sur longue période, ainsi que tout intérêt à prendre leurs profits de façon progressive au des explications les plus fréquemment avancées pour cours des premiers mois ou années de cotation, et bien justifier ces deux phénomènes. Le second volet de cette entendu avant le retournement de cycle. étude présente les résultats d’une estimation de la Après une synthèse des résultats empiriques et des performance à court et long terme des introductions en explications fournis par la littérature académique, cette étude bourse intervenues sur les marchés d’actions en France et présente les résultats obtenus à partir de deux échantillons au Royaume-Uni au cours de la période 1995-2007. d’introductions réalisées sur la place parisienne et le London Stock Exchange, entre 1995 et 2007. S’agissant de la performance à court terme, la sous-évaluation initiale du prix 1. LA PERFORMANCE DES INTRODUCTIONS EN d’offre se vérifie sans ambiguïté sur les deux marchés. Pour ce BOURSE : UNE REVUE DE LA LITTERATURE qui concerne la rentabilité à long terme, les introductions ACADEMIQUE réalisées sur le marché britannique affichent en moyenne une très nette sous-performance à l’horizon d’un, deux et trois ans. 1.1. La décote initiale des introductions en bourse A l’inverse, en France, les résultats s’avèrent plus mitigés et ne permettent pas de conclure à l’existence d’une rentabilité 1.1.1 Les différentes mesures du phénomène négative à moyen terme qui soit réellement significative. « d’underpricing » * * * La sous-évaluation du prix d’offre, également appelée rentabilité de court terme positive, se définit comme l’écart entre le cours du titre observé lors du premier jour de 1 Les termes « underpricing », « sous-évaluation » et « décote » seront utilisés de façon indistincte dans la suite de cette note. DRAI – Département des Etudes 7 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 cotation et le prix initialement proposé par l’entreprise Enfin, Lingqvist montre que les niveaux de sous-évaluation émettrice. On note ainsi : observés apparaissent globalement plus élevés en Asie P − P (aux alentours de 20 %) qu’en Amérique Latine (moins de R = 1 0 (1) 10 %), calculés en moyenne sur la période 1990-2001. 1 P 0 Si la sous-évaluation du prix d’offre initial se vérifie où P correspond au cours boursier du titre nouvellement 1 empiriquement à peu près partout, en revanche les coté observé le premier jour de cotation, et P au prix d’offre 0 explications fournies par la littérature pour justifier ce initial. phénomène sont multiples et protéiformes. Pour rendre la Dans la plupart des cas, P correspond au cours de clôture 1 compréhension des différentes thèses exposées plus claire, observé à la fin du premier jour de cotation du titre. on peut classer celles-ci en deux grandes catégories, de Néanmoins, ainsi que le soulignent Gajewski et Gresse façon similaire à Welch et Ritter (2002), selon qu’elles (2006) dans leur étude du marché européen des relèvent ou non de l’hypothèse d’asymétries d’information. introductions en bourse, ce choix n’est possible qu’à Les théories les plus anciennes et les plus développées condition que le marché soit très liquide. Dans le cas sont celles qui supposent l’existence d’asymétries inverse, le cours d’équilibre qui est généralement retenu est d’information. celui qui est observé quelques jours après l’introduction en bourse. 1.1.3. Le phénomène d’underpricing, conséquence des asymétries d’information Etant donné que cette mesure absolue de l’underpricing ne permet pas de déterminer si le rendement à court terme Lors d’une introduction en bourse, trois types d’acteurs sont d’un titre nouvellement introduit est supérieur, inférieur ou censés intervenir : l’entreprise émettrice, l’intermédiaire équivalent à celui du marché pris dans sa globalité, on financier qui organise le processus d’introduction, et les calcule le rendement de ce titre relativement à un indice de investisseurs potentiellement acheteurs du futur titre coté. marché de référence : Les théories postulant l’existence d’asymétries d’information P −P M −M R = 1 0 − 1 0 (2) partent du principe qu’un de ces trois acteurs est mieux 1 P M informé que les deux autres au sujet de l’entreprise qui 0 0 souhaite être introduite en bourse, de son secteur d’activité, Où M correspond à la valeur de clôture de l’indice de 1 du marché en général, etc. Deux types d’asymétries marché observée le premier jour de cotation du titre, et M à 0 d’information ont ainsi été étudiés par la littérature : sa valeur observée le jour précédent. – entre les investisseurs et l’émetteur ; 1.1.2 Le constat empirique de la sous-évaluation – entre l’entreprise et l’intermédiaire financier (banque) Le phénomène de sous-évaluation à court terme a été mis chargé de l’introduction ; en évidence par un très grand nombre d’articles académiques, même si quelques réserves peuvent toutefois (cid:131) Thèses d’après lesquelles les investisseurs (ou certains être apportées à ce consensus. Un certain nombre d’articles d’entre eux) sont mieux informés que la société se sont en effet intéressés au degré d’underpricing affectant émettrice. les entreprises émettrices adossées au capital investissement, comparativement aux sociétés La thèse de Rock (1986), également connue sous le nom « traditionnelles ». La plupart de ces papiers (par exemple de « winner’s curse », illustre le premier type d’asymétrie Levis, 2008 pour le Royaume-Uni) montrent que le niveau d’information défini ci-dessus. Rock postule que certains de décote initiale est en moyenne plus faible pour les investisseurs sont mieux informés que d’autres s’agissant entreprises adossées au capital investissement que pour les de la valeur des actions offertes, et de façon globale, autres sociétés. Les compétences, notamment financières, détiennent plus d’informations au sujet de la vraie valeur de des investisseurs en capital sont très souvent évoquées la société émettrice que la société elle-même. Par pour tenter d’expliquer cette spécificité. conséquent, ces investisseurs mieux informés seront Ceci étant dit, Il est frappant de constater que, dans le cas uniquement acheteurs de titres issus des offres publiques général, cette « anomalie » est à la fois observée sur un les plus attractives en termes de prix (c'est-à-dire les plus très grand nombre de marchés boursiers, mais également sous-évaluées), alors que les autres investisseurs, non au cours de périodes variées. Sur les marchés d’actions informés, vont se diriger de façon indistincte vers toutes les américains, Ljungqvist (2004) observe ainsi que le niveau offres, attractives ou non (surévaluées et sous-évaluées). de sous-évaluation à court terme est compris entre 10 et Ainsi, dans le cas des offres surévaluées, les investisseurs 20 % en moyenne au cours de la période 1960-2003, avec non informés pourront acquérir tous les titres qu’ils ont cependant des variations assez importantes au cours du demandés, tandis que dans le cas des offres attractives temps : l’écart entre le rendement observé lors du premier (sous-évaluées), ils seront partiellement rationnés en raison jour de cotation et le prix d’offre initial s’élève ainsi à 71 % de la demande des investisseurs informés. en 1999, en pleine euphorie boursière, et à 57 % en 2000, au début du mouvement de correction du prix des actions. De ce fait, le rendement que les investisseurs non informés peuvent attendre de l’achat de titres lors d’une introduction S’agissant des marchés boursiers européens, Lingqvist en bourse est forcément inférieur au rendement global montre que le degré d’underpricing varie de façon assez moyen obtenu, puisqu’ils sont condamnés à acheter des significative selon les pays. Ainsi la France, l’Italie, titres dont le prix d’offre est peu attractif. En conséquence, l’Espagne et le Luxembourg sont caractérisés par un degré les introductions en bourse doivent être nécessairement de décote parmi les plus faibles en moyenne sur la période sous-évaluées, afin d’inciter ces investisseurs non informés, 1990-2003 (moins de 15 %), tandis que le Royaume-Uni, via un rendement non négatif, à demeurer sur le marché. En l’Allemagne et l’Irlande affichent un niveau d’underpricing effet, ces derniers sont indispensables au bon égal ou supérieur à 30 %. Gresse et Gajewski (2006) fonctionnement du marché car la seule demande des obtiennent des résultats similaires sur la période 1995-2004. investisseurs informés est insuffisante pour « écouler » l’ensemble des titres offerts lors des introductions en DRAI – Département des Etudes 8 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 bourse. De plus, si ces investisseurs non informés n’étaient chargés de procéder aux introductions en bourse d’obtenir pas présents, alors seules les introductions de très bonne des informations clés de la part des investisseurs2. Afin de qualité pourraient être effectuées, tandis que les offres un récompenser les investisseurs qui auront fourni l’information peu moins attractives ne pourraient donner lieu de facto à la plus détaillée qui soit pour déterminer le vrai prix de une introduction en bourse. l’offre, le banquier conseil3 leur allouera une plus grande quantité de titres et fixera le prix d’introduction définitif en Le modèle de la malédiction du vainqueur de Rock suppose dessous de sa vraie valeur. donc implicitement que le niveau de sous-évaluation des introductions en bourse doit diminuer lorsque l’information (cid:131) Thèses supposant que la société émettrice est mieux est distribuée de façon plus homogène parmi les informée que les investisseurs potentiels investisseurs. C’est la thèse développée par Michaely et Shaw (1994), qui montrent que lorsque les investisseurs Ibbotson (1975) est à l’origine des thèses s’appuyant sur le informés ne sont pas présents sur le marché lors de signalement par la décote. Dans ce cas de figure, les certaines introductions en bourse, il ne reste en fin de sociétés émettrices détiennent plus d’information sur leur compte que les investisseurs non informés, ce qui réduit de vraie valeur que les investisseurs potentiels. Elles peuvent facto l’hétérogénéité de la qualité de l’information, et donc in alors utiliser la sous-évaluation du prix d’offre initial de leurs fine le degré de sous-évaluation des titres offerts. Pour titres comme le signal de leur bonne qualité, signal qu’elles étayer leur propos, les deux auteurs s’appuient sur un émettent en direction des investisseurs potentiels. Bien qu’il échantillon d’introductions en bourse que les investisseurs s’agisse d’une stratégie coûteuse, elle permet néanmoins à institutionnels – supposés les mieux informés – sont censés l’émetteur de laisser un bon souvenir sur le marché, éviter, notamment pour des raisons fiscales. Ainsi, seuls les favorisant le succès de futures augmentations de capital, à investisseurs peu informés (retail investors) s’intéressent à des conditions plus avantageuses pour l’entreprise. l’achat de titres issus de ces offres publiques spécifiques. Les résultats vont dans le sens de la thèse de Rock, D’autres articles (par exemple Welch, 1989, ou encore Allen puisque le niveau moyen de décote au sein de cet et Faulhaber, 1989) ont abordé cette question sous l’angle échantillon atteint – 0,04 %, tandis qu’au cours de la même de la sélection adverse. Deux catégories d’entreprises période, les autres introductions en bourse sont émettrices existeraient : celles dont la valeur est supérieure caractérisées par une décote de 8,5 % en moyenne. à la moyenne, et celles dont la valeur est inférieure. De ce fait, les émetteurs de qualité supérieure souhaitent se Un certain nombre d’articles académiques ont approfondi la démarquer de ceux dont la valeur est moins bonne. Pour ce thèse initiale de Rock, comme Ritter (1984), ou Beatty et faire, ils doivent envoyer un signal clair aux investisseurs. Ils Ritter (1986) en montrant que plus la vraie valeur des choisissent donc délibérément de fixer un prix d’offre sociétés souhaitant être introduites en bourse est incertaine, inférieur à la vraie valeur du titre – supposée refléter la plus le niveau d’underpricing est élevé, du fait précisément valeur de la société–, ce qui dissuade les émetteurs de de la co-existence d’investisseurs informés et non informés. moins bonne qualité d’agir de façon identique. La sous- La thèse de Beatty et Ritter repose ainsi sur l’idée simple évaluation s’avère en effet délicate à imiter pour les d’après laquelle les investisseurs détenant des informations mauvaises entreprises, car seuls les émetteurs de bonne sur la vraie valeur de la société émettrice investissent en fait qualité peuvent récupérer ex-post la perte financière liée à de façon implicite dans une option d’achat (call option) la décote, par exemple via une nouvelle opération relative à l’introduction en question. Ces investisseurs d’émission. On peut cependant s’interroger sur l’efficacité informés exerceront l’option d’achat uniquement si le prix d’un tel signal par rapport à d’autres, comme le marketing d’offre est fixé à un niveau inférieur à la valeur d’équilibre de ou la publicité par exemple. L’article de Michaely et Shaw la société dont ils ont connaissance, ce qui implique (1994) rejette d’ailleurs cette hypothèse du signalement de nécessairement que le prix d’offre soit sous-évalué. la qualité par la décote initiale. En effet, les deux auteurs ne parviennent pas à établir de lien entre le degré de sous- Il n’en demeure pas moins que l’hypothèse fondamentale évaluation et la survenue d’opérations d’émissions formulée par Rock selon laquelle la sous-évaluation initiale ultérieures qui permettraient de compenser ce coût. est utilisée afin d’attirer les investisseurs non informés pour « compléter » l’insuffisante demande des investisseurs (cid:131) Thèses supposant que le banquier conseil est mieux informés s’avère difficile à vérifier dans la réalité. En effet, la informé que l’émetteur. thèse de Rock suppose implicitement qu’il n’y aurait pas assez de souscriptions lors des introductions en bourse, L’article fondateur de ce courant est celui de Baron (1982), d’où la nécessité de faire appel à une certaine catégorie qui développe un modèle fondé sur les problèmes d’agence d’investisseurs. Or d’un point de vue empirique, la demande entre la société émettrice et le banquier conseil. L’entreprise de titres excède très souvent l’offre lors du processus délègue en effet au banquier la mission de commercialiser d’introduction en bourse, ce qui limite grandement l’intérêt et de distribuer les actions émises, ce qui représente un de sous-évaluer la valeur initiale des actions afin d’attirer effort, dont la véracité et l’intensité sont en pratique des investisseurs potentiels. Plusieurs articles empiriques invérifiables par la société émettrice. Par conséquent, la en font la démonstration (par exemple Koh et Walter, 1989). banque se retrouve dans une situation d’aléa moral, en Toujours sous l’hypothèse d’après laquelle les investisseurs sont mieux informés que la société émettrice et ses 2 En effet, au cours de cette procédure, le banquier conseil et l’entreprise partenaires financiers, d’autres articles académiques ont émettrice fixent un intervalle de prix d’émission indicatif, et partant, se envisagé les raisons de la sous-évaluation initiale d’un point lancent dans une opération de promotion de l’introduction auprès des de vue différent, celui de la révélation de l’information par investisseurs (processus de « road show »). Ces derniers manifestent les investisseurs. Ainsi, Benveniste et Spindt (1989), ou leur intérêt, le cas échéant, en indiquant le volume de titres souhaité ainsi bien encore Benveniste et Wilhelm (1990) affirment que la qu’éventuellement le prix limite au-delà duquel ils ne souhaitent pas être procédure d’introduction dite de « bookbuilding », importée servis. La synthèse de ces informations conduit la banque à évaluer des Etats-Unis et actuellement largement répandue dans l’ampleur de la demande, puis à fixer un prix d’émission définitif et à les pays occidentaux, permet aux intermédiaires financiers allouer de façon discrétionnaire les actions émises. 3 Appelé « underwriter » dans la littérature académique anglo-saxonne. DRAI – Département des Etudes 9 Autorité des marchés financiers Lettre Economique et Financière Hiver 2008 agissant pour le compte de l’entreprise sans que celle-ci – la diminution des dommages à verser en cas puisse véritablement contrôler la façon dont agit son de poursuites judiciaires, ceux-ci étant limités banquier. La thèse exposée – et développée, depuis lors, au prix d’offre initial. par d’autres articles – postule que le banquier qui organise l’introduction en bourse détient plus d’informations sur la Cette explication trouve son origine dans les spécificités de valeur de l’entreprise émettrice que celle-ci, et qu’il va la législation américaine concernant la protection des pouvoir tirer profit d’un prix d’offre initial fixé plus bas que le investisseurs (securities act de 1933), qui rend responsable futur prix de marché. En effet, afin de s’épargner des efforts de l’information publiée toute personne ayant participé à la de marketing et en vue de s’attirer les faveurs des constitution du dossier d’introduction. Il s’agit de l’écueil investisseurs, et en particulier des ses propres clients, le essentiel de cette thèse, étant donné que le phénomène de banquier conseil a tout intérêt à sous-évaluer le prix initial sous-évaluation a été observé sur de nombreux marchés des titres à émettre. Là encore, plus la valeur de la société boursiers dans le monde, ne relevant pas de la législation émettrice est entachée d’incertitudes, plus l’asymétrie américaine. d’information présente entre le banquier conseil et l’entreprise est significative, plus la valeur ajoutée du Parmi les théories institutionnelles, on trouve également service rendu par le banquier est élevée – i.e., plus il est celle de Ruud (1993) qui justifie l’existence de rentabilités coûteux pour l’entreprise émettrice – et de ce fait plus le initiales positives par la présence d’un soutien des cours par degré de sous-évaluation initial des titres à émettre est les intermédiaires lors des premiers jours de cotation du important. titre. Cet article part de l’hypothèse que les introductions en bourse ne sont pas délibérément sous-évaluées. Au L’article de Muscarella et Vetsuypens (1989) remet en contraire, elles sont mêmes évaluées exactement à leur cause cet argument, en montrant que lorsque les banquiers valeur de marché, mais lorsque les souscriptions proposent conseil entreprennent leur propre introduction en bourse, le un prix inférieur au prix d’offre, les intermédiaires financiers prix d’offre initial de leurs titres est tout aussi sous-évalué, au service de la société émettrice interviennent pour alors même que les problèmes de contrôle et d’agence stabiliser les cours une fois que les titres sont cotés. Ce supposés justifier l’underpricing sont dans ce cas soutien conduit à une réduction significative de la fréquence inexistants. Cependant cet argument n’est pas totalement des rentabilités négatives qui auraient pu être observées sur recevable, dans la mesure où les banquiers-conseils qui le marché des introductions en l’absence de tels soutiens. organisent leur propre introduction ne sont généralement Par conséquent, cette « censure » des rentabilités pas actionnaires de leur société. Ils peuvent donc tout à fait négatives produit une rentabilité initiale moyenne positive être incités à agir de la même façon que lorsqu’ils sont même si les titres introduits en bourse ont été correctement mandatés par une autre entreprise, comme dans la thèse évalués. Ainsi, d’après cet article, il n’y a pas de sous- de Baron. évaluations initiales des introductions à proprement parler mais plutôt des rentabilités initiales artificiellement 1.1.4. Les théories ne postulant pas la présence « gonflées ». d’asymétries d’information D’autres théories, généralement plus récentes, considèrent (cid:131) Les relations entre propriété et contrôle que la sous-évaluation initiale du prix d’offre des titres de la société émettrice ne reflète pas l’existence d’asymétries La sous-évaluation initiale du prix d’offre est ici insérée au d’informations entre les différents acteurs de l’introduction cœur de la relation entre propriétaires et managers de la en bourse, mais résulte d’autres facteurs. Trois types société. A cet égard, l’article de Brennan et Frank (1997) d’arguments ont ainsi été formulés : suggère que l’underpricing fournit aux managers de la – explications institutionnelles ; société émettrice l’opportunité de conserver leurs bénéfices – explications par la nature de la propriété et le privés au travers d’une allocation stratégique des titres au contrôle ; moment de l’introduction. Ainsi, les managers cherchent à – explications comportementales. éviter que d’importants blocs de titres ne soient attribués à certains investisseurs, afin que ces derniers ne puissent Il existe une multitude d’articles académiques relevant de exercer un contrôle sur leurs activités et leurs décisions. ces trois types d’argumentaires. Aussi, dans un souci de Autrement dit, un actionnariat dilué réduit d’autant la clarté et de concision, nous n’évoquerons que les plus surveillance extérieure de la société, et ce, pour deux significatifs. raisons : – le contrôle (monitoring) de la société étant perçu comme un bien public, les actionnaires tendent à (cid:131) Théories institutionnelles exercer individuellement une surveillance minimale ; – une plus grande dispersion de la propriété réduit Parmi cet ensemble de théories, on trouve principalement celle développée par Tinic (1988), qui soutient que la sous- d’autant la probabilité, pour les managers de la évaluation des titres lors de l’introduction en bourse résulte société, de faire l’objet d’une OPA hostile. de l’aversion au risque de poursuites judiciaires des intermédiaires financiers et de la société émettrice par des Dans un tel contexte, le rôle de l’underpricing est donc de investisseurs mécontents de l’image de l’entreprise qui leur favoriser une demande excessive, de façon à rationner les a été présentée lors de l’introduction. Selon l’auteur, la investisseurs, et, partant, d’aboutir à une situation où sous-évaluation présenterait ainsi deux avantages : l’actionnariat est le plus dilué possible. En clair, – la réduction de la probabilité de poursuites l’underpricing permet aux managers d’empêcher le transfert judiciaires car les investisseurs sont satisfaits du contrôle de leur société, malgré le transfert – ou l’élargissement – de la propriété intervenant lors de des rentabilités immédiates ; l’introduction en bourse. DRAI – Département des Etudes 10 Autorité des marchés financiers

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Economique et Financière. Hiver 2008. DRAI – Département des Etudes. 11. Autorité des marchés financiers. Toujours à partir de cette problématique des coûts d'agence et de la dichotomie entre managers – propriétaires et actionnaires, l'article de Stoughton et Zechner (1998) aboutit à u
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