ebook img

L'État rouage de notre exploitation PDF

124 Pages·21.202 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview L'État rouage de notre exploitation

L'État rouage de notre exploitation D e u x i è m e p a r t i e Fédération des travailleurs du Québec D L’État rouage de notre exploitation e u x i è m e p Avant-propos de Michel Arseneault a r t Préface de André Leclerc ie Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Biblio- thèque et Archives Canada Fédération des travailleurs du Québec L'État, rouage de notre exploitation (Collection Mouvements) Éd. originale: Montréal : Fédération des travailleurs du Québec, 1971. Comprend des réf. bibliogr. ISBN 978-2-923986-44-9 1. Québec (Province) - Conditions économiques - 20e siècle. I. Titre. II. Collection: Collection Mouvements. HC117.Q4F4 2012 330.9714'04 C2012-941451-4 M éditeur 1858, chemin Norway Ville Mont-Royal (Québec) Canada, H4P 1Y5 Courriel : [email protected] www.editionsm.info/ Distribution au Canada : Distribution Europe : Prologue Inc. Distribution du Nouveau-Monde/ 1650, boul. Lionel-Bertrand Librairie du Québec Boisbriand, QC 30, rue Gay-Lussac, Canada, J7H 1N7 75005 Paris, France Tél. : 450 434 0306 / 1 800 363 2864 Tél. : 01 43 54 49 02 Téléc. : 540 434 2627 Téléc. : 01 43 54 39 15 [email protected] [email protected] www.prologue.ca www.librairieduquebec.fr/ www.prologuenumerique.ca/ Dépôt légal : troisième trimestre 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Table des matières D e u x i è m e p a Avant-propos, Michel Arseneault .......................................... 7 r t i e Préface, André Leclerc ........................................................... 9 IntroductIon : Manifeste pour une nouvelle stratégie ........ 19 dossIer I La politique de subvention : une politique de soutien à l’entreprise privée ....................... 31 Première partie : Bref historique de la loi des subventions ........ 33 Deuxième partie : Présentation des résultats et analyse critique de cette politique économique ................................................ 37 1. Subventions par région : présentation des résultats ........... 37 2. Subventions et structure industrielle : présentation des résultats ................................................. 42 3. Subventions et licenciements ........................................... 50 4. Subventions et contrôle étranger de l’économie québécoise ................................................ 54 5. Subventions et risque de l’entreprise ................................ 58 6. Subventions et capital public ........................................... 61 7. Subventions et surenchère publique ................................. 63 8. Nécessité des subventions ................................................ 63 Troisième partie : Considérations générales sur le rôle que l’État fait jouer au capital public ...................................................... 67 Annexe I – Liste des entreprises, par région, qui ont reçu des subventions du ministère de l’Expansion économique régionale - octobre 1969 à avril 1971 ................................... 74 Annexe II – Liste des entreprises qui, ayant accepté l’offre gouvernementale, ont refusé ou se sont vues retirer l’offre .... 84 Annexe III – La manne québécoise des subventions ............. 85 dossIer PartIe II Le chômage au Québec ........................................................... 87 Section I : Présentation ...................................................... 87 I. Quelques définitions .................................................... 87 II. L’évolution depuis 1946 ............................................... 90 III. La situation actuelle du Québec à l’intérieur du Canada ................................................................... 94 IV. Des saisons et des régions ........................................... 96 V. Les âges et les sexes ..................................................... 101 VI. Perspectives de la main-d’œuvre, 1970-1980 .............. 102 Section II : Analyse : pourquoi le chômage au Québec .... 104 VII. Pourquoi le chômage est-il inévitable en régime capitaliste ? .................................................. 104 VIII. Pourquoi plus de chômage au Québec: absence de contrôle sur l’accumulation du capital étrange ............ 108 Conclusion .......................................................................... 114 ConclusIon : Quelques pas à faire vers notre libération économique ........ 117 Première partie : les faits saillants ................................... 117 1. Le chômage ..................................................................... 117 2. Les disparités régionales et sociales ................................... 118 3. Subventions ..................................................................... 118 4. Licenciements et main-d’œuvre ....................................... 118 5. Deux démissions de l’État du Québec .............................. 119 Deuxième partie : solutions à court terme ....................... 119 A) Renforcement des institutions économiques publiques ... 120 1. Soquem .......................................................................... 120 2. Soquip ............................................................................ 121 3. Rexfor ........................................................................... 121 4. Société Générale de financement (SGF) ................... 121 5. Société d’habitation du Québec (SHQ) ..................... 122 Revendications ....................................................................... 123 B) Les instruments financiers requis : nationalisation de l’épargne et Caisse de dépôt ............... 124 Michel Arseneault président de la FTQ Avant-propos A v a n t - p r o p o s L’année 1971, pendant laquelle a été rédigé L’État, rouage de notre exploitation, est aussi celle qui a vu la création du pre- mier Front commun des grandes centrales syndicales du Québec, appelées à négocier avec l’État employeur les conventions collec- tives dans les secteurs public et parapublic. S’il a fallu plusieurs années pour que « la Reine accepte de négo cier avec ses sujets1 », personne ne se doutait qu’à titre d’État employeur, le gouvernement du Québec revêtirait rapidement son uniforme d’État législateur pour freiner les revendications des tra- vailleurs et des travailleuses des secteurs public et parapublic, pour forcer, deux fois plutôt qu’une, leur retour au travail ou pour impo- ser unilatéralement leurs conditions de travail. Depuis l’adoption du Code du travail en 1964, 14 lois ont été adoptées pour modifier le régime de négociation dans les secteurs public et parapublic, et pas moins de 21 lois d’exception et de coer- cition l’ont été pour sévir contre le libre exercice des droits d’associa- tion, de négociation et de grève. Plus encore, cette panoplie de lois antisyndicales a été, à l’occasion, accompagnée de l’emprisonnement 1. La pleine reconnaissance du droit à la négociation et du droit de grève n’a été acquise qu’en 1964 dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la fonction publique. 7 de chefs et de représentants syndicaux, dont le plus connu reste celui, en 1972, des présidents des trois centrales, Louis Laberge (FTQ), Marcel Pepin (CSN) et Yvon Charbonneau (CEQ1). n o Somme toute, si « la Reine avait accepté de négocier avec ses i at sujets », c’était moyennant la possibilité de recourir, à son gré et en t oi tout temps, à l’arme législative pour mater ses sujets, l’État employeur l p se confondant alors avec l’État législateur. x e L’État, ce « rouage de notre exploitation », c’est également celui e r qui n’a pas hésité à intervenir dans les conflits ouvriers et à satisfaire t o n une volonté patronale qui n’a pas, elle, le pouvoir de législation. Les e lois de Duplessis, notamment contre l’accès à la syndicalisation et d e le recours à la grève, nous rappellent la période de la Grande Noir- g a ceur. Depuis la bataille de la United Aircraft, en 1974-1975, jusqu’à u o celles d’aujourd’hui, les travailleurs et les travailleuses du Québec r t vivent régulièrement de trop longues périodes d’intimidation, de a t É lockouts, de violations de la loi antibriseurs de grève, de chantage L' aux mises à pied et aux fermetures et d’abus de recours juridiques. Combien de fois avons-nous demandé l’intervention de l’État pour rappeler à l’ordre des patrons récalcitrants et pour faire res- pecter les droits du travail ? À des milliers d’occasions. Combien de fois a-t-il répondu à l’appel ? On pourrait les compter sur les doigts. À l’heure d’écrire ces lignes, le gouvernement libéral de Jean Charest vient tout juste d’adopter l’une des lois les plus odieuses de notre histoire, la loi 12 (issue du projet de loi 78), contre le mouve- ment étudiant et une mobilisation sans précédent au Québec. Une loi matraque qui a pour objectif réel de permettre au gouvernement de contrer tout mouvement de contestation allant à l’encontre de sa volonté et de pelleter ses responsabilités dans la cour des corps poli- ciers. Il veut avoir les coudées franches lors de la prochaine cam- pagne électorale. J’ose espérer que pour une fois, la devise du Québec prendra tout son sens. Le Je me souviens doit se transformer en une force collective elle aussi sans précédent, pour que toutes les personnes qui ont à cœur la défense des droits et des libertés démocratiques se débarrassent des forces qui voudraient les écraser. J’ose rêver du jour où nous n’aurons plus à parler de l’État, rouage de notre exploitation, et nous serons fiers d’être représentés par un État, rouage du bien-être collectif. 1. La Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ) a changé de nom en 2000 et est devenue la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). 8 Préface André Leclerc1 L’importance de nommer l’ennemi P r é f a c e Le mardi soir du 30 novembre 1971, la salle des congrès de l’Hôtel Reine-Elizabeth est littéralement électrisée. L’ouver- ture du 12e Congrès de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) rompt avec la tradition. Au lieu de cette soporifique et tra- ditionnelle cérémonie, où défilent un prêtre catholique, un pasteur protestant et un rabbin, appelant à tour de rôle les forces divines à éclairer les débats des déléguées, c’est par des cris enthousiastes et des appels au combat que les déléguées accueillent leur président, Louis Laberge. 1. André Leclerc a passé quelque 40 ans de sa vie dans le mouvement syn- dical. Après une brève incursion dans le journalisme à Saint-Jérôme en 1965-1966, il devenait responsable des communications à la Compagnie des jeunes Canadiens en 1967, puis au Syndicat canadien de la fonction publique en 1968. En 1970, il joignait l’équipe de la FTQ et y assumait tour à tour la direction du « soutien aux luttes » et celle de la « solidarité internationale », deux périodes de 18 ans entrecoupées d’un séjour de deux ans en Afrique sous mandat du Congrès du travail du Canada en 1988 et 1989. Il est à la retraite depuis 2008. En plus de rédiger de nom- breux manifestes au nom de la centrale, il est l’auteur de deux recueils de poésie, publiés chez Parti-Pris, Poussières-Taillibert et Journal en vers et avec tous. 9 Un seul front Exceptionnellement, le congrès s’ouvre en soirée et plusieurs centaines de militantes ont été invitées à se joindre aux 1 200 délé- n o guées pour entendre le discours inaugural intitulé Un seul front. i at Les premières rangées sont occupées par quelques centaines de mi- t oi litants du secteur de la construction, dont une majorité de plom- l p biers du « local 144 », qui agitent des drapeaux du Québec portant x e en surimpression le numéro de leur syndicat. Louis ne pourra en- e r treprendre la livraison de son discours qu’après de longues minutes t o n d’ovation. e Cette acclamation enthousiaste contraste fortement avec les d e huées qu’il a dû essuyer deux ans plus tôt, lors du congrès tenu à g a Québec. On était alors en pleine crise du Bill 63, un projet de loi u o qui consacrait les privilèges linguistiques de la minorité anglophone r t du Québec. Les militantes reprochaient à Louis Laberge d’être resté a t É neutre sur la question. La fronde des déléguées l’avait obligé à faire L' volte-face. Il avait appuyé ouvertement une politique linguistique1, qui rejetait sans ambiguïté le statu quo et faisait notamment du français la langue de travail au Québec. Cette fois-ci, en 1971, on ne l’accusera pas de « traîner de la patte ». Son discours est un appel à l’unité syndicale, à la mobili- sation et à l’action politique. Il soutient que le mouvement doit cesser d’être un groupe de pression poli pour devenir une « force de frappe » : « Il ne suffit pas de faire quelques révérences devant les politiciens en leur soumettant nos voeux et besoins pour qu’une série de réformes législatives soient mises en branle. […] Les vieux partis, comme les patrons, n’entendent que le langage des rapports de force […] à côté des courtoises visites en commissions parlemen- taires, les manifestations de masse, les campagnes de presse d’enver- gure et l’action politique directe sont mille fois plus efficaces2. » Il affirme que, dans notre régime, « tout le poids du gaspillage matériel et humain qu’entraînent les machines à profit doit être porté par la classe ouvrière. Par contre, la croissance des capitaux, l’expansion économique des grandes entreprises, la maximisation de leurs profits, toutes ces pièces essentielles du moteur de notre bonne économie libérale n’ont pas pour conséquence l’amélioration 1. La politique linguistique adoptée par la FTQ en 1969, allait inspirer la partie de la Loi 101 consacrée au français langue de travail. 2. Un seul front, discours inaugural du président Louis Laberge, Montréal, 12e congrès de la Fédération des travailleurs du Québec, du 30 novembre au 4 décembre 1971, p. 16-17. 10

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.