François de Lannoy & Josef Charita Panzertruppen Les troupes blindées allemandes German armored troops 1935-1945 Traduction : John Lee HEIMDAL Conception : Georges Bernage Texte : François de Lannoy et Josef Charita Traduction : John Lee Maquette : Francine Gautier Mise en pages : Christel Lebret Photogravure : Christian Caira et Philippe Gazagne Dessin des insignes : Bernard Paich Infographie : Philippe Gazagne Iconographie : - Bundesarchiv, Koblenz (BA.) - Collections Josef Chanta et Heimdal* - Etablissement Cinématographique et Photographique des Armées, Ivry (ECPA) * Dont sont issus, sauf mention contraire, tous les portraits et clichés du corps de l'ouvrage. Légendes des photographies hors texte : Page 4 : Un Panzer IV de la 16. Panzer-Division (Generalmajor Rudolf Sickenius) photographié en Italie en septembre 1943. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, ce char n'appartient pas au régiment blindé de la division (Panzer- Regiment 2), mais à la 3e compagnie du bataillon du génie (Pionier-Bataillon 16). (BA 305/652/24.) Page 6 : Deux tankistes du Panzer-Regiment 31 de la 5. Panzer-Division photographiés à la tourelle de leur Panzer IV en URSS au cours de l'été 1942. (BA.) Page 4 : A Panzer IV of 16. Panzer-Division (Generalmajor Rudolf Sickenius) photographed in Italy in September 1943. Contrary to what one might think, this tank does not belong to the division's armored regiment (Panzer-Regiment 2), but to 3rd Company of the engineers battalion (Pionier-Bataillon 16). (BA 305/652/24.) Page 6 : Two tank crew members of 5. Panzer-Division Panzer-Regiment 31 photographed in the turret of their Panzer IV in the USSR during the summer of 1942. (BA.) Editions Heimdal Château de Damigny - BP 61350 - 14406 BAVEUX Cedex Tél. : 02.31.51.68.68 - Fax : 02.31.51.68.60 - E-mail : [email protected] Copyright Heimdal 2001. La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 4, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collecti- ve » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute reproduction ou représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. Cette représentation, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ISBN 2-84048-151-0 2 Introduction De 1939 à 1945, les divisions blindées de l'armée de terre allemande (Heer) ont constitué un for- midable instrument de guerre. Cet instrument a commencé à être forgé dès le lendemain de la guerre de 14-18 et c'est grâce à la ténacité et à l'esprit inventif d'un groupe d'officiers, parmi les- quels figurent les futurs généraux Lutz et Guderian, que Hitler a trouvé, lors de son arrivée au pou- voir en 1933, les bases nécessaires à la constitution d'une force blindée digne de ce nom. De 1935 à 1945, plus de trente divisions blindées ont ainsi vu le jour. Dotées d'un encadrement de qualité, de matériels performants et utilisées selon des principes révolutionnaires, elles ont joué un rôle déterminant dans la série de victoires remportées en Pologne, en France, dans les Bal- kans, en Afrique du Nord et en Union Soviétique. Contraintes à la défensive à partir de l'été 1943, elles ont ensuite contribué à ralentir l'avance inexorable des troupes alliées vers le cœur du Reich. Pendant toute la guerre et malgré leurs vicissitudes, elles ont suscité l'admiration et l'envie, don- nant naissance à un véritable mythe, encore vivace de nos jours... Cet ouvrage est consacré aux troupes blindées (Panzertruppen) du Heer et plus particulièrement aux divisions blindées (Panzerdivisionen). Il contient les biographies et les portraits des 266 offi- ciers généraux ou supérieurs ayant commandé des armées, des corps d'armée et des divisions blindées pendant la période 1935-1945. C'est un aspect peu connu et pourtant primordial qui est présenté ici pour la première fois en langue française et anglaise. Une seconde partie donne la composition et l'historique des armées, des corps d'armée et divisions blindées et légères (ces dernières faisant partie des Panzertruppen) créées entre 1935 et 1945. Cette partie est illustrée par une soixantaine de reportages regroupant plus de 300 photos, pour la plupart inédites, met- tant en scène les différentes divisions blindées sur tous les fronts et à tous les moments du conflit... Les auteurs remercient chaleureusement M. Peter Schmitz pour son aide. From 1939 to 1945, the armored divisions of the German land army (Heer) made up a formidable instrument of war. This instrument began to be built up in the immediate aftermath of the 1914-18 war, and it was thanks to the tenacity and inventiveness of a group of officers, including future generals like Lutz and Guderian, that, on rising to power in 1933, Hitler found ready the neces- sary basis on which to build up a tank force worthy of the name. Thus, from 1935 to 1945, over thirty armored divisions came into being. Being endowed with quality staffing, and high-perfor- mance equipment employed following revolutionary principles, they played a decisive role in the series of victories in Poland and France, in the Balkans, in north Africa and the Soviet Union. When, from the summer of 1943, they went on the defensive, they continued to contribute towards slo- wing down Allied troops as they advanced inexorably into the heart of the Reich. Throughout the war, although they had their ups and downs, they managed to inspire admiration and envy, attai- ning a legendary status that lingers on to this day... This book is devoted to the panzer or armored troops (Panzertruppen) of the Heer and more espe- cially to the armored divisions (Panzerdivisionen). It contains the biographies and portraits of the 266 general or superior officers who commanded armies, army corps and armored divisions during the period 1935-1945. This little-known and yet crucial aspect is presented here for the first time in French and English. Part Two describes the makeup and history of the armies, army corps and armored and light divisions (these last were part of the Panzertruppen) set up between 1935 and 1945. This section is illustrated with some sixty reportages totalling over 300 mostly unpublished photographs involving the different tank divisions on all fronts and at all stages of the war... The authors extend their warm thanks to Mr. Peter Schmitz for his kind assistance. 4 Sommaire Contents Introduction 3 Partiel/Part 1 Les chefs 7 The commanders Biographies 18 Biographies La Croix de chevalier de la Croix de fer 124 Knight's Cross of the Iron Cross La Croix allemande et la Croix du Mérite de guerre 126 German Cross and War Merit Cross L'insigne d'assaut des blindés 128 Tank assault insignia Partie 2l Part 2 Panzer-Gruppen/Panzer-Armeen 129 Armee-Korps (mot.)/Panzerkorps 132 Panzer-Divisionen 143 Leichte Divisionen ... 178 Panzer-Brigaden ... 182 Panzer-Regimenter 184 Panzer-Abteilungen 188 Insignes des Panzertruppen ... 193 Panzertroop Insignia Partie 3/ Part 3 Reportages . 209 Reportages Glossaire 270 Glossary... 271 Bibliographie ... 272 Bibliography 6 l Les chefs De 1934 à 1945, 266 officiers, principalement des Part One : The Commanders généraux, ont assumé le commandement d'armées blindées (Pz.Armee), de corps motorisés ou blindés From 1934 to 1945, 266 officers, mostly generals, took over command of (A.K. (mot.) ou Pz.K.), de divisions blindées (Pz.Div.) the tank armies (Pz.Armee), motorized or armored corps (A.K. (mot.) or ou de divisions légères (Lei. D/V.) (1) du Heer (armée Pz.K.), armored divisions (Pz.Div.) and light divisions (Lei. Div.) (1) of the de terre). Ces chefs, dont les biographies vont suivre, Heer (army). These commanders, whose biographies follow, were drawn sont issus de l'élite du corps des officiers et ont joué from the elite of the officer corps and played an important role during World un rôle important pendant la Seconde Guerre mon- War II. Right up until the last days of the war, the armored units under their diale. Jusqu'aux derniers jours du conflit, les unités command were the spearhead of most of the offensive operations and the blindées qu'ils ont commandées ont constitué le fer hard core of the defensive battles fought in both East and West, and in the de lance de la plupart des opérations offensives ou peripheral theaters of war. Who were these men? What career did they fol- le noyau dur des combats défensifs menés à l'Est, à low before and during the war? What became of them after the war? Such l'Ouest et sur les théâtres périphériques. Qui étaient are the questions that will be addressed in these pages. ces hommes ? Quel fut leur parcours avant et pen- Before entering into the detail of this study, a few indications should be dant la guerre ? Que sont-ils devenus après la guer- given regarding our corpus. It includes those officers who took over higher re ? C'est à ces questions que nous allons tenter de commands (army, army corps and division), or deputized for them, in the répondre ici. panzer troops between 1934 and 1945 (2). This group numbers 266 offi- Il convient, avant d'entrer dans les détails de cette cers, and includes 241 generals of the Heer, one general of the Waffen-SS étude, d'apporter quelques précisions sur notre cor- (SS-Oberstgruppenführer Sepp Dietrich, commander of a Pz.Armee at the pus. Ce dernier comprend donc les officiers ayant end of the war) (3), one general of the Luftwaffe (Hermann-Bernhard Ramc- assumé comme titulaire ou comme remplaçant des ke, commander of 90. Lei. Div.) and one Italian general (Giovanni Messe, commandements supérieurs (armée, corps d'armée Rommel's successor at the head of Pz.Armee « Afrika »), 21 Obersten et division) dans les troupes blindées entre 1934 et (colonels) and one Major(ma\or). The 241 Heergenerals themselves break 1945 (2). Cet ensemble représente 266 officiers se down into 7 Generalfeldmarschälle, 13 Generalobersten (generals), 77 répartissant entre 241 généraux du Heer, un géné- Generäle (lieutenant generals (4)), 94 Generalleutnante (major generals) ral de la Waffen-SS (SS-Oberstgruppenführer Sepp and 50 Generalmajore (brigadier generals). It will be noted how these 239 Dietrich, chef d'une Pz.Armee à la fin de la guerre) generals account for around 10% of all generals serving with the Heer (3), un général de la Luftwaffe (Hermann-Bernhard during the course of World War II. Ramcke, chef de la 90. Lei. D/V.) et un général ita- lien (Giovanni Messe successeur de Rommel à la Whether generals or otherwise, these 266 officers (5) who commanded the tête de la Pz.Armee « Afrika »), 21 Obersten (colo- large armored units were born between 1881, for the two oldest (Ernst Fess- nels) et un Major (commandant). Les 241 généraux marm, commanding officer of 3. Pz.Div. in 1935 and Ewald von Kleist, com- du Heer se répartissent eux-mêmes en 7 General- manding officer of 1. Pz.Armee) and 1913 for the youngest, but this was a feldmarschälle, 13 Generalobersten (généraux very special case, that of Major i.G. (commissioned staff officer), Rudolf d'armée), 77 Generäle (généraux de corps d'armée Knebel-Doeberitz, commanding officer of 24. Pz.Div. at the end of the war. (4)), 94 Generalleutnante (généraux de division) et We may place together in one group those generals born between 1881 50 Generalmajore (généraux de Brigade). On note- and 1889 (27% of the total), in a second group, those born between 1890 ra que ces 239 généraux représentent environ 10 % and 1902 (70% of the total), and in a third group those born after 1902 du total des généraux ayant servi dans le Heer au (around 6% of the total). The majority of our contingent (the second group) cours de la Seconde Guerre mondiale. thus comprises men aged between 39 and 50 at the outbreak of World War II, and around 44 to 55 at the end of the war. These were officers who were Ces 266 officiers généraux (ou non) (5) ayant com- promoted to general during the course of the war. Those in the first group mandé de grandes unités blindées sont nés entre (less than a quarter of the total) were aged from about 49 to 58 at the start of the war and about 56 to 65 by its end. Most of them were already gene- (1) Leichte-Division ou division légère. Ces dernières, dotées rals before the war. In contrast, the third group is made up of much youn- d'une Pz.Abt. font partie des Panzertruppen. La plupart d'entre ger men, from 26 years old (an extreme case) to around 37 at the start of elles serviront de base à la constitution de nouvelles Pz.Div. the war and about 31 to 41 at the end. These were either colonels who took (2) Une seule exception cependant, nous avons indu dans notre over command of a division or very young generals promoted to that rank liste Walther Wenck, la et chef d'état-major de différentes grandes unités blindées, promu General der Panzertruppe en at the age of about 40. 1945. (3) Les passerelles entre les troupes blindées du Heer et la Waf- (1) Leichte-Division, or light division. These were part of the Panzertruppen and had a fen-SS sorti très rares. A part Sepp Dietrich, aucun général de Pz.Abt. Most of them were used as a basis for forming new Pz.Div. la Waffen-SS ne commandera de grandes unités blindées de l'armée de terre. Inversement, un seul général des blindés du (2) With just one exception, however: we have included in our list Walther Wenck, la and Heer, Martin Unrein commandera une grande unité blindée de chief-of-staff of various large panzer units, promoted to General der Panzertruppe in 1945. la Waffen-SS (le ///. SS-Pz.K. en février 1945). Il semble qu'une (3) There were very few crosslinks between the panzer troops of the Heer and the Waf- certaine rivalité ait existé entre les unités blindées du Heer et fen-SS. Apart from Sepp Dietrich, no Waffen-SS general ever commanded a big army celles de la Waffen-SS, mieux équipées à la fin de la guerre. panzer formation. Conversely, only one Heer panzer general, Martin Unrein, ever com- Par ailleurs, des généraux des troupes blindées du Heer, comme manded a big Waffen-SS armored formation (///. SS-Pz.K. in February 1945). There seems Balck ou Hoepner. ne cachaient pas leur hostilité pour les uni- to have been a degree of rivalry between the Heer panzer units and those of the Waffen- tés de la Waffen-SS. SS, which were better equipped at the end of the war. Also, Heer panzer troop generals (4) Dans la Wehrmacht, ces derniers portent l'appellation de like Eialck or Hoepner made no secret of their hostility towards the Waffen-SS units. Gênera/suivi de leur spécialité Panzertruppe, Infanterie, Artille- (4) Ir the Wehrmacht, they had the title General followed by their speciality, Panzertrup- rie, etc. pe, Infanterie, Artillerie etc. (5) Pour simplifier, nous emploierons tout au long de ce texte (5) To simplify things, we shall use the term « general » throughout this text, despite the le terme de « généraux » même si tous nos commandeurs de fact that some divisional commanders did not achieve that rank. division n'atteignirent pas ce grade. 7 Origines sociales et géographiques Le manque d'éléments nous empêche de détermi- ner avec précision l'origine sociale de nos 266 géné- raux. De longues recherches dans l'état-civil et dans des ouvrages sur l'histoire des familles seraient pour cela nécessaires. Cependant, la présence dans cette série de patronyme de la particule von ainsi que celle de titres nobiliaires, toujours portés en Allemagne entre les deux guerres (la chute de la Monarchie est encore très récente lorsque Hitler arrive au pouvoir) nous apportent quelques indica- tions. Sur les 266 généraux de notre corpus, 67 portent en effet cette particule. Parmi eux, 26 sont titrés : 5 №fter(chevalier), 18 Freiherren ou Reichs- freiherren (baron, baron de l'empire) et 3 Grafen (comte). Les Ritter sorti souvent des Bavarois ayant obtenu ce titre avec l'ordre de Max-Josef pendant la guerre de 14-18 (cas notamment de Wilhelm von Thomas ou de Bruno von Hauenschild ou encore de Karl von Weber). Parmi les barons, signalons des hommes comme Maximilian von Weichs (issu d'une famille honorée du titre de Reichsfreiherr en 1623), Erpo von Bodenhausen (titre obtenu en 1669), Hans von Boineburg-Lengsfeld (titre obte- nu en 1653), Hans von Falkenstein (titre obtenu en 1664), Willibald von Langermann und Erlencamp (titre obtenu en 1776) ou encore Heinrich et Smilo von Lüttwitz (titres obtenus en 1741 et 1788). Les trois comtes, Gerhard Graf von Schwerin, Theodor Graf von Sponeck et Hyazinth GrafStrachwitz sont issus d'anciennes familles ayant été honorées de ce titre au xviii0 siècle. Au total, au moins le quart de nos généraux est donc d'origine aristocratique mais il s'agit ici d'un minimum car des généraux non porteurs de la particule peuvent appartenir à des familles ayant contracté des alliances dans la noblesse et descendre eux-mêmes de familles aris- tocratiques (cas notamment de Guderian dont le grand-père, le FrrirHiller von Gaertinger, était grand propriétaire terrien en Poméranie). Cette présence de l'élément aristocratique est assez considérable. Elle est légèrement supérieure à celle du total des généraux du Heeren service de 1939 à 1945. Elle montre bien la pérennité de la tradition militaire dans les familles de l'aristocratie allemande et l'engoue- Le General der Panzer- 1881, pour les deux plus âgés (Ernst Fessmann, chef ment de ces dernières pour la cavalerie et les truppe Guderian au de la 3. Pz.Div. en 1935 et Ewald von Kleist, chef de troupes blindées. L'importance de l'élément nobi- cours d'une partie de la 1. Pz.Armee) et 1913 pour le plus jeune mais il liaire dans le corps des officiers du Heer et ce, au chasse organisée le 8 s'agit d'un cas très particulier, celui du Major i.G. (bre- plus haut niveau (à l'inverse de la Luftwaffe, plus septembre 1939 sur les terres du comte Dohna- veté d'état-major), Rudolf Knebel-Doeberitz, chef de populaire et plus marquée politiquement), est un Finckenstein. A cette la 24. Pz.Div. à la fin de la guerre. Nous pouvons pla- élément caractéristique de cette armée. Rappelons date, le XIX. A.K. (mot.) cer dans un premier groupe les généraux nés entre ici que sur les 19 généraux du Heer ayant accédé de Guderian combat en à la dignité de Generalfeldmarschall sous Hitler, 1881 et 1889 (27 % du total), dans un second, les Pologne. (DR.) pas moins de 13 (soit 68 %) étaient issus de l'aris- généraux nés entre 1890 et 1902 (70 % du total) et General der Panzertrup- dans un troisième les généraux nés après 1902 (envi- tocratie et que sur les 2338 généraux ayant servi pe Guderian during a pendant la Seconde Guerre mondiale, au moins ron 6 % du total). Le gros de notre contingent (le day's shooting organized 510 appartenaient à de familles aristocratiques, soit on 8 September 1939 on second groupe) est donc constitué d'hommes âgés 21,8 %. the estate of Count de 39 à 50 ans environ au début de la Seconde Guer- Dohna-Finckenstein. At re mondiale, 44 à 55 ans environ à la fin de la guer- Les origines géographiques de nos généraux (quand that time, Guderian's elles sont connues) nous montrent une nette prédo- re. Il s'agit d'officiers ayant accédé au généralat au XIX. A.K. (mot.) was figh- minance de l'Allemagne du Nord et du Nord-Est (au cours du conflit. Ceux du premier groupe (moins d'un ting in Poland. (DR.) moins 77 cas, soit un peu moins du tiers) et notam- quart du total) sont âgés de 49 à 58 ans environ au ment de la Prusse (au moins 39 cas), de la Poméra- début de la guerre et de 56 à 65 ans environ à la fin. nie (au moins 7 cas), de la Saxe (au moins 15 cas) La plupart d'entre eux étaient déjà généraux avant la et de la Silésie (au moins 16 cas). Les Bavarois (18) guerre. A l'opposé, le troisième groupe comprend des représentent 6,7 % du total, les Autrichiens (11 ) 4,1 % hommes beaucoup plus jeunes, âgés de 26 (cas du total. Ces chiffres ne sont pas étonnants compte extrême) à 37 ans environ au début de la guerre et tenu du poids de ces deux entités par rapport au reste 31 à 41 ans environ à la fin. Il s'agit soit des colonels des « pays » germaniques. Par leur position géo- ayant assumé le commandement de divisions soit de graphique et leurs traditions, la Bavière et l'Autriche très jeunes généraux ayant reçu ce grade aux alen- ont fourni beaucoup plus d'officiers des troupes de tours de 40 ans. montagne que des troupes blindées. 8 Social and geographical origins Lack of material prevents us from determining the social origins of our 266 generals with any accuracy. This would require lengthy searches through registry office records and works on family histories. How- ever, we can get some idea from the presence in this list of patronymics of the particle von together with titles, still used in Germany between the two wars - the fall of the Monarchy was still a fairly recent event when Hitler came to power. Of the 266 generals of our corpus, 67 have a von in their name and 26 of these were titled: 5 Ritter (knights), 18 Freiherren or Reichsfreiherren (barons, barons of the empire) and 3 Grafen (counts). The Ritterwere often Bavarians who earned the title with the order of Max-Josef during the 1914-18 war (e.g. Wilhelm von Thomas, Bruno von Hauenschild, or Karl von Weber). Among the barons, we find people like Maximilian von Weichs (from a family honored with the title of Reichsfreiherr in 1623), Erpo von Bodenhausen (title conferred in 1669), Hans von Boineburg-Lengsfeld (title conferred in 1653), Hans von Falkenstein (title conferred in 1664), Willibald von Langermann und Erlencamp (title conferred in 1776) or yet Heinrich and Smilo von Lüttwitz (titles conferred in 1741 and 1788). The three counts, Gerhard Grafvon Schwerin, Theodor Grafvon Sponeck and Hyazinth GrafStrachwitz, came from old families honored with the title back in the 18th century. Altogether, no less than one quarter of our generals were drawn from the ranks of the aristocracy but this is only a minimum since generals without a handle to their name may have come from families that had married into the nobility and been them- selves descended from aristocratic families (this was notably the case with Guderian, whose grandfather, FrnrHiller von Gaertinger, was a wealthy landowner in Pomerania). This shows a quite considerable pre- sence of the aristocracy. It is slightly higher than the total number of generals of the Heer m service from 1939 to 1945. It certainly shows the lasting military tradition in the families of the German aristocracy and their obsession with the cavalry and armored troops. The number of the nobility among the Heer officer corps, and at the highest level (unlike the Luftwaffe, which was lower class and more politically marked), is a characteristic feature of that arm. We may recall here that of the 19 Heergenerals promoted to Gene- ralfeldmarschall under Hitler, no less than 13 (i.e. 68%) were members of the aristocracy, and of the 2338 generals who served during World War II, at least 510, or 21.8 %, came from aristocratic backgrounds. Our generals' geographical origins, when known to us, show a clear majority from north and north-east Germany (at least 77 cases, or just under a third), particularly from Prussia (at least 39 cases), Pomera- nia (at least 7 cases), Saxony (at least 15 cases) and Silesia (at least 16 cases). Bavarians (18) account for 6.7% and Austrians (11) for 4.1% of the total. These figures are unsurprising given the weight of those two entities compared with the rest of the German « Lands ». Owing to their geographical position and traditions, Bavaria and Austria supplied many more officers to the mountain troops than to the panzer troops. Military career up to World War II: Apart from the 18 officers born after 1901, all our generals embarked on their careers at the start of the 1914-18 war or earlier. The vast majority (220, or around 82% of the total), being destined for a career as active officers, some of them first went to cadet school, began as officer cadets at ages of between 16 and 20, the rest enlisting either before (4 cases) or at the start of the first war (29 cases). Finally, the youn- gest ones (born after 1902) joined up during the 1920s. The generals in the first group were cadets just at the turn of the century. This was the case with Ewald von Kleist (1900), Maximilian von Weichs (1900), Franz Boehme (1904), Richard Ruoff (1903) and his contemporary, Max von Hartlieb (1904). These officers ended the 1914-18 war with the rank of Haupt- mann (captain). They were all in command of regiments during the inter-war period and, as we have alrea- dy seen, were promoted to general before World War II broke out (42 out of 56, or 75%). But apart from the oldest and the most brilliant ones, not many rose higher than Generalmajor. While Ewald von Kleist and Maximilian von Weichs (born in 1881) were Generäle der Kavallerie in 1936; Ernst Fessmann (born in 1881), a General der Panzertruppe in 1937 and Richard Ruoff (born in 1883), a General der Infante- rie in May 1939; Friedrich Kirchner (born in 1885) was a Generalmajor in 1938 and had to wait until war- time to step up in rank again. Likewise with Gotthard Heinrici (born in 1886), a Generalmajor in 1938; Josef Foltmann and Georg-Hans Reinhardt (born in 1887), Generalmajore in April 1939 and April 1937. Others in their generation also had to wait until wartime before being admitted to the generalship; they included Lothar Rendulic and Kurt Feldt (born in 1887), Generalmajore in December 1939 and February 1940. The officers in the second group (born between 1890 and 1901 ) joined the army during the decade after 1910. HansGollnick (born in 1892), for instance, was a cadet in 1912, Erwin Mack (born in 1893) in 1911, Gustav Schmidt (born in 1894) in 1913, Hans Källner (born in 1898) in 1914. The youngest of them began their careers at the start of, or even during, World War I. Most finished the 1914-18 war as Oberleutnant (lieutenant) or Leutnant (2nd lieutenant). The majority continued to pursue their careers after the war and had risen to the ranks of Oberstleutnant or Oberstby the time the Second World War broke out. The volun- teers were in a group of their own. Four of them joined the army as privates prior to 1914 and later beca- me non-commissioned officers and even officers during the First World War. They were Karl Arndt, enlis- ted in 1908, an officer in 1917, Sepp Dietrich, enlisted in 1911, an NCO throughout the 1914-18 war; Ferdinand Schörner, enlisted in 1911, an NCO then officer in 1914, and Otto Schunemann, enlisted in 1906, and an NCO throughout the 1914-18 war. The others volunteered in 1914, or in 1915 (one case) or 1918 (one case). Most reached the rank of Leutnant d. Reserve during that war. Whilst some went on to active duty, most left the army following the armistice. Altogether, 39 officers left the army shortly after the 1914-18 war, either to join the police force, where they served as officers (15 cases including 12 volun- teers in 1914), or to return to civilian life. A few made a speedy return to the Reichswehr (one in 1921, two in 1922 and four in 1924). The rest (civilians or police officers) came back at the time when the Wehr- machtwas being set up (22 in 1934 and 1935). Three did not rejoin the armed forces until 1939. We note 9 Carrière militaire jusqu'à la Seconde (né en 1881), General der Panzertruppe en 1937 et Guerre mondiale : Richard Ruoff (né en 1883), General der Infanterie en mai 1939, Friedrich Kirchner (né en 1885) est Generalmajoren 1938 et devra attendre la guerre Sauf les 18 officiers nés après 1901, tous nos géné- pour obtenir le grade suivant. C'est aussi le cas de raux ont commencé leur carrière avant ou au début Gotthard Heinrici (né en 1886), Generalmajoren de la guerre de 14-18. Après un passage dans une 1938, de Josef Foltmann et de Georg-Hans Rein- école de cadets pour certains d'entre eux, l'écrasante hardt (nés en 1887), Generalmajore en avril 1939 et majorité (220, soit environ 82 % environ du total), se avril 1937. D'autres, appartenant à cette génération, destinant à une carrière d'officier d'activé, a débuté devront attendre la guerre pour accéder au généra- comme aspirant à un âge compris entre 16 et 20 ans, lat tels Lothar Rendulic et Kurt Feldt (nés en 1887), les autres se sont portés volontaires avant la guerre de 14-18 (4 cas) ou au début de cette dernière (29 Generalmajore en décembre 1939 et février 1940. cas). Enfin, les plus jeunes (nés après 1902) se sont Les officiers appartenant au second groupe (nés entre engagés dans les années vingt. 1890 et 1901 ) entrent dans l'armée dans les années 1910. Hans Gollnick (né en 1892) est par exemple Les généraux appartenant au premier groupe sont aspirant en 1912, Erwin Mack (né en 1893) en 1911, aspirants dès le début du siècle. C'est le cas d'Ewald von Kleist (1900), de Maximilian von Weichs (1900), Gustav Schmidt (né en 1894) en 1913, Hans Källner de Franz Boehme (1904), de Richard Ruoff (1903) (né en 1898) en 1914. Les plus jeunes commencent Le Genera/leutant Karl ou encore de son contemporain Max von Hartlieb leur carrière au début de la Première Guerre mon- Arndt, l'un des quatre (1904). Ces officiers terminent la guerre de 14-18 diale voire même au cours de cette dernière. La plu- généraux des troupes part terminent la guerre de 14-18 avec le grade avec le grade d'Hauptmann (capitaine). Tous com- blindées à avoir com- o'Oberleutnant (lieutenant) ou de Leutnant (sous-lieu- mencé sa carrière com- mandent des régiments pendant 1'entre-deux-guerres tenant). La majorité d'entre eux poursuit sa carrière me simple soldat. (Coll. et, comme cela été vu plus haut, obtiennent le géné- après la guerre et atteint les grades d'Oberstleutnant Heimdal.) ralat avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (42 sur 56 soit 75 %). Mais, à part les plus ou d'Oberst lorsque la Seconde Guerre mondiale Général/autant Karl Arndt, âgés et les plus brillants, très rares sont ceux qui commence. Les engagés volontaires constituent un one of the four panzer dépassent l'échelon de Generalmajor. Si Ewald von groupe à part. Quatre d'entre eux sont entrés dans troop generals to have l'armée comme soldats avant 1914 puis sont deve- begun his career as a pfc. Kleist et Maximilian von Weichs (nés en 1881) sont (Coll. Heimdal.) Generäle der Kavallerie en 1936, Ernst Fessmann nus sous-officiers voire officiers pendant la Premiè- re Guerre mondiale. Il s'agit de Karl Arndt, engagé en 1908, officier en 1917, de Sepp Dietrich, engagé en 1911, sous-officier pendant toute la guerre de 14- 18, de Ferdinand Schörner, engagé en 1911, sous- officier puis officier en 1914 et d'Otto Schünemann, engagé en 1906, sous-officier pendant toute la guer- re de 14-18. Les autres se sont portés volontaire en 1914, voire en 1915 (un cas) ou en 1918 (un cas). La plupart accèdent au grade de Leutnant d. Reser- ve au cours du conflit. Si certains se font activer, la majorité quitte l'armée au lendemain de l'armistice. Ils sont en effet 39 officiers à quitter l'armée peu après la guerre de 14-18 soit pour rejoindre les rangs de la police où ils servent comme officiers (15 cas dont 12 sont des engagés volontaires de 1914), soit le monde civil. Certains rentrent dans la Reichswehr très rapi- dement (un en 1921, deux en 1922 et quatre en 1924). Les autres (civils où officiers dans la police) sont de retour au moment de la création de la Wehrmacht (22 en 1934 et 1935). Trois rejoignent les forces armées en 1939 seulement. On notera que ces inter- ruptions de carrière n'ont pas empêché ces officiers (sauf un) d'atteindre le grade de général pendant la Seconde Guerre mondiale. Sept d'entre eux (dont cinq issus de la police) ont même atteint le grade de General (Eduard Crasemann, Anton Grasser, Hein- rich Eberbach, Walter Fries, Fritz-Hubert Graesser, Sigfrid Henrici et Gerhard Graf von Schwerin). Si le cas de Schwerin n'est pas exceptionnel puisqu'il a en fait quitté l'armée deux ans seulement entre 1920 et 1922, celui d'Eduard Crasemann l'est beaucoup plus car ce dernier a interrompu sa carrière pendant dix-sept ans entre 1919 et 1936 ! La génération des années 1900 est composée d'hommes trop jeunes pour avoir pu participer à la première guerre mondiale. Ces derniers débutent donc dans les années vingt au sein de la Reichswehr (5 cas connus) ou de la police (3 cas connus). Ils sont généralement Hauptmann (capitaine) lorsque débu- te le second conflit mondial. Penchons nous maintenant sur l'arme d'origine de nos généraux. La grande majorité de nos 266 géné- raux (121 cas soit environ 45 % du total) commence sa carrière dans l'infanterie. 56 d'entre eux choisis- sent la cavalerie (soit environ 21 %), 36 l'artillerie (soit environ 14 %), 13 le génie (soit 4,6 %) et 2 les trans- 10
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