Les Trente Glorieuses : c’est l’expression consacrée pour désigner la période qui va de la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’au «choc pétrolier» de 1973. Ce sont des années de forte croissance économique pour l’ensemble des pays dits développés, notamment pour les pays dévastés par la guerre, comme la France, l’Allemagne, l’Italie, ou le Japon, mais aussi pour les États-Unis et le Canada.
C’est d’abord au sujet de la France qu’on a utilisé l’expression pour mettre en évidence des phénomènes de grands changements, pas seulement économiques, mais aussi sociaux, démographiques et culturels. La situation au Québec et dans l’ensemble du Canada s’inscrit dans le même mouvement, mais bien sûr avec des particularités, qui font aussi ressortir les côtés moins «glorieux» de l’époque.
Professeur de science politique à l’Université de Montréal, Gérard Boismenu a consacré plusieurs années de recherche aux modèles de développement de l’après-guerre. Dans le contexte actuel, la connaissance de ces modèles est plus pertinente que jamais, si l’on veut se dégager des images stéréotypées qui hantent une certaine lecture de l’histoire.