LES RAPPORTS DOMESTIQUES ENTRE AMOUR ET DOMINATION Christophe Dejours Martin Média | Travailler 2002/2 - n° 8 pages 27 à 43 ISSN 1620-5340 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-travailler-2002-2-page-27.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- D Pour citer cet article : o a cu -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- di m é M e n Dejours Christophe , « Les rapports domestiques entre amour et domination » , n t télé Travailler, 2002/2 n° 8, p. 27-43. DOI : 10.3917/trav.008.0027 Marti ch -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © argé d 9h17. e 0 puis w 2012 w 1/ w 0 .cairn 9 - 25/ .info 77.8 - - - 7 8.237.1 8 7 .237.17 o - - - 7.89 Distribution électronique Cairn.info pour Martin Média. n.inf - 25/0 © Martin Média. Tous droits réservés pour tous pays. w.cair 1 w /2 w 012 0 Lcoan dreitpiornosd ugcétionné raoleus redp'urtéilsiseanttiaotnio nd ud sei tec eot ua, rtliec lec,a sn oétcahmémanetn, t dpeasr cpohnodtioticoonpsi eg, énn'éersat leasu tdoeri sléae licqeunec ed asnosu slecrsi teli mpiater sv odteres epuis 9h17. © écFetraa bsnlocisiets,. e Ieml seet snitnt .pt eTrréodcuiitsteeé s aqauuuterfe as rcoecnpo rsrodtdo ucpkcréatiaoglnea bodluae n reset p urénécesr eitb nadtaseet io l'déned, ietdenou ntro,n uéeten os ude epshta orértgsie a,d lesemosu ecsna tqs ui neptelrqérudveuit .s f o p r ma re l a e t l éd ge i s q lau te io lq n u e e n m va i ng i uè er e u r q ue en hargé d M éc a él rtin nt t M e m é d u ia oc D 1 / 1 Les rapports domestiques entre amour et domination Christophe DEJOURS Résumé. La réitération des rapports de domination des hommes sur les femmes à travers les différentes sociétés constitue une des ques- tions essentielles de l’anthropologie et de la sociologie. Dans cet ar- Do ticle est présenté succinctement ce que la psychodynamique du travail a cum pourrait apporter à l’analyse de cette question. La psychodynamique édi M e n du travail montre comment les préoccupations vis-à-vis de l’identité et n t télé de la santé mentale contribuent à structurer les conduites humaines Marti ch dans le travail :face à la souffrance engendrée par les contraintes de © argé d travail sont construites des stratégies de défense dont on peut montrer 9h17. epuis w qauus’esil ldees spounist sfaonrttse mefefentts «s ugre nl’rééceosn »o m; icee ds esst rraetléagtiioens sd dea dnésf el’nessep aocnet 2012 0 ww privé. Même si la sexualité n’est pas réductible à un jeu de rapports 01/ .cairn.info - - - 7 slêsàioet srplceesia dadereuest ixt flr-a,ac içd elso ’ endnur’e nvet ri mctè«uesp d iêcsmecpô hpeétéetce idnqqfiesuuq éeelu a »ell ’’d léodoacnem od pnliyanoona umattrhmiiroeéain oqdi,rtue mieised ad reseionsolm atciiltfii iinafoeaalrneut si ld oe:arnsamà -ir sotese ulasresrvvsoeoi utrtiuhtsrsdée mqesu .unm aPeitovei slebueeritrs--- 8.237.177.89 - 25/ 8 7 .237.17 aindauultgeusr oanlet dde’a lb’ionrédg aétléit éd e(ps heynsfiaqnutes eett pqsuy’cilhsi qounet )t oviuss- àfa-viti sl ’deex pl’éardieunltcee. o - - - 7.89 Or,le destin fait à cette inégalité est au cœur des questions d’identité, n.inf - 25/01 daeu sraenntdée mz-evnotuasl ed,edse a sfefrxounatleitmé,evnotsir pe odu’ra mlao urér,pqaurti istioonnt idneésv titâacbhleesm deon-t ww.cair /2 w 012 0 mmeestttriqeu qeus ee tl eless ernajpepuoxr tdse s oscainatuéx mdee nretaplreo dmuocbtiiolnis.é Pse puta-rê tlrees f aruatp-pilo ardts- epuis 9 d h17. © hargé M éc a 27 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Christophe Dejours conjugaux contribuent à pérenniser les rapports sociaux de servitude au- tant que de domination (aussi bien dans les couples hétérosexuels qu’ho- mosexuels). E n psychiatrie, la préoccupation première vient de lamaladie men- tale. Avec le développement de la psychodynamique du travail, cette préoccupation initiale se déplace progressivement vers celle des conditions de possibilité de la normalité, c’est-à-dire des conditions de la lutte contre la maladie (je rappelle que, pour la psychodynamique du travail, la normalité et, a fortiori, la santé ne sont pas innées). Ce ne sont pas des « cadeaux » de la nature, mais l’objectif d’une lutte sans fin qui, en dépit de tous nos efforts, s’achève un jour par une défaite et par notre mort. Dans la perspective psychodynamique, on retrouve toujours à un moment ou à un autre l’identité et sa stabilisation comme enjeux de la lutte pour la santé mentale. A contrario, toute décompensation psychopatholo- gique est centrée par une crise d’identité. Si l’on ne prend pas la question Do de l’identité au sérieux et si l’on considère l’identité, autant que les crises a cum d’identité, comme une dimension contingente des conduites humaines, édi M e n c’est que l’on adopte un présupposé en vertu duquel, chez la plupart des n t té hommes et des femmes, l’identité est une donnée invariante, stable et non arti lé M ch conflictuelle de la vie ordinaire. En vertu de ce présupposé, les questions © argé de pcroisséee, sc ’peasrt -là’i-ddeirnet iutén niqeu seem peonste draainesn td qeus es iltourastqiuoen sc eetxtter adoerrndiiènraei reenst.r Lerea icto ern- 09h17. puis w rélat de ce présupposé, c’est que la question de l’identité psychologique 2012 w peut et doit être écartée de la sociologie et être déléguée à des spécialistes: 1/ w 0 .cairn lceilse p às yrécfhuiatetrr.e s. Ce présupposé de la naturalité de l’identité est erroné et fa- 9 - 25/ .info Au contraire, si l’on prend la question de l’identité au sérieux, il faut 77.8 - - - 7 acolonrdsu eitne st ehnuimr acionmesp, tsea ndsa nesx cle’apntiaolny.s Sei ette ll ’eisntt eler pcraést,a itli ofanu dt eré tionutetrerso gleesr 8.237.1 8 7 .237.17 aquusesllie b pielanc lea e tlhleéso rdioen snoecnita leex pqluiec iltae mtheénot ràie c éecttoen doimmieqnuseio ent dleaunrs dleeumrsa npdroe-r o - - - 7.89 blématiques respectives. n.inf - 25/01 l’analyUsen ed eths éroarpiep osrotcsi asolec iqauuix n ne et rsaeitreariat ipt apsa sc olan sqéuqeusetinotne ,d pea lr’cidee qnutiet él ad asnos- ww.cair /2 w 012 0 cdiiéntaéi rdeosn mt ealilse dfe’êratriet sl af itchtéiofsr,i ea untea snet rqauite p la’sé cuonneo smocieié lteé dfa’iêtt raevse hcu smonai nhso moro- epuis 9 d h17. © hargé M éc a 28 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Travailler,2002,8:27-43 œconomicus. Ou, pour le dire autrement, se préoccuper de l’identité psy- chologique en sciences sociales ne justifie pas automatiquement le blâme de « psychologisme ». Mutatis mutandis,la théorie des rapports sociaux de sexe et de tra- vail est en droit d’exiger de la psychologie et de la psychanalyse qu’elles intègrent le réel du social dans la théorie du sujet, car elle peut démontrer que la lutte pour l’identité et pour la normalité ne se présente pas de la même manière pour une femme et pour un homme. Convaincu par la fréquentation des recherches de Danièle Kergoat et Helena Hirata (Hirata, Kergoat, 1988) que les rapports sociaux de sexe sont indissociables des rapports sociaux de travail et que les rapports so- ciaux de travail sont toujours en même temps des rapports sociaux de sexe, je me suis d’abord penché sur la question de l’identité dans la sphère du travail productif. Convaincu, de surcroît, par ces deux auteurs, qu’il n’y a pas d’indépendance entre travail et hors-travail, je me suis in- téressé à la façon dont les rapports sociaux de production étendent leur prolongement jusque dans l’économie érotique (Dejours, 1996). Mais, jusqu’à maintenant, je n’ai pas abordé la question spécifique du travail D ocu dans la sphère privée parce que mes moyens d’investigation reposaient dia m é sur l’opposition analytique entre amour et travail. L’outillage théorique M e n n t té dont je me suis servi jusqu’à présent reposait sur l’idée que la conquête arti lé de l’identité psychologique passait essentiellement par deux dynamiques M ch © argé d d– icsteilnlec tdese :l’accomplissement de soi dans le champ social, impliquant au 9h17. e 0 puis w – cperellme ideer lc’haecfc olem tpralivsaseilm deen pt rdoed usocit idoann;s le champ érotique, impliquant au 2012 w 1/ w premier chef l’amour. 0 .cairn Je laisserai entièrement de côté le travail de production et ne traite- 9 - 25/ .info rai ici que du travail de reproduction. Dans la sphère privée, l’organisation 77.8 - - - 7 dtietés) c eonngdruènitee sl ep tarra vraapilp eotr lt’ aàm l’oauccr osemlopnli sdseesm foenrmt dees tsroèis (dcioffnéqruenêttee sd dee l ’cied qenu-i 8.237.1 8 se joue dans la sphère du travail de production où l’amour, s’il n’est pas to- 7 .237.17 tcaolnetmraeirnet, hilo mrse jseeum, bnl’eo qcuceu pl’ea nqauly’usen ed up ltaracvea itlo duat nàs flaesit r capopnotirntsg deen tree.p Arou- o - - - 7.89 duction est indissociable de celle des rapports amoureux. Disposant d’une n.inf - 25/01 tsheénot ruien ed uth téroarviaei ld eet ld’a’umnoeu trh. éCoertitee dteh éloa rsiee xrueastleit ée,n icl omrea nlaqcuuanita ijrues,q mu’aài sp lreés- ww.cair /2 w 012 0 sjouugrgde’shtuioi ncse tf aeixteesr cpiacre J(eLaanp Llaanpclhane,c h1e9 9se3m).blent suffisantes pour risquer au- epuis 9 d h17. © hargé M éc a 29 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Christophe Dejours Sexualité et amour Sexualité et amour sont en général associés, mais il est des cas où amour et sexualité sont disjoints : on s’aime sans avoir de relations sexuelles ou l’on a des relations sexuelles avec un (ou des) partenaire(s) que l’on n’aime pas. Cette situation a en partie été explorée par Freud (Freud, 1910). Pour l’heure, la discussion est un peu plus compliquée que celle dans laquelle Freud aussi bien que Laplanche se sont avancés. Il ne s’agit pas seulement d’analyser les rapports entre amour et sexualité, mais entre amour, sexualité et travail de reproduction. À ma connaissance toute- fois, une analyse des rapports entre ces trois termes a été approchée par une auteure à propos du travail agricole, où travail de production et travail de reproduction sont plus intimement liés que partout ailleurs. Il s’agit des tra- vaux de Michèle Salmona sur les agriculteurs et agricultrices, les maraî- chers, les éleveurs… (Salmona, 1994). L’identité : quelle problématique ? D o Je ne retiendrai, ici, que quelques points de repère. L’identité n’est pas a cu di m un concept psychanalytique. Son utilisation pose donc des problèmes sérieux é M e n du point de vue théorique. Toutefois, il me paraît impossible d’en faire l’éco- n t télé nomie, dans la mesure où l’identité comme la normalité et la santé sont tout Marti chargé d au longO dre, llaa vcoien lq’uenêtjeeu d de’ ul’nide ecnotnitqéu eêtset eret ncdonusee drvifefnict iulen ep caerrctea iqnue ep rléecs aprirtoé-. 9h17. © e 0 puis w cneissmsuess gpruâicsesa anutsx qeut edlisv eerlglee nptesu :t se construire sont soumis à des détermi- 2012 w 1/ w – un déterminisme biologique, au centre duquel j’accorderais une place qui 0 .cairn prévaut à l’instinct d’attachement ; 9 - 25/ .info - - - 7 –– uucuonnnn edds éaécttsieeesrrnimmgt nisinanetiixissoummneeel s isponoscfcyaiiacnalhtlei ol qed-uf e;ia msgoeimlniramel eqp uacirh asle’qé uctear itss uctaijvleltii ls—,e s s uaorpu rlsaè slba la ufsoie ra mvdoee i rlda de moln’oinnré-- 8.237.177.8 8 7 .237.17 pchhaoqlougei es udjeest odreg asnee ds égféinniitra eutx deex tseer nseitsu àe rl ac onmaismsaen icdee —nti,t és osmexmueé ed oonuc, o - - - 7.89 mieux, « gendrée » ou « genrée », tout au long de sa vie, avec une insis- n.inf - 25/01 tanceC reesd oduéttaebrmle.i nismes fonctionnent donc d’abord comme une série ww.cair /2 w 012 0 dn’eallleié. nMataioisn isl sq euni tsroanînt eanntt aaguosnsii,q auue sp alavne cs ul’bijdeécet imf, êdme efo dr’tuesn ec oidnetrnatditiéc tpioernsso. n- epuis 9 d h17. © hargé M éc a 30 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Travailler,2002,8:27-43 Lutter pour construire son identité personnelle consiste à recher- cher, voire à inventer, des compromis entre ces trois déterminismes, qui tendent constamment à fragmenter le sujet et à le déstabiliser. C’est par la formation, lorsqu’elle est possible, d’une forme singularisée de compro- mis que le sujet parvient à affirmer son identité sexuée originale à lui. C’est au niveau de l’identité, si cela est humainement possible, que se concrétise et s’affirme, au niveau subjectif, ce qui relève en propre de la liberté. Compte tenu de ces préalables, l’identité psychologique se définit comme la recherche d’un sentiment d’unité de la personnalité, en dépit des pressions d’éclatement exercées sur le sujet par les différents détermi- nismes qui s’exercent sur ses conduites, et comme un sentiment de conti- nuité de cette unité, en dépit des contraintes qui tendent à la morceler, que ces dernières proviennent des circonstances extérieures ou des mouve- ments pulsionnels qui l’affectent de l’intérieur. Dans cette conception de l’identité, donc, l’aliénation est première et l’identité comme lutte pour l’émancipation est seconde. D o a cum Les composantes de l’amour édi M e n n t té Dire que l’amour est impliqué dans les rapports sociaux de repro- arti lé M ch duction, ce n’est pas invoquer un quelconque déterminisme non social, © argé de pcoouupr lree.n Idl rne’ yco am àp rteec dhee rlcah feorr,m ene ldae m ceasti rèarpe,p aourtcsu enn dtréet elrems pinairstmenea nirie as nda’tuon- 09h17. puis ww ml’aimquoeu, rn eis bt iaoultorgei qchuoes, en iq umeê lme es esxeuxeule el to auu étrreo tcihqousee. Rquaep plae lboinoslo igciie q. uSei 1/2012 w 0 .cairn lp’oornts p deeu tr esporuotednuicrt iqoune, cl’’aemsto eunr tjaonute q uun’ ilr ôjloeu ed aunns rlô’olerg naonnis datei odné tdeerms rinapa-- 9 - 25/ .info tion, mais de maintenance et de reproduction des rapports de reproduc- 77.8 - - - 7 tlieosn r.a Dppiroer tqsu dee l ’daommoiunra tnioe njo duaen ps alas uspnh rèôrlee pdréitveérem ninea cnotn osuis oter ipgains apioreu rd aanus- 8.237.1 8 tant à conférer, au dit « amour », un rôle contingent. Pour le dire autre- 7 .237.17 mpoerntst :d vei sd-oàm-viinsa dteio ln’a dnaanlyss le’ edsep laac reé ppréitvitéi,o nla e rté dfeé rlean rceep rào dl’uacmtioounr deesst ruanpe- o - - - 7.89 condition nécessaire, mais non suffisante. C’est du moins cette idée que n.inf - 25/01 jpeo vrtasi sd ee sdsoamyeirn adt’iaorng udmanesn ltae rs. pOhuèr, ep poruirv élee dsi’réet aeynecroarieen atu ettr esme ennotu, rlreirsa riaepn-t ww.cair /2 w 012 0 dame loau dreéupseen.d ance affective qui lie entre eux les partenaires d’une relation epuis 9 d h17. © hargé M éc a 31 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Christophe Dejours Amour et identité L’identité est essentiellement une relation du sujet à soi-même, alors que l’amour est une relation à l’autre. Les relations entre amouret identiténe sont pas toujours concordantes. a) Il n’y a jamais de neutralité de l’amour vis-à-vis de l’identité. Aimer quelqu’un c’est déposer en lui le pouvoir énorme de me renvoyer de moi une image qui me rend aimable à moi-même ou au contraire, et tout aussi bien, peut déstabiliser mon identité. b) L’amour implique non seulement un risque pour l’identité, mais un risque pour l’économie érotique. La rencontre érotique avec l’être aimé peut allumer le désir, mais elle peut aussi conduire à l’expérience critique de la fri- gidité, de l’effacement de l’excitation, voire du vide et de l’anesthésie affec- tive vis-à-vis de l’être aimé. Via l’architecture du corps érogène mise à l’épreuve du corps à corps, l’amour représente un risque majeur pour la sub- jectivité. c) L’amour, enfin, implique un troisième registre plus obscur, mais lar- gement illustré par la clinique ordinaire, à savoir le registre de l’attachement D ocu (Bowlby, 1969). L’attachement est un comportement instinctuel inné. Il se dia m manifeste par la recherche du contact direct avec le corps, avec la chaleur de Mé e nt té la peau d’un congénère ou d’un autre être vivant. Ce comportement instinc- artin lé tuel est donc d’emblée vectorisé vers l’autre et constitue la base irrempla- M ch © argé d çbaioblloeg diquu deé svuerl olapqpueemlleen ste p dhéyvseilqoupep ee tl ap scyocmhmiquunei ceant imonê.m Leo rtesqmupes l ’qeunef alna tb masae- 9h17. epuis w nchifeezs tcee c dee crnoimerp, ournte cmoemnpt odr’taetmtaecnhte dm’eenntv eàl ol’pépgeamrde ndt’ uonu add’uemlteb,r ails sdeémcleenntc, hdee, 2012 0 ww soin, de maternage, de protection, d’alimentation, etc., qu’on désigne sous le 01/ .cairn nom de « retrieval ». 9 - 25/ .info - - - 78 pbcooilrriptseesur d sCseeee dsl ’rerea elnpsafps arooenurlttar, cteeienonstn rf( epoy rn aicctmottaimaocihpnreer d imdse eesc n ulm’tlê teoturtdre eir flheliutecrsmai)et iavpoiaonnlu sqe ruq sliute pise ensare jmq upusertetoe làrdq uula’ieuas xdes unobltret tedse oa dlin’enos sm n sddeoues- 78.237.177.8 .237.17 md’iulnie purxo cinetsésruise ucrosm (paule xsee nasn aqluy’saé cpea rt eJremane Lchaepzla Cnclhaue,d lea Breelrantiaornd )d. eE sno ivne retsut o - - - 7.89 progressivement contaminée, puis subvertie par le sexuel venu de l’adulte. n.inf - 25/0 Cséee p»r o(Lceaspsluasn cah éet,é 1 a9n8a7ly).s é sous le nom de « théorie de la séduction générali- w.cair 1 w /2 w 012 0 au profCite dttee ls’uobrdvreer séiroonti qduitee, «to suutebfvoeirss, ieosnt leinb irdèignlael ein »c odme pl’loètred reet lbaiioslsoeg ciqhueez epuis 9 d h17. © hargé M éc a 32 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Travailler,2002,8:27-43 la plupart d’entre nous un résidu de comportements instinctuels d’attache- ment. L’importance qui revient à ce dernier est proportionnelle à ce qui, dans la relation enfant/adulte, a été barré de la subversion libidinale par les im- passes de la sexualité des parents. Ce qui distingue l’économie érotique, stricto sensu,de l’économie de l’amour, c’est précisément que dans cette dernière la dimension résiduelle de l’attachement se trouve engagée en même temps que celle de l’érotique. L’at- tachement entre deux êtres se constitue dans l’ombre de la relation amou- reuse cependant que le sexuel en est la partie visible. La stabilisation de cet attachement contribue à la formation de la relation amoureuse en tant que telle. Mais le rapport d’attachement est aussi et fondamentalement une rela- tion de dépendance psychiqueà l’autre et, en ce sens, elle introduit dans la re- lation amoureuse, à la différence de la relation érotique sans amour entre les partenaires, une dimension d’aliénation. Il n’y a à proprement parler d’amour dans une relation entre deux per- sonnes que quand se trouve engagée la dimension de l’attachement et, avec D elle, l’aliénation d’une partie de soi dans l’autre. o a cum Ainsi l’amour est-il un composé de trois éléments : l’identitaire, le édi M en sexuel et l’attachement. n t té arti lé Il peut paraître étonnant de s’être ainsi étendu si longuement sur l’at- M chargé d tla’acmheomure nqtu. iS eis jt’ yp ainrtsiicsuteli èdree mceettnet fraéçsoisnt acn’tees ta pua trrcaev qaiule d ce’ elas tp uennes édei mete àn sliao pns dye- 9h17. © e chanalyse. Et c’est peut-être pour cette raison qu’elle résiste aussi à l’analyse 0 puis w sociologique, entendons par là qu’elle ne se laisse pas facilement décons- 2012 w truire par la théorie sociale. S’il y a un reste biologiquedans la formation des 1/ w 0 .cairn ccoômté pdoer tleam beinotlso ghiuem saeixnuse eltl ed aqnus’ ille ufaru atl iléen raetciohne rfcohnedra, mmeanista pler,é cceis né’mesetn pt adsa dnus 9 - 25/ .info l’attachement. 77.8 - - - 7 8.237.1 8 Amour et relations de service 7 .237.17 dans la sphère domestique o - - - 7.89 Si l’hypothèse de l’attachement est vraie, elle ne peut qu’avoir des in- n.inf - 25/01 cauidsesin csuesr ln’oonrg saenuislaetmioenn td es utro ul’toe rlgaa snpishaètrieo nd odme elsat irqeulaet, ijouns qaumeso uerte yu sceo,m mpariiss ww.cair /2 w 012 0 ssuitru aletiso rnesl adtieo cnrsi sdee asfefrevcitcaen te nutnr ec opuarptleen, aeilrlees s(’paavrècree ,q uene dfiann sd eto cuotmesp ltees, epuis 9 d h17. © hargé M éc a 33 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Christophe Dejours surdéterminante sur tout ce qui peut unir ou rompre ce couple). Précisons les choses : si la division sexuelle du travail et la relation de service sont plus ou moins prises dans les rapports amoureux, ce n’est pas seulement au titre de la séduction sexuelle érotique, mais aussi, et c’est ce qui alourdit et complique sérieusement les choses, au titre de la dépendance affective. Attachement et soumission a) La relation d’attachement est aussi une relation de dépendance, c’est-à- dire d’aliénation de sa propre autonomie psychique dans l’autre. L’aliénation de l’autonomie subjective ouvre sur la soumission à la volonté de l’autre. Dans le même mouvement, l’aliénation ouvre donc un espace à la domina- tion. Si l’amour est une relation réciproque, cela suppose que de part et d’autre existe une propension à la soumission. Mais l’épreuve de la soumis- sion peut se jouer ou se négocier de différentes façons et il se peut que la forme stabilisée dans laquelle elle se concrétise et se stabilise entre deux êtres ne soit pas identique pour les deux partenaires. Il est en effet évident qu’en promouvant le registre soumission-domination la relation d’attachement ex- D ocu pose à l’épreuve des rapports de force et à l’inégalité des positions dans le dia m couple. Mé e n n t té arti lé b) Attachement et retrievaldans les relations entre adultes M ch © argé d types dLea c roemlaptioornte dm’eantttasc thrèesm deinsts eemstb, ldaeb lseusr c(mroêîmt, eu ns’ei lrse lsaotniot nc oemntprleé mdeeunx- 9h17. e 0 puis w tmaiernets )d e: lseo icno. mDpaonrst elam peenrts pde’actttiavceh pesmycehnat ndaélcylteinqcuhee, ,o nen s ’rienttoéurer,s suen scuortmoupto àrt ela- 2012 w 1/ w forme que prend cette relation de soin quand elle est subvertie ou remaniée 0 .cairn par le sexuel ; à savoir la tendresse. Mais si l’on se préoccupe des rapports de 9 - 25/ .info - - - 78 dtvde’oomamirteetian ndcta ehdt ieeloma nr eer-etsnroltia ueptvmieoauinlst psdsieeeou dnsto eadrnuavnsniescsire ls.àa e A v stouproi hrpuè ôcvroleee mrd oaompumpe roe eqssnutédiê qedtuezu e-d v,re eoi lttu ressin’e addvveraèe llrsales er e qe,c ludoaeemt i locepna ocr dreotesmes mseposeoi nner-tt, 78.237.177.8 .237.17 dca’esm deb rparsisveamtioennt, si l( dauo nsneen sn aéitsysmanocloe gài qduees cdoum tepromrtee)m, dene tcs âdlein cso, leètrce. ,e mt daeis v, ieon- o - - - 7.89 lence contre l’autre qui se dérobe. L’attachement est toujours du côté de la n.inf - 25/0 dcoermpas n(dBeo,w lelb rye, t1r9ie6v9a-l19d7u3 c)ô.té du don de soi en tant que don engageant le w.cair 1 w /2 w 012 0 lier qu’Leall de éspee jnoduaen ceen-tareli édneautxio and dualtness leat sqpuh’èerlel ea mmooubrileiusese d ao ncecc ci hdeez pcahraticcuun- epuis 9 d h17. © hargé M éc a 34 él rtin nt t M e m é d u ia oc D Travailler,2002,8:27-43 d’eux à la fois des comportements de retrievalet des comportements régres- sifs de demande d’attention ou de nursing, aussi bien chez l’homme que chez la femme. Quand, dans une relation amoureuse, l’un des partenaires tend à s’éloigner, il est possible de le ramener à soi en jouant sur la relation attache- ment-retrieval. Soit en le menaçant de le priver de soins et de l’abandonner, suscitant ainsi chez lui une nouvelle demande de tendresse et une soumission, mais en risquant aussi de déclencher sa colère ; soit au contraire en offrant du retrieval par une attitude de soumission dans le domaine sexuel ou dans les attentions aux besoins du corps de l’autre. Or si, en principe, ces jeux de po- sitions peuvent s’inverser dans un sens puis dans l’autre chez les deux parte- naires, en pratique ce n’est pas ce qui se passe. On observe plutôt une polari- sation de ces relations vers l’inégalité stabilisée. c) Polarisation de la relation d’attachement et rapports dedomination Vis-à-vis de l’économie de l’attachement, les deux positions de domi- nation et de soumission peuvent être équivalentes : celui qui domine ne peut plus se passer de celui qui se soumet. En le dominant, il se l’attache. À l’in- verse, celui qui se soumet peut aussi rendre l’autre dépendant par les services Do qu’il lui rend et les jeux sont faits ! a cu di m Mais vis-à-vis du travail et non de l’attachement, cette fois, la parti- Mé e nt té tion n’est pas du tout égale, elle est même hautement inégale. Celui qui se artin lé soumet ramasse en même temps tout le travail de service domestique. Il pa- M ch © argé d rmaîits dào lnac d loomgiiqnuaeti oqnu ed ne il ’l’ahuotrme m(sei nl’io lna efxemcemptee nlees s coaush aoiùte l,e à d téesrimr ed,e ê storeu msoius-- 9h17. epuis w sspioénci feiqnu feo drme seé dduec tmiounl)i.ébrité est explicitement exprimé comme mode 2012 0 w 1/ w.cairn sur la rLéep aprrtoitbiloènm dee pss syecrhvoicloegsi qduaen ss ’laan vailey sdeo mmieesutxiq luoer.s qAuue csouurgrist duens ccornisfelist 9 - 25/0 .info conjugales, on se retrouve souvent aux limites de la rupture, là où commence 77.8 - - - 78 llreoo nscethéxa udneetal ,sg éeepn àa g rlaéatn isoéérnpa,al i,r lac ft’iaeousntt . b lSaie if nle’ maqlumiéene l.a’ utPinoo nud reeqssu td oceia u?px a cbèled ed.e D l’aenms puonr tceoru spulre l ha évtoé-- 78.237.1 .237.17 d) Différenciation des postures vis-à-vis de la soumission,selon lesexe o - - - 7.89 et le genre n.inf - 25/01 céder, pLo’éulrérmaiet nêtt rde élciéisàif ,l am ree csoenmnbaliess-ta-nilc, ed oaun sa lua dcéanpii dtuel alati odnim oeun sleio rne fdues d dée- ww.cair /2 w 012 0 pfeetn advaonicr eu-naeli écnoantsicoine,n ccoenrséufblesxtaivneti delel ec eàt tlea dreélpaetinodna anmceo eutr leau rseec. oOnnn apîetruet eenn seof-i epuis 9 d h17. © hargé M éc a 35 él rtin nt t M e m é d u ia oc D
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