Vouloir dépeindre toutes les sociétés qui parsemaient l’ancien Empire romain d’Occident, en y ajoutant l’Irlande et la Scandinavie qui ne virent jamais un seul légionnaire, depuis l’invasion des Lombards en 568 jusqu’à celle des Vikings à la fin du ixe siècle relève du tour de force. Cet ouvrage analyse donc la juxtaposition de sociétés païennes encore tribales à côté ou dans des sociétés chrétiennes avec ou sans Etat. Le rapport du religieux au social et du politique au social permet d’expliquer qu’à travers quatre siècles ces sociétés ont été continuellement en mouvement, connaissant, ici, des phases de progrès, là, des phases de régression.Il fallait ainsi faire le tour de ces sociétés avant d’en venir au royaume des Francs en sa première création sociale, celle des Mérovingiens, puis en son second essai, celui des Carolingiens, qui s’est voulu un retour à la Rome antique et à son empire. Ainsi passe-t-on insensiblement, d’une unité perdue, par des différences prononcées telles que l’échec espagnol, la réussite lombarde, la difficile affirmation anglo-saxonne, la supériorité navale scandinave, pour aboutir à ce pôle carolingien. Il attire à lui, par sa synthèse originale et ses liens sociaux, romains, germaniques et chrétiens, toutes les autres sociétés. Une chrétienté sacrale fera naître les racines de l’Europe. Comment y est-elle parvenue ?