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Les politiques d'accès à l'emploi en faveur des jeunes : qualifier et accompagner PDF

20 Pages·2011·0.29 MB·French
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Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Les politiques d’accès à l’emploi en faveur des jeunes : qualifier et accompagner RomainAeberhardt,LaureCrusson,PatrickPommier* Depuisplusdetrenteans,letauxdechômagedesjeunesestsupérieurà15%etilaréguliè- rement franchi les 20 %. Face à ce constat, des mesures de politique de l’emploi se sont succédé pour favoriser l’insertion des jeunes dans l’emploi. La palette des interventions recouvrelescontratssubventionnésparl’Étatetautresformesdebaisseducoûtdutravail, spécifiques aux jeunes ou non, les formations en alternance, les parcours individualisés d’accompagnementversl’emploi.Lesdispositifscomportantunfortcontenuenformation, ainsiquelesformulescréantlesconditionsd’unaccompagnementdesjeunesaulongdeleur phased’insertiondanslavieprofessionnelle,ontprisuneimportancecroissantedepuis lecourantdesannées1990.Fin2010,24%desemploisoccupéspardesjeunesdemoins de 26 ans bénéficient d’une aide de l’État, soit 665 000 emplois ; à cette même date, 274000jeunespeuqualifiéssontaccompagnésparlesmissionslocalesdansleurrecherche d’emploidurable.Lesévaluationsdel’effetdecesmesuresmontrentgénéralementqu’elles ont un impact positif quand leur contenu en formation est suffisamment important et lorsqu’ellespermettentd’acquériruneréelleexpérience. Depuisplusdetrenteans,faceauconstatdechômagedesjeunesélevéetpersistant,les mesuresdepolitiquedel’emploisesontsuccédépourfavoriserl’insertiondesjeunesdans l’emploi. Elles empruntent essentiellement deux voies : réduire le coût du travail pour les employeurspourcompenserledéficitd’expérienceprofessionnelledesjeunes,accroîtreleur qualificationpouraméliorerleurschancesd’accèsàl’emploi.Encomplémentdecesdisposi- tifs, l’accompagnement individualisé dans la recherche d’emploi est monté en puissance depuislesannées1990. Si de nombreuses mesures ont été mises en place spécifiquement pour les jeunes, ces derniersontaussiconstituéundespublics,cibléprioritairementetdemanièreexpliciteou non, de dispositifs plus généraux, tels des contrats aidés visant à favoriser l’insertionsur le marchédutravaildepersonnesdetousâges.Lapartdesjeunesdanscesdispositifsgénérauxa fortement varié, au gré notamment des conditions réglementaires d’accès, elles-mêmes parfoisliéesauxévolutionsdesdispositifsspécifiquementconsacrésauxjeunes,etselonles inflexionsdesprioritésdespolitiquesd’emploi. Fin2010,24%desemploisoccupésparlesjeunesdemoinsde26ansbénéficientd’une aidedel’État,soit665000emplois,contre4%pourl’ensembledesactifsoccupés(figure1). Cetteparts’élevaità11%en1980,20%en1990,30%en2000(figure2).Lesannéesdecrise 1992-1993représententuneinflexiondansledéploiementdesmesuresd’aideàl’emploi,en particulierpourlesjeunes:laproportiond’emploisaidésauseindesemploisoccupéspardes jeunes de moins de 26 ans sera toujours supérieure à 25 % jusqu’en 2008. Au sein de ces emploisaidés,lescontratsmettantenœuvreunealternanceentrepériodesd’emploietde formationprédominent. *RomainAeberhardt,LaureCrusson,PatrickPommier,Dares. Dossier - Lespolitiquesd’accèsàl’emploienfaveurdes jeunes... 153 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:32 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs L’émergence delaquestiondel’insertiondesjeunes:répondreàlamontée du chômage à la fin des années 1970 Laprisedeconsciencedelanécessitéd’interventionspubliquessurlemarchédel’emploi et,danscecadre,d’unespécificitédelapopulationjeune,estétroitementcorréléeauxindica- teursquerenvoiecemarché.Suiteaupremierchocpétrolier,leniveauduchômages’accroîtde façoninquiétante.Parallèlement, la singularité dela situationdesjeunessemanifeste parla permanenced’untauxdechômagesignificativementplusélevéqu’auseindesautresclasses d’âge,écartquineferaques’amplifieraveclamassificationduphénomène(figure3).En1975, letauxdechômage(ausensduBIT)des15-64ansestde3,5%delapopulationactive,maisil atteint7,1%parmiles15-24ans(325000jeunes).Ilnecesseensuitedecroîtrejusqu’aumilieu 1. Les jeunes de moins de 26 ans dans les mesures d’aide à l’emploi effectifs au 31 décembre, en milliers 1990 1995 2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Alternance 442 463 579 517 549 590 599 572 565 Apprentissage 225 287 359 378 401 418 421 418 414 Contrats de qualification, d’orientation et d’adaptation 216 176 220 64 4 0 0 0 0 Contrats de professionnalisation 0 0 0 76 145 173 179 154 150 Emploi marchand hors alternance 74 171 77 141 136 137 66 42 31 Contrats initiative emploi (CUI-CIEet CIE) 0 29 36 25 17 2 8 38 30 Contrats jeunes en entreprise (CJE/SEJE) 0 0 0 116 119 135 58 4 1 Autres mesures 74 143 41 0 0 0 0 0 0 Emploi non marchand 120 123 163 66 65 51 30 56 69 Contrats emploi-solidarité 120 116 36 3 0 0 0 0 0 Emplois-jeunes 0 0 118 16 6 1 0 0 0 Contrats emploi-consolidé 0 7 10 3 1 0 0 0 0 Contrats d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAEetCAE) 0 0 0 42 54 46 27 53 69 Contrats d’avenir 0 0 0 1 4 4 3 3 0 Ensemble 636 758 820 724 750 778 696 670 665 Part des emplois aidés parmi les emplois occupés par des jeunes (en %) 20,3 31,0 30,0 26,0 27,6 27,3 24,6 25,1 24,4 Part des emplois aidés dans l’ensemble de l’emploi total (en %) 3,8 6,6 6,5 4,7 4,7 4,3 3,7 3,7 3,6 Champ : France métropolitaine. Note : hors abattement temps partiel,Accreet insertion par l’activité économique. Sources :Dares(mesures pour l’emploi) ; Insee, enquêtes Emploi, calculsDares(emplois occupés par des jeunes). 2.Partdesemploisaidésparmilesemploisoccupéspardesjeunes,selonlacatégoriedemesure en% 30 20 10 0 1974 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 2000 02 04 06 08 10 Apprentissageetalternance Emploimarchandaidé Emploinonmarchandaidé Champ : France métropolitaine, jeunes de moins de 26 ans. Sources :Dares(mesures pour l’emploi) ; Insee, enquêtes Emploi, calculsDares(emplois occupés par des jeunes). 154 France, portrait social - édition 2011 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:34 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs desannées1980oùildépasseles20%(plusde850000jeunes).Cechômagedesjeunespèse lourdementsurlasituationdumarchédutravail,etsurl’appréciationportéeparl’opinionet lespouvoirspublics:laproportiondejeunes(15-24ans)parmil’ensembledeschômeursse maintiententre41%et42%dutotalentre1975et1984. 3. Taux de chômage au sens du BIT depuis 1975 en%delapopulationactive 25 15-24ans 20 15 10 15-64ans 5 0 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 15 à 64 ans. Source : Insee, séries longues du marché du travail. Les Pactes nationaux pour l’emploi des jeunes, actes fondateurs Début 1975, le contrat d’apprentissage constitue le seul dispositif avec un contrat de travailouunstatutatypiquevisantàfavoriserl’insertiondesjeunes(figure4),enménageantun «sas»entreleurscolaritéausensstrictetleurentréepleineetentièredanslavieactive.Enjuin 1975,lacriseéconomiquesuscitequelquesmesurespourl’emploidesjeunes,dont,àtitre expérimental, la création des contrats emploi-formation inspirés de l’apprentissage. Les déséquilibreséconomiquess’accentuant,lesgouvernementsBarresuccessifsdéveloppentles interventions sur le marché du travail, ce qui se concrétise par l’adoption de trois « Pactes nationauxpourl’emploidesjeunes»consécutifscouvrantlapériodedejuillet1977àmai 1981[Bezetalii,1980].LepremierPactesedéclinesuivantdeuxaxesquiserontdeslignesde forcepermanentesdelapolitiquedel’emploienfaveurdesjeunesdanslesdécenniessuivan- tes.D’unepart,réduirelecoûtrelatifdelamain-d’œuvredemoinsde25ansquiseprésente surlemarchédutravail,defaçonàcompenserauxyeuxdesemployeursledéficitd’expé- riencedontpâtissentlesdébutants;ainsisontintroduitesdesexonérationsdechargessociales pourlesembauchesdejeunessurdescontratsde6moisaumoins.D’autrepart,améliorerla formationdecesderniers,notammentviadesemploisaménagés:c’estlesensdelapérenni- sationdescontratsemploi-formation,del’institutiondesstagespratiquesenentreprise,oude l’incitationàl’embauched’apprentis(viadesexonérationsdechargessociales,cequiplace cettemesureauconfluentdesdeuxlogiquesdéployées).LesPactessuivantsmodulentàla margelesdispositifs,entermesd’intensitédel’interventionoudedéfinitiondupubliccible, mais sans en changer la philosophie. Ainsi, dès les premières années de mise en place de politiquesd’emploidesjeunes,lacoexistenceentremesuresderéductionducoûtdutravailet depromotiondelaqualificationcoupléeàl’occupationd’unemploistructurel’intervention del’État.Ellesseverrontbientôtcomplétéespardesmesuresconsistantàsusciterdirectement lacréationd’emploidanslesactivitésnonmarchandes. Dossier - Lespolitiquesd’accèsàl’emploienfaveurdes jeunes... 155 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:37 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs 4. Principales mesures d’aide à l’emploi des jeunes 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Apprentissage Contratemploi-formation(CEF) Stagepratiqueenentreprise Alternanceetstages Contratdequalification(CQ) enentreprise Contratd'adaptation(CA) Staged’initiationàlavieprofessionnelle(SIVP) Contratd'orientation(CO) Contratdeprofessionnalisation Exonérationàl'embauchedejeunes(PactesetPAJ) Réservé Exonérationde25%et50%àl'embauchedejeunes Emploi principalement Exonérationpourlesjeunessansqualification dans auxjeunes lesecteur Aideaupremieremploidesjeunes(APEJ) marchand Contratjeunesenentreprise(CJE/SEJE) hors Primeàl'embauchedansl'artisanat alternance Exonérationàl'embauchedu1er,2e,3esalarié Nonexclusif Contratderetouràl'emploi(CRE) auxjeunes Contratinitiativeemploi(CIE) CIE«plandecohésionsociale»etCI-RMA Contratuniqued'insertionmarchand(CUI-CIE) Réservé Travauxd'utilitécollective(TUC) Emploi principalement Contratemploiville(CEV) dans auxjeunes Nouveauxservices-emploisjeunes(NSEJ) lesecteur Contratemploisolidarité(CES) non Nonexclusif Contratemploiconsolidé(CEC) marchand auxjeunes Contratd’accompagnementdansl’emploi(CAE)etcontratd'avenir Contratuniqued'insertionnonmarchand(CUI-CAE) Missionlocale(ML)/permanenced'accueild'informationetd'orientation (PAIO) Créditformationindividualisé-jeunes(CFI-jeunes)puis«stagesdesconseilsrégionaux» Préparationactiveàlaqualificationetàl'emploi(PAQUE) Mesures d’accompagnement1 Itinérairepersonnaliséd’insertionprofessionnelle(IPIP) Trajetd'accèsàl'emploi(TRACE) Contratd’insertiondanslaviesociale(CIVIS) Contratd’autonomie 1.Lesmesuresd’accompagnementnesontpasenelles-mêmesdescontratsdetravail;ellespeuventmobiliserlesautresmesuresexistantesdontlescontrats d’aide à l’emploi. Note:seuleslespériodesd’entréeendispositifsontreportéesici;lesdispositifspeuventresteractifsau-delàdecespériodesenraisondeladuréedescontrats. Les exonérations mentionnées correspondent à des exonérations de cotisations sociales. Source :Dares. Dans le secteur marchand : des mesures de réduction relative du coût du travail Lesinterventionsdel’Étatafinderendrelamain-d’œuvrejeuneattractivesurlemarchédu travail en minimisant son coût sont nombreuses des années 1975 à 1995, et relativement éphémères,commesilespouvoirspublicstâtonnaientàlarecherchedudispositifàlafois fédérateuretadaptéauxdifférentstypesdepublicsetd’employeurs.Silesmesuresgénérales d’allègementducoûtdutravail,notammentpeuqualifié,sontdenatureàsoutenirl’emploi descatégoriesconcernées,l’effetdesdispositifscibléssurdespublicsspécifiquesdépenddu typed’emploisubventionné.Ainsi,danslesecteurmarchand,lesmesurescibléespâtissent d’effetsd’aubaine(lespersonnesauraientétéembauchéesmêmeenl’absencedesubvention) etdesubstitution(despersonnesdeprofilsdifférentsauraientétéembauchéessinon),contrai- rementauxsubventionsd’emploispublicsetassociatifs.Dupointdevuedudécideurpublic menantunepolitiquecontra-cyclique,leurseffetsàcourttermesurlescréationsd’emploietla baisseduchômageparaissentpluslimités. 156 France, portrait social - édition 2011 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:38 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Dèslafin1977,167000jeunessontenemploisouslerégimed’uneexonérationà100% deschargespatronalesdesécuritésocialedanslecadreduPactenationalpourl’emploides jeunes.LesPactessuivantssontmoins«généreux»etlenombred’emploisconcernésbaisse enconséquence.Lesannées1980voientsesuccéderdifférentesformules,notammentaugré des alternances politiques ou des retournements conjoncturels. En 1986 et 1987, le Plan d’urgenceenfaveurdel’embauchedesjeunesintroduitdesexonérationsgraduéesde25%ou 50%descotisationspatronales:ellesconcernent426000emploisdejeunesfin1986.Dans lemêmeesprit, «l’Exo-jeunes»(octobre1991-octobre1993) est réservéeauxemployeurs embauchantdesjeunesdemoinsde26anssansqualification.L’Aideaupremieremploides jeunes(APEJ)prendlerelais,sousformedeprimemensuelleàl’embauched’unjeunenon diplômé1octroyéepour9mois:introduiteenavril1994,réforméeenaoût1995,cettemesure estsuppriméeunanplustard.C’estqu’entre-temps,lacréationducontratinitiativeemploi (CIE) vient fédérer les incitations à l’embauche de publics jugés éloignés de l’emploi : il permetinitialementdecumulerexonérationsdechargessocialesetsubventionàl’embauche d’une des multiples catégories de main-d’œuvre visées, dont les jeunes non diplômés. Au total,lesjeunesreprésententplusde20%descontratssignéslespremièresannées,etleur effectifenCIEculmineà89000fin19972.LeCIEtrèsambitieuxparlemontantetladurée (2ans)del’aideàl’emploi,etl’ampleurdupubliccible,faitensuitel’objetde«recentragessur lespublicslesplusendifficulté»,afind’enminimiserlecoût.Laproportiondejeunesdiminue jusqu’à8%en2002,annéedel’introductionducontratjeunesenentreprises(cf.infra)qui leurestréservé.AveclamiseenplaceduCIEversionPlandecohésionsocialeen2005,les publicsciblessontdésormaisdéfinisauniveaurégional,mêmesidesinstructionsministérielles fixentlesgrandeslignes;ledéploiementdesnouveauxcontratsestaudépartfortementorienté vers les jeunes, puis se destine de plus en plus aux chômeurs de longue durée ou seniors, jusqu’en2007. Lecontratjeunesenentreprises(CJEouSEJEpour«Soutienàl’emploidesjeunesenentre- prises»)estquantàluicrééenjuillet2002.L’Étatversependant3ansuneprimemensuelle auxentreprisesdusecteurmarchandquiembauchentdesjeunespeuqualifiésenCDI,àtemps Encadré1 Lesniveauxdeformation (cid:127) NiveauIetII:diplômésdespremieretdeuxièmecyclesdel’enseignementsupérieur(licence universitaireoudavantage),d’uneécoledecommerceoud’ingénieur. (cid:127) Niveau III : diplômés d’une formation de niveau bac+2 : premier cycle de l’enseignement supérieur(DEUG,BTS…),deformationsdusecteurdelasanté,paramédical,social. (cid:127) NiveauIV:sortiesdeterminaleoud’unniveauéquivalentavecousansbaccalauréat,del’ensei- gnementsupérieursansdiplôme,declassespréparatoiressansavoirréussiàintégreruneécolede commerceoud’ingénieur. (cid:127) NiveauV:sortiesàl’issuedeladernièreannéedeCAPouBEP(avecousansdiplôme)oud’une classedesecondeoudepremière. (cid:127) NiveauVbis:sortiesdusystèmeéducatifavantladernièreannéedeCAPoudeBEP,aprèsune classedetroisièmegénéraleouuneclassedequatrièmeoudetroisièmed’enseignementnongénéral. (cid:127) NiveauVI:sortiesdusystèmeéducatifavantuneclassedetroisièmegénéraleouavantuneclasse dequatrièmenongénérale. Lesjeunesdits«sansqualification»sontlesjeunesdeniveauxVIouVbis.Lesjeunesdits«peuoupas qualifiés»sontlesjeunesdeniveauVI,VbisouVsansdiplôme.Lesjeunesdits«peuoupasdiplômés» sont les jeunes de niveau VI, Vbisou V. 1.NiveauVIouVbisdequalification(encadré1). 2.Despersonnesdemoinsde26anspeuventsignerunCIEàplusieurstitres:s’ilssontdépourvusdediplôme,maisaussi entantquedemandeursd’emploidelonguedurée. Dossier - Lespolitiquesd’accèsàl’emploienfaveurdes jeunes... 157 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:38 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs pleinouàtempspartiel.Cetteprimeestcumulableavecles«allégementsFillon»descharges patronales sur les bas et moyens salaires (encadré 2). À l’origine, le contrat concerne les 16-22 ans sans diplôme ou de niveau inférieur au baccalauréat. Avec le Plan de cohésion sociale,ledispositifest«recentré»surlesjeuneslesmoinsqualifiés.En2006,laloisurl’égali- tédeschancesélargitaucontrairel’accèsàtouslesjeunesde16à25ansdeniveaudeforma- tion inférieur au baccalauréat, aux jeunes résidant en ZUS, accompagnés en CIVIS ou demandeursd’emploi,maisréduità2ansladuréedelasubvention.Fin2007,alorsquele nombredeSEJEatteint135000,leprogrammeestsupprimé. LesobjectifsduSEJEsontalorsintégrésparleCIE,quiaccueilleànouveauuneplusforte proportiondejeunes(36%en2008,etmême50%en2009danslecadreduPland’urgence pourl’emploidesjeunes),cequimetfinpourl’heureàlalogiquedespécialisationdesdispo- sitifsselonlespublics.CetterationalisationestaccentuéeparleContratuniqued’insertion (CUI)qui,danssaversiondédiéeausecteurmarchand,reprendlenomdeCIE. Des emplois fortement subventionnés par l’État dans les activités non marchandes : des TUC aux emplois jeunes Une façon d’insérer rapidement des personnes dans l’emploi est de subventionner de façonmassivedesemploisdits«d’utilitécollective»dansdescollectivitésterritorialesetle monde associatif. Les arguments qui sous-tendent ces formules sont de plusieurs ordres : disposerd’unlevierplusdirectpourstimulerlesembauches,aubénéficedepublics«ciblés» selonlesprioritésdelapolitiquedel’emploi(etainsifairebaisserlechômage,dontle«traite- mentsocial»passeparcetypedemesure);contrecarrerlapertedecapitalhumaininduitepar lechômagedelongueduréetoutenpermettantauxpersonnesconcernéesdepercevoirun revenu(quiéventuellementsesubstitueàuneallocationchômage);satisfairedesbesoinspar lafournituredeservicesd’intérêtcollectif.Lesjeunesinaugurentcetteformule–quiadéjà connuquelquesexpériencesd’ampleuranecdotique–puisquelesTravauxd’utilitécollective (TUC)créésen1984leursontréservés.Initialementproposésaux16-21ans,lesTUCsont étendusaux21-25ansdemandeursd’emploidelongueduréedès1985[Villalard,1985].Les «tucistes»,commeonlessurnommerapidement,sont«affectés»(ilnes’agitpasdecontrat detravail)àunemployeurpublicouassociatif,engénéralpouruneduréede3à12mois.Ils ont paradoxalement le statut de stagiaires de la formation professionnelle alors qu’ils ne suiventpasobligatoirementdeformation,maistravaillent20heuresparsemaine,enéchange Encadré2 Lesmesuresgénéralesdebaisseducoûtdutravail Outre les dispositifs spécifiques ciblés sur les contrairement aux autres mesures décrites dans jeunes ou les personnes sans emploi ayant des cetarticle.L’abattementtempspartiel,quis’appli- difficultésd’accèsàl’emploi,despolitiquesplus quaitde1992àfin2002,offraitquantàluiune globales peuvent également avoir un effet sur exonération partielle de charges sociales pour l’emploidesjeunes.Enparticulier,lesallégements touteembaucheàtempspartiel,sanslimitationde généraux de cotisations sociales employeurs sur durée;en1999,43%desnouvellesexonérations les bas salaires, mis en place en France depuis concernaient des jeunes. Différents travaux ont 1993 et étendus par la suite, visent à favoriser mis en évidence un impact positif sur l’emploi l’emploidestravailleursnonqualifiésenréduisant peuqualifiédesallégementsgénérauxsurlesbas lecoûtdutravailassocié(l’allégementestmaximal salaires, qui concernent en 2010 environ au niveau du Smic et dans la formule actuelle 10millionsdesalariés.Enrevanche,leureffetsur dégressif jusqu’à 1,6 Smic). Ces allégements l’emploi des jeunes n’a pas fait l’objet d’études s’appliquentàl’ensembledessalariésrépondant spécifiques.Cesmesuresgénéralesetleursévalua- au critère, et pas aux embauches nouvelles, tions ne sont pas développées ici. 158 France, portrait social - édition 2011 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:38 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs d’uneindemnitésensiblementinférieureàunerémunérationauSmic3.Dès1985,leureffectif avoisine les 200 000, il ne se replie qu’en 1989 en raison d’un moindre engagement en matièred’aidesàl’emploi:letauxdechômagedesjeunesestrevenuàmoinsde16%avec l’améliorationdelasituationéconomique,etsurtoutlenombredejeunesàlarecherched’un emploiaétépresquedivisépardeuxentrelemilieuetlafindesannées1980,enpartiesous l’effetmécaniquedel’allongementdelascolarité,quidiffèrel’entréedanslavieactive. En1990,lesTUCsontsupplantésparunemesurepharedesannées1990:lescontrats emploi solidarité (CES). Dans l’esprit des contrats aidés du secteur non marchand, il s’agit d’emploisfortementsubventionnésparl’État(de65%à100%selonlescasetlespériodes) dans les collectivités locales, entreprises publiques et associations, censés répondre à des besoinsnonsatisfaits,nesesubstituantpasàdesemploispublicsetneconcurrençantpasle secteurmarchand;cesontdesemploisàtempspartiel,20heuresparsemaine,etàdurée déterminée. Mais contrairement aux formules préexistantes, en particulier les TUC, la rémunération horaire est au minimum égale au Smic car il s’agit d’emplois assortis d’un contrat de travail, certes dérogatoire au droit commun, mais qui confère un réel statut de salarié aux signataires. Surtout, les CES ne sont plus réservés aux jeunes, mais concernent différentspublics«éloignésdel’emploi»,dontleschômeursdelonguedurée(demandeurs d’emploiayantplusd’unand’inscriptionàl’ANPE)detousâges,quideviennentunepriorité des politiques sociales et de l’emploi au tournant des années 19904. Les moins de 26 ans représententtoutefoisunepartsignificativedesCES(del’ordred’untiersdescontratssignés au milieu des années 1990, lorsque le dispositif est à l’apogée de ses recrutements) ; leur nombre,quiculmineà169000dèslafin1992,n’atteindracependantjamaisceluidesTUC. En1992,lescontratsemploisconsolidés(CEC)sontparailleurscréésdanslesillagedes CES:certainespersonnesayantachevéleurCESpeuventsouscertainesconditionssignerun CEC, contrat d’un an, renouvelable jusqu’à quatre fois, soit une durée d’emploi qui peut atteindrecinqansautotal;laduréedutravailhebdomadaireestde30heuresaumoinsetpeut correspondreàuntempsplein.MoinsdiffusésquelesCES,lesCECsontcensésrépondreàdes situations de très faible employabilité des personnes, et concernent logiquement peu les jeunes(15%desentrantsen1996,6%en2004).Néanmoinsdescontratsemploiville(CEV) fonctionnantsurlemodèledesCECsontproposésaux18-26ansrésidantdanslesquartiers quel’onqualifiedésormaisde«sensibles»,entre1996et1998. En1997,lesemplois-jeunes(ouNSEJpour«NouveauxServicesEmploisJeunes»)sont créésàl’intentiondesmoinsde26ans,ainsiquedesdemandeursd’emploide26à30ansnon indemnisables ou handicapés. Il s’agit de contrats à durée indéterminée ou déterminée de 60mois,généralementàtempsplein,quipeuventêtresignésparlesétablissementsscolaires, lapolicenationale,lescollectivitésterritoriales,lesétablissementspublicsetlesassociations. Cesemploisseveulentvecteursde«nouveauxservices»s’adressantàunedemandelatente, nonrévéléeounonsolvable.Larémunérationdesjeunesestpartiellementpriseenchargepar l’État,àhauteurde80%duSmic,cequidoitpermettrederévélercettedemandeenlasolvabi- lisantdurantcinqans,aveclanécessité(pourl’employeurdusecteurassociatif)dedonnerdes gagesdepérennisationdel’activité.Contrairementàlaplupartdesmesures,dontleCES,qui mettentl’accentsurlesjeunestrèspeuqualifiés,lesNSEJrecrutentàunniveauenmoyenne plusélevé:ainsi,parmilesentrantsde1997àfin2000,40%avaientunniveaudeformation aumoinségalàbac+2.Defait,lastructureparqualificationdesjeunesquisontauchômagea évoluédepuislerecrutementdespremiersTUC:dufaitdel’élévationduniveauscolairedes entrants dans la vie active, les jeunes de niveaux VI et Vbis représentent 40 % des jeunes 3.IndemnitéTUCde1200francsen1985.Unemploide20heureshebdomadairesrémunéréauSmiccorrespondraità unsalairebrutde2078francs,avecunSmichorairebrutde24francsenviron.L’organismed’accueilpeutcependant verserune«indemnitéreprésentativedefrais»de500francsparmois. 4.Signalonsdanscecontextelamiseenplacedurevenuminimumd’insertiondébut1989,dontlebénéficen’estpas octroyéavantl’âgede25ans. Dossier - Lespolitiquesd’accèsàl’emploienfaveurdes jeunes... 159 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:39 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs chômeursen1997,contre60%audébutdesannées1980.Aveclesemplois-jeunes,l’Étatfait lechoixdefinancerl’emploietpasl’embauche,puisqueplusieursjeunespeuventsesuccéder surunmêmeemploi.Àpartirdelafin2002,onnepeutplusrecruterenemploi-jeune(sauf pourremplacerunjeunedémissionnairesurunposteexistant);l’alternancepolitiquede2002 setraduiteneffetparlechoixdedévelopperplutôtlesmesuresdusecteurmarchand(création du SEJE). À la mi-2002, 210 000 personnes occupent un emploi-jeune, dont 110 000 ont moinsde26ans5. Lecontratd’accompagnementdansl’emploi(CAE)etlecontratd’avenircréésparlePlan decohésionsocialede2005perpétuentlesemploisaidésnonmarchands.Laproportiondu coûtdutravailpriseenchargeparl’Étatestmoduléeselonlespriorités:defaiten2005,elleest de90%duSmicpourlesCAEsignéspardespersonnesdemoinsde26ans,contre83%en moyennepourl’ensembledespublics.Ainsi,de2005à2009,environuntiersdesentrantsen CAEontmoinsde26ans,contre14%en2004danslesdispositifsprécédents(CESetCEC).La partdesjeunesembauchésencontratd’avenir,destinéauxbénéficiairesdeminimasociaux, estquantàellerestéefaibletoutaulongdelaviedudispositif(2005-2009):entre6et8%. Depuis2010,danslecadreducontratuniqued’insertion,lecontratd’accompagnement dansl’emploi(CUI-CAE)resteleseulemploiaidédanslesecteurnonmarchand.Commele CES,ilavocationàcouvrirtouslespublicsciblesdelapolitiquedel’emploi;en2010,29% desentrantsontmoinsde26ans.66000jeunesoccupentunCAEfin2010. Employerpourqualifier:unepréoccupationprécoce,dessolutionsdiverses LesPactesattestentdel’anciennetédudiagnosticrelatifàuneinsuffisantequalification desjeunesentrantdanslavieactive;d’oùlefaitquedesmesuresd’accèsàl’emploiintègrent uneambitiondeformation.Pourcefaire,deuxvoiesontétéempruntées6:d’unepart,celledu contratdetravailassortid’obligationdeformation,inspirédel’apprentissageetquiprévaut dansl’alternance,oùlapersonneoccupeunemploidontelles’absentepoursuivreuneforma- tion à caractère diplômant ou certifiant ; d’autre part, celle du placement en entreprise de personnessousstatutdestagiairedelaformationprofessionnelle,quioccupentunpostede travailsanssuivreobligatoirementuneformationenbonneetdueforme. C’estcettedeuxièmevoiequ’emprunteleStaged’initiationàlavieprofessionnelle(SIVP), misenœuvreàpartirde1985danslesentreprisesdusecteurmarchand:lesstagesdurentde 3à6mois,lestitulairesperçoiventde17%à27%duSmic,plusuneprimedel’Étatfonction de leur âge. Le nombre de SIVP atteint 100 000 en 1987 puis décroît régulièrement. De nombreusescritiquessontformuléesàl’encontreducaractèretrèsdérogatoiredustatutquien faitdesCDDtrèspeucoûteuxpourl’employeur,ainsiquedelapauvretéducontenuenforma- tion,dansuncontexteoùlanotiondeprécarisationdel’emploiémergedansledébatécono- miqueetsocial.LeSIVPestsuppriméen1991,pourfaireplaceaucontratd’orientationqui relèvedurégimedel’alternance. Apprentissage et alternance se distinguent radicalement des stages en entreprise par le contenu en formation, sur le modèle de l’apprentissage qui implique nécessairement de menerenparallèleunescolaritéconduisantàundiplômeoutitreprofessionnel,etl’occupa- tiond’unemploidontlesconditionssontaménagées.L’apprentissage,quiexistedepuisles années1920,estdéfinisoussaformeactuelleparlaloisurlaformationprofessionnelledu 5.Comptetenudufaitquelesemplois-jeunespeuventêtreoccupéspendantcinqans,etquedepluscertainsentrantsont plusde26ans,uneproportionsignificativedesbénéficiairesencoursdecontrata26ansouplus. 6.Onexcluticilesstagesdeformationproprementdits,oùlapersonnesuituneformationsansoccuperunpostede travailàtitreprincipal,mêmes’ilsontpourobjectifd’accroîtrelescompétencesetpeuventdébouchersurunequalifica- tionreconnue.Depuis1993,cesstagessontmisenœuvrepourl’essentielparlesRégions. 160 France, portrait social - édition 2011 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:39 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs 16juillet1971[Abriac,RathelotetSanchez,2009].Ilviseàdévelopperlaqualificationdes jeunestoutenfavorisantl’adéquationentrelesbesoinsderecrutementdesentreprisesetles compétencesdelamain-d’œuvre.Lacomposanteformationrelèvedelaformationinitiale. Lecontratemploi-formation(CEF)introduiten1975etamplifiéparlesPactess’inspire ducadredel’apprentissageenlecomplétant.Lejeunesignataireestunsalariétitulaired’un contratdetravailde6moisaumoins.L’obligationdeformationestconséquente:de120à 500 heurespourlescontratsde6mois,de500à1200pourlescontratsde12mois.Lestypes de formation vont de l’adaptation à un poste de travail, à des formations diplômantes [Goupil et Trimouille, 1982]. Pérennisé par le Plan avenir jeune d’août 1981, le contrat emploi-formationestsupplantéparl’instaurationdescontratsenalternance.Cesdernierssont issusdel’accordnationalinterprofessionneld’octobre1983,reprisparlaloidefévrier1984, créant les contrats de qualification et les contrats d’adaptation. Tout comme le CEF, ces mesures étendent la logique de l’apprentissage, plutôt usité dans le monde artisanal, aux secteursindustrielsettertiaires.Commepourlesapprentis,larémunérationestexpriméeen quantièmeduSmicetvarieenfonctiondel’âgedubénéficiaire.En1986,lePland’urgenceen faveurdel’embauchedesjeunesmarquel’essordecescontratsenyassociantdesexonéra- tionsdecotisationssociales:182000contratssontencoursfin1987,dontlesquatrecinquiè- mesenadaptation.Lesréformessuccessivesstimulentparlasuitedavantagelesembauches en contrats de qualification et le très confidentiel contrat d’orientation vient compléter les dispositifsd’alternance(cf.supra).L’audiencedecesmesuresnesedémentpas:en1989,le nombred’emploisenalternanceouenapprentissagedépasse400000,puis500000en1997 et 580 000 en 2001. Cette montée en régime dans les années 1990 incombe d’ailleurs en grandepartieàl’apprentissage:àcompterde1987,ilestpossibledepréparerdesdiplômes supérieursauCAP,etlaloiquinquennalede1993stimulelesembauches;l’essentieldela croissancedunombred’apprentisreposedésormaissurledéveloppementdesformationsde niveauIVetplusdanslecadredececontrat7.Assortidebonstauxd’insertiondansl’emploià lasortie,l’apprentissagecontinueàêtrevivementencouragéparlespouvoirspublics,tout commel’alternanceengénéral. Fin2004,lecontratdeprofessionnalisationsesubstitueauxtroiscontratsenalternance préexistants, toujours en réponse à un accord interprofessionnel8. Le nombre de jeunes de moinsde26ansenapprentissageouprofessionnalisationavoisine600000en2010. L’accompagnement des jeunes vers l’emploi, une idée qui suit son chemin Au-delàdescontratsdetravailbénéficiantd’aidesdel’État,unnouvelobjetapparaît dans le paysage au cours des années 1980, « l’accompagnement ». En 1981, Bertrand Schwartz remet au gouvernement Mauroy un rapport sur l’entrée des jeunes dans la vie active. Ce rapport constate que les mesures prises jusqu’alors pour les jeunes sont de natureconjoncturellealorsquel’inadéquationentrelesqualificationsacquisesàl’école etlecontextetechnologiqueestunproblèmestructurel.Ilquestionneaussilacapacitédes structures existantes à répondre au problème d’insertion des jeunes. En réponse à ce rapport,lesmissionslocalesetlespermanencesd’accueil,d’informationetd’orientation (PAIO) sont créées en 1982 avec une volonté de décentraliser les questions d’insertion. Ellesontvocationàproposerauxjeunesde16à25ansdesguichetsuniques,àmêmede résoudrelesdifficultésd’insertiontantprofessionnellesquesociales[Mas,2006].L’idée 7.Voirencadré1pourladéfinitiondesniveauxdeformation. 8.L’ANIdu5décembre2003,reprisparlaloidu4mai2004relativeàlaformationprofessionnelletoutaulongdelavie, aconfiéauxbranchesprofessionnelleslaresponsabilitédedéfinirleurpolitiqueenmatièredequalificationsprofession- nellesetdefixerlesmodalitésdemiseenœuvreducontratdeprofessionnalisation,afindemieuxadapterlaformation auxbesoinsidentifiés. Dossier - Lespolitiquesd’accèsàl’emploienfaveurdes jeunes... 161 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:39 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs sous-jacente est que les difficultés d’insertion dans l’emploi peuvent s’expliquer pour partiepardesfreinsàl’emploitelsquelesproblèmesdemobilité,desanté,delogement. Au cours des années 1980, le réseau des missions locales et des PAIO se renforce et se pérennise. En 1994, 900 000 jeunes ont eu un contact avec une de ces structures, dont 400 000 en premier accueil. En 2009, 1 268 000 jeunes ont été en contact avec une missionlocale,515000yontétéaccueillispourlapremièrefois[Bonnevialle,2011]. Unefoisleprinciped’unaccompagnementglobalposé,lanotionde«parcours»apparaît en1989avecleprogrammeCréditFormationIndividualisé(CFI)-Jeunes,destinéauxjeunes demandeursd’emploisansqualification.Plusieursétapess’inspirantdespratiquesdévelop- péesdanslesmissionslocalesdoiventpermettreauxjeunessortisdeformationinitialesans diplômed’obtenirunequalification:l’élaborationd’unprojetprofessionnel,unephasede pré-qualificationpuisunephasedequalification[JegeretOsbert,1994].En5ans,de1989à 1994,environ600000jeunesentrentenCFI.Partantduconstatd’uneinadéquationdece programmeauxjeuneslespluséloignésdel’emploi,quinemaîtrisentpaslessavoirsdebase, leprogrammePréparationactiveàlaqualificationetàl’emploi(PAQUE)estcrééen1992. Environ75000jeunesentrentenPAQUEsurlapériode1992-1994.Cedispositif,coûteux,est abandonnédès1994. Danslamêmelignée,ledispositifexpérimentalIPIP(ItinérairePersonnaliséd’Inser- tionProfessionnelle)estmisenplaceen1997.Ilviseunaccompagnementindividualisé desjeunesversl’emploipouruneduréemaximalede18mois.L’évaluationduprogramme est décevante : les abandons en cours de dispositif sont nombreux et le taux d’accès à l’emploi faible. Avec cette expérimentation, trois points clés serviront d’enseignement pourlesdispositifsd’accompagnementfuturs:lanécessitéd’unréférentunique,lebesoin d’alternerdesentretiensindividuelsetcollectifsetlamiseenplacedepartenariatsentre lesinstitutions. En1998,leprogrammeTRACE(Trajetd’ACcèsàl’Emploi)estcrééparlaloideluttecontre les exclusions. C’est la première mesure d’accompagnement individualisé vers l’emploi à grande échelle qui cible uniquement les jeunes (de moins de 26 ans sans qualification ou cumulant des freins sociaux, familiaux et personnels). Avec la fixation d’objectifs chiffrés entermes de baisse duchômage des jeunes auniveaueuropéen, le suivi individualisé des demandeursd’emploiesteneffetprésentécommel’undesmoyensderéduirelechômagede longuedurée.LeprogrammeTRACEestconsolidéavecladeuxièmeloideluttecontreles exclusionsde2002,lesmoyensallouésauxmissionslocalessontrenforcésetleprogramme estélargi.Autotal,320000jeunesaurontbénéficiéduprogrammeTRACEavantsonterme en2003. Dès2005,aveclaloideprogrammationpourlacohésionsociale,ilestremplacéparle programme CIVIS (Contrat d’Insertion dans la VIe Sociale). Mis en œuvre par le réseau des missionslocales,leCIVISs’adresseaumêmepublicqueleprogrammeTRACE,àsavoirdesjeunes de16à25ansrévolusquirencontrentdesdifficultésparticulièresd’insertionprofessionnelle.Il concernelesjeunesdeniveaudequalificationinférieurouéquivalentaubacgénéral,technolo- giqueouprofessionneloudesjeunesinscritscommedemandeursd’emploiauminimum12mois aucoursdes18derniersmois.Ilviseàaccompagnervers«l’emploidurable»(CDIouCDDde plusdesixmois,horscontratsaidésdusecteurnonmarchand).LeCIVISestundispositifdegrande ampleur:entreavril2005etdécembre2010,1060000jeunesenontbénéficié,796000jeunes sontsortisdudispositifdont268000pouraccéderàunemploidurable.Fin2010,274000jeunes étaientprésentsdansleprogramme. Enjuillet2008,danslecadreduPlanespoirbanlieues,lecontratd’autonomieestmisenplace àtitreexpérimentaldansdeszonescouvertesparuncontratdecohésionsociale(CUCS)dans 35départements.Destinéauxjeunespeuqualifiésetendifficultéd’accèsàl’emploi,ilviseà l’originelesjeunesnonsuivisparleservicepublicdel’emploi(noninscritsàPôleemploiounon suivis dans une mission locale), afin d’assurer une complémentarité avec leCIVIS. 162 France, portrait social - édition 2011 D2.ps N:\H256\STE\s8l6hf Catherine\_2011\_FPS2011\dossier 2\Dossier2.vp vendredi 14 octobre 2011 17:12:39

Description:
succédé pour favoriser l'insertion des jeunes dans l'emploi. La palette des 401. 418. 421. 418. 414. Contrats de qualification, d'orientation et d'adaptation. 216. 176. 220. 64. 4. 0. 0 versus non-emploi. Even K. et Klein T. (2007).
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