E. JAHANDIEZ PLANTES GRASSES AUTRES QUE LES CACTÉES LIBRAIRIE AGRICOLE ET HORTICOLE DE LA MAISON RUSTIQUE 26, rue Jacob, Paris (6 ) Les Plantes grasses autres que les Cactées Les Plantes grasses autres que les Cactées PAR EMILE JAHANDIEZ Botaniste-Horticulteur, Président de la Société d’Histoire Naturelle de Toulon, Chargé de Missions botaniques au Maroc, etc. Introduction de M. D. BOIS Professeur honoraire de Culture au Muséum Ouvrage orné de 83 photographies PARIS LIBRAIRIE AGRICOLE ET HORTICOLE DE LA MAISON RUSTIQUE Librairie de l’Académie d’Agriculture 26, Rue Jacob, PaRis (6e) 1935 Fig. 1. — Ensemble de plantes grasses en plein air. Jardin Jahandiez, à Carqueiranne (Var). INTRODUCTION Ce petit livre a le mérite peu commun d’être écrit par un botaniste qualifié qui, de plus, ayant réuni dans son jardin des plantes rares ou intéressantes, qu’il, élève depuis plus de trente années avec l’aide de son frère, connaît par expérience leurs exigences et les possibilités de leur emploi en floriculture. Dans ce jardin de Carqueiranne (Var), réputé parmi les amateurs de plantes qui ont visité le littoral de la Provence, et que j’ai eu moi aussi le plaisir d’admirer, les plantes grasses des familles les plus diverses : cac- tées, aizoacées, cRassulacées, amaRyllidacées, llliacées, euPhoRbiacées, ascléPiadacées, comPo- sées, tiennent une très grande place. Ces curieuses plantes viennent d’être étudiées en deux volumes dont l’un, concernant les Cactées1, a été publié récemment. Celui que je présente ici est consa- cré par M. emile Jahandiez aux autres familles. Ce n’est pas seulement la beauté ou l’étrangeté de ces plantes qui plaît aux amateurs de jardins, mais encore leur aptitude à garnir des endroits ingrats, tels que des rochers et des murs, où d’autres plantes ne subsisteraient pas. Cette robustesse provient de leur 1. Les Cactées cultivées, par A. Guillaumin, Librairie agricole, Paris, 1931, un vol. in-16 du 194 pages, 70 figures ; 2e édition, 1933. 6 PLANTES GRASSES constitution particulière qui leur permet de supporter la sécheresse, l’aridité, du terrain et les excessives varia- tions de température de certains pays semi-désertiques. Beaucoup de ces plantes acceptent la culture en plein air dans la région méditerranéenne où les touristes remarquent les amples rosaces de feuilles rigides d’où s’élancent les gigantesques inflorescences en candélabres de l’Agave americana (désigné habituellement à tort sous le nom d’Aloès) ; les Aloe (vrais), dont il existe plus de 400 espèces, de formes originales (y compris les Apicra, Gasteria, Haworthia, distingués pour la plupart des botanistes), se parent de fleurs parfois abondantes, de couleurs souvent éclatantes ; les Ficoïdes (Mesembryanthemum), qui tapissent le sol et le cons- tellent d’innombrables fleurs, petites ou grandes, géné- ralement belles par leur forme et leurs teintes brillantes, accompagnées de feuilles quelquefois très bizarres, et dont on connaît plus de 500 espèces. Signalons encore ces étonnantes Euphorbes qui, pour s’adapter au climat où le sort les a fait vivre de génération en génération, ont pris l’aspect de Cactées, et dont quelques-unes ont été rapportées par M. E. Jahandiez de ses explorations botaniques au Maroc et aux Iles Canaries. Les autres familles de plantes, surtout les genres aux espèces nombreuses, ont donné lieu à un choix judicieux parmi les plus recommandables. C’est le cas des Echeveria, des Cotyledon, des Kalanchoe, des Sedum, des Sempervivum, etc… Le plus grand nombre des plantes grasses peut être cultivé en des contrées à température moins élevée que celle de la Côte d’Azur, à condition d’être placées en hiver dans une serre froide ou dans un local sec, bien éclairé, à l’abri de la gelée. Certaines d’entre elles sont même tout à fait rustiques en pays septentrionaux, en particulier les Sedum et Sempervivum de l’hémi- INTRODUCTION 7 sphère Nord, sauf les espèces mexicaines et canariennes. Jusqu’ici, les traités spéciaux sur les plantes grasses ont eu un caractère trop scientifique pour s’adresser à un public autre que celui des botanistes, où sont devenus très rares, tandis que, dans les ouvrages et dictionnaires d’horticulture de langue française il n’en est question que d’une manière succincte. Cette lacune est aujourd’hui comblée. m. emile Jahandiez examine dans son livre les plantes grasses les plus intéressantes, en donne une description concise mais juste, indique la façon de les cultiver. Son texte est illustré de nombreuses et excellentes photographies dues à m. albeRt Jahandiez. Ce livre sera accueilli avec la plus grande faveur, nous en sommes convaincus. d. bois. 11 janvier 1935. Photo Jahandiez. Fig. 2. — Euphorbia canariensis L. Ténériffe, barranco de Los Molinos près de la Questa.