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Les légendes monétaires PDF

558 Pages·1998·107.743 MB·French
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^1^ |J|^~onv. ytT- RECUEIL DES INSCRIPTIONS GAULOISES (R. I. G.) Volume IV LES LÉGENDESM ONETAIRES Jean-Baptiste COLBERT de BEAULIEU (f) et Brigitte FISCHER XLVe supplément à « GALLIA » Ouvrage publié avec le concours du ministère de la Direction du Patrimoine (Sous-Direction de l'Arché CNRS EDITIONS 1998 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION REMERCIEMENTS. ÉTUDED ES INSCRIPTIONS. 3 Présentationd u Recueil et historique de la publication 3 Choix des légendes et difficultés de lecture 6 Nature des légendes (authentiques et non authentiques) 7 Contraintes de l'épigraphie monétaire 8 Place et disposition des inscriptions sur les monnaies. 9 Schémas des inscriptions. 9 Les aJphabets 11 16 Cartes de distribution des monnaies. L'ÉVOLUTIOND U MONNAYAGEG AULOIS. 22 22 Contenu des légendes monétaires Repères chronologiques 24 TABLEAU CHRONOLOGIQUEA VEC PAGINATIOND U CATALOGUE. 27 CATALOGUE 37 PRÉSENTATION DES LÉGENDES DANS LE RECUEIL. 37 Notice type 37 Conventions épigraphiques. 37 Bibliographie 38 38 . abréviations bibliographiques 40 . liste des revues Classement des légendes 4l 4l Critères du classement. LES NOTICES.................................................................................................................................... 45 s l à 338 ..................................................................................................................................... _J£. Légendes supprimées ........................................................................................................... ^-g'^j^&10^S(7^ nHEQ'^j^} INDEXGÉNÉRAL.............................................. ............................. ^Bi@UU. Wr Tableau des correspondances avec les monnaies de la Bibliothèque nationale et \0^-~~^. ___^^--^-- l'Atlas de monnaies gauloises de La Tour.......................................................................... '^AAÏ^::!^ Index des peuples, villes et régions............................................................................................... 521 Index des formes gallo-grecques................................................................................................... 523 Essai d'analyse morphologique..................................................................................................... 525 Index analytique des élémentsd e composése t de dérivés ........................................................... 529 Index alphabétique des mots........î................................................................................................ 546 INTRODUCTION REMERCIEMENTS Un travail d'une telle ampleur ne peut se concevoir sans de nombreux concours. Comme toujours, quelques refus ou « lenteurs » (non surmontées) pour des informations ou des photographies sont à déplo- rer. mais ces défections, ces lacunes sont très largement compensées par la bonne volonté, le concours désintéressée t si précieuxd ont tant de personnes nous ont fait bénéficier. Les directeurs successifs de Gcillia : P.-M. Duval, C. Goudineau et F. Laubenheimer nous ont offert une hospitalité et une aide très appréciables. Les personnes qui composent le secrétariat de rédaction de la revue ont fait preuve à notre égard d'une gentillesse et d'une efficacité remarquables. Anne-Françoise Magrine t HélèneM oriier, secrétairesd e rédaction,m éritentu ne gratitudep articulièrep our le rôlei mpor- tant qu'elles ontj ouéd ans la réalisationd e cet ouvrage. Lesp remiers relevésd 'inscriptionso nt étée xécu- tes parF . Blind, P.-M. Duval et 0. Samson. C. Bailly, infographiste, a réalisél es dessins des autres légendes monétaires, des alphabets et des cartes. Saufm entions particulières, les photographies sont l'ouvre de J.-P. Martin, photographe au Collège de France. À tous, nous devons de chaleureuxr emerciements. Nous avons bénéficiéd u soutien de notre équipe de recherche : le Centre d'étudesc eltiques, dirigé parV . Kruta. M. Robinson, qui en est la secrétaire, a procédéà la saisiei nformatiqued u catalogue. Nous leur exprimons notre reconnaissance. Sansl a bienveillance des différentsc onservateurs en chefd u Cabinetd es Médaillesd e la Bibliothèque nationale de France et de son actuel directeur M. Amandry, cet ouvrage n'existerait pas, mais nous devons une gratitude particulièreà M. Dhénin,c onservateur en chef, qui nous a apportéu ne aide exceptionnelle avec gentillesse, efficacité et humour. Ses connaissances en numismatique gauloise, son esprit critique si précieux ont donné lieu à de fructueux échanges de vues. Il nous a consacré beaucoup de temps avec une infinie patience, a permis de corriger des erreurs et d'ajouter des informations provenant de pièces récem- ment acquisesp ar cette institution. Sonc oncours a étéd éterminantd ansl a rédactiond e ce Recueil : qu'il trouve ici l'expressiond en otrep rofonder econnaissance.L esd ifférentesp ersonnesq uit ravaillent auC abi- net des Médailles : conservateurs, bibliothécaires ou employés ont, d'une manière ou d'une autre, contri- bue à la préparation du manuscrit, nous leur adressons nos remerciements. M. Lejeune, membre de l'Institut, auteur des premiers volumes de cette collection, a fait d'utiles sug- gestions pour améliorerc e Recueil. P.-Y. Lambert, directeur d'étudesà l'EPHEI Ve section, directeur de recherche au CNRS, nous a fait profiter de ses connaissances, nous lui devons de judicieux conseils, en particulierp our le choixe t la déterminationd es conventionsé pigraphiques.I l a aussic omposél 'index des référencesl inguistiques de ce volume et des terminaisons. À tous deux, nous exprimons notre gratitude. Enfin, c'est grâce à l'obligeance de F. Planet, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Lyon, que nous avons pu compléter ce Recueil en dernière minute. Les auditeurs du séminaired e numismatiquec eltique à l'ÉcoleN ormale, rue d'Ulm, ont manifestéu n réel intérêtp our l'épigraphiem onétairee t ont fait des remarques pertinentes dont nous avons tenu compte dans la rédaction de cet ouvrage : qu'ils en soient remerciés, de même que les différentes personnes qui ont communiquéd es informationse t des photographies,e n particulierL .-P. Delestrée,p our les trouvailles en Gaule Belgique. ÉTUDE DES INSCRIPTIONS PRÉSENTATIOND U RECUEIL : HISTORIQUE DE LA PUBLICATION Lap ublication des textes gallo-grecs, gallo-étrusques, gallo-latins sur pierre par M. Lejeune, celle des calendriers par P.-M. Duval et G. Pinault, ont marqué un progrès considérable dans notre connaissance de la langue gauloise, dont les vestiges sont malheurçusement trop rares. Les monnaies, qui représentent l'un 4 LES LÉGENDESM ONÉTAIRES des supports privilégiés de cette langue, ont été, jusqu'ici, peu exploitées. Leurs légendes ont été essen- tiellement publiées sous forme d'études dispersées, qui sont, la plupart du temps, de courtes notes, souvent dépourvues de photographies ou de listes, dont voici les principales (cf. p. 38-41 pour le développement des abréviations) : J. LELEWEL,E tudes numismatiques..., Bruxelles, 1840. A. DUCHALAIS, Description des médailles..., Paris, 1846. A. de BARTHÉLEMY,R evue celtique, I, 1870-1872, p. 291-298. H, 1873-1875,p . 245. III, 1876-1878, p. 249. IX, 1888, p. 26-35. A. de BARTHÉLEMY et E. HUCHER, Revue celtique, II, 1873-1875, p. 94-110. E. HUCHER, L'art gaulais, I, 1868, p. 49-61. II, 1873, p. 137-157. F. de SAULCY, Numismatique des chefs gaulois. Annuaire de la Société française de numismatique, 1867, p. 1-32, pl. I-IV. E. MURET et A. CHABOUILLET, Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque nationale, Paris, 1889, tables, p. 317-327. R. FORRER, Keltische Numismatik der Rhein- und Donaulande, Strasbourg, 1908. A. BLANCHET, Traité des monnaies gauloises. Paris, 1905, p. 95-147, réimprimé à Bologne en 1983. C'est en 1956, à la demande de P.-M. Duval, que M. Lejeune, alors Directeur des Sciences Humaines au CNRS, chargea J.-B. Colbert de Beaulieu de réunir et publier l'épigraphiem onétaire. Lourde et pas- sionnante tâche qui devait se poursuivre patiemment pendant plusieurs décennies. La multiplicité des recherches effectuéesp ar ce savant et l'ampleur croissante de la documentation, tant bibliographiqueq ue numismatique, nécessitèrentu ne aide qui lui fut apportée par B. Fischer, à qui revint la tâche de terminer seule ce Recueil. Matériauxe xceptionnels, mais d'études ouvent ardue, les monnaiesc onstituent une sourcep rivilégiée pour notre connaissanced e la langue celtique et elles nous livrent un nombre impressionnant de mots, mots hélas souvent difficiles à établir et plus encore à interpréter. Mais là où s'arrête le travail du numismate commence celui du linguiste. Il trouvera dans cet ouvrage une documentation importante, qu'il améliorera vraisemblablement dans bien des cas. Là où le numismate hésite sur un déchiffrement. là où un mot est incomplet, le linguiste aurap arfois les moyens de rétablirq uelques lettres ou de trancherp our une lecture plutôt qu'une autre, grâcea ux termes de comparaison dont il dispose en d'autres domaines épigraphiques. Cet ouvrage n'est pas un corpus, mais un recueil d'inscriptions. Iln'a pas pour but de faire connaître le lieu de découverte ou de conservation de toutes les pièces portant un certain type de légende, mais de tenter de recenser le plus grand nombre possible d'inscriptions monétaires et leurs variantes, principale- ment à partir de la collection de la Bibliothèquen ationale de France, la plus importante et la plus acces- sible. L ambition d'un corpus serait irréalisable. Qui pourrait envisagerd 'explorer tous les muséesp ublics et privés français et étrangers, d'avoir accès à toutes les collections, de suivre au jour le jour toutes les fouilles ? Ce Recueil, arrêtéà la fin de l'année 1996, sera à compléter sans cesse, à l'image de la numis- matique celtique qui est en pleine évolution. Fixer les limites d'une telle recherche n'est pas aisé. Il n'est pas possible de choisir un cadre pure- ment géographique dont les bases seraient les limites naturelles de la Gaule, puisqu'il convient d'en exclure les émissions de peuples étrangers établis sur son sol : c'est le cas de Marseille et des Celtibères. Par ailleurs, nous savons que les frontièreso nt étés ans cesse mouvantes entre ces peuples qui vivaient dans un état de guerre endémique. Les inscriptions en caractères nord-italiques (très peu nombreuses) et celtibé- nques n'ont pas été étudiées dans cet ouvrage, leur déchifïrement étant l'affaire de spécialistes. En revanche, si nous ne retenions que les légendes reconnues comme celtiques ou présumées telles, nous devrions écarter les émissions des Longostalètes, de Betarratis, mais conserver celles des reguli du type BITOYIOC, etc., qui paraissent attester des noms de chefs gaulais. INTRODUCTION Serait-il légitime de rejeter les légendes mixtes, comprenant des inscriptions latines ou fortement romanisées et des mots celtiques ? C'est le cas, par exemple, de certaines séries de Gaule Belgique qui comportent, sur une face, des noms indigènes, tels que CORIARCOS et, sur l'autre, une titulature romaine, telle que A. HIR[tius] IMP[erator]. Devrions-nous éliminer des espèces indiscutablement gau- loises sur lesquelles on relève des mots celtiques utilisés avec les tria nomina ? C'est le cas des légendes : Q.DOCI/ Q.DOCI SAM F Q.IVLIVST OGIRI GAIVS IVLIVSA GEDOMAPATIS C. IVLI TELEDHI Comme il s'agit d'un Recueil des inscriptions gauloises - et non celtiques - le lecteur ne sera pas sur- pris de ne trouver ici ni les légendes monétaires des Iles Britanniques, ni les légendes celtibères, ni les légendes dites « lépontiques » ou en alphabet de Lugano, ni les inscriptions d'Europe centrale, ces der- nières devant faire l'objet d'une publication séparée. Pour les Iles Britanniques, plusieurs ouvrages et un article peuvent être consultés : . R. P. MACK, The Coinage ofAncient Britain, Londres, 1964. . R. D. VAN ARSDELL, Celtic Coinage of Britain, Londres, 1989. . M. MAYS, Inscriptions on Celtic Coins, The Numismatic Chronicle, 152, 1992, p. 57-82 (liste la plus complète). Pour les légendes en écriture ibère, éventuellement en langue celtibère : . J. UNTERMANN, Monumenta Linguarum Hispanicarum, vol. I. Die Miindegenden (l. Text ; 2. Tafeln), Wiesbaden, 1975. Pour les inscriptions dites « lépontiques », dont l'aire de diffusion est, approximativement, la zone nord-alpine, voir les travaux de M. Lejeune et A. Pautasso : . M. LEJEUNE, Lepontica, Paris, 1971, p. 124-132 -VI- (appendice) : légendes monétaires en alphabet de Lugano. . M. LEJEUNE, Documents gaulois et para-gaulois de Cisalpine, Etudes celtiques, XII, 2, 1970-1971, p. 480-488. . A. PAUTASSO, Monetazione celtica e monetazione Gallia Cisalpina, Numismatica e Antichità clas- siche : quaderni ticinesi, l, 1972, p. 11-25. . Le monnayage gaulais de l'Italie du Nord, Etudes celtiques, XIII, 1973, p. 662-684 (Actes du 4e Congrès international d'études celtiques, Rennes 18-25 juillet 1971). . Le monetazionep reromane con leggende in alfabeto leponzio emesse da popoli delle regioni alpine, Atti Ce. S. D. R., 7, 1975-1976, p. 473-512. . L'alfabeto di Lugano nelle monetazioni preromane, Numismatica e antichità classiche : quademi ticinesi, 13, 1984, p. 95-125. Quant au critère chronologique, nous ne l'invoquerons que pour déterminer par convention la date limite de la prise en charge, afin de ne pas continuer ce Recueil au-delàd e la Gaule impériale, puisque les émissions monétaires indigènes n'ont cessé qu'avec le règne d'Auguste. À cej our, la liste des légendes la plus complète était celle qui figure dans le Traité des monnaies gau- loises d'A. Blanchet, publié à Paris en 1905. Elle regroupe entre 500 et 600 inscriptions, y compris celles de Bretagne (la Grande-Bretagne actuelle) et des Celles de l'Est. Il est évident que depuis quatre-vingt-dix ans, les connaissances ont beaucoup progressé. Une masse considérable de nouvelles légendes doit être ajoutée aux acquis du début du siècle et de nombreux mots déchiffrés à cette époque doivent être lus dif- féremment. Certains, qui n'étaient connus que partiellement, peuvent être complétés grâce à la découverte de pièces mieux venues ou centrées d'une autre manière ; d'autres, qui avaient été mal interprétés, sont maintenant lisibles avec certitude. Il est nécessaire, également, de rejeter de nombreuses inscriptions consi- dérées comme telles, à tort, alors qu'il ne s'agit que de tracés graphiques, de décors ou de pseudo-légendes. Si les progrès sont indéniables, des problèmes considérables subsistent. Le premier, et non des moindres, tient à la difficulté du choi??. LES LÉGENDESM ONÉTAIRES CHOIX DES LÉGENDES ET DIFFICULTÉS DE LECTURE A partir de quel moment pouvons-nous considérerq ue nous avons une inscription sur une monnaie ? Les premières pièces gauloises sont des copies des statères de Philippe II de Macédoinee t c'est à ce titre que le mot OIAinnOY, inscrit au revers de ce numéraire, a étér eproduit. Il a d'abord étég ravé parfaite- ment sur les premiers exemplaires, si parfaitement que, dans quelques cas, nous n'arrivons encore pas à distinguer les imitations des modèles. Peu à peu, avec le temps, la reproduction a étém oins fidèle. Paral- lèlement à révolution du type, dont la perfection classique s'altère sur les deux faces, l'inscription dégé- nère. Selon la fantaisie, ou l'étourderie, ou encore l'indifférenced u graveur, on ajoute ou on retranche une lettre, pour arriver, dans certains cas extrêmes, à un motif en forme de zigzag ou de grecque. Il existe toutefois des situations intermédiairesd ans lesquelles on trouve soit un mélanged e lettres et signes décoratifs,q ui constituent un ensemble indéchiffrable,s oit des cacographies du terme QIAinnOY. Certaines peuvent-elles correspondre à une volonté d'inscrire un mot ? Dans l'incapacitéo ù nous sommes de trancher, ces pseudo-légendeso nt étéé cartées.O nt étéé liminéesé galementt outes les lettres isolées qui figurent tantôt au droit, tantôt au revers de nombreuses monnaies gauloises, et parfois même sur les deux faces, une seule lettre ne constituant pas un mot. Nous avons égalementp ris le parti de réunirs ous forme de liste les mots non interprétables, beaucoup ayant une orthographe mal fixéeq ui varie souvent d'un coin monétaire à l'autre. Ce premier tri étante ffec- tué, diverses difficultéss ubsistent, qui sont insolubles. Comment faut-il, par exemple, considérerd es lettres qui sont gravées dans le champ d'une pièce, séparéesd e la légende ? Les signes les plus courants sont A, M, 0, S, X, ce qui complique singulièrement la situation, car il peut s'agir aussi bien de décors que de lettres. Nous savons aussi que X, sur des monnaies d'argent, peut être le signe du deniere t S sur des pièces de bronze celui du semis, mais cet emploi est loin d'être systématique. Ces causes d'erreurs dans rétablissement de la légende ne sont pas les seules. Il existe, en effet, quelques monogrammes et de nombreuses ligatures dont l'interprétation est parfois simple, parfois aussi quasiment insoluble. A titre d'exemple, mais la liste des cas litigieux serait longue : A/ doit-il être déve- loppé en AV, AN, AVN ou ANV ? Que dire des monogrammes dont les possibilitésd e développement sont multiples ? Nous pouvons cependant nous réjouir de la résolution du plus énigmatiqued 'entre eux : ETE- AOY, grâce à J.-B. Colbert de Beaulieu. Il figure sous forme d'une rouelle à quatre rayons dans la légende KAAETEAOY (J.-B. Colbert de Beaulieu, Les monnaies de Caletedu et le système du denier en Gaule, Cahiers numismatiques. Bulletin de la Société d'études numismatiques et archéologiques, 2, septembre 1965, p. 163-180, 4 fig.). Il est évident, par ailleurs, qu'un différentm onétaire ne peut être pris en compte au même titre qu'une inscription : ex. ^T (PKT cf. 321). Dans certaines légendes, des lettres mal gravées ne sont pas interprétables. Il existe des hastes verti- cales légèrementr ecourbées aux extrémités qui peuvent être soit des S, soit des I. À ces causes d'erreurs s'ajoutent les lettres retournées sur leur axe, qui posent souvent des problèmes insolubles. Sachant que la lettre A est parfois représentée sans barre horizontale, nous ne saurons pas si nous avons un V retourné ou unA incomplet. Le mélanged es alphabets, qui n'est pas exceptionnel à l'intérieurd 'un même mot, aggrave encore ces incertitudes. Pour n'évoquer que le premier des signes : A, il faut savoir que certains se pré- sentent ainsi : A, il arrive qu'il soit impossible de distinguer ce tracé de celui d'un delta. Un simple coup d'oil aux tableaux des lettres (p. 11-15) renseignera sur les confusions possibles et permettra de mieux comprendre les difficultés d'établissement de ce Recueil, difficultés qui sont encore aggravées par le mau- vais état de certaines pièces, en particulier les exemplaires de bronze souvent oxydés. La pratique des abréviations, couramment attestée (TOC ou TOG pour TOGIRIX, ROVE ou ROVV pour ROVECA...), est une autre source de confusion. Chez les Arvernes, par exemple, un monnayage d'or comporte au droit un mot très court : CAS et une série de bronzes frappés présente l'inscription VERCA. Nous savons que le numéraired 'or est contemporain de Vercingétorix,l es bronzes sont vraisemblablement de la même époque ou postérieurs de quelques années. Par la Guerre des Gaules, nous connaissons le nom de quelques chefs, parmi lesquels figure VERCASSIVELLAVNOS,c ousin de Vercingétorix. Ces mon- nayages comportant deux mots»différents contenus dans cet anthroponyme peuvent-ils lui être attribués INTRODUCTION 7 tous deux ? Un seul a-t-il étéé misp ar lui ou aucun ? En l'état actuel de nos recherches, le problèmee st insoluble. Il existe, par ailleurs, des légendesr étrogrades. Certaines le sont def açoné vidente, leur déchiffrement ne pose donc pas de problèmes, d'autres peuvent être lues indifféremment dans un sens^o u dans l'autre, comme l'inscription présentes ur des piècesc amutes et qui peut êtreC OIIATo u TAIIOC( H. de LaT our, Atlas de monnaies gauloises.P aris, 1892,m is à jour parB . Fischer,P aris, 1994,d ésormaisa brégée n LT ; pour cet exemple : LT, XIX, 6314, 6317). Il arrive que certaines lettres alternent : C est fréquemment employé pour G et inversement (TOC/TOG ou TOCIRIX/TOGIRIX, chez les Séquanes) ; ce phénomène est aisément compréhensible. En revanche, chez les Arvemes, l'alternance II/A est plus déroulante : une série de bronze présente au droit tantôt DONNADV, tantôt DONNIIDV (LT, XII, 3921). Certaines lettres revêtent des formes différentes à l'intérieur d'une même légende, phénomène sur- prenant qui s'ajoute aux autres causes d'errcurs telles que les lettres mal formées Comment lire par exemple : H ? N, VI ou IA ? Nombreuses sont les autres difficultés d'établissement des inscriptions. Le lec- teur en prendrac onscienceà travers ce texte et les illustrations qui l'accompagnent: puisse-t-il en conce- voir quelque indulgencep our les insuffisanceso u les erreurs qu'il relèvera ! NATURE DES LÉGENDES: AUTHENTIQUESE T NON AUTHENTIQUES Il existe : des légendes authentiques l) monographes . en caractères séparés . en caractères liés a) partiellement : les liaisons peuvent concerner deux, trois et même jusqu'à cinq lettres. b) totalement : ex. le monogramme KATAL. 2) digraphes Les deux alphabets coexistent : a) par transposition d'un même mot : il s'agit alors d'une translitération. Nous en connaissons trois cas : ROVECA/POOYTKA (241 et 242) EPIENOS/EHHNOC, EPIENVS/ EnHNOC (163) SOLIMA/COAIMA (267). Par ailleurs, l'inscription ARDA figure sur des monnaies trévires, tantôt écrite en alphabet grec : APAA, tantôt en caractères latins : ARDA (36 à 43). b) par juxtaposition sur les faces monétaires de mots différents écrits à partir de lettres issues d'alphabets différents : . sur la même face : KAAETEAOY SVL[1]A (91) . sur chacune des faces : EAKESOOYIE/TASGIITIOS (159) . par composition d'un seul mot à l'aide de caractèrest irés de deux alphabets (hétérographes): AEIOYIGIIAGOC( 134), ATIIVLOIBS OLIMYC( 55). des légendes non authentiques l) épigraphes * 8 LES LÉGENDESM ONÉTAIRES a) fausses lectures modernes de légendes authentiques : KAPNITOC = TOCI/ KA..ITOC (282) OSVAII = ILAVSO (184) SVI = IVR, dans ÇAI VR (87). b) cacographies de légendes authentiques. e) légendes simulées à l'aide de formes graphiques. 2) anépigraphes a) légendes simulées à l'aide d'un décor géométrique : fausses apparences de OIAinnOY. b) fallacieuses lectures modernes de légendes inexistantes. Des légendes de même nature pourraient paraître identiques aux yeux du linguiste, qui souhaiterait peut-être les voir groupéese n une seule notice lorsqu'il y a identité formelle, ex. : CALEDVe t CALIIDV, SOLIMA et SOLIMA/COAIMA, mais, si l'origine ou l'époque de l'émission est différente, nous devons rédiger deux notices sous peine de cautionner une confusion. D'une manière systématique, dans le dessein d'écarter ce danger et pour respecter aussi l'entité numismatique, qui correspond à une nécessité, nous consacrons une notice séparéeà des monnaies dont la combinaison des légendes du droit et du revers n'est pas identique, ex. séries à légende ROVECA. De même, il n'est pas possible de traiter dans une même notice des noms identiques, voire le même anthroponyme empreint sur des monnaies d'alliage différent : cas de CRICIRV,A RDA et ROVECA: or, argent et bronze. Nous procédonsd e la mêmem anièrep our des pièces qui portent un nom barbare seul, nous les traiterons séparément de monnaies de même type, mais de style plus évolué qui portent le même anthroponyme s'insérant dans les tria nomina. C'est le cas de TOGIRIXe t Q.IVLIVS/TOGIRI. CONTRAINTESD E L'ÉPIGRAPHIEM ONÉTAIRE Chaque type d'inscription est tributaire de son support. Les monnaies imposent des contraintes parti- culièrement lourdes, puisque ce sont des objets de très petites dimensions (28 mm pour le plus grand module). Leur champ est circulaire et, pour que la légendes oit immédiatementd échiffrable,i l faut qu'elle soit gravéeà l'envers sur un coin en bronze, alliage dont chacunc onnaît la dureté. Comment ces prouesses techniques pouvaient-elles être réalisées? En l'absence totale de textes et devant l'indigence des vestiges archéologiques, nous en sommes réduits aux hypothèses. Deux grandes explications sont avancées : bien qu'aucune loupe n'ait été retrouvée pour cette époque, cet instrument optique aurait été utilisé ; pour d autres personnes, les graveurs choisis pour ces ouvres délicatesé taienta tteints d'une forte myopie, qui leur permettait un travail de haute précision. Les lacunes de nos connaissances en ce domaine sont telles qu il n est pas possible de trancher. La vérité relève peut-être d'une troisième explication que nous igno- rons. Nous ne pouvons, en tous cas, que saluer les exploits de ces artistes. A vrai dire, la qualité de réalisation de cette gravure est très inégale, comme on pouvait s'y attendre. Elle varie énormémentd 'un peuple à l'autre et mêmed 'un graveur à l'autre. Il arrive que, dans une même série monétaire, on trouve des mots bien lisibles et d'autres qui relèvent d'une fantaisie évidente. Certains artistes savaient probablement lire et écrire, mais pour un « lettre », combien y avait-il d'illettrés ? Pour la plupart de ces hommes, l'écriture devait se réduire à du dessin, d'où les nombreux oublis ou erreurs que l'on peut relever. Sur un certain nombre de séries monétaires, on constate que les techniques utilisées dans le domaine de l'épigraphie lapidaire étaient appliquées, puisque nous avons des lettres bouletées et il arrive que les points gravésd ans le coin pour déterminerl e tracéd es lettres soient mal reliés ou pas reliés du tout, ce qui donne des lectures aberrantes. C'est ainsi que la lettre E peut être représentée par li, les hastes hori- INTRODUCTION zontales n'étant pas tracées ou par : (c'est le cas du bronze rème LT, XXXII, 8040, à légende REMO/REMO), parce que les points ont été gravés sur la haste verticale. PLACE ET DISPOSITION DES INSCRIPTIONS SUR LES MONNAIES L'étroitesse du champ monétaire est une dure réalité avec laquelle les graveurs devaient compter. Force est cependant d'admettre qu'ils ont, en ce domaine, comme dans celui de l 'ornementation déployé des trésors d'ingéniosité pour donner libre cours à leur fantaisie. 11 n'existe probablement pas de numé- raires qui offrent plus de variété dans la place et la présentation des inscriptions, que l'on trouve tantôt au droit, tantôt au revers, parfois sur les deux faces. Il existe aussi des séries monétaires qui sont tantôt epi- graphes (légende CAS par exemple, LT, XII, 3761, 3764 et 3767), tantôt anépigraphes, comme s'il était indifférent qu'un mot figure ou non sur une pièce. Curieuse conception de la part des autorités monétaires ! Trois grands types de disposition des légendes sont observés : . La disposition horizontale a) à l'exergue : LT, XXXI, 7687-R/ROVECA b) au-dessus du type : LT, XXX, 7490-R/KOIIAKA. . La disposition verticale a) sur une ligne : cas le plus fréquent b) sur deux lignes : sur certaines monnaies du Languedoc : LT, VI, 2355. . La disposition circulaire, suivant la forme du champ monétaire a) la légende suit le contour de la monnaie entière : LT, XXVIII, 7156, 7159, 7166 b) elle correspond à une partie seulement du champ : VERCINGETORIXS, LT, XII, 3774. Quand les deux faces sont épigraphes, la légende peut présenter la même disposition au droit et au revers, elle peut aussi revêtir des formes différentes. C'est le cas du monnayage à légende TVRONOS/TRICCOS (LT, XXVII, 6995-6993). Au droit, l'inscription est circulaire devant la face ; au revers, elle se trouve à l'exergue. . Certains mots sont inscrits sur deux niveaux, parfois trois. Des potins lingons très répandus dans l'est de la Gaule (LT, XXXIII, 8319) portent la légende OYINÀIA,s ur les meilleurs exemplaires. Elle est tantôt scindéee n deux : OYIN et AIA, tantôt en trois : 0, YIN et MA. . À l'intérieurd 'une même série monétaire, l'inscription peut occuper des emplacements différents. Lac omplexité de ces dispositions est matérialiséev isuellement parh uit schémasq ui indiquent les dit- férentes possibilités pour les inscriptions circulaires. Ces schémas ont étéé tablis par Paul-Marie Duval. SCHÉMASD ES INSCRIPTIONS( fig. l) l - Normale centripète : voir égalementV I. II - Normale centrifuge : voir égalementV II. Variantes : . lettres en ligne verticale, à droite ou à gauched e l'image, exceptionnellementd ansu n car- touche ; . en une ou deux lignes horizontales au-dessous de l'image (c'est-à-dire « à l'exergue ») et, sur de rares exemplaires, dans un ou deux cartouches disposést antôt verticalement, tantôt horizontalement. III - Normale centripète et centrifuge : c'est la meilleure disposition pour la lecture, adoptéep our lap lupart des monnayages modernes ; on lit toute la légendec omme on regarde l'image, sans avoir à déplacerl a monnaie. Parfois,l es deuxé lémentss ont surd es lignes droites, éventuel- lement parallèles. IV - Inversée centripète : la légende a étég ravée, par erreur, à l'endroit sur le coin, elle se présente à nous en lecture retrograde. Variante : en ligne horizontale, à l'exergue ; les lettres se présentent alors deux fois inversées, latéralement et verticalement. 10 LES LEGENDESM ONÉTAIRES IV VI VII VIII Fig. l. Schémas des inscriptions. V - Inversée centhfuge : même erreur qu'en IV. VI - Discontinue centripète : les segments de mots, disposés à la suite, sont de longueur variable, rarement égaux, comme ils sont représentés ici. VII - Discontinue centrifuge : même observation qu'en VI. VIII - Démembrée, centrifuge et centripète. Les segments de mots, centripètes et centrifuges, sont disposéss ans ordre, non suivis, à travers le champ, dans les vides laissésp ar l'image (quand celle-ci est abstraite, les lettres paraissent faire corps avec elle). Les lettres, centripètes au- dessus du centre de la pièce, sont centrifuges au-dessous. Variante : légende horizentale à l'exergue, à l'exception de la dernièrel ettre, isolée.

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