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Les insertions lyriques dans les romans en vers du XIIIe siècle PDF

692 Pages·2007·5.031 MB·French
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UNIVERSITE DE LIMOGES Ecole Doctorale des Sciences de l’Homme et de la Société n°375 Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS) THESE Pour le DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE LIMOGES Sciences du langage Présentée et soutenue par François LAURENT le 19 novembre 2007 Les insertions lyriques dans les romans en vers du XIIIe siècle Thèse dirigée par Jacques Fontanille Jury : M. Jacques Fontanille, Université de Limoges, directeur M. Gérard Gonfroy, Université de Limoges, co-directeur Mme Joëlle Ducos, Université de Paris IV, rapporteur M. François Rastier, CNRS, Paris X-Nanterre, rapporteur M. Donald Maddox, University of Massachusetts volume I : ETUDE 1 2 UNIVERSITE DE LIMOGES Ecole Doctorale des Sciences de l’Homme et de la Société n°375 Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS) THESE Pour le DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE LIMOGES Sciences du langage Présentée et soutenue par François LAURENT le 19 novembre 2007 Les insertions lyriques dans les romans en vers du XIIIe siècle Thèse dirigée par Jacques Fontanille Jury : M. Jacques Fontanille, Université de Limoges, directeur M. Gérard Gonfroy, Université de Limoges, co-directeur Mme Joëlle Ducos, Université de Paris IV, rapporteur M. François Rastier, CNRS, Paris X-Nanterre, rapporteur M. Donald Maddox, University of Massachusetts volume I : ETUDE 3 REMERCIEMENTS Il ne m’a pas fallu attendre le moment de rédiger ces remerciements pour me rendre compte à quel point j’avais été conseillé, entouré, encouragé, soutenu dans les moments les plus difficiles de ce travail. Les progrès et avancées que j’ai pu accomplir, je les dois, pour une grande part, à des interventions extérieures dont il m’est un agréable devoir de saluer les auteurs. Je souhaite exprimer ma plus vive gratitude à Gérard Gonfroy et Jacques Fontanille, tous deux professeurs à la Faculté des Lettres de Limoges, dont la disponibilité sans faille, la patiente indulgence devant mes questions béotiennes, la bienveillance qu’ils me témoignèrent auront permis de me donner le souffle nécessaire pour achever ces recherches de longue haleine, et plusieurs fois engagées sur une mauvaise pente. Puissent-ils tous deux recevoir ici le témoignage de reconnaissance d’un ancien élève qui conservera un souvenir indéfectible de ses rencontres avec ces professeurs admirés pour leur rigueur scientifique et leurs qualités humaines. Cette thèse ne serait sans doute pas encore terminée, si je n’avais bénéficié de l’aide généreuse de François Rastier, Directeur de recherche au CNRS, qui accepta de lire le travail inabouti et imparfait d’un énième doctorant venu le requérir pour des problèmes méthodologiques. Joignant la méthode à la pratique, il sut actualiser, à l’égard d’un thésard qu’il ne connaissait nullement, les sèmes les plus positifs du mot « travail », pour la beauté du geste, au service de la recherche. Je ne saurais trop lui exprimer ma gratitude. Je souhaite également remercier Olivier Deschanels, Responsable des Solutions et Applications 4D au sein du département engineering de 4D SAS, pour son engagement dans la conception de ma base de données informatiques, notre base devrais-je dire, voire la sienne, tant le résultat final, grâce à son talent, son apport technique et ses idées lumineuses, est loin, à présent, de la version que je lui ai présentée initialement. Je suis également redevable à mes deux lecteurs et amis, Laurent Bonilla, journaliste au Populaire du Centre, et Nicole Billot, professeur à la Faculté des 4 Lettres de Limoges, d’avoir accepté la redoutable tâche de traquer les innombrables coquilles orthographiques ou grammaticales et autres parasites typographiques camouflés dans ces pages. Pour leurs encouragements et les moments de distraction, je tiens aussi à exprimer toute mon amitié à Nicolas Couégnas et Gervais Morin, tous deux Professeurs à la Faculté des Lettres de Limoges, ainsi qu’à Marc Monjou, doctorant en Sciences du Langage, futur auteur célèbre d’une thèse de tout premier plan ! Je souhaite aussi dire le plaisir que j’ai eu à travailler avec le Centre de Recherches Sémiotiques de Limoges et son Directeur, Jean-François Bordron. Que soient également remerciés mes étudiants pour s’être montrés compréhensifs vis-à-vis des « baisses de régime » et des troubles de l’humeur que me causèrent parfois de persistantes incertitudes liées à cinq années de recherches ressemblant plus à des zigzags qu’à une ligne droite. Enfin, sortant du cadre universitaire, je veux remercier mes amis de Saint Léonard de Noblat, mes chers miaulétous, qui, à leur manière, ont contribué à ma formation, mes parents, qui ont toujours su encourager mes passions, des plus futiles aux plus sérieuses, mes frères, même s’ils ne liront certainement pas ces remerciements (encore moins ce qui suit), et mes macs, toujours fidèles au poste. 5 Mais or vous voeil dire com Li philosophes, qui s’entente Metoit mout es les choses soutilles, I ot mises . IIII. Chevilles Que par nigreamance avoit faites Et si soutivement entraites Que, se ne fust par aventure, Nus hom n’i conneüst jointure. (Je veux à présent vous dire comment les savants, qui mettent leur réflexion au service des choses subtiles, y avaient placé trois chevilles qu’ils avaient conçues par magie et si habilement fichées que personne n’aurait pu, si ce n’est par le plus grand des hasards, y voir de jointure.) Girart d’Amiens. Meliacin ou le Cheval de Fust, v. 604-12. 6 INTRODUCTION 7 1 INTRODUCTION Au milieu du concert de voix souvent anonymes de la communauté poétique médiévale, rares sont les innovations originales qui parviennent à s’affranchir d’un substrat littéraire commun. L’insertion de pièces lyriques dans un texte narratif compte parmi ces inventions dont l’origine remonte, hors de toute tradition préexistante1, à une réflexion individuelle sur l’écriture : dans le premier tiers du XIIIe siècle, le Roman de la Rose (renommé par les éditeurs modernes de Guillaume de Dole) attribué à un certain Jean Renart, réunit pour la première fois, semble-t-il, des poésies lyriques empruntées à d’autres poètes. De surcroît, l’auteur, conscient de trouver un procédé littéraire inédit, livre en prologue la réflexion critique d’un écrivain réfléchissant sur son propre travail. Ainsi Renart justifie-t-il, en une comparaison célèbre, l’interpolation de strophes lyriques en mettant en avant leur rôle esthétique : comme la teinture qui imprègne les habits, les chansons embellissent le roman. Ces vers narratifs « teintés » de vers lyriques connaîtront un succès tel que de nombreux imitateurs reprendront le procédé en le transformant et en l’adaptant à leur matière tout au long des XIIIe, XIVe et XVe siècles. La formule « insertion lyrique » désigne donc l’intercalation en contexte narratif d’une chanson citée intégralement ou partiellement, attribuée à l’auteur du roman ou à un autre poète, les principaux genres étant susceptibles de servir de farcitures. 1 Convenons cependant avec Rita Lejeune que l’« on peut déceler dans certaines œuvres antérieures à Guillaume de Dole, l’idée, bien vague encore, d’animer l’intérêt du récit par la mention de pièces étrangères : il s’agit des romans qui faisaient allusion, ça et là, à des lais ou à des chansons de geste que venaient débiter, devant une assemblée choisie, des ménestrels ou des harpeurs ». L’auteur illustre par la suite cette affirmation en citant quelques passages du Tristan de Thomas et de Galeran de Bretagne, mais ajoute aussitôt : « après ces ébauches maladroites, la formule du Guillaume de Dole constitue une véritable et très importante innovation. Jean Renart, le premier, a eu l’idée de faire un système de ce qui n’était qu’un incident […] ». Rita Lejeune-Dehousse. L’Oeuvre de Jean Renart. p.145- 150. 8 1.1 ETAT DE LA QUESTION Simó Meritxell, auteur d’un ouvrage consacré aux insertions dans les romans en vers du XIIIe siècle, a récemment dressé un compte rendu minutieux du travail effectué par la recherche sur le sujet1. Afin de ne pas avoir à reformuler un historique parfaitement maîtrisé, nous nous contenterons de dégager succinctement les grandes tendances de ce panorama de la critique. Un seul ouvrage traite du problème à partir d’un corpus tendant à être exhaustif : 2 The song in the story , de Maureen Boulton, étend, en effet, ses recherches à la totalité des oeuvres farcies du Moyen Age (composées entre 1200 et 1405) afin d’établir une typologie des différentes fonctions littéraires des insertions lyriques dans la trame narrative. Si elle permet de recenser la totalité des insertions lyriques en fonction de leur rôle général, la méthode classificatrice adoptée s’impose des limites difficilement franchissables : Boulton exclut de facto de son champ d’analyse le mode opératoire des pièces lyriques d’un point de vue technique et dresse une typologie selon des critères très généraux. Certaines insertions sont considérées commes des monologues, d’autres comme des chansons descriptives, d’autres encore comme des messagères des acteurs de l’énoncé, etc. Sont ainsi attribuées différentes fonctions aux poèmes insérés, mais les problèmes textuels précis que posent les multiples va-et-vient entre le lyrique et le narratif sont presque toujours éludés. Nous ne remettons pas en cause le mérite d’une étude qui suppose des travaux de recherche gigantesques – soixante-douze textes sont examinés – simplement, nos points de vue critiques divergent : il ne sera pas question ici de regrouper des insertions dans différents chapitres les subsumant. Nous retiendrons surtout les échanges multiples qui s’opèrent entre la pièce lyrique et le récit. D’autres médiévistes ont choisi cependant de limiter le corpus en vue de proposer une explication sans doute plus précise et plus complète du procédé, Simó Meritxell, évoqué supra, et Anne Ladd. Les deux auteurs ont en commun de restreindre 1 Meritxell Simó. La Arquitectura del roman courtois. p. 15-22. 2 Maureen Boulton. The Song in the Story. 9 leur étude aux romans du XIIIe siècle. En choisissant d’analyser treize textes pourvus d’insertions1, l’objectif initial de Ladd, qui se donne pour tâche d’examiner les mécanismes textuels favorisant l’intégration de la pièce citée, est sans doute dans le fond comparable au nôtre. Cependant, l’hétérogénéité du corpus, même restreint, se heurte à sa volonté affichée de théoriser le procédé comme semble par ailleurs l’indiquer la composition d’ensemble de son analyse fondée sur des critères davantage chronologiques que déductifs : la première partie regroupe les insertions de la Rose et de la Violette ; la seconde, des textes narratifs qui intègrent un nombre élevé de refrains ; la troisième, des textes qui en incorporent un nombre réduit ; la quatrième, enfin, traite exclusivement du Roman du Châtelain de Coucy. Bien que son ouvrage s’efforce d’étudier les insertions à partir d’une triple répartition de leur fonction dans le texte, « rhetorical emphasis », « emotion », et « influence on the plot », sa méthodologie, ne reposant pas sur des bases scientifiques éprouvées, dessert une analyse dont le degré de généralité ne nous satisfait pas. Par ailleurs, son projet de retrouver les intentions de l’auteur la met parfois, à nos yeux, dans une position inconfortable. Cela l’amène par exemple à regrouper quantité d’insertions qui n’auraient aucun rapport avec l’intrigue dans une catégorie censée faire état d’un usage « ironique » du procédé qui manifesterait un décalage entre le roman et les poèmes inclus. Or, comme nous le montrerons plus tard, quand bien même les liens attachant les pièces lyriques à la narration apparaissent parfois ténus, nous ne pensons pas qu’il faille considérer ces textes hybrides comme une addition de séquences autonomes. Le chant, ne serait-ce que parce qu’il est là, c’est-à-dire recontextualisé, change notre appréhension de la textualité, indépendamment des prérogatives du romancier. Simó Meritxell a choisi quant à lui de réduire davantage le corpus. Son étude se compose ainsi de cinq romans en vers du XIIIe siècle2 : la Rose, la Violette, le Tounoi de Chauvency, le Roman du cheval de fust ou de Meliacin et le Châtelain de Coucy. S’appuyant sur les travaux de Lucien Dällenbach, notamment sur son Récit spéculaire, 1 Anne Ladd. Lyric Insertions in Thirteenth-Century. 2 Simó, op. cit. 10

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