CONSEIL D’ORIENTATION DES RETRAITES Séance plénière du 11 avril 2012 à 9h30 « Parcours de vie, activité professionnelle et retraite » Document N°IV-6 Document de travail, n’engage pas le Conseil Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 Michel Amar, Adeline Baudrey, Corinne Prost Emploi et salaires – édition 2011 – INSEE 1 2 Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 Michel Amar,AdelineBaudrey,CorinneProst* Sur la période 1990-2008, l’emploi s’accroît de 13%, progression tirée par celle de l’emploisalarié,privécommepublic.Labaissedesnon-salariésdel’agriculture(–55%) etdessalariésdel’industrie(–22%)estplusquecompenséeparlescréationsd’emplois salariés de certains services marchands (+ 65%) dont ceux auprès des particuliers- employeurs ou de la fonction publique territoriale (+ 56%). Ces évolutions se sont traduitesparunecroissancedupoidsdesemploislesplusqualifiésmaisaussideceluides employés non qualifiés. Cette croissance de l’emploi a permis une augmentation de 3pointsdutauxd’emploides15-64ans.Cettehausseaavanttoutprofitéauxfemmes.A contrario,letauxd’emploidesplusjeunes,les15-24ans,s’estréduit,reflétantlahaussede leurscolarisation. Cetteévolutions’estaccompagnéedanslesannées1990d’unecrois- sancedupoidsdesemploistemporairesetdutempspartiel. Sur la période 1990-2008, la croissance des salaires nets moyens, +0,5% en moyenne annuelleeteneurosconstants,estavanttoutportéeparl’augmentationdelaqualification dutravail.Lessalairesnetsmoyensdescadresetdesouvriersprogressentaucoursdecette période, alors que ceux des employés et des professions intermédiaires sont stables. En termes d’inégalités salariales, le constat est quelque peu différent. Ainsi, en termes de salairesofferts,l’écartrelatifentrele1eretle9edécileseréduitde1990à2008,notamment sous l’effet du dynamisme du Smic pour la période 1995-2005, tandis que le poids des salairesdudernierdéciles’accroît. Fin2008,laFrancecompte26,8millionsdepersonnesenemploi,salariésetnon-salariés, dont26,2pourlaseulemétropole(encadré1).En18anslapopulationdesactifsoccupésde Francemétropolitaineacrûdeplusde13%(figure1).Cemouvementrésulted’unepartdela croissanceencorevivedel’emploisalarié(+17%)etd’autrepartdelabaissedeseffectifsdes non-salariés(exploitantsagricoles,entrepreneursindividuelsetprofessionslibérales)surla période1990-2008(–21%). 1. Évolution de l’emploi salarié indicebase100en1990 et non salarié 130 Salariésdusecteurpublic 110 Totalsalariés Salariésdusecteurprivé 90 Non-salariés 70 Champ : France métropolitaine. Source : Insee, estimations d’emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008p *MichelAmar,AdelineBaudrey,CorinneProst,Insee. Vue d’ensemble - Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 19 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs En fin de période, arrêt du recul de l’emploi non salarié Lereplidel’emploidesnon-salariés,résulteessentiellementdelapoursuitedelaréduc- tion,àunrythmesoutenu,dunombredesexploitantsagricoles(–56%).Ilscontribuentàprès de80%delabaissedesemploisd’indépendantsaucoursdelapériode.Danslaconstruction, silenombredepetitsentrepreneursadécrude1990à1998(–31%),depuis,enphaseavecla reprisedel’activitédecesecteur,ilestrepartiàlahausse(+33%).Dansletertiaire,aurecul del’emploidedébutdepériode(–13%d’emploissur1990-2000)plutôtliéauxdifficultésdu petit commerce, a succédé une embellie (+ 10% sur les 8 années suivantes) grâce au dynamismedesservices.Autotal,aprèsunelonguepériodedebaisse,l’emploinonsalarié redevientdynamiquedepuis2003(+5%),lacroissancedanslesservicescompensantlerecul del’emploiagricole.Ilreprésente8%desactifsoccupésen2008. Essor de l’emploi salarié dans les services marchands L’emploisalariémarchandnonagricole,quireprésenteunpeumoinsde80%del’emploi salarié s’accroît de 15% de 1990 à 2008 tout en fluctuant selon les cycles conjoncturels (figure2).Endébutdepériode,aveclacrisedesannées1991-1993,ildiminuede3,1%. Viennent ensuite huit ans (1993-2001) de création continue d’emplois au rythme annuel moyende1,9%,puis,enlienavecl’activité,lacroissancedel’emploiralentitdès2001.En 2003,l’emploidiminuelégèrement,puisreprendmodérémentde2004à2007(+0,8%par an),pourreculerdenouveauen2008.Cettecroissanceglobaledel’emploiprivérésulte d’uneréductiondeplusde22 %del’emploiindustrielcompenséeparuneaugmentation de 9 % de celui de la construction et surtout de 38 % de celui du tertiaire marchand. Cettecroissancedutertiaireestparticulièrementtiréepar4 grandssecteursdesservices (hôtellerie-restauration,informationetcommunication,servicesauxentreprisesetautres services incluant les particuliers-employeurs) dont l’emploi total progresse de 65%. L’emploidessalariésdesparticuliers-employeurs(encadré2)aparticulièrementprofitédes mesuressuccessivesquiontconduitàabaisserfortementlecoûtdesservicesàlapersonne. Danslesautressecteursdutertiaire(commerce,transports,activitésimmobilièresetfinan- cières)ladynamiquedel’emploiestnettementplusmodeste(+17%pourl’ensembledeces secteurs). 2.Évolutiondel’emploisalariémarchand indicebase100en1990 par secteur d’activité 180 Tertiaireservices 140 Autretertiaire Totalmarchand 100 Construction Champ:Francemétropolitaine,secteurmarchandhorsagricultureet Industrie administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. 60 Lecture: de 1990 à 2008 l’emploi salarié marchand augmente de 15 %. Source : Insee, estimations d’emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 20062008p 20 Emploi et salaires, édition 2011 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:46 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Un emploi public local particulièrement dynamique Lacroissancedel’emploipublic1estaussimarquéesurlapériode1990-2008(+21%) (figure 3). Cette croissance est avant tout tirée par l’emploi territorial (+ 56%) et dansune moindremesureparlesecteurhospitalier(+24%).Laforteévolutiondel’emploiterritorial résulte d’une part du développement de services (petite enfance, cantine scolaire, culture, policemunicipale,…)etd’autrepart,destransfertsd’emploidelafonctionpubliqued’État verslafonctionpubliqueterritorialeinduitsdesloisdedécentralisation(notammentd’envi- ron100000emploisde2006à2008).Pourcequiconcernelafonctionpubliqued’État,l’évo- lutionde+4%surlapérioderésulted’abordd’unecroissancede10,7%surles15premières annéessuivied’unebaissede6%pourles3dernièresannées. 3. Évolution de l’emploi dans la fonction indicebase100en1990 160 publique Fonctionpubliqueterritoriale 140 Fonctionpubliquehospitalière Champ:Francemétropolitaine,emploienéquivalent-tempspleinau 31 décembre. 120 Ensemble des3fonctionspubliques Note:lechampcouvert(unpeumoinsde5millionsd’emploisenéquivalent- temps au 31 décembre) ici est plus réduit que celui de la branche «Admi- nistration» des estimations d’emplois. Mais les deux séries connaissent Fonctionpubliqued’État des évolutions similaires sur longue période 100 Source : DGAFP. 199019921994199619982000200220042005200620072008 Vivecroissancedel’emploidescadresmaisaussidesemployésnonqualifiés Cesévolutionsdifférenciéesontinfluésurlastructuredesemploispargrandescatégories socioprofessionnelles(figure4).Surlapériode1990-2008,dufaitdesonrecul,lepoidsde l’emploinonsalariédansl’emploitotals’estréduitde5points,3pointspourlesagriculteurset 2pointspourlesartisansetcommerçants.Suiteaureculdel’emploiindustriel,lapartdesouvriers s’est réduite de plus de 4points, mais cela affecte essentiellement les non-qualifiés (repli de 3,6pointspourcesdernierscontreseulement0,6pourlesouvriersqualifiés).Avecledéveloppe- mentdesemploisdusecteurtertiaireetparticulièrementdanslesservices,lapartdesemployés s’accroîtdeprèsde3points.Mais,aucontrairedecequel’onobservedansl’industrie,celane profitequ’auxmoinsqualifiés(+2,9pointspourlesnon-qualifiéset–0,2pourlesqualifiés). 4. Répartition de la population active occupée par grandes catégories socioprofessionnelles 100% Ouvriersnonqualifiés Employésnonqualifiés Ouvriersqualifiés Employésqualifiés 50% Professionsintermédiaires Cadresetprofessionsintellectuellessupérieures Artisans,commerçantsetchefsd'entreprises Agriculteursexploitants Champ : France métropolitaine. 0% Source : Insee. 1990 1995 2000 2005 2008 1.Oncommenteicil’évolutiondesemploisrelevantuniquementd’employeurspublics(État,collectivitésterritoriales, hôpitauxpublics),quelquesoitlesecteurd’activitécouvert,soitenviron5millionsdepersonnes.Dansleparagraphe précédent(figure1),onévoquel’emploisalariédécomposéensecteurprivéetsecteurpublic.Souscettedernièrerubrique, ontrouvelessecteursrelevantprincipalementdusecteurpublic(Administrationpublique,enseignement,santéhumaineet actionsociale)maisquipeuventcomprendredesemploisdusecteurprivé,soit7,5millionsd’emplois.Surlapériode 1990-2008 ces deux populations ont connu des taux de croissance proches (respectivement + 21 % et + 20 %). Vue d’ensemble - Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 21 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:46 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Autotal,lapartdel’emploinonqualifién’abaisséquede0,7point:labaissedupoidsdes ouvriersnonqualifiés,quisontàprèsde70%masculinsetsouventjeunes,estcompenséepar l’accroissementdesemploisnonqualifiésquisontàprèsde80%occupéspardesfemmes. Si l’emploi non qualifié résiste, la part des emplois les plus qualifiés continue de s’accroîtresensiblement:prèsde9pointsen18ansavec+3pointspourlesprofessionsinter- médiairesetsurtout+5,6pointspourlescadres. Cettecroissancedesemploislesplusqualifiésaétépermiseparl’arrivéedegénérations deplusenplusdiplômées.En1990,16%desactifsoccupésétaienttitulairesd’undiplôme supérieuraubaccalauréat.En2008,cetteproportionaquasimentdoublé(31%).Néanmoins, prèsd’unquartdesactifsoccupés(24%)n’ont,aumieux,quelebrevetdescollèges,cette proportionatteignant36%parmilesplusde50ans. L’emploi féminin continue de croître Lahaussedel’emploi,de13%entre1990et2008,estlégèrementplusrapidequecelle delapopulationenâgedetravailler.Ainsi,letauxd’emploides15-64ans,toutenfluctuanten fonction des cycles économiques, est passé de 62% à 65% au cours de la période. Cette hausserecouvredeuxphénomènesdistinctsselonlesgenres:unenettehaussedel’emploi desfemmesetunelégèrebaissedeceluideshommes. Surlapériodeconsidérée,letauxd’emploideshommesmontreeffectivementunelégère tendanceàlabaisse.Ils’établitendébutdepériodeà72%puisfluctueconjoncturellemententre 68%et70%.Cefléchissementestprincipalementdûàunebaissedutauxd’emploidesplus jeunes,les15-24ans,reflétantlahaussedelascolarisation.Jusqu’en1995,lestauxdescolarisa- tionsesontainsinettementaccrus,pourensuitereculerlégèrementetsestabiliseràpartirde 2000.Letauxd’emploides15-24ans,partantd’unniveaude39%en1990,aparconséquent perdu10pointsen7anspourensuitefluctuerconjoncturellemententre28%et32%. Le taux d’emploi des jeunes filles suit le même profil, en partant de 31% en 1990 (figure5).Toutefois,ilremonteplussensiblementàlafindes1990,conduisantfinalementà untauxde26%en2008.Letauxd’emploidesautrestranchesd’âge,enrevanche,reflètela forteprogressiondel’activitédesfemmes,quis’estpoursuivietoutaulongdelapériode.Le tauxd’emploidesfemmesde25à49ansestainsipasséde69%à77%,restanttoutdemême inférieurautauxd’emploideshommesdumêmeâge,quis’élèveen2008à90%.Parallèle- ment,l’emploidesfemmesplusâgées,de50à64ans,s’estégalementaccru,passantde38% à 52%. Au final, malgré la hausse de leur durée de scolarisation sur la période, le taux d’emploiglobaldesfemmesenâgedetravaillerestpasséde53%à60%. 5.Tauxd’emploidesfemmesselon en% 90 différentestranchesd’âge Femmesde25à49ans 60 Femmesde50à64ans 30 Femmesde15à24ans Champ:Francemétropolitaine,populationdesménages,personnesde15ans ou plus (âge au 31 décembre) ayant un emploi. 0 Source : Insee, enquêtes Emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 22 Emploi et salaires, édition 2011 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:46 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Les emplois temporaires marquent le pas Lesemploissalariéscontinuentdeprogresser,audétrimentdunon-salariat(cf.supra); cettetendancelonguedesalarisationsembletoutefoiss’interrompresurlafindelapériode. Auseindesemploissalariés, lesemploistemporairespoursuivent danslesannées1990la hausseinitiéeaumilieudesannées1980,parallèmentàunediminutionprogressivedelapart desemploisencontratàduréeindéterminée(CDI).L’année2000marqueuntournant:les pourcentagesdecontratsàduréedéterminée(CDD)etd’intérimairessestabilisentparlasuite autour de, respectivement, 9% et 2% des emplois salariés (figure6). Seul l’apprentissage poursuitsatendanceàlahausseetreprésente1,5%del’emploisalariéen2008.Puisquece sont des contrats courts, les CDD restent largement majoritaires dans les mouvements de main-d’œuvre.En2008,prèsde70%desentréesdanslesétablissementsde10salariésou plussefontainsisurunCDDplutôtqu’unCDI. 6. Part des formes particulières d’emploi moyenneannuelleen% 15 dans l’emploi salarié Contratsàduréedéterminée etcontratssaisonniers(publicetprivé) 10 5 Intérimaires Champ:Francemétropolitaine,populationdesménages,personnesde15ans Apprentis ou plus (âge au 31 décembre) ayant un emploi. 0 Source : Insee, enquêtes Emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 LesCDDrestentdesemploismajoritairementféminins.Ilsseféminisentencoreplussurla période:56%desCDDsontoccupéspardesfemmesen1990,contre62%en2008.L’intérim, quant à lui, est plus majoritairement masculin, sans changement notable sur la période : environ70%desintérimairessontdeshommes. Ces clivages selon le sexe reflètent pour beaucoup ceux qui existent entre les secteurs d’activité utilisateurs de ces différentes formes particulières d’emploi. L’intérim est ainsi principalementutiliséparlesentreprisesdel’industrieetdubâtiment;lesmétiersconcernés sontdesmétiersd’ouvriersoudesmétierspeuqualifiésdubâtiment,métiershistoriquement trèsmasculins.LesCDD,àl’inverse,sontplusfréquentsdanslecommerceetlesservices,et sontmajoritairementutiliséssurdespostesd’employéspeuqualifiés,métierstrèsféminisés. Faceàlastabilitédutauxderecoursàl’intérimdessecteurstraditionnels-industrie,trans- portsetconstruction-onpeutobserverdanscertainesrégionsquelesentreprisesdetravail temporaire cherchent à s’étendre à d’autres secteurs comme les services, par exemple en Île-de-France. Les emplois intérimaires se diffusent alors vers de nouvelles catégories de personnes,notammentplusâgées;ilsbénéficientparexempled’uncertainattraitauprèsde seniorscherchantàcumuleremploietretraite.Néanmoins,onn’observepas,auniveaunatio- nal,d’évolutionsnotablesdestauxderecoursparsecteurd’activité.Lescaractéristiquesdes intérimairessemodifienttrèslégèrement:ilsneseféminisentpasmaissontlégèrementplus âgés.Lepourcentaged’intérimairesdeplusde50ansaugmenteainside5%à10%entre 2000et2008,alorsqu’ilétaitrestéstabledanslesannées1990. Traditionnellement,lesemploistemporairessonttrèsprésentschezlesjeunes.Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Les jeunes diplômés, arrivant sur un marché du travail tendu, n’ont pas toujours le choix, et doivent commencer par des contrats temporaires de façonàobtenirunepremièreexpériencedumarchédutravail,quiestsouventdemandéepour Vue d’ensemble - Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 23 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:46 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs obtenirunpostesurcontratàduréeindéterminée.Symétriquement,certainesentreprisesutili- sentdescontratstemporairescommeformedepérioded’essai,defaçonàtesterlescandidats avant de leur proposer des CDI. Enfin, certains contrats temporaires subventionnés, dits contratsaidés, ciblent précisément lesjeunes. Finalement, parmi lespersonnesenemploi, sortiesdusystèmescolairedepuis1à4ans,lapartdecellesenemploitemporaires’élèveà 30%enmoyennesurlapériode(figure7).Pourlespersonnessortiesdepuis5à10ansde formationinitiale,cetauxestplusfaible,autourde14%danslesannées2000.Enfin,moins de7%despersonnesenemploidiplôméesdepuis11ansouplusontuncontrattemporaire. Pourautant,onobservelàaussiunlégerdéportdesemploistemporairesverslessalariésles plusanciens.Alorsquelespartsdesemploistemporairesontbaissépuissesontstabilisées entre2000et2008pourlesplusjeunes,ellesontcontinuéàprogresserpourlespersonnes sortiesdusystèmescolairedepuisplusde10ans. 7. Part des emplois à durée limitée dans en% 40 l’emploi après la fin des études Sortisdepuis1à4ansdeformationinitiale 30 20 Sortisdepuis5à10ansdeformationinitiale Champ:Francemétropolitaine,actifsoccupés(horsmilitairesducontingent) sortis de formation initiale. Lecture:en2008,lapartdesemploisàduréelimitéeparmilespersonnes 10 Sortisdepuis11ansouplusdeformationinitiale occupantunemploietsortiesdepuis1à4ansdeformationinitialeestde29%. Note:changementdesérie:enquêteEmploiannuellejusqu’en2002, enquête Emploi en continu à partir de 2003. 0 Source : Insee, enquêtes Emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2003 2005 2007 Ce«vieillissement»despersonnesenemploitemporairen’estpassimpleàinterpréter.Il peutrefléterdeuxphénomènesdifférents.D’uncôté,lemarchédutravailpeutavoirconnu uneflexibilisationcroissante,conduisantàdavantagederupturesdeCDIqu’avant;quelle quesoitleurancienneté,deplusenplusdepersonnesauchômagesetrouventalorsconduites à prendre des emplois temporaires, ce qui accroît l’âge moyen des personnes qui ont une forme particulière d’emploi. D’un autre côté, le phénomène pourrait s’expliquer par une dualisation, au niveau individuel, du marché du travail : la hausse progressive des taux d’emploistemporairesdanslesannées1980puis1990ad’abordconcernédesjeunes,qui, pour certains, n’ont pas réussi à obtenir un CDI. Ceux-ci sont alors durablement obligés d’accepter des emplois temporaires ; le vieillissement naturel de ces salariés conduirait là aussiàaugmenterl’âgemoyendesCDDetdesintérimaires.Cettedualisations’observedefait dansl’intérim,oùcertainsintérimairesgravitentquasicontinûmentdanslasphèredel’inté- rim.Cettesituationn’estd’ailleurspasforcémentcontrainte;certainssalariéschoisissentles emploistemporaires,quioffrentdesrémunérationsparfoisplusimportantesqu’unCDI.Les «permanents»del’intérimsontenmoyenneplusqualifiésetsontdansunesituationspéci- fiquevis-à-visdel’entreprisedetravailtemporaire;ilspeuventalorsnégocierleurssalaireset leursconditionsdetravail. Ilfautrappelerquesilespersonnelstemporairesn’accèdentpasaubénéficedesprimes d’ancienneté,ilsobtiennentuneprimedeprécaritéégaleà10%dutotaldelarémunération bruteperçuependantladuréeducontrat.Parailleurs,silescongéspayésn’ontpasétépris pendantladuréeducontratoudelamission,uneindemnitécompensatoireestversée. Côté entreprises, les emplois temporaires ont différentes fonctions : servir de périodes d’essaiavantrecrutement;recruterpourdesactivitéssaisonnièresoudesremplacements; servir d’outils de flexibilité face aux fluctuations de l’activité. Sur ce dernier point, si c’est assez clair pour l’intérim, les CDD en revanche sont des outils de flexibilité ambigus. 24 Emploi et salaires, édition 2011 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:46 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs Théoriquement,ilsnesontpasprévuspourcela.Concrètement,l’entrepriseprenduncertain risque ; en cas de rupture du CDD, l’entreprise doit payer l’intégralité de la rémunération prévuepourtouteladuréeducontrat.C’estégalementlecaspourl’intérimsaufquelepayeur est alors l’entreprise de travail temporaire. À l’inverse, le code du travail n’impose pas d’indemnitésdelicenciementpourunerupturedeCDIlorsdesdeuxpremièresannées.Finan- cièrement, pour une entreprise, lesCDI de moinsde deux anssont extrêmement flexibles. Toutefois,ilestpossiblequelarupturedecontrat,pourunCDIpeuancien,posedesdifficultés autresquefinancières:lecoûtmoraletlerisqueentermesderéputationsurlesautressalariés peuventêtrejugésimportants;unefindecontrattemporaireserait,elle,plussimpleàgérer. Lafortehaussedesemploistemporairesdesannées1990semblestoppéedepuis2000.Ilest possiblequeladualisationdumarchédutravailsoitarrivéeàuncertainéquilibre.Lafaçondontcet équilibreestrépartiselonlesdifférentesgénérationsresteàétudier.Onpeutégalementpenserque lesannées2000d’avant crise sont particulières. De 2001à 2007, le marché dutravail est peu dynamiqueetsembles’installerdansunelégèrecroissancesansà-coups.Parailleurs,les35heures apportentuneflexibilitéinterne,vial’annualisationdutempsdetravail,quipermetpeut-êtrede stabiliserlebesoind’outilsdeflexibilité.Les35heuresontégalementfreinélaprogressiondestemps partiels.OrlesentreprisesutilisentparfoislesCDDenlienavecunautreoutildeflexibilité,lestemps partiels.UneforteproportiondeCDD,37%en2008,sontainsiàtempspartiel. La proportion de temps partiel se stabilise également Le temps partiel est parfois également considéré comme une autre forme particulière d’emploi,sil’onfaitl’hypothèsequeleCDIàtempspleinestlanorme.Suiteauxabattements decotisationssocialesmisenplace,letempspartielaconnuuneprogressiontrèsforteaprès 1993 (figure 8). Différentes mesures se sont succédées, visant à donner aux entreprises des possibilitésdeflexibilitéeninterne.Les35heuresontmisunfreinàcessubventionsaccordées auxtempspartielsensupprimantlesabattementsspécifiques.Enoutre,dufaitdel’abaissement deladuréedestempscomplets,certainstempspartielslongsontbasculéentempscomplets. 8.Partdutempspartieldansl’emploi moyenneannuelleen% 40 selon le sexe Femmes 30 20 Ensemble 10 Hommes Champ:Francemétropolitaine,populationdesménages,personnesde15ans ou plus. Note : données de 1990 à 2008 corrigées pour la rupture de série de 2002. 0 Source : Insee, enquêtes Emploi. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Finalement,surlesannées2000,letauxdetempspartielsestabiliseautourde17%.Il s’élèveà30%desfemmesenemploiet6%deshommesenemploi.Lespersonnesàtemps partielsontdonctrèsmajoritairementdesfemmes.Defait,letempspartielestplusfréquent danslecommerceetlesservices,loindevantl’industrie(commelesCDD)etilconcerneplus souventdesemployéesetdesprofessionsintermédiaires. Mêmesi82%destempspartielssontféminins,ilnes’agitpasuniquementd’unphéno- mèneliéàlahaussedel’activitéféminineetàlaconciliationentreviefamilialeetvieprofes- sionnelle.L’exempletypique,correspondantàunbesoinpersonneletfamilialdediminuerla Vue d’ensemble - Les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990 25 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:47 Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique Composite 150 lpp 45 degrØs duréetravaillée,estceluidefemmestravaillantenCDIàtempscompletquiontobtenu,àleur demande,untempspartiel.Lesentreprisespeuventtoutefoiselles-mêmesêtreàl’originede tempspartiels.Eneffet,lestempspartielscourtssontunesourcedeflexibilité.C’estunmoyen pourlesentreprisesdeflexibilisersanscoûtletempsdetravailpuisquelesheuressupplémen- taires,appeléesheurescomplémentairesdanslecasd’untempspartieltantqu’ellesnedépas- sentpas35heures,nefontpasl’objetd’uneobligationdemajorerlarémunérationoudecompenser lesheures,contrairementauxheuressupplémentairesd’untempsplein. Defait,unepartiedestempspartielsestsubie:lessalariéssouhaiteraienttravaillerdavantage pourbénéficierd’unemeilleurerémunérationetsontdisponiblespourlefaire.Celaconcerneen 2008,28%despersonnesàtempspartiel.Leshommesn’ysontquelégèrementplusexposés:33% contre27%desfemmesàtempspartiel.Laproportiondetempspartielssubisestlamêmepourles jeuneshommesetpourleshommesplusâgés;enrevanche,lesfemmesdemoinsde30ansqui travaillentàtempspartielsubissentplussouventleursituationquelesautres(43%). Leconceptdetempspartielsubipeuttoutefoisêtreréducteur;ilfautnotammentqueles salariéssedéclarentdisponiblespourprendreunautreemploi,alorsqu’ilspeuventnepasl’être toutdesuitemêmes’ilsn’ontpaschoisileurtempspartiel.Parexemple,16%despersonnesà temps partiel sont multi-actifs et cumulent ce temps partiel avec une autre activité. Un tiers d’entreeuxdéclarentsouhaitertravaillerdavantage;leconceptestalorsambigucardefait,ils peuventconsidérerfairesuffisammentd’heuressurl’ensembledeleursemplois.Pourautant, lorsqu’on demande aux enquêtés la raison pour laquelle ils sont à temps partiel, 37% des hommeset33%desfemmesàtempspartieldisentqu’ilsn’ontpastrouvéd’emploiàtemps plein. Les ordres de grandeur sont donc bien les mêmes que ceux du temps partiel subi. Sur la période 1990-2008, une croissance des salaires moyens avant tout portée par l’augmentation de la qualification Sur la période 1990-2008 et dans le seul secteur privé, le salaire brut moyen des salariésàtempscomplets’estaccruenrythmeannuelde1 %eneurosconstants.Maisla part des cotisations sociales à la charge du salarié, intégrant la Contribution sociale généralisée (CSG) et la Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) s’est accruedeplusde4pointsaucoursdelapériode(introductiondelaCSGen1991,dépla- fonnementdescotisationschômageàlamêmeépoque,augmentationdescotisationsde retraitesurlafindesannées1990).Decefait,lesalairenetmoyendessalariésàtemps complets ne s’est accru qu’au rythme annuel moyen de 0,5 % en euros constants sur la période1990-2008.Endébutdepériode(1990-1995),aveclarécessionsurvenueàpartir de1993,lacroissanceesttrèslégèrementmoinsmarquée(+0,4 %).Durantles6années suivantes,avecuneconjonctureplusfavorable,lacroissancedusalairenetmoyenest unpeuplusdynamique(+0,6 %).Depuislors,onaunecroissancede0,5 %(figure9). 9. Évolution du salaire annuel net eneurosconstants,indicebase100en1990 140 moyen et du Smic annuel net Smicnetannuel 120 // Champ:Francemétropolitaine,salariésàtempscompletdusecteur privé. Salairemoyenannuelnet 100 Note:ilyaunerupturedesérieen2001pourleSmicannuel:leSmic d'untempscomplet annuelnetestcalculésurlabasede39heureshebdomadairesde1990 à2000etsurlabasede35heuresàpartirde2001.L’indicateurdesa- laireretenuicipourlessalariésdusecteurprivéestlesalaireannuelnet moyen d’un temps complet (SMTC). 80 Source : Insee, DADS. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 26 Emploi et salaires, édition 2011 VE2.ps N:\H256\STE\K3WCPB dith\_DONN ES 2011\EMPLOI-SALAIRE 2011\VE2\VE2.vp mardi 5 avril 2011 16:26:47
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