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Les engagés des plantations de Mayotte et des Comores (1845-1945) PDF

283 Pages·2013·10.739 MB·French
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Chemins de la Mémoire Chemins de la Mémoire Série ‘‘Histoire de l’océan Indien’’ n a e Marie Didierjean j r e i d i Quand Mayotte devint française, on décida après bien des projets D militaires vite évanouis d’en faire une île à sucre, mais l’abolition e de l’esclavage qui y fut décrétée en 1846, posa le problème de la ri Les engagés des plantations a main-d’oeuvre car les Mahorais étaient peu nombreux et les affranchis M peu désireux de travailler pour les planteurs. Les commandants de Mayotte et des Comores supérieurs fi rent appel aux habitants des autres îles de l’archipel et surtout à des Africains de la côte orientale, engagés dans des s e conditions douteuses. r (1845 – 1945) o Quand les autres îles des Comores passèrent sous protectorat m français en 1886, l’immigration du travail y fut étendue. o C Ce livre tente d’approcher la réalité de ce système colonial, mais aussi de dresser le bilan de l’apport des travailleurs engagés. s e d t e e Marie DIDIERJEAN est agrégée d’Histoire, elle a enseigné à l’Université t t o de Polynésie française, à l’I.U.F.M. du Pacifi que et à l’Université de y Mayotte. Elle a participé à la rédaction d’un manuel d’Histoire destiné a M aux élèves de l’école élémentaire de Mayotte. 5) 4 e9 d1 Illustration de couverture : Engagés makois, ADM. ns 5 – o4 8 i1 at( t n a l p s e d s é g a Préface de Jean Martin g n e s e L ISBN : 978-2-343-01062-5 31 € Série ‘‘Histoire de l’océan Indien’’ LES ENGAGES DES PLANTATIONS DE MAYOTTE ET DES COMORES (1845 - 1945) Chemins de la mémoire Nouvelle série Cette nouvelle série d’une collection qui fut créée par Alain Forest est consacrée aux travaux concernant le domaine historique des origines à nos jours. Ouvrages parus MONATTE (Fernand), Rodrigue de Villandrando. L’oublié de l’histoire, 2013. BUNARUNRAKSA (Simona Somsri), Monseigneur Jean-Baptiste Pallegoix. Ami du roi du Siam, Imprimeur et écrivain (1805-1862), 2013. PAVÉ (François), Le péril jaune à la fin du XIXe siècle. Fantasme ou réalité ?, 2013. BERRIOT (François), Autour de Jean Moulin, Témoignages et documents inédits, 2013. VIGNAL SOULEYREAU (Marie-Catherine), Le trésor pillé du roi. Correspondance du cardinal de Richelieu (1634), Tome 1 et 2, 2013. MARIN (Gabriel), Apprendre l’Histoire à l’école communiste. Mémoire et crise identitaire à travers les manuels scolaires roumains, 2012. POINARD (Robert), L’aumônier militaire d’Ancien Régime. La vie du prêtre aux armées des guerres de religion à la Première République (1568- 1795), 2012. LAGARDÈRE (Vincent), Le Commerce fluvial à Mont-de-Marsan du XVIIe au XVIIIe siècle, 2012. ZEITOUN (Sabine), Histoire de l’O.S.E., De la Russie tsariste à l’Occupation en France (1912-1944), L’Œuvre de Secours aux Enfants du légalisme à la résistance, 2012. HARAI (Dénes), Journal d’un officier de Louis XIII sur le siège de Montauban (1621), 2012. PRIJAC (Lukian), Lagarde l’Éthiopien, Le fondateur de Djibouti (1860 – 1936), 2012. TARIN (Jean-Pierre), Joseph Lakanal, apôtre de la République (1762- 1845), 2012. ROSIER (Michel), Vie politique et sociale de la Sarthe sous la IVe République (1944-1958), 2012. Marie Didierjean LES ENGAGE S DE S PLANTATIONS DE MAYOTT E ET DES COMORES (1845 - 1945 ) Préface de Jean Martin © L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-343-01062-5 EAN : 9782343010625 A mes anciens étudiants mahorais du DEUG d’Histoire, de l’IFM et du CEFSM. Je tiens à remercier tout particulièrement le Professeur Jean Martin, qui avait consacré sa thèse de doctorat aux Comores et qui m’a fait bénéficier de son intime connaissance de l’histoire de l’archipel. Il a bien voulu préfacer ce travail. Je remercie également Bernard Schutz, professeur des Universités, qui m’a éclairée sur le sens de certaines dispositions législatives réglementant le travail aux Comores et Mathieu Eyrard, administrateur des Affaires maritimes, qui m’a renseignée sur les conditions de transport des passagers à bord des navires d’aujourd’hui. Mes remerciements vont aussi à Florence Vareille et Mathilde Boivin qui ont construit les graphiques, à Philippe Poulain qui est l’auteur des reproductions photographiques et à Sylvie Guerra Garra, professeur agrégée d'histoire, qui a relu mon manuscrit et m’a suggéré d’utiles corrections. Je remercie enfin le personnel des ANOM d’Aix-en-Provence et des Archives Départementales de Mayotte pour son aimable disponibilité. SOMMAIRE Préface 13 Introduction 17 Première partie : le recours à une main d’œuvre immigrée 31 Seconde partie : l’engagement des travailleurs 83 Troisième partie : être engagé sur les plantations de Mayotte et des Comores 139 Quatrième partie : les résistances à l’exploitation 213 Conclusion 243 Sources 281 Bibliographie 285 Table des pièces annexes 289 Table des matières 291 PREFACE Marie Didierjean m'a fait l'honneur de me demander quelques lignes en guise de préface pour son étude sur les travailleurs engagés à Mayotte au temps de la colonisation triomphante, (mais à Mayotte put-on jamais parler de triomphe?). Il serait sans doute plus opportun de parler des beaux jours de la colonisation agricole. Ce n'est pas sans quelque émotion que je m'acquitte de ce devoir. Car ému, je l'avais été, il y a plus de trente ans, quand il me fut donné d'écrire, au sein d'une thèse sur les Comores, quelques pages sur la condition de ces hommes de labeur, quasi-forçats, confrontés comme tant d'autres au trio infernal que les Arabes appellent thaluth al-chahrir: misère, ignorance, maladie. Officiers de marine, fonctionnaires et colons ont porté diverses appréciations sur eux mais l'auteur observe, non sans pertinence, que ces hommes n'ont pas laissé de mémoires. Aucun engagé de Mayotte n'aura eu l'occasion de livrer ses souvenirs à l'excellente collection "Terre Humaine" de Jean Malaurie, mais le présent ouvrage contribuera utilement à inscrire leur durée dans la mémoire des Mahorais et de tous ceux qui s'intéressent à cette île et à ses voisines. L'annexion de Mayotte en 1843, sa transformation en petite colonie sucrière, avaient inauguré dans cette île l'ère de l'économie de plantation. Sur cette terre dépeuplée par les razzias malgaches et les guerres subséquentes, le problème de la main d'œuvre allait se poser avec acuité. Le trafic du travailleur libre et la politique des engagements se résumaient-ils à une forme déguisée de la traite et de l'esclavage? Ils y ressemblaient par bien des aspects, mais on ne saurait perdre de vue que l'histoire ne se répète pas, du moins jamais à l'identique. A propos du travail sur les plantations sucrières de la Réunion, un auteur a parlé de sucre amer. Il fut tout aussi amer et sans doute plus encore à Mayotte. Il existait dans cette colonie comme dans les autres, une législation réglementant le travail des engagés. Elle était régulièrement bafouée, ce qui était d'autant plus facile que les fonctionnaires étant regroupés sur la Petite Terre d'où ils ne 13 sortaient guère, les inspections étaient rares et les travailleurs restaient livrés à la merci des concessionnaires ou de leurs agents. La persistance de l'usage de la barre de justice, espèce de pilori barbare, longtemps après qu'un texte datant de la monarchie de Juillet en eût prohibé l'emploi, illustre bien la désinvolture des colons à l'égard des règlements et d'une administration qu'ils méprisaient. Qui étaient donc ces colons? Quelques armateurs nantais qui se ruinèrent. Et les autres, le prolétariat colonial, si l'on ose dire, ne firent qu'illustrer les propos que tenait Talleyrand dans son discours de réception à l'Institut en 1797: « Jusqu’à présent les gouvernements se sont fait pour principe de politique de n’envoyer pour fonder leurs colonies que des individus sans industrie, sans capitaux et sans mœurs…(..)… or le vice, l’ignorance et la misère ne savent rien fonder : ils ne savent que détruire ». Henry de Balzac en fut un exemple connu. Il ne fut assurément pas le seul. Certains syndics des engagés furent assurément des hommes de bonne volonté. Qu'en était-il de leur efficacité? Quand les conditions de travail étaient par trop inhumaines, il arriva que la colère des engagés éclatât au grand jour, mais ces émotions populaires ne furent pas fréquentes. La plus célèbre, celle de 1856, fit date. Un commandant supérieur, le colonel Colomb, rendit hommage à l'infinie patience des gens de travail, et s'efforça d'obtenir plus de régularité dans le versement des salaires, ou à tout le moins, le paiement des retards. Les planteurs le vilipendèrent de manière éhontée. Beaucoup d'autres chefs de la colonie, tel Bonfils, s'étaient bornés commodément à dénoncer la paresse des insulaires. L'histoire du travail à Mayotte restait à écrire (nous n'avions fait que l'effleurer). Le mérite de Marie Didierjean est d'avoir comblé cette lacune. Elle a su par ailleurs éviter les pièges du manichéisme, du misérabilisme ou du réquisitoire, elle met en évidence un point important quand elle souligne la rareté des demandes de retour des engagés en fin de contrat. Le retour dans l'île natale ou peut-être à la côte d'Afrique n'était certes pas inconcevable (il semble avoir été pratique assez courante à l'île Maurice, du moins pour les engagés anjouanais et zanzibarites), mais il eût le plus souvent signifié un retour à la condition servile. Et Marie Didierjean après avoir évoqué les fruits du labeur de ces hommes et de ces femmes obscurs dans 14

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