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Les émeutes de Constantine: 5 août 1934 PDF

228 Pages·2003·5.024 MB·French
by  AttalRobert
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Collection « Terra Hebraïca » dirigée par Yaëlle Kalfon-Kônig Voir en fin d ouvrage la liste des titres parus. Du même auteur à paraître dans la même collection Robert Attal Constantine au loin Pourquoi ce titre, “Les émeutes de Constantine” .p Hier comme aujourd’hui, les membres de la communauté juive d’Algérie parlent de cet événement en le désignant sous le nom de “Pogrom de Constantine”. Pour leur part, les constantinois disent sobrement “Les émeutes ”. Par fidélité à leur mémoire, le choix du titre s’imposait. Robert Attal 5 Août 1934 .omillat Tous droits résertés. © Editions Romillat, Paris, 2002. ISBN 2-87894-074-1 Remerciements Que Madame le Professeur Annie Kriegel soit assurée de ma reconnaissance émue pour mavoir aidé et encouragé à retrouver des ombres qui me sont chères. A la mémoire de mon père et des autres victimes du pogrom de Constantine afin que leur souvenir ne soit pas effacé par les sables du temps. A la mémoire de Ange Halimi, Constantinois par excellence, que la mort seule a empêché de mener à son terme la parution de ce livre. PRÉFACE Le 5 août 1934, à Page de onze ans, tapi dans les combles, entre les tuiles et les chevrons, j'ai échappé par miracle à l’horrible tuerie qui s’est déroulée sous mes yeux, dans le grenier de notre maison. Huit personnes dont trois femmes et quatre petits enfants y furent massacrés. Il s’agissait de toute ma famille. Mon père, grand mutilé de guerre, était le seul homme. Le temps a passé ; le vent mauvais nous a éparpillés aux mille coins de la terre et lentement avec les souvenirs qui s’ef­ filochent, nous voyons s’effacer les dernières traces de notre appartenance à la terre ancestrale. Nous avons dû abandon­ ner nos tombes en terre désormais étrangère et les mousses noirâtres recouvrent l’Histoire et les noms de nos martyrs. Pour ceux qui ont vécu cet affreux cauchemar, presque confus et étonnés d’avoir échappé au massacre, il restait le devoir sacré d’honorer la mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies à la nôtre : Robert Attal vient de l'accomplir. Ni procureur ni défenseur, rendu lui aussi orphelin par ce pogrom, il répond à cette question terrible : « Pourquoi ? » Comme elle est fidèle la mémoire de l’enfant que l’on a meurtri dans l’épouvante ! En ce qui me concerne, miraculé, le petit garçon de onze ans tourmente toujours le sexagénaire que je suis devenu. Après des recherches patientes et difficiles, Robert Attal porte ses réflexions sur cette période tragique de notre his- Les émeutes de Constantine toire. Sans agressivité mais sans concession, il tente de resti­ tuer à ce drame ses véritables couleurs, ses intrigues, ses équivoques, sa préméditation. Son travail intelligent et volontaire a reconstitué l'articulation d’une organisation mal­ faisante qui portait déjà les ferments de l’Holocauste. Sympathisants fervents et actifs de politiciens orientés, des journalistes, des historiens déterminés ou vélléitaires, n’ont pas hésité à présenter les faits avec une impertinence coupable, rendant les victimes responsables. Pour nous, Français, qui aimons profondément notre patrie, la France, terre de justice et de liberté, cette version n’est pas digne ! Robert Attal rétablit et dénonce. Il y a pire que l’épouvantable, il y a l’oubli. Avec cet ouvrage, l’auteur allume notre traditionnelle petite chandelle dont la flamme triste et perçante, veille fidèlement sur le sou­ venir de nos morts. Roland Halimi Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire, Croix de Guerre 1939-1945. INTRODUCTION Le 5 août 1934, un pogrom déferla sur Constantine et ses environs. La Bête furieuse, surgie du fond des âges, égorgea, massacra, pilla impunément pendant toute une journée. Témoin et victime du drame, j’ai voulu plus que témoigner, j’ai voulu surtout comprendre. C’est dire que mon analyse des événements ne peut empêcher la passion du plaidoyer et les références personnelles. Mais en fait, quelle thèse « objective » n’est pas sous-tendue par une conviction ? La défense des victimes de cette folie meurtrière ne m’empêche nullement de comprendre les autres et j’ai essayé d’éviter l’exclusive et la condamnation d’une com­ munauté tout entière. C’est justement cette schématisation grossière du racisme qui a provoqué ce pogrom, qui a pris pour cible la communauté juive de Constantine dans sa tota­ lité. En Algérie, quand l’homme s’arrachait aux solidarités pri­ maires imposées par le clan, quelle envergure ! C’était Camus avec sa fraternité chaleureuse et son intelligence fré­ missante. C’était la poignée de juifs, de chrétiens et de musulmans qui, au lendemain du pogrom, appelaient au dialogue et à la fraternité. C’est dire que ces quelques pages maculées de sang et de larmes voudraient témoigner pour essayer de démontrer les mécanismes primaires, mais efficaces, ô combien, de la haine raciale, pour essayer enfin de nous rendre lucides et U Les émeutes cle Cotistantine attentifs à maîtriser les vieux démons qui sommeillent en nous. Le pogrom du 5 août 1934 n'est pas un accident fortuit, un fruit amer naissant brusquement d'un rameau de saine apparence. L'histoire de l’Afrique du Nord est éclaboussée de sang juif, c'est une donnée permanente de ce pays aux passions brûlantes. La conquête arabe, avec sa religion triomphante, a relégué le juif dans une position subalterne, non exempte de violence. La France aussi, du moins dans sa projection outre-mer, n'a pu empêcher les communautés juives d’être souvent en butte à l'hostilité et à la discrimina­ tion. Le pogrom de Constantine s'inscrit dans le droit fil de cette double tentation. Il nous a semblé nécessaire de relier l'événement qui fait l'objet de cette étude à ses origines pro­ fondes, à ses racines obscures. La remontée vers le passé s'avère donc indispensable pour démêler les traits spéci­ fiques des attitudes musulmane et française vis-à-vis des juifs d'Algérie. Enfin, une étude sociologique de la communauté israélite de Constantine à la veille du pogrom s’imposait sous peine de verser dans l'abstraction.

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