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Les Cahiers du cinéma, Histoire d’une revue, tome 2 : Cinéma, tours et détours, 1959-1981 PDF

418 Pages·1991·60.139 MB·French
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'f "^8 y CAHIERS DU CINEMA Photo de couverture : Anne Wiazemsky et Jean-Pierre Léaud dans La Chinoise (coll. La Cinémathèque française) CREDITS PHOTOGRAPHIQUES : Coll. Jacques Aumont: I X (haut), XI, XXI. Bruno Barbey: I I (haut). Coll. Claude Beylie: I II (bas). Jean-Pier re Biesse: V III (haut). Jean-Pierre Biesse I coll. Jacques Fieschi: I X (bas), X (haut, bas : gauche, milieu, droi te), XX (bas droite). Coll. Jacques Bontemps: V I, VII (haut, bas). Coll. Cahiers du cinéma: I V (haut, bas), V (haut), XII (haut, bas), XIII (haut gauche, milieu), XVI (haut), XIX (haut), XX (bas gauche), XXII (haut, bas), XXIV (haut droite, milieu droite, bas), XXV (bas gauche), XXVII (haut, gauche). Cathy Cha- tnorey / Coll. Danièle Dubroux: X XV (milieu droite). Cinémathèquef rançaise: X XIX (haut). Jean-Pierre Colin : XXVI (haut). Philippe Collin / Archives Libération : XXIX (bas). Raymond Depardon / Magnum : I, XXVIII, XXIX (milieu). DR :I II (milieu), XVII (haut, bas), XVIII (haut, bas), XX (milieu), XXV (bas droite), XXVII (haut droite, milieu droite, bas). Coll. Danièle Dubroux : XX (haut), XXV (haut droite, milieu gauche), XXIV (milieu gauche), XXVII (milieu gauche). C. Faux / Sipa: X III (bas). Gilles Favier: XXXI. Coll. Jacques Fieschi: V III (bas, XIX (bas). Catherine Frbchen :X XXII (bas). Génériques: I II (haut). Keystone: X VI (bas). Kipa : II (bas). Xavier Lambours I Métis: X XXII (haut). Coll. Jean Narboni: XXV (haut gauche). Rancinan Melloul / Sygma : XXX (milieu, bas). Jacky Raynal: XXIV (haut gauche). Coll. Louis Skorecki: V (bas). Sygma: X XX (haut gauche). Pierre Zucca: X IX (milieu). Les Cahiers du cinéma HISTOIRE D UNE REVUE Tome II : Cinéma, tours détours 1959-1981 Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Patrice Rollet Du même auteur : La Caricature révolutionnaire. Presses du CNRS, 1988 CAn 1 des droits de Lhomme. Presses du CNRS, 1988 Une histoire de la démocratie en Europe (éd.), Le Monde-Editions, 1991 Andrei Tarkovski, Editions Cahiers du cinéma, 1989 Les Cahiers du cinéma, histoire d'une revue Tome I .-^4 l'assaut du cinéma 1951-1959, Editions Cahiers du cinéma, 1991 Toute reproduction ou représentation intégrale, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans la présente publication (ou le présent ouvrage), faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisa tion collective, et d'autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 et Code pénal art. 425). Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l'autorisation de l'éditeur. Celle-ci pourra être obtenue auprès du Centre français du Copyright, 6 bis, rue Gabriel Laumain- 75010 Paris, auquel « Les Editions de l'Etoile » ont donné mandat pour les représenter auprès des utilisateurs. (0 Editions Cahiers du cinéma 1991 Diffusion Seuil - 27, rue Jacob - 75006 Paris ISBN — Broché : 2-86642-109-4 Relié: 2-86642-110-8 Antoine de Baee^ye Les Cahiers du cinéma HISTOIRE D'UNE REVUE Tome II : Cinéma, tours détours I959-I98I Cet ouvrage a été publié avec le concours du Centre National des Lettres CAHIERS DU CINEMA I / CRÉPUSCULE EN JAUNE (1959-1964) Trouble identitaire aux Cahlei'B s à la reeherche de la Nouvelle Vague Les Quatre cents coups : 450 000 entrées ; Les Cousins : 416 000 entrées ; A bout de souffle : 380 000. D'un printemps à l'autre, entre le mai 1959 du Fes tival de Cannes qui consacre Truffant et le mois de mars 1960 rythmé par les files d'attente d'A bout de souffle, la Nouvelle Vague est une affaire qui marche. Les producteurs, désorientés par l'écroulement de la qualité fran çaise, alléchés par les premiers succès de Pierre Braunberger et Georges de Beauregard, donnent leur chance à un nombre incroyable de jeunes cinéastes. Cette période est décrite par tous les témoins directs — réalisa teurs ou critiques — comme une expérience unique. André S. Labarthe en parle avec enthousiasme : «La critique qui avait dressé un impitoyable constat de décès du cinéma français ne pouvait prolonger sa mission qu'en passant elle-même à l'action. La Nouvelle Vague est née de ce besoin, éga lement ressenti par le public, d'un cinéma différent. Pendant un an, on assis ta à une véritable floraison de films de critiques : ce furent Les Cousins, Les Quatre cents coups, A bout de souffle, films auxquels d'emblée le public fit un triomphe. De son côté également, la critique se mit naturellement à les Histoire d'une revue défendre. Pendant plusieurs mois régna un équilibre extraordinaire entre le public, la critique et les films»^. François Truffant, quant à lui, se souvient d'un moment d'euphorie personnelle et collective : «Lorsque tout allait bien, cela dépassait toute espérance. A la fin 1959, nous étions en plein rêve, tout se passait dans des conditions inimaginables un an auparavant. Quand j'ai tourné Les Quatre cents coups^ j'étais effrayé de voir que mon devis — vingt-huit millions à peu près — passait à trente-cinq. J'étais affo lé, j'avais l'impression de m'embarquer dans une chose difficilement ren table ; mais une fois terminé, avec le festival de Cannes et les ventes à l'étranger, le film a été plus que remboursé. En Amérique, par exemple, il a été acheté cent mille dollars : cinquante millions. Nous étions donc en plei ne euphorie. En 59, la situation était anormalement bonne. Il est normal qu'elle ait suscité des rêves, même un peu délirants»^. Cet état d'apesanteur artistique, au sens où plus rien, durant quelques mois, ne fait problème, ni les contraintes techniques — puisque l'on s'est affranchi des studios et des tournages longs et compliqués —,n i la recherche d'un financement, où chaque conscience d'auteur est portée par l'élan col lectif, n'est pas sans conséquence dans le domaine critique. Très vite, d'ailleurs, les écrits affluent, s'interrogeant sur le pourquoi et le comment du «phénomène Nouvelle Vague», comme ce numéro spécial de la revue Esprit publié en juin 1960, et le livre d'André S. Labarthe, Essai sur lej eu7ie cinéma français. D'autres, consacrant le phénomène par défaut, s'en pren nent d'emblée à la Nouvelle Vague, tels Raymond Borde, Freddy Buache et Jean Curtelin^. Quoi qu'il en soit, reconnu internationalement, consacré à Cannes, au centre des enquêtes et des polémiques, attirant les specta teurs, le mouvement semble, un temps, irrésistible. Les Cahiers du cinéma, lieu de gestation de cette école de critiques-cinéastes, bénéficient naturel lement de l'engouement. En quelques mois, les chiffres de la comptabilité en témoignent, les ventes augmentent sensiblement, atteignant les 12 000 1. Cahiers du cinéma n°1 26. 2. Cahiers du cinéma, n°138 : spécial «Nouvelle Vague». 3. Jacques Siclier, Nouvelle Vague, éd. du Cerf, 1961 ; André S. Labarthe, lissai sur le jeune cinémaf rançais, éd. du Terrain Vague, 1960 ; Raymond Borde, Freddy Buache et Jean Curte- lin. Nouvelle Vague, éd. Serdoc, 1962. Premier Plan, n°9-10, mai-juin 1960, «Nouvelle vague I et II» ; Esprit, juin 1960, «Situation du cinéma français» ; Positif, n°46, juin 1962, «Feux sur le cinéma français» ; Cahiers du cinéma n°138, décembre 1962, «Nouvelle Vague» ; Cinéma 64, n°88, juillet/août 1964, «Dix ans de cinéma français»; Film et vie, n°31, octobre 1966, «Nou velle Vague». Pour les essais postérieurs, je renvoie à la note 35 du chapitre «Mort et renais sance du cinéma français» dans le premier volume, en y ajoutant toutefois : Peter Graham (ed), The New Wave, Londres-New York, 1968, et James Monaco, The New Wave, New York, 1976. Crépuscule en jaune (1959/1964) U exemplaires. Surtout, c'est à ce moment que les anciennes collections, des numéros 1 à 100, sont littéralement prises d'assaut, tant par les cinéphiles français qu'étrangers. Les finances de la revue se constituent là un petit tré sor de guerre, bien utile pour les années à venir, d'autant que ces collec tions sont vendues directement, au bureau du 146, Champs-Elysées, donc sans les prélèvements intermédiaires des sociétés de diffusion ou des libraires. De même, l'écriture critique semble couler de source. Jacques Rivette l'illustre en présentant Les Quatre cents coups aux lecteurs en mai 1959, juste avant la sortie parisienne du film. Son article, «Du côté de chez Antoine», possède le ton des certitudes : «Les Mistons, c'était bien ; Les Quatre cents coups, c'est mieux. D'un film à l'autre, notre ami François fait le saut déci sif, le grand écart de la maturité. Comme on le voit, il ne perd pas son temps.» Avant même le triomphe cannois, les Cahiers semblent savourer le plaisir d'avoir eu raison les premiers. Les articles sont certes militants, soli daires en amitiés, mais dessinent surtout une évidente complicité : puisque les anciens rédacteurs passés de l'autre côté de la caméra réalisent d'emblée de bons films, les Cahiers, pense-t-on, écriront naturellement de bons articles sur ces films. Une semblable euphorie soulève la Nouvelle Vague et les Cahiers. Sous le titre «L'écume de la vague», le Petit Journal de sep tembre 1959 confirme ce phénomène d'osmose un peu envoûtante : «La nouvelle vague se précise. Les Cahiers s'écrivent tout seuls puisque Jean- Luc Godard commence A bout de souffle tandis que Rohmer monte Le Signe du lion, que Jacques Doniol-Valcroze termine LEau à la bouche, et que Jacques Rivette a pu reprendre le montage de Paris nous appartient.» Les Cahiers «s'écrivent tout seuls...», comme si les films de Truffaut, Chabrol ou Godard se suffisaient à eux-mêmes et que la revue n'avait qu'à accompa gner ce mouvement. Or cela ne se passe pas longtemps ainsi... D'abord, la rédaction a été quelque peu démembrée. Dès l'automne 1959, une hémorragie frappe le 146, Champs-Elysées. Chabrol et Truffaut connaissent leur premier succès public ; Godard tourne A bout de souffle ; Doniol et Kast sont désormais orientés à plein temps vers la réalisation ; Rivette monte patiemment son premier long métrage. L'ossature du groupe des années cinquante est donc, non pas disloquée mais au travail sur un autre terrain. Certes, Godard ou Rivette sont encore très présents, passant régulièrement au bureau des Cahiers, y discutant une bonne partie de la soirée. Mais, pour tenir la revue au jour le jour, la mettre en page et assurer une ligne, seul Eric Rohmer est là. Le montage du Signe du lion achevé, il s'est, de nouveau, dévoué aux Cahiers, occupant le fauteuil du rédacteur en chef. Autour de lui une équipe

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