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Les Cahiers Anne Hébert PDF

136 Pages·2014·3.85 MB·French
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13 les cahiers anne hébert Legs d’Anne Hébert - Lectures, intertextualité, transmission Les Cahiers Anne Hébert sont publiés par le Centre Anne-Hébert avec l’appui de la Faculté des lettres et sciences humaines et du Vice-rectorat à la recherche de l’Université de Sherbrooke. Comité de direction du Centre Anne-Hébert Michel Gosselin, président Christine Hudon, doyenne Nathalie Watteyne, directrice du Centre Sylvie Belzile, directrice du Service des bibliothèques et archives Patricia Godbout, conseillère Antoine Sirois, conseiller Julie Fecteau, archiviste Directrice des Cahiers Nathalie Watteyne Comité de lecture Isabelle Boisclair Patricia Godbout Michel Gosselin Stéphane Inkel Marilyn Randall Révision des textes Shirley Fortier Christiane Bisson Isabelle Boisclair Rédaction Les Cahiers Anne-Hébert Département des lettres et communications Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke 2500, boul. de l’Université Sherbrooke (Québec) Canada J1K 2R1 www.usherbrooke.ca/centreanne-hebert [email protected] /CentreAnneHebert.USherbrooke ISSN: 2292-8235 ISBN-PDF: 978-2-7622-0301-1 ISBN-ePub: 978-2-7622-0302-8 URI: Table des matières Présentation ................................................................................................................3 Nathalie Watteyne Avant-propos ...............................................................................................................5 Isabelle Boisclair et Stéphane Inkel La poétique de L’imitation de Jésus-Christ dans « Le torrent » d’Anne Hébert et le Journal de Saint-Denys Garneau : un élément dissonant ................................................9 Jean-François Plamondon Présences du Cantique des Cantiques dans Le tombeau des rois d’Anne Hébert : incorporation et déplacements ......................................................................................24 Anne-Renée Caillé De la lecture au dialogue : García Lorca dans Un habit de lumière .....................................37 Carmen Mata Barreiro L’enfant chargé de songes et de lectures ........................................................................55 Annie Tanguay Théâtre des disparues : Le Premier Jardin ......................................................................71 Andréa King Cet autre qui me regarde. Phénoménologie de la mémoire et temps eschatologique dans Le Premier Jardin et Oh les beaux jours .........................................................................87 Stéphane Inkel La fugueuse chez Anne Hébert et chez Suzanne Jacob ...................................................103 Aleksandra Grzybowska Compte rendu: Œuvres complètes I. Poésie .................................................................120 Louise Dupré Compte rendu: Anne Hébert : el jardín de la reina. Vida y obra poética de Anne Hébert .....124 Karine Rosso Les acquisitions du Centre .........................................................................................127 Les collaborateurs et collaboratrices ............................................................................131 Protocole de rédaction ...............................................................................................134 Les Cahiers Anne Hébert, 13 2 Table des matières Présentation Nathalie WatteyNe Directrice Du ceNtre aNNe-hébert Les Cahiers Anne Hébert font peau neuve! Diffusés en format numérique par les toutes nouvelles éditions de l’Université de Sherbrooke, ils favorisent désormais l’accès aux chercheuses et chercheurs du monde entier. Anne Hébert fut une auteure inspirante et une lectrice inspirée, et c’est sur ces deux facettes que se penche le dossier de ce treizième numéro, « Legs d’Anne Hébert. Lectures, intertextualité, transmission », coordonné par Isabelle Boisclair, de l’Université de Sherbrooke, et Stéphane Inkel, de l’Université Queen’s. Issu d’un colloque tenu dans le cadre du congrès de l’Acfas à Sherbrooke, en mai 2011, ce dossier fait la part belle à une production qui s’étend sur une soixantaine d’années et une bonne partie du 20e siècle. La richesse des ré- férences intertextuelles dans l’œuvre mérite qu’on aborde le phénomène de la trans- mission par la lecture et l’intertextualité. On pourra lire, à la suite de ce dossier, deux comptes rendus. Celui de Louise Du- pré porte sur le premier tome de l’édition critique des œuvres complètes. C’est en auteure inspirante et en lectrice inspirée que celle-ci se penche sur la poésie d’An- ne Hébert, « noire et lumineuse, grave et combative, d’une lucidité non dépourvue d’humour », dont l’actualité réside dans l’attention réservée à la subjectivité. Un autre compte rendu, qui porte également sur la poésie, Anne Hébert : el jardín de la reina. Vida y obra poética de Anne Hébert (en français : Anne Hébert : le jardin de la reine) de Willebaldo Herrera Téllez, est signé par Karine Rosso, doctorante à l’Uni- versité de Sherbrooke. Si Téllez contribue à la découverte de l’œuvre dans le monde hispanophone, Rosso nous permet de mieux comprendre le regard qui est porté sur cette poésie dans le monde hispanophone, de par ses connaissances de la langue espagnole. La chronique de Christiane Bisson, responsable du Centre, ferme ce cahier. Son texte sur les acquisitions du Centre est fort utile aux spécialistes comme aux étu- diants. De plus, son travail sur place et de webmestre est constant, alors n’hésitez pas à nous visiter sur Internet et à découvrir notre toute nouvelle page Facebook Les Cahiers Anne Hébert, 13 3 Présentation pour mieux connaître nos activités culturelles et scientifiques. Ce numéro marque la fin du mandat de trois ans qu’Isabelle Boisclair a rempli à la direction du Centre Anne-Hébert. Au nom du Centre, je la remercie vivement ici pour le travail qu’elle a accompli, dont le présent numéro, issu d’un colloque passionnant, témoigne avec éloquence. Je commence mon mandat de directrice avec de bien beaux projets. Outre la valorisation de la toute récente publication du deuxième Prix scien- tifique attribué à Elodie Rousselot pour sa thèse de doctorat, Re-Writing Women into Canadian History : Margaret Atwood and Anne Hébert, nous ferons bientôt l’annonce du quatrième prix. Entre-temps, nous poursuivons le travail d’édition de la thèse d’Ade- la Gligor, Mythes et intertextes bibliques dans l’œuvre d’Anne Hébert, à paraître dans les prochains mois. Ces prix assortis d’une publication aux éditions de L’instant même donnent accès à de nouvelles études de fond sur l’œuvre. Les prochains Cahiers, dont le dossier portera sur les « Sexualité(s) dans l’œuvre », sera coordonné par Isabelle Bois- clair et Catherine Dussault-Frenette, toutes deux de l’Université de Sherbrooke. Nous serons ravis d’accueillir des articles hors-dossier signés par des spécialistes de l’œuvre, qu’il nous fera plaisir de retrouver au numéro 14. Au Centre, cette année, il y aura des rencontres littéraires avec quatre romancières : Madeleine Monette, Monique LaRue, Marie-Andrée Lamontagne et Marie-Pascale Huglo, ainsi qu’une conférence de Robert Harvey dans le cadre d’un séminaire de 2e et 3e cycles sur Anne Hébert. Bien d’autres réalisations nous attendent, dont le colloque qui marquera le centenaire de la naissance de l’auteure… Et nous vous en communiquerons le détail sous peu. Les Cahiers Anne Hébert, 13 4 Présentation Avant-propos Legs d’Anne Hébert - Lectures, intertextualité, transmission isabelle boisclair et stéphaNe iNkel Après que Kamouraska eut fait l’objet d’une adaptation qui soit elle-même devenue l’une des pierres blanches du cinéma québécois, voilà qu’une autre œuvre d’Anne Hé- bert, « Le torrent », après Les fous de Bassan, adapté par Yves Simoneau en 1987, est à l’origine d’un film, réalisé par Simon Lavoie. Il s’agit à n’en pas douter d’une autre illustration du fait que cette œuvre soit devenue, au fil des dernières décennies, l’un des héritages culturels les plus précieux du Québec du 20e siècle, héritage qui a pour caractéristique d’être en lui-même une interrogation soutenue du legs de l’his- toire québécoise. Il y a donc tout lieu de s’intéresser aux deux dimensions rattachées à l’intitulé de ce dossier. En effet, nous voudrions ici interroger les deux modalités du legs d’Anne Hébert en nous attardant aussi bien aux traces de l’héritage littéraire de l’écrivaine qui parsèment son œuvre qu’à ce que cette dernière a légué en retour aux écrivains, ou cinéastes, qui lui succèdent. Comme on le sait, les travaux sur les enjeux de la filiation et de l’héritage se sont multipliés dans la dernière décennie, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique1. Ce mouvement critique témoigne de plusieurs choses. Il accompagne tout d’abord une certaine transitivité retrouvée (Viart) dans le domaine fictionnel, tout en faisant écho à la crise qui affecte la mémoire, et donc sa transmission, qui occupe depuis déjà longtemps nombre d’historiens et sociologues, au premier chef Pierre Nora, qui a fait de cette crise de la mémoire le fondement de la notion cardinale de sa relecture 1. On peut ici penser à la notion de « récit de filiation », proposée par Dominique Viart, qui recouvre toute une série de textes narratifs s’articulant autour d’une crise de la transmission. Voir Dominique Viart et Bruno Vercier avec la collaboration de Franck Evrard, La littérature française au présent. Héri- tage, modernité, mutations, Paris, Bordas, 2e édition, 2008 : 79-101, et Laurent Demanze, Encres or- phelines. Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon, Paris, José Corti, coll. « Les essais », 2008. Au Québec, Martine-Emmanuelle Lapointe consacre des recherches fructueuses à la figure de l’hé- ritier, et Evelyne Ledoux-Beaugrand a fait porter sa thèse de doctorat sur l’imaginaire de la filiation. Les Cahiers Anne Hébert, 13 5 Avant-propos de l’histoire de France2. Il se trouve qu’Anne Hébert, dès 1947, avait déjà donné à cette crise de la continuité les traits d’une réplique cinglante : « Tu es mon fils, tu me continues. » Cette phrase de la grande Claudine ressassée de manière obsessionnelle par François Perrault, dans « Le torrent », illustrait en elle-même l’angoisse face à l’échec d’une certaine transmission, comme le dévoiement de la filiation dans le piège d’une répétition mortifère allait le démontrer. Qu’on y revienne aujourd’hui, à travers le film de Simon Lavoie, montre bien la difficulté de faire l’inventaire de la crise de la continuité que l’œuvre d’Anne Hébert a enregistrée comme nulle autre. C’est dans ce contexte que nous voudrions reprendre la question des lectures d’An- ne Hébert : celles d’Anne Hébert elle-même, qui se retrouvent, la critique a beaucoup insisté, disséminées dans l’œuvre au moyen de stratégies diverses, de la citation pro- prement dite, souvent marquée d’italiques d’ailleurs, à la parodie ou à l’allusion, pour reprendre les notions utilisées par Gérard Genette dans Palimpsestes3; mais aussi lectures des œuvres hébertiennes par les écrivains contemporains. Ce n’est donc pas seulement d’intertextualité qu’il est question dans ces pages, ni de la notion ambiguë d’influence qu’elle était venue remplacer, mais bien de ce legs symbolique bien par- ticulier que constitue la lecture. À quel héritage littéraire Anne Hébert a-t-elle puisé afin de rompre avec les discours social et littéraire du Canada français des années 1940? Quel traitement réserve-t-elle à l’héritage canadien-français, notamment reli- gieux? Mais aussi, qu’en est-il, dans son œuvre, de cet enjeu majeur de la transmis- sion, elle qui ne cesse de s’interroger, d’un texte à l’autre, sur les effets ineffaçables du passé à partir de son refoulement? Voilà quelques-unes des questions qui ont retenu les auteur-e-s de ce dossier, qui souhaite ainsi participer au renouvellement de la recherche sur cet aspect primordial du legs. Nous savons depuis longtemps déjà, grâce aux travaux d’Antoine Sirois et des propos de l’auteure4, sans parler de la publication à venir de la thèse de docto- rat d’Adela Gligor, récipiendaire du 3e Prix scientifique Anne-Hébert, qui en scrute avec acuité l’intertexte, la place considérable de la Bible dans l’œuvre hébertienne. Jean-François Plamondon, dans une étude très minutieuse, s’attarde à préciser l’une des modalités fonctionnelles du texte biblique en analysant le rôle joué par L’imita- 2. Pierre Nora (dir.), « Préface », Les lieux de mémoire, tome 1 - La République, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », 1984. 3. Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, coll. « Points essais », 1992 : 8. 4. Voir André Vanasse, « L’écriture et l’ambivalence, entrevue avec Anne Hébert », Voix et images, vol. 7, n° 3, 1982 : 441-448. Les Cahiers Anne Hébert, 13 6 Avant-propos tion de Jésus-Christ à la fois chez Saint-Denys Garneau et sa cousine. Leur rapport antithétique au rigorisme de L’imitation apporte une nuance éclairante sur l’influence de Saint-Denys Garneau sur sa cadette. Si plusieurs études se sont appliquées à cerner les traces du texte biblique dans l’œuvre hébertienne, peu ont toutefois analysé la fonction de l’une de ses parties dans un texte donné. Anne-Renée Caillé, dans une étude d’une grande rigueur, s’intéresse à la présence d’un « mysticisme critique » dans Le tombeau des rois à la faveur de sa filiation avec le Cantique des Cantiques. L’auteure montre bien que le recueil, loin de commémorer le chant biblique du désir, accomplit plutôt une sorte d’incorporation mélancolique du Cantique – indiquant par là qu’il est toujours agissant –, tout en aggravant les motifs d’une certaine soumission féminine restés en germes dans le texte-source. La riche étude de Carmen Mata Barreiro s’attache elle aussi à retracer les effets d’un dialogue poétique. Attentive à relever les marques « transculturelles » lisibles dans Un habit de lumière, l’auteure remarque aussi un transfert transgénérique dans ce roman aux accents espagnols et aux allures de drame théâtral. Puisant dans la bibliothèque personnelle de l’écrivaine accessible au Centre Anne-Hébert, l’auteure voit en García Lorca le remarquable « passeur » dont a pu bénéficier l’écrivaine dans sa plongée à travers l’univers passionné de la corrida, notamment son Romancero gitan, somme de la peine andalouse, avec ses oppositions archétypique et chroma- tique, repérables dans le dernier roman d’Hébert. Puisant également dans cette bibliothèque, mais aussi dans les archives de l’écri- vaine, Annie Tanguay s’intéresse pour sa part à ses lectures de jeunesse, de la poésie de Baudelaire et de Rimbaud aux contes de Perrault et d’Andersen, dont elle s’ap- plique à cerner les marques intertextuelles dans L’enfant chargé de songes, riche également de références intratextuelles. Tel un nouveau Quichotte, le personnage de Julien apparaît sous les traits d’un véritable enfant chargé de lectures. Par ce roman, Hébert offrirait une synthèse de ses lectures marquantes, dont les échos sont ici re- tracés avec exhaustivité. Andréa King, pour sa part, invite à lire Le premier jardin comme un « théâtre des disparues », comme une scène désertée par le féminin. L’auteure scrute non seule- ment l’inscription d’Oh Les beaux jours de Beckett, intertexte manifeste, mais égale- ment celle de Chacun sa vérité, piste pirandellienne suggérée à la fin du roman. D’un côté comme de l’autre, Flora l’actrice est appelée à incarner des femmes dont même Les Cahiers Anne Hébert, 13 7 Avant-propos la mort est genrée et, lorsqu’elles ne sont pas mortes, « leur vérité », tout de même mise à l’écart, maintenue hors de la scène… King suggère que, de la part d’Anne Hé- bert, cette « mise en scène » a une visée nettement critique quant à un autre legs, celui du féminin – fait justement « d’effacement de soi ». Flora Fontanges figure ainsi l’héritière d’une culture d’où le féminin est écarté : aux femmes, il incombe de « faire la morte ». Si la lecture, notamment les textes bibliques et beckettiens, est aussi au ren- dez-vous du texte de Stéphane Inkel consacré à la temporalité eschatologique du Premier Jardin, celui-ci s’est plutôt intéressé à l’usage hébertien du double legs de l’histoire et de la mémoire. Confrontant l’imaginaire du Nouveau Monde convoqué par le titre du roman à celui de la pièce beckettienne dans laquelle Flora Fontanges joue le premier rôle, l’auteur cherche à élucider la fonction de la lettre – littéraire et archivistique – et de l’histoire, toutes deux enrégimentées dans le but de contrer la mémoire du sujet. Le dernier article de ce dossier se penche enfin sur l’appropriation du legs littéraire de l’œuvre hébertienne elle-même, à travers l’analyse de la figure de la fugueuse présente à la fois chez Hébert et chez Suzanne Jacob. Rappelant l’influence durable exercée par la première dans la constitution de la « voix intérieure » de la seconde, comme elle le rappelait récemment dans Histoires de s’entendre5, Aleksandra Gr- zybowska scrute les correspondances entre les deux œuvres à partir des nombreux portraits de ces femmes à la fois fuyantes et transgressives, excessives et porteuses d’un fort degré de déterritorialisation. Ces figures qui peuplent les romans de Jacob et plusieurs des derniers romans d’Hébert (de Flora Fontanges à Lydie Bruneau), ne sont pas sans ébranler, une fois de plus, les schèmes imaginaires du féminin. 5. Suzanne Jacob, Histoires de s’entendre, Montréal, Boréal, 2008 : 24. Les Cahiers Anne Hébert, 13 8 Avant-propos La poétique de L’imitation de Jésus-Christ dans « Le torrent » d’Anne Hébert et le Journal de Saint-Denys Garneau : un élément dissonant JeaN-FraNçois plaMoNDoN uNiversité De bologNe Résumé. Le présent article entend faire dialoguer le livre de piété du 16e siècle intitulé L’imita- tion de Jésus-Christ avec « Le torrent » d’Anne Hébert et le Journal de Saint-Denys Garneau. Si l’imaginaire des deux cousins se rencontre dans leurs œuvres respectives, l’utilisation de L’imita- tion chez l’un et chez l’autre des deux écrivains pourrait bien conduire à un point de rupture, où la dissonance existentielle relèverait d’une esthétique de la « coïncidence des contraires », pour reprendre l’expression de Georges Bataille. Mots-clés : Anne Hébert, Saint-Denys Garneau, « Le torrent », L’imitation de Jésus Christ, Contingence, Absurdité, Coïncidence des contraires. L’œuvre d’Anne Hébert est marquée à chaud par la vision d’un monde ordonné et sa- cré qui lui vient d’un héritage culturel, opaque à la lumière des hommes. Dépossédés de leur propre destin, les personnages hébertiens connaissent la violence des pas- sions humaines entravées par l’organisation morale de dieux sévères et oppressants. En lisant « Poésie, solitude rompue », « Le tombeau des rois » et « Le torrent », on a l’impression que l’acte créateur, chez Hébert, n’est pas moins violent que les forces passionnelles qui ravagent les personnages nés de la plume de l’auteure québécoise. Il semble en effet qu’un dessein commun unisse les différentes instances, chacune d’elles avançant vers un point de rupture qui renversera l’ordre établi. Un peu comme si elle ne pouvait s’extraire d’une logique d’action qui l’a formée, Hébert lance d’abord sciemment ses personnages dans une privation qui les conduit ensuite vers un état proche de l’extase, d’une perte de contrôle, d’où naît un nouvel ordre. C’est l’histoire de Catherine, véritable phénix qui a besoin de mourir pour mieux se retrouver solide, Les Cahiers Anne Hébert, 13 9 Plamondon

Description:
Les Cahiers Anne Hébert sont publiés par le Centre Anne-Hébert avec l'appui de la Faculté des lettres et sciences la terre. (T : 32). La surdité accorde donc à François une nouvelle écoute, celle de sa voix intérieure interdite jusqu'à lors. Ayant dorénavant accès aux rêves, il devien
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