Les biotechnologies appliquées au traitement des déchets en Europe et aux Etats Unis Etat de l’Art RECORD 91-0401/1A octobre 1992 RECORD ETUDE N° 91-0401/1A LES BIOTECHNOLOGIES APPLIQUEES AU TRAITEMENT DES DECHETS EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS ETAT DE L’ART RAPPORT FINAL octobre 1992 J.-M. LEBEAULT - Université de Technologie de Compiègne (Europe) M. BERNON - BERNON Consulting Inc. (Etats-Unis) www.record-net.org Créée en 1989 à l’initiative du Ministère en charge de l’Environnement, l’association RECORD – REseau COopératif de Recherche sur les Déchets et l’Environnement – est le fruit d’une triple coopération entre industriels, pouvoirs publics et chercheurs. L’objectif principal de RECORD est le financement et la réalisation d’études et de recherches dans le domaine des déchets et des pollutions industrielles. Les membres de ce réseau (groupes industriels et organismes publics) définissent collégialement des programmes d’études et de recherche adaptés à leurs besoins. Ces programmes sont ensuite confiés à des laboratoires publics ou privés. Avertissement : Les rapports ont été établis au vu des données scientifiques et techniques et d'un cadre réglementaire et normatif en vigueur à la date de l'édition des documents. Ces documents comprennent des propositions ou des recommandations qui n'engagent que leurs auteurs. Sauf mention contraire, ils n'ont pas vocation à représenter l'avis des membres de RECORD. (cid:57) Pour toute reprise d’informations contenues dans ce document, l’utilisateur aura l’obligation de citer le rapport sous la référence : RECORD, Les biotechnologies appliquées au traitement des déchets en Europe et aux Etats- Unis. Etat de l’Art, 1992, 420 p, n°91-0401/1A. (cid:57) Ces travaux ont reçu le soutien de l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) www.ademe.fr © RECORD, 1992 Etude RECORD n°91-0401/1A TABLE DES MATIERES Pages 1 Introduction 3 La production d'énergie dans les systèmes biologiques Les souches utilisées 18 Les traitements enzymatiques 29 1 36 Décontamination microbiologique des sols 68 Traitement des effluents gazeux 97 La méthanisation 110 Le compostage 122 Valorisation des déchets organiques semi-liquides Conclusions et perpestives 141 Les entreprises françaises et étrangères impliquées dans les traitements biologiques des déchets 144 INTRODUCTION L'étude réalisée pour le compte de l'Association RECORD se divise en trois grandes parties. - les principaux axes de recherches et développements des biotechnologies appliquées au traitement des déchets. Cette approche est présentée par M. JAUZEIN de l'Institut de Recherches Hydrologiques - les biotechnologies appliquées au traitement des déchets aux Etats-Unis, étude présentée par M. BERNON - les biotechnologies appliquées au traitement des déchets en Europe, étude présentée par l'université de Technologie de Compiègne - J.M. LEBEAULT et A. PAUSS. Dans une première étape L'étude a été réalisée à partir d'un recensement des entreprises françaises impliquées dans les traitements biologiques des déchets via le Kompass France en utilisant les mots clés suivants Code : 85-400 Entretien et Nettoyage de Bâtiments et de Locaux catégorie : 30 travaux dangereux Code : 85-420 Assainissement, Stérilisation, Désinfection catégories : 08 entreprises pour la destruction de tous produits chimiques et toxiques r 11 décontamination des sites pollués Code 85-600 Nettoyage de Conduits et Réservoirs, Traitement des Eaux catégories : 31 traitement des eaux résiduaires d'usines (entreprises de) 32 traitement des eaux résiduaires de teintureries (entreprises de) 36 traitement des eaux de papeteries 40 traitement des boues (entreprises de) Code : 85-700 Collecte et Traitement des Ordures et des Déchets Industriels catégories : 06 entreprises d'enlèvements des déchets industriels 10 traitement des déchets industriels 11 traitement des déchets d'hydrocarbures 20 traitement de boue d'épuration et de déchets organiques Sur le plan européen, la tenue à Francfort du salon du génie chimique a permis de recenser les entreprises européennes impliquées dans les traitements biologiques de l'air, l'au, des sites polués et des déchets. Le rapport est divisé en 10 parties La première partie présente les connaissances nécessaires à la compréhension de la mise en oeuvre des microorganismes dans l'élimination des déchets. La deuxième partie présentent les acteurs, microorganismes et enzymes. La troisième partie présente le traitement des sols. La quatrième partie, le traitement de l'air. La cinquième partie, le traitement des eaux industrielles par méthanisation. La sixième partie, le traitement des déchets par compostage. La septième partie, la méthanisation des effluents industriels. La huitième partie présente la valorisation de déchets organiques semi-liquides. La neuvième partie présente les conclusions et perspectives. c La dixième partie présente les sociétés françaises et étrangères impliquées dans les traitements biologiques de déchets. 3 PRODUCTION D'ENERGIE DANS LES SYSTEMES BIOLOGIQUES ''Il existe parmi les microorganismes, et plus particulièrement parmi les bactéries, une remarquable diversité de types physiologiques se différenciant entre eux par la nature des facteurs nutritifs requis, par la nature des substrats métabolisés et par les conditions physico-chimiques compatibles avec leur vie" (Senez). La synthèse de la matière vivante est un processus endothermique nécessitant une source d'énergie. L'énergie nécessaire aux microorganismes peut être fournie soit par la lumière (organismes phototrophes), soit par l'oxydation de molécules chimiques (organismes chimiotrophes . Les org- anismes phototrophes : la photosynthèse qui permet aux plantes de tirer leur énergie de la lumière, intervient également chez les algues vertes, les Cyanophycées et quelques espèces bactériennes. Les pigments chlorophyliens varient selon la nature de l'organisme phototrophe. Chez les plantes, algues Cyanophycées, la substance donatrice de protons et d'électrons est l'eau ; il y a donc libération de 02. Chez les bactéries, il n'y a jamais libération d'oxygène, le donneur de protons peut être r un composé minéral comme H2S chez les Thiorhodaceae et les Chlorobacteriaceae (organismes photolithotrophes ou photoautotrophes), ou un composé organique comme l'acide succinique, chez les Athiorhodaceae (organismes photoorganotrophes ou photohétérotrophes), la plupart des bactéries photosynthétiques peuvent utiliser l'hydrogène moléculaire. Les organismes chimiotrophes : ils utilisent l'énergie dégagée au cours de réactions chimiques d'oxydation. Les réactions d'oxydation peuvent s'effectuer de différentes façons : - par perte d'électron : Fe++ + Fe++++ e- + énergie - par deshydrogénation : R CH2 OH + CHO + 2H+ + 2e- + énergie R 4 - par hydratation-deshydrogénation : R CHO + H20 + R COOH + 2H+ + 2e- + énergie - par décarboxylation-deshydrogénation : R CO COOH + H20 + R COOH + CO2 + îH+ + 2e- + énergie Seuls certains groupes bactériens organismes chimiolithotrophes peuvent tirer de l’énergie de substances minérales. Nitrosomonas Nitrob acter Begg ia t ou Thi o bacil 1 us Hydrogenomonas Ferrobacillus Met han omo n as Hyd rogen omona s Le tableau suivant donne la nomenclature des organismes d‘après la source d’énergie utilisée pour la croissance. A . PHOTOTROPHES : énergie procurbe par une réaction photo-chiinique (chlorophylle) . c 1 Photo-Zithotrophes : croissance exigeant l’apport exogène de dona- O teu rs d’électrons minéraux. Z0 Photo-organotrophes : croissance exigeant l’apport exogène de donateurs d’électrons orguniques. R. CH IMIOT ROPHES : énergie exclusivement procurée par des réactions d’oxydation chimiques, non-lumineuses. Chinzio-lithotrophes : croissance dépendant de l’oxydation de l0 substances exogènes minérales. 2 O Chiinio-organotrophes : croissance dépendant de l’oxydation de substances exogènes orguniques. C. PAR A TROPHES : énergie exclusivement fournie par une cellule-hôt,e 5 Au cours de la respiration la production d'énergie réalisée par la synthèse de I'ATP à partir de 1'ADP se fait principalement en associant avec le transfert d'électrons, provenant d'un substrat oxydables, une chaîne de transporteurs d'électrons liés à un accepteur final minéral. Substrat oxydable AuDP ATP 4Produit réduit e- Chaîne de transporteurs produit(s) Accepteur inorganique oxydé(s ) terminal Certains microorganismes effectuent une respiration anaérobie dans laquelle l'accepteur habituel (l'oxygène) est remplacé par un autre composé inorganique réductible en général NOS-, CO3--, SO4--. La respiration bactérienne doit donc être définie comme "un processus d'oxydo- réduction générateur d'ATP, où le donneur d'électrons est soit organique soit inorganique et l'accepteur d'électrons est inorganique". Les figures suivantes résument les différentes situations. r Respiration Aérobie Respiration Anaérobie Substrat Substrat organique CO2 orga1n ique ______L CO2 flux du carbone O2 NO3- SO4-- CO3-- flux des électrons ;- N O NOz-NH4+ bactéries dénitrifiantes Soi'--+ H2S bactéries suifatoréductrices CO?- CH4 bactéries rnéthanogènes 6 FE MEN' l'AT 1O N K flux du carbone Substrat organique --------___ Molécule organique > (produit de la fermentation) jlX électrons Oxydations et réductions internes L'intégration des mécanismes producteurs d'énergie dans le métabolisme général est divisé dans le schéma suivant : - CENTRAL REACTIONS IN MlCROBlAL METABOLJSM Microbial rnetabolic of organic cornpounds resuhs in producrion of energy, biornass, and inorganic cahn (CO 2). Organic compounds Microbial degradat ion lntermediary metabolites Fermentation compoudç 1 Aceiate. formate, Anaerobic respiration Aerobic respiration Co, * H2
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